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Bases de Schauder

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT pr´esent´ee par (Page 45-52)

1.3 La Grassmannienne restreinte comme quotient k¨ ahl´erien

1.3.4 Bases de Schauder

Corollaire 1.3.10 Le G-fibr´e principal π :Nk → Nk/G, x 7→[x] est naturel-lement muni d’une connexion G-invariante ∇˜, caract´eris´ee par la donn´ee des espaces horizontaux :

Hx=

Y+

Y

, Y+∈L1(H+), Y ∈L2(H+, H), Yx= 0

.

`a Nk est l’ensemble des bases de Schauder des ´el´ements de Grres, puis que la base canonique, d´efinie par A. Pressley et G. Segal dans [PS], associe `a tout

´el´ement deGr0res un ´el´ement de la surface stable. Pour cela, remarquons que l’action deGse prolonge en une action holomorphe du groupe de Lie complexe :

GC=Gl(H+)∩ { IdH++L1(H+) }

sur la vari´et´e complexe (Mk, I) par :g.x=x◦g1, pour toutx∈ Mk et tout g∈GC. Rappelons la d´efinition d’une base de Schauder d’un espace de Hilbert,

´equivalent en dimension infinie des bases non-orthonorm´ee :

D´efinition 1.3.12 On dit que {fn}n∈N est une base de Schauder de l’espace de Hilbert s´eparableF si et seulement si pour tout f ∈ F il existe une suite unique{αn} ∈CN telle que :

f =X

nN

αnfn.

Remarque 1.3.13 Etant donn´ee une base hilbertienne´ {en}n∈Nd’un espace de HilbertF, les suites{fn}n∈N et {gn}n∈N form´ees respectivement des ´el´ements fn =nen et gn = n1en, d´efinissent des bases de Schauder de F. Remarquons que l’application que `aen associefn est non born´ee, alors que l’application qui

`aen associegn est compacte.

Proposition 1.3.14 L’ensemble des ´el´ementsxdeMk d´efinissant une base de Schauder de l’espace vectoriel image Imxpar le biais de ses vecteurs colonnes est :

Msk={y∈ Mk t.q.y est injectif}. C’est aussi l’ouvert de Mk d´efini par :

Msk ={y∈ Mk|det yy

k2

>0}. 2Preuve de la proposition 1.3.14 :

Un ´el´ement f appartient `a l’image de x si et seulement si il existe une suite {αn}nN∈l2(N) telle quef =P

n∈Nαnxen, o`u{en}nN est la base canonique de H+, i.e. ssi f = P

n∈Nαnf(en) avec {αn}nN ∈ l2(N). L’unicit´e de cette

´ecriture est bien ´equivalente `a l’injectivit´e de l’application x. D’autre part, les conditions sur x ∈ Mk permettent de d´efinir le d´eterminant de yk2y, qui est positif caryk2y est auto-adjoint, et strictement positif ssiyy, doncy, est injectif.

2

Rappelons la d´efinition des “bases admissibles” selon [PS] d’un ´el´ement x ∈ Grres0 :

D´efinition 1.3.15 Etant donn´ee une base hilbertienne´ {ek}k∈N de H+, une suite{wk}k∈N d’´el´ements deW ∈Grres est une base admissible deW si :

1. l’application lin´eaire w :H+ →W envoyant l’´el´ement ek surwk est un isomorphisme continu,

2. l’application compos´eepr+◦w :H+→H+, o`upr+ d´esigne la projection orthogonale surH+, est un op´erateur `a d´eterminant.

Remarque 1.3.16 Cette d´efinition ne d´epend pas de la base hilbertienne de H+choisie, et, par d´efinition mˆeme, la vari´et´e des “bases admissibles” n’est rien d’autre queMs1. C’est aussi la “vari´et´e de Stiefel” d´efinie par J. Mickelsson dans [Mic].

Th´eor`eme 1.3.17 La vari´et´e quotient Nk/G s’identifie comme vari´et´e com-plexe `aMsk/GC.

Notations 1.3.18 On notera πC : Msk → Msk/GC la projection holomorphe naturelle sur le quotient.

Lemme 1.3.19 L’ensemble des bases de SchauderMsk s’identifie ensembliste-ment `a la r´eunion des orbites complexesNkC:

NkC={y∈ Mk | ∃ g∈GC t.q.g.y∈ Nk}, MPreuve du lemme1.3.19 :

Montrons que : NkC⊂ Msk :

Soity=x◦g1∈ NkCavecg∈GCetxx=k2.IdH+.x´etant injectif, il en est de mˆeme dey.

Montrons que Msk⊂ NkC :

Soity∈ Msk.y ´etant injectif,yy est d´efini positif et appartient `a{k2.IdH++ L1(H+)}. Montrons que la racine carr´ee de k12yy, not´ee |1k||y| est dans GC. Tout d’abord, |1k||y| est injectif car Ker|y| = Kery = {0}. Montrons que

1

|k||y| est `a image ferm´ee. Soit {xn}nN une suite d’´el´ements de H+ telle que la suite {|1k||y|xn}nN converge vers un ´el´ement h ∈ H+. Par continuit´e de

|y|, la suite {|k1||y|2xn}nN converge vers |y|h. Or |y|2 = yy et, yy ´etant un op´erateur de Fredholm, il est `a image ferm´ee. Ainsi il existe un ´el´ementh0∈H+

tel que |y|h=yyh0 =|y|2h0. Par injectivit´e de l’application |y|, on en d´eduit queh=|y|h0. De cela on d´eduit que |y|est bijectif car il est auto-adjoint et : Im|y| = Im|y| = ( Ker|y|) = H+. Ainsi |1k||y| est une bijection continue de l’espace de HilbertH+dans lui-mˆeme, donc son inverse est continu. Il reste

`a montrer que |k1||y| appartient `a {IdH+ +L1(H+)}. Notons {λn, n ∈ N} les valeurs propres de k12yy−Id∈L1(H+). Les valeurs propres de |k|1 |y| −Idsont les{√

1 +λn−1, n∈N}, et on a la majoration : p1 +λn−1≤ λn

2 ,

ce qui implique que |k|1|y| −IdH+∈L1(H+). Il en r´esulte que |k|1|y| appartient au groupeGC=Gl(H+)∩ {IdH++L1(H+)}et donc que|k||y|1est aussi dans GC. Ainsi x := |k|y◦ |y|1 v´erifie : xx = k2.|y|1yy|y|1 = k2.IdH+ et y

appartient bien `aNkC. M

On d´eduit de la d´emonstration pr´ec´edente la proposition suivante :

Proposition 1.3.20 La d´ecomposition polaire deGL(H+)enU(H+)×Sym>0(H+), o`u Sym>0(H+)d´esigne l’ensemble des op´erateurs hermitiens d´efinis positifs, se restreint en une d´ecomposition polaire de GC en G×Sym>0(H+)∩ {IdH++ L1(H+)}.

Preuve du th´eor`eme 1.3.17 :

D’apr`es le lemme 1.3.19, Msk est la surface stable associ´ee `a Nk. D’apr`es le th´eor`eme 1.2.18,Msk/GCest une vari´et´e banachique complexe isomorphe (comme

vari´et´e complexe) `aNk/G.

Notations 1.3.21 On noteraq:Msk → Nk la projection qui `ay associe|k|y◦

|y|−1.

Remarque 1.3.22 L’identification du th´eor`eme 1.3.17 permet de transporter la structure k¨ahl´erienne deNk/GsurMsk/GC.

D’apr`es [PS], tout ´el´ementP ∈Grres poss`ede une base admissible distingu´ee, appel´ee base canonique. Les ´etapes de sa construction sont les suivantes : D´efinition 1.3.23 Choisissons {en, n ∈ Z} une base hilbertienne de H telle que {en, n∈N∪ {0}}soit une base hilbertienne de H+ et {e−n, n∈ N} une base hilbertienne deH.P ∈Grres ´etant donn´e, on d´efinit le sous-ensemble de Z:

SP ={s∈Z | ∃f =

s

X

k=−∞

fkek∈P, fs6= 0},

et le sous-espace de Hilbert : HSP = ˆ⊕kSPCek, o`u la somme est une somme hilbertienne.

Proposition 1.3.24 On a :

SP\N<+∞ et N\SP <+∞ 2Preuve de la proposition 1.3.24 :

Montrons que SP\N < +∞. Supposons qu’il existe une suite {sk}k∈N

d’´el´ements deSP, que l’on peut supposer strictement d´ecroissante, tendant vers

−∞. Par d´efinition, pour toutk∈N, il existe un ´el´ementfsk deP d’ordre fini sk :

fsk =

sk

X

−∞

fkjej∈P, fksk 6= 0.

La suite {fk}kN constitue une famille libre de P au sens l2(N) :∀{αk}kN ∈ l2(N),

X

k∈N

αkfk= 0⇒ ∀k∈N, αk= 0.

En outre, d`es quesk <0,fk appartient `a P∩H. On obtient donc une sous-famille infinie d’´el´ements de P ∩H. Or la projection orthogonale de P dans H+´etant un op´erateur de Fredholm, son noyauP∩H est de dimension finie.

D’o`u une contradiction.

Montrons queN\SP <+∞. La projection orthogonalepr+ deP dansH+

´etant de codimension finie, il existe un rangn0∈N`a partir duquelen∈ Impr+. pour toutn > n0, il existe doncfn∈P de la forme :

fn =en+X

k<0

fnkek.

Ainsi toutn > n0 appartient `a SP. 2

Corollaire 1.3.25 La projection pSP de P surHSP est un isomorphisme.

2Preuve du corollaire 1.3.25 :

Montrons quepSP est surjective. Soits0∈SP. Il existe un ´el´ementfs0 ∈P d’ordres0 :

fs0 =es0+ X

k<s0

αs0kek ∈P fs0 =es0+ X

k<s0,kS0

αs0kek+ X

k<s0,k /S0

αs0kek.

Remarquons que, d’apr`es la proposition pr´ec´edente, les ´el´ementsk < s0 apparte-nant `aSP sont en nombre fini. Notons lesk1, . . . , knaveckn < kn−1<· · ·< k1. Pour chacun d’eux, il existefki =eki+P

j<kαkjej∈P, i= 1, . . . , n. En retran-chant `afs0 une combinaison lin´eaire appropri´ee desfki, i= 1, . . . , n, on obtient un ´el´ementf ∈P de la forme :

f =es0+ X

k<s0,k /SP

αkek, dont la projection surHSP estes0.

Montrons que pSP est injective. Supposons qu’il existe un ´el´ementf non nul appartenant `a KerpSP = P ∩HSP, o`u SP est le compl´ementaire de SP

dansZet HSP l’espace de Hilbert engendr´e par les ´el´ementsen, n∈SP. Alors f est de la forme :

f = X

k∈SP

αkek.

Or, d’apr`es le th´eor`eme pr´ec´edent,SP est born´e sup´erieurement. Notonsk0 le maximum desk∈SP tel queαk 6= 0. f est alors un ´el´ement de P d’ordre fini k0 :

f =αk0ek0+ X

k<k0,kSP

αkek.

Ainsik0∈SP, d’o`u une contradiction. 2

D´efinition 1.3.26 Pour tout s ∈ SP, on d´efinit ys = p−1SP(es). La base de Schauder{ys, s∈SP} est appel´ee base canonique deP.

Remarque 1.3.27 Relativement `a la d´ecomposition en somme directe ortho-gonale :H =HSP⊕HSP, tout ´elementPdeGrresest l’image d’une application de la forme :

y = H+

Id B

HSP

HSP o`u la colonnesrepr´esente le vecteurys.

Th´eor`eme 1.3.28 L’application :

p : Msk → Gr0res y 7→ Imy

est une submersion holomorphe U1,2-´equivariante et GC-invariante.

Preuve du th´eor`eme 1.3.28 :

L’image de pest bien contenue dans la composante connexe deH+ de la grassmannienne car la projection orthogonale de ImysurH+´etant de la forme IdH++L1(H+), elle est Fredholm d’indice 0.

Exprimonspdans des cartes et montrons qu’elle est holomorphe.

NotonsUP ⊂Gr0resl’ouvert de carte form´e par lesP0 ∈Grrestels que la projec-tion orthogonaleprP :P0→P soit un isomorphisme etϕP :UP →L2(P, P) l’application de carte qui `a un ´el´ementP0∈ UP associe l’unique application deP dansP dontP0 est le graphe. Relativement aux d´ecompositions orthogonales deH selonH+⊕HetP⊕P, l’application identit´eId:H+⊕H→P⊕P a une d´ecomposition par blocs :

Id=

a b c d

o`ua∈B(H+, P),b∈B(H, P), c∈B(H+, P) etd∈B(H, P). La condi-tionP0 = Imy∈ UPse r´esume alors en :ay++by∈Isom(H+, P) et l’´ecriture de la projectionpdans la carte (UP, ϕP) devient :

ϕP

p : Msk −→ Gr0res −→ L2(P, P) y=

y+

y

7−→ Imy 7−→ (cy++dy)(ay++by)1, dont l’holomorphie est claire.

Montrons quepest surjective. SoitP ∈Gr0res. Nous allons montrer que (k fois) la base canonique deP d´efinit un ´el´ement deMsk, i.e. fournit une ”section”

(non continue !) duGC-fibr´eMsk au-dessus deGrres0 . PuisqueP appartient `a la composante connexe deGr0rescontenantH+, la matrice de l’application identit´e IdH : H → H se d´ecompose par blocs relativement aux sommes directes H =HSP ⊕HSP et H=H+⊕H en :

HSP HSP H+

H

Id+r1 r2

r3 Id+r4

o`uri,1≤i≤4 sont des op´erateurs de rangs finis. Il en r´esulte que l’application qui au vecteurej∈H+de la base canonique associe le vecteurkysj ∈P, o`u les sj sont ordonn´es par ordre croissant et o`u ysj est lesj`eme vecteur de la base canonique deP, est de la forme :

y(P) =k

Id+r1+r2◦B r3+B+r4◦B

Comme de plus P ∈Gr0res, la projectionpr :P →H est Hilbert-Schmidt, propri´et´e ind´ependante des bases dans lesquelles elle est exprim´ee, et ainsi y(P)∈ Msk.

Montrons quepest une submersion. Commepest clairementGC-invariante, il suffit de montrer que la diff´erentielle de pest surjective pour les ´el´ements de Nk. Comme elle est de plus U1,2-´equivariante, il suffit de montrer que dp est surjective en un point x ∈ Nk. Or, en x = xk, l’application dϕH+◦dpH+ :

TH+Msk −→L2(H+, H) associe `a Y+

Y

l’op´erateurY, et est clairement

surjective.

Th´eor`eme 1.3.29 L’espace quotient Msk/GC s’identifie `a la grassmanienne Gr0res munie de sa structure k¨ahl´erienne par le biais de l’application :

ρ : Msk/GC −→ Grres0 [y] 7−→ Imy.

Preuve du th´eor`eme1.3.29 :

Montrons l’injectivit´e deρ. Soienty1ety2deux ´el´ements deMsk tels que : Imy1= Imy2. On peut toujours trouver un changement de basesg∈Gl(H+) tel que y2 = y1 ◦g1. Notons : a1 = pr+◦ y1−IdH+ ∈ L1(H+) et a2 = pr+◦y2−IdH+∈L1(H+). On a :g=IdH++a1−a2◦g∈GCcarL1(H+) est un id´eal. Le th´eor`eme pr´ec´edent permet de conclure queρest un isomorphisme de vari´et´es complexes.

D’apr`es le th´er`eme 1.3.28,ρest surjective. Pour montrer que la diff´erentielle deρen un point du quotientMsk/GCest un isomorphisme, il suffit de consid´erer dρ en un point distingu´e, par exemple [xk] o`u xk = k 0 T

. En effet, le groupe U1,2 agit transitivement sur la surface de niveau Nk et son action passe au quotient Nk/G qui s’identifie `a Msk/GC. En [xk], l’espace tangent

`a Msk/GC s’identifie `a l’ensemble des op´erateurs de la forme 0 Y T

o`u Y appartient L2(H+, H), et la diff´erentielle dρ compos´ee avec l’application carte ϕH+ se r´eduit a l’application qui `a 0 Y T

∈ T[xk]Msk/GC associe Y ∈L2(H+, H) =TH+Grres, qui est un isomorphisme. D’apr`es le th´eor`eme d’inversion locale,ρest un diff´eomorphisme.

Il nous reste `a montrer l’identification en tant que vari´et´es k¨ahl´eriennes de Msk/GC etGr0res. Il suffit encore une fois de consid´erer l’espace tangent enxk. On a :

Txk§sk/GC=TxkMsk/TxkGC.xk=

Y = 0

Y

, Y∈L2(H+, H)

et :

gxk(X, Y) =<Tr (XY) Ixk.X=iX

ωxk(X, Y) ==Tr (XY),

qui est bien la structure k¨ahl´erienne de la Grassmannienne.

Conclusion :

On a le diagramme commutatif suivant :

Msk

(ω, I,g)

Nk|Nk,g|Nk)

Gr0res Msk/GC Nk/G

q

-?

?

+

p holo.

∼ holo.

∼ ρ holo.

red, Ired,gred) (ωGr, IGr,gGr)

Remarque 1.3.30 Chaque composante connexe de Grres est caract´eris´ee par l’indice de l’op´erateur de Fredholm de projection orthogonale surH+. En rem-pla¸cantH+ parHd, o`uHd est tel que la projection deHdsurH+ soit d’indice d∈ Z, il est possible de r´ealiser chaque composante connexe de Grres comme quotient k¨ahl´erien.

Dans le document TH`ESE DE DOCTORAT pr´esent´ee par (Page 45-52)