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Chapitre 1 : Recension des écrits

1.3 Questions de recherche

placés dans les CR à travers le Québec.

1.3 Questions de recherche

L’intérêt d’une recherche portant sur les agents d’intervention a été brièvement abordé précédemment. Lorsqu’on décide de faire un travail sur un sujet précis, c’est parce qu’à la base, nous aimerions trouver des réponses à certaines questions. C’est le cas pour le présent projet de recherche. Voici donc une brève présentation des questions qui se trouvent derrière l’intérêt pour ce projet.

Est-ce que l’agent d’intervention est présent dans les centres de réadaptation en support au travail des éducateurs ou pour offrir des alternatives aux jeunes? Dans une organisation où tout est centré sur le développement et la sécurité des jeunes, l’hypothèse est que les agents d’intervention sont présents pour répondre aux besoins de ces derniers. Cela semble aller de soi. Toutefois, est-ce vraiment le cas? La véritable question, ici, est de savoir à quel moment est-ce que l’agent d’intervention apparaît dans le processus de réadaptation du jeune. Fait-on appel à ce dernier lorsque les éducateurs se trouvent à bout de ressources et sans idées pour accompagner le jeune de manière objective dans les difficultés quotidiennes qu’il vit? Cela voudrait entre autres dire que les éducateurs délégueraient une part du travail aux agents d’intervention lorsqu’ils sont à bout de souffle plutôt que de le faire en fonction des besoins du jeune. Cela signifierait également que les centres de réadaptation (CR) devraient remettre en question les méthodes qu’ils utilisent auprès des jeunes ainsi que les moyens qu’ils ont pour répondre aux besoins de ces derniers. Lorsque l’on s’attarde au peu de documentation qui explique le rôle de l’agent d’intervention à travers l’histoire, il est possible de percevoir un peu de cela. En effet, historiquement, les agents d’intervention venaient rapidement arrêter les jeunes de manière à supporter le travail des intervenants et l’on discutait du besoin du jeune par la suite.

Toutefois, dans la documentation actuelle du CJM-IU, ce n’est plus ce qui semble être préconisé (MSA, 2013 et Ladouceur, 2012). L’augmentation du nombre de mesures

préventions et la mise de l’avant d’une relation d’aide entre les agents et les jeunes amènent de nouvelles manières de voir les choses. Un penchant favorisant la réponse aux besoins du jeune semble s’installer. Il faut toutefois reconnaître qu’il est aussi possible que devant une grande détresse, l’intervenant se retrouve à bout de souffle. Ainsi, l’hypothèse serait que l’intervention des agents a pour but de répondre, avant tout, au besoin des jeunes.

Est-ce que la manière dont l’agent d’intervention exerce son rôle est appropriée pour les besoins des jeunes?

Encore une fois, la réponse idéale à cette question est que les interventions soient toujours appropriées et en fonction du besoin du jeune. C’est ce que la documentation du CJM-IU explique (MSA, 2013 et Ladouceur, 2012). Dans le guide d’accueil (MSA, 2013), il est très intéressant de voir les mots utilisés pour expliquer aux jeunes le rôle de l’agent d’intervention. Dès le premier paragraphe, on y explique que les retraits des unités effectués par les agents d’intervention sont une intervention de dernier recours, lorsque les autres moyens pour calmer le jeune n’ont pas fonctionné. Aussi, ce document explique aux jeunes que les agents d’intervention ont un rôle d’intervenant à jouer auprès d’eux. Les balises sont donc clairement mises pour que le jeune sache à quoi s’attendre : lorsqu’un agent vient chercher un jeune, il l’accompagne jusqu’à une unité où le jeune pourra se calmer dans une chambre. Si le jeune ne collabore pas, les agents d’intervention devront intervenir physiquement. De plus, le document met également de l’avant la possibilité pour les jeunes de créer une relation avec les agents et de les utiliser comme moyen pour se calmer lors d’une crise.

En tout temps, les interventions des agents semblent être orientées vers le besoin des jeunes. Il est toutefois pertinent de se demander comment cela est mis en pratique. Existe-t-il une disparité dans les façons d’intervenir selon le milieu, dans différents centres jeunesse, les CR et les types de clientèle?

Précédemment, il a été mentionné que l’intérêt pour ce projet de recherche découlait d’observations du rôle de l’agent dans divers centres jeunesse. Il est donc normal que cette question se retrouve ici puisqu’elle est la prémisse de cette recherche. Idéalement,

les jeunes devraient être en mesure de recevoir des services semblables d’un endroit à l’autre.

Il ne sera pas possible avec cette recherche d’y répondre d’une manière large (à la grandeur du QC), mais uniquement dans le cadre d’un seul CJ, le CJM-IU. Les jeunes qui sont placés dans un même centre jeunesse devraient théoriquement avoir la possibilité de recevoir les mêmes services, peu importe le centre de réadaptation dans lequel ils se trouvent. Par contre, l’hypothèse concernant cette question est que, même si les jeunes sont tous placés au CJM-IU, l’intervention sera différente selon le milieu. Cette hypothèse est basée sur le fait que, de prime abord, les rôles d’agents d’intervention ne sont pas gérés de la même façon puisqu’au MSA, il s’agit d’agents à contrat, engagés par une compagnie de sécurité, GARDA, et qu’à la CDP, les agents sont des employés du centre jeunesse.