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A) Les grandes dates 1773 : la Boston Tea Party : début de la Révolution américaine.

1774‐1776 : avènement de Louis XVI et ministère Turgot

1776 : proclamation de l'indépendance des États‐Unis d'Amérique 1776 : Adam Smith, The Wealth of Nations

1778 : décès de Voltaire et de Rousseau

1778 : intervention de la France aux côtés des Insurgés américains 1781 : Édit de Tolérance de Joseph II et abolition du servage 1783 : l'Angleterre reconnaît l'Indépendance des États‐Unis 1784 : Joseph II instaure le mariage civil pour les protestants 1785 : Cartwright invente le métier à tisser mécanique

1789 : Révolution française et Déclaration des droits de l'homme 1789 : Révolutions brabançonne et liégeoise

1791 : lois d'Allarde et Le Chapelier 1792 : instauration de l'état‐civil en France

1794 : la Convention décrète la séparation de l'Eglise de l'État 1796 : Jenner pratique la première vaccination

B) La révolution américaine

La Révolution américaine est d’abord provoquée par l’exploitation des colonies américaines au profit de l’Angleterre.

En 1773, à Boston, les colons jettent à la mer des cargaisons de thé pour protester contre les taxes sur les marchandises anglaises importées: c’est la Boston Tea Party.

Un révolte commence en 1775 et aboutit le 4 juillet 1776 avec la proclamation d’Indépendance des 13 colonies (reconnu en 1783). Celles-ci se constituent en confédération: les Etats-Unis d’Amérique.

En 1789, la Constitution est adoptée et Georges Washington est élu président. La Constitution est consacrée aux droits des citoyens et à leur protection contre toute action arbitraire.

Le pouvoir appartient au peuple, qui ne fait que le déléguer. L’autorité n’est exercée que pour le bien commun. Aucun citoyen ne peut avoir de privilèges donc la noblesse est abolie.

Tous les citoyens sont égaux devant la loi, y compris le Président. La presse est libre à condition de ne pas attenter à la morale publique. La censure préalable est interdite.

Les pouvoirs exécutif, législatif, et judiciaire sont strictement séparés. Le président et le gouvernement ne peuvent rien sur les juges, ni sur les parlementaires.

Dès 1748, le Français Montesquieu avait posé en principe, dans "De l’esprit des lois", cette

"séparation des pouvoirs".

88 TEXTE 16

Déclaration des droits de l'État de Virginie (juin 1776)

VOIR FEUILLES A PART

C) La fin de l’Ancien Régime 1. Joseph II et la révolution brabançonne

Après un voyage dans les Pays‐Bas autrichiens, en 1781 (1er souverain qui s’y rend depuis Philippe II en 1556), Joseph II, estime que ceux‐ci doivent être profondément réformés. Il prend une série de décisions radicales qui vont susciter le mécontentement du peuple, de l’Église et de certaines autorités. Des siècles de traditions parties en quelques années.

 Suppression des 200 couvents contemplatifs afin de les transformer en école et en hôpitaux.

 Il s’attaque au monopole économique des corporations.

 Reprise en main de la formation du clergé, désormais effectuée dans des "séminaires généraux" gérés par l’État.

 Division du pays en dix "cercles", chacun dirigé par un intendant.

 Centralisation de la justice.

 Imposition de la tolérance dans un pays très catholique.

Outre l’Édit de 1781 (voir ci‐dessus), il autorise en 1784 le mariage civil (par fonctionnaires de l’État) des protestants, leur donnant ainsi un statut reconnu. (Avant, seul l’extrait de baptême faisait office de certificat d’identité et seuls les mariages catholiques étaient reconnus comme légitimes).

Le mouvement de tolérance est assez général en Europe à cette période : en 1787 un édit de tolérance est promulgué en France en faveur des protestants; en Angleterre, on commence en 1791 à tolérer les catholiques, même s’ils sont surveillés [la liberté de culte en 1830].

En Genève, peu d’évolution: lors d’un référendum sur la tolérance 90 % votent non.

Après ces mesures, les Etats de Brabant refusent de voter l’impôt en 1787. Deux avocats brabançons vont prendre la tête de la résistance:

Henri Van Der Noot, conservateur, appuyé par l'Eglise, les corportaions et le petit peuple de Bruxelles. Il plaide pour un retour au régime de Marie-Thérèse

Jean-François Vonck., démocrate modéré. Lui souhaite la fin de l'arbitraire et une meilleure représentation des bourgeois. Il a quelques soutiens des Etats de Brabant.

Le pouvoir autrichien est chassé en 1789 et les "Vandernootistes", qui dominent en nombre font régner une certaine terreur à Bruxelles, contre les "Vonckistes".

Un régime confédéral est mis en place, "Les Etats Belgiques Unis", qui ne durent qu’un an, de janvier à décembre 1790.

Cette révolution conservatrice est pénétrée du vocabulaire et des concepts de son temps.

89 2. En France : l’entêtement suicidaire des privilégiés

Au début de son règne, Louis XVI (1774‐1791) entreprend de 1774 à 1776, une expérience de despotisme éclairé et de libéralisme économique, menée par Turgot.

Les privilégiés l'emportent cependant et Turgot est renvoyé, suite à la guerre des Farines.

La France est bloquée par la noblesse et le clergé. En 1776, Jacques Necker entre dans le gouvernement (financier suisse, protestant). Il est opposé au libéralisme économique.

En 1781, il remet au roi un rapport relatif au déficit de l’État et le rend public peu de temps après: les Français découvrent la gravité de la situation et la gabegie financière de la cour.

(futur Louis XVIII, près de 3 millions de dettes de jeu; etc..)

Necker est renvoyé. Cette situation, d’autant plus embarrassante que la noblesse ne paie pas d’impôts et que l’Eglise, riche, se contente de faire de temps en temps un "don gratuit".

En 1787 est convoquée une Assemblée des Notables (clergé et noblesse) pour évoquer la question de leur contribution pour résorber le déficit. Or, ils se cramponnent totalement à leurs privilèges et refusent tout compromis.

Le roi n’a plus le choix et convoque pour mai 1789 les États généraux, (plus été réunis depuis 1614).

D) L’avènement de la Bourgeoisie 1. De nouvelles valeurs

Elles signent "le triomphe de l’individu" et se déclinent sur tous les plans:

- La liberté

Liberté de penser certes et d'entreprendre dans le cadre du libéralisme économique. Les corporations sont peu à peu supprimées. On doit laisser agir la loi de l’offre et de la demande et il faut améliorer la productivité par la division du travail. 1776: "The Wealth of Nations"

(La Richesse des nations) d'Adam Smith.

- La sûreté  protection des citoyens contre l'arbitraire de l'Etat et l'Eglise, et contre toute atteinte à la propriété privée (entreprises).

- L'égalité  égalité des droits et égalité devant la loi, pas de fait. Suppose l'affranchissement des serfs.

L’égalité de fait (obtenue que par l’établissement autoritaire de l’égalitarisme), a notamment été prônée par Meslier et Rousseau. Mais liberté et égalité de fait sont contradictoires: la mise en pratique sans "garde‐fous" de l’une entraine immanquablement la fin de l’autre.

- La fraternité

La charité cède la place à philanthropie: on aide son semblable par humanité, sans connotation religieuse.

Pour les révolutionnaires, la fraternité doit s’étendre à tous les peuples de la terre

 Déclaration universelle des Droits de l’Homme (contraste avec la "Déclarations des Droits" anglaise et américaine).

90 - La question de la traite des Noirs et de l'esclavage

En 1685, Louis XIV a adopté le "Code Noir" qui prétend empêcher les propriétaires d'esclaves dans les colonies de les maltraiter : l'esclave a droit, à la nourriture, à l'habillement, à pouvoir se marier et fonder une famille.

C'est un début, mais peu appliqué (motivé par vouloir conserver la main‐d’œuvre en bon état), mais il pose les bases d’un mouvement humaniste que l’anticolonialisme.

En 1788, le journaliste Brissot (fera partie du mouvement des Girondins sous la Révolution et guillotiné sous la Terreur) fonde à Paris la Société des Amis des Noirs qui lutte pour l’affranchissement des esclaves africains.

Le 4 février 1794: la Convention Nationale abolit l'esclavage sur tous les territoires de la République [Napoléon le rétablira en 1802; et sera définitivement aboli en 1848 dans les colonies françaises].

2. La mise en œuvre d'une politique de libéralisme économique - Turgot

Tente sans succès une politique libérale en France en 1775‐76 (voir ci‐dessus, Guerre des Farines).

- Joseph II

En 1782, Joseph II supprime tous les droits féodaux relevant de lui dans tous les Etats héréditaires.

Il met en place une politique annonaire (= de blés) pragmatique : les tarifs douaniers seront abaissés ou élevés selon l’état du marché.  Agricole

Il supprime un maximum de douanes intérieures. Parvenu à supprimer les corporations en Autriche, il tente en vain de faire le même dans les Pays-Bas.

Il installe des courtiers et des agents de change pour faciliter les opérations commerciales en leur donnant un soutien financier.

Il fait d’Ostende un port franc (taxes abolies). La guerre d’indépendance américaine profite beaucoup à Ostende qui y exporte des armes liégeoises. Il aide au max les industries nouvelles en leur offrant des conditions fiscales favorables.

- Les lois d'Allarde et Le Chapelier

 Mars 1791 la loi d'Allarde abolit en France les corporations.

 Juin 1791, la loi Le Chapelier interdit les "coalitions" en matière économique. Cela vise les ententes entre patrons (cartels), mais aussi les grèves et les syndicats.

Cela fait l’affaire de la bourgeoisie entrepreneuriale: désormais, les salariés sont seuls face aux employeurs.