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L’essor économique 1. Une mentalité plus favorable au travail et au commerce

Réforme

D) L’essor économique 1. Une mentalité plus favorable au travail et au commerce

On s'oppose de plus en plus à l'oisiveté: ne pas travailler est désormais de plus en plus mal vu.

L'Utopia de Tomas More veut que tous travaillent six heures par jour, y compris les nobles et le clergé, comme contribution au bien commun. Or la société européenne est fondée depuis les débuts du Moyen-âge sur une tripartition (oratores, bellatores, laboratores).

La Réforme protestante a supprimé les communautés religieuses régulières car elles sont oisives. L'éthique du travail est une caractéristique importante de la mentalité protestante.

L'espagnol Juan-Luis Vives propose à la ville de Bruges un projet visant à donner du travail à tous pour supprimer la mendicité et l'assistanat. Il considère l'oisiveté et la dépendance comme dégradantes.

Tout cela va à l'encontre de l'exercice de la charité largement exercée par l'Eglise, qui aide une bonne partie de la population en difficulté (invalides, veuves….) à survivre.

- La question de la dérogeance

En France et en Espagne, on considère que le fait de travailler est dégradant pour un noble. Ils sont en effet voués à l'activité militaire au service du souverain. S'ils travaillent ou investissent ailleurs que dans la terre, ils perdent leur statut. Cette règle arrange les bourgeois qui sont les seuls à exercer des activités commerciales

(Aux Etats généraux de 1560, ils refusent, par crainte de concurrence, les exceptions demandées par la noblesse elle-même. (En Angleterre et quelques autres, la noblesse a le droit de commercer)).

2. La naissance de l’économie politique - Le prêt à intérêt

Interdit par l'Eglise, qui le considère comme immoral. En 1522, François 1er a besoin d'argent et passe outre cette interdiction et emprunte par le biais de l'Hôtel de Ville de Paris qui va émettre des rentes. Les particuliers prêtent de l'argent en échange d'une rente à vie.

Les protestants ont une attitude beaucoup plus libérale. Luther et Calvin prône respectivement des taux d'intérêts annuels maximum de 5% et 12%.

31 - La création des premières bourses

Ce mot vient de celui de la famille anversoise des Van der Beurse. La bourse est d'abord l'endroit où se font les importantes transactions commerciales et financières.

Une première ouvre à Bruges au 15ème, d'autres à Anvers, Amsterdam début 16ème. Toutes les grandes places commerciales européennes auront leur "bourse".

- Jean Bodin et l'inflation

C'est une juriste et un économiste français du 16ème. Il étudie "l'inflation", que les Grandes Découvertes ont provoquée en y accroissant la quantité de l'inflation métaux précieux.

D'autres économistes italiens, anglais, allemands….ont aussi commencé depuis début 16ème à publier des ouvrages d'économie politique. C'est une science nouvelle: celle de la gestion de l'Etat.

- Le mercantilisme

Il s’agit de l’idée qui faut maximaliser le stock monétaire d'un Etat, d'avoir un maximum de monnaies d'or et surtout d'argent.

 Pour les transactions quotidiennes, on utilise la monnaie "de billon" en cuivre, parfois mêlé d'argent. Le papier-monnaie n'existe pas.

 Pour les transactions différées dans le temps ou à distance, on utilise des "lettres de change".

Le principe étant que le stock monétaire est stable, le seul moyen de s'enrichir est d'appauvrir ses voisins. On agit pour cela sur les droits de douanes.

Il faut faire entrer les métaux précieux, et ne pas les laisser sortir. On abaisse alors les droits d'entrée sur les matières dont on manque, afin de les transformer et les revendre plus cher.

A l'inverse, on élève les droits d'entrée pour les produits manufacturés étrangers susceptible de concurrencer la production "nationale".

Le mercantilisme domine l'économie politique au 16ème et début 17ème (le libéralisme le supplantera, en Angleterre et dans les Provinces Unies au cours du 17ème).

3. Les utopies sociales: Thomas More, Campanella, Rabelais, Bacon - Thomas Moore (1478-1535)

Juriste et chancelier du roi d'Angleterre Henri VIII. C'est un catholique réformateur.

Dans "Utopia" (le pays de nulle part), il imagine une forme satirique de proto-communisme.

En fait les "Utopiens" pratiquent mieux le christianisme que les chrétiens du 16ème. C'est sa façon de critiquer l'Eglise et les mœurs de son temps.

Utopia contient 54 villes de 6000 habitants (une taille idéale), un gouvernement élu, il n’y a pas de souverain. Tous les citoyens sont égaux, il n’y a pas de noblesse et les terres sont des propriétés collectives (propriété de l’Etat). Les revenus des habitants sont distribués par l'Etat.

La vie quotidienne est très réglementée: on se lève à 4h, on se couche à 20h. Les repas sont pris en commun et en musique. Le comportement moral est très contrôlé. Les mariages ont lieu entre 18 et 22 ans. L'adultère est puni de mort. Le "suicide assisté" est envisagé pour les malades incurables, les cadavres sont brûlés (sacrilège!).

La religion est unique  Il n'y a qu'un seul Dieu, créateur et éternel  plus besoin d'un nombreux clergé. Athéisme et "fanatisme" condamnés.

On constate que ce projet (comme d'autres utopies postérieures) a des aspects totalitaires, qu'on retrouve aussi dans "La cité du Soleil" (1602) de Tommaso Campanella.

32 - Tommaso Campanella

Dominicain originaire de Calabre, il a des idées avancées. Suspecté de magie, il est emprisonné durant 27 ans par l'Inquisition. C'est en prison qu'il écrit son ouvrage (sous-titre: Réforme de la religion chrétienne.

Il prône un communisme intégral (considéré comme précurseur).  Enfants élevés en commun, mariages souvent imposés. Les travaux agricoles se font en commun durant quatre heures par jour. Le logement est collectif, et tous portent un habit identique.

- Rabelais (1483-1553)

Moine, prêtre, puis médecin. Il est l'auteur de Gargantua, où il décrit la vie des moines de l'abbaye imaginaire de "Thélème".

Au contraire d'Utopia, c'est la liberté qui y règne  on a supprimé les horloges, les vœux de chasteté et d'obéissance des moines.

Le but de la vie est de s'enrichir matériellement, spirituellement et intellectuellement.

Pour Rabelais, la liberté est le bien le plus précieux de l'Homme.

- Francis Bacon (1561-1626)

Garde des Sceaux et chancelier sous Jacques 1er d'Angleterre, sa "New Atlantis" (1620) est une utopie scientifique et technocratique. Il n'espère pas un changement social, mais des progrès scientifiques.

Pour lui, le gouvernement doit être confié à des savants non élus. La science ne doit pas avoir de frontières, notamment celles imposées par l'Eglise, car Dieu à donné à l'Homme une intelligence qui lui permet d'agir sur la nature. Il envisage même des manipulations génétiques et la création de nouvelles espèces.

En 1620, il conclut dans son "nouvel instrument des sciences" que seule la méthode expérimentale permet de connaître le réel.

4. Un nouvel urbanisme en Italie

Les villes médiévales sont faites de rues sans aucun souci de géométrie. A la Renaissance, en Italie dés le 15ème apparaissent des quartiers nouveaux, bâtis sur un plan géométrique avec des rues larges. L'urbanisme est plus espacé. L'hygiène et la santé y gagnent car l'air y est mieux renouvelé, ce qui limite la propagation de maladies.

Dans les campagnes italiennes, on construit depuis 14ème et 15ème siècles des villas pour les nobles et les riches bourgeois des villes. C'est aussi une marque de distinction sociale.

33 E) Les Grandes Découvertes

Découvertes maritimes effectuées par les Portugais et les Espagnols entre 1450 et 1530 (P69).

1. Les Portugais font essentiellement du commerce côtier

Ils ne cherchent pas à conquérir les territoires. Ils installent des comptoirs.

- L'ouverture de la route des Indes

Ceuta (Tout au nord du Maroc, juste en-dessous de Gibraltar) est prise en 1415, puis les Portugais descendent vers le sud le long des côtes africaines.

Vers 1450, ils passent le Sénégal et atteignent le Golfe de Guinée(S du Nigéria), Afrique de l’Ouest. Ils restent longtemps dans cette riche région (métaux précieux (or), épices (poivre) et esclaves).

Les esclaves sont capturés par eux‐mêmes, ou achetés aux côtiers qui les ont faits prisonniers.

Depuis des siècles, les Arabes pratiquaient l’esclavage des Noirs, et les Africains eux‐mêmes réduisaient temporairement les vaincus en esclavage. Ce ne sont donc pas les Européens qui l’ont créé, mais ils vont, du 16ème au 18ème l'étendre en en faisant un véritable marché et les exploitant parfois jusqu’à la mort.

En 1475, ils atteignent l'Equateur.

En 1487, Bartolomeo Diaz franchit pour la première fois le "cap des tempêtes" aujourd'hui appelé le cap de Bonne Espérance (Afrique du Sud).

Parti de Lisbonne, Vasco de Gama arrive le 20 mai 1498 à Calicut sur la côte S-O de l'Inde, où il fonde un comptoir. (Il existe déjà des comptoirs chinois ou arabes).

Bientôt, les Portugais contrôlent le détroit d'Ormuz, qui ferme le Golfe Persique par où transitent les marchandises venues d'Orient.

En 1505, est créé "l'Estado da India"  l'administration portugaise des Indes. C'est surtout un contrôle des comptoirs installés sur les côtes de l'Océan Indien.

En 1511 les Portugais franchissent le détroit de Malacca (S Malaisie actuelle).

- L'Inde moghole

L'Inde dans laquelle arrivent les Portugais est un royaume hindou dirigé par une nouvelle dynastie musulmane, les Mongols timurides de Babur Shah (1504‐30), appelés "Moghols".

Nord de l'Inde et régions allant jusqu'à la Turquie; progressivement conquises, à partir du 16ème siècle, par les Mongols conduits alors par Tamerlan (Timur‐lang).

Cette conquête a coupé la "route de la soie" et celle des épices  voyage plus difficile et plus coûteux pour l'approvisionnement de l'Occident.

(L’empire va subsister dans le N de l’Inde jusqu'au milieu du 19ème).

- La découverte du Brésil

Amilcar Cabral, portugais, débarque sur la côte du Brésil en 1500. Cette découverte est due au hasard des courants, car on ignorait l'existence de l’Amérique du Sud.

Mais il se trouve aussi qu'à l'occasion du partage en 1494 à Tordesillas entre Espagnols et Portugais, la limite occidentale extrême des territoires portugais avait été située 370 lieues à l'ouest des îles portugaises du Cap‐Vert (face au Sénégal).

Cette ligne passant au milieu du Brésil, certains historiens pensent que les Portugais connaissaient déjà l’existence de l’Amérique du Sud, mais rien n’a jamais pu être prouvé.

34 2. Les Espagnols conquièrent et exploitent les territoires et les populations

Les conquistadores espagnols, eux, ne restent pas sur les côtes mais pénètrent à l'intérieur des terres pour les exploiter et évangéliser les populations (comme les Portugais). Ils vont découvrir de gros gisements d'or et d'argent.

- Christophe Colomb (1451‐1506)

C'est un marin génois, qui participe à de nombreuses expéditions en Méditerranée et dans l'Atlantique avant de faire naufrage, en 1476, au large de Lagos, au sud du Portugal.

Il s’intéresse à la cartographie et aux explorations lointaines, notamment à l'Imago Mundi de Pierre D'Ailly, et aux travaux du géographe florentin Paolo Toscanelli.

Comme Pierre D'Ailly, il se trompe sur la distance à l’ouest, entre l'Europe et l'Asie (on ne connaît pas l'Amérique, mais on sait depuis Ptolémée, au IIe siècle, que la terre est ronde, une idée longtemps oubliée avant d’être définitivement prouvée au 13ème).

Les deux cartographes voient la terre beaucoup plus petite qu'elle n'est et estiment la distance entre l'Europe et l'Asie à deux ou trois semaines de navigation. Cette distance n'effraie pas Christophe Colomb qui est déjà allé en Islande.

Il entreprend en 1480 des démarches auprès du roi Jean II de Portugal, qui refuse finalement en 1485 (Portugal essentiellement tourné vers l'Afrique et la future "Route des Indes").

Colomb se tourne alors vers l'Espagne et obtient en 1492 la protection de la reine Isabelle, avec laquelle il signe les "capitulations de Santa Fe". Il obtient le titre d’amiral et de vice-roi des Indes (persuadé qu’il va débarquer en Asie), ainsi que 1/8e des revenus des terres conquises pour la couronne espagnole, à laquelle revient tout le reste.

Il a en outre obligation d’évangéliser les populations conquises, et son expédition sera accompagnée de prêtres.

Parti le 3 août 1492 sur 3 bateaux, Colomb et sa centaine d’hommes d’équipage, qui commencent à manquer de vivres, n’arriveront que neuf semaines plus tard, le 12 octobre 1492, en vue de l’île des Antilles qu’il baptisera San Salvador.

Assez bien reçus par les indigènes, ils ne rentrent qu’en mars 1493 au Portugal. Il fera trois autres voyages dans ces régions, colonisant Cuba, Saint‐Domingue, allant jusqu’au Costa‐Rica sur les côtes du Venezuela. Il mourra persuadé d’avoir découvert des îles voisines du Japon et des côtes inconnues de l’Asie.

En 1507, le cartographe allemand Martin Waldseemuller propose de baptiser

"Amérique" ces régions, d’après d’Amerigo Vespucci (1454‐1512), un navigateur florentin - Le traité de Tordesillas (1494) (situé +- au-dessus du centre de l'Espagne)

Signé entre Isabelle de Castille, Ferdinand d'Aragon et le roi Jean II du Portugal, il trace dans l'Océan Atlantique et les territoires adjacents une ligne de démarcation enter les zones de conquêtes espagnoles et portugaises.

En 1529, un traité semblable est signé à Saragosse (près de Barcelone, un peu en-dessous de frontière française) pour l'Océan Pacifique. Le pape avalise ce partage.

Les Portugais ont ce qui est à l'est (Afrique et Asie) et les Espagnols ce qui est l'ouest.

35 - La Casa de Contratacion de Indias et les encomiendas

Les Espagnols organisent de façon très centralisée leurs conquêtes et l'exploitation économique des territoires.

Créée à Séville en 1503, non loin du port de Cadix, la Casa de Contratación (« la maison du contrat ») est le centre administratif de la colonisation espagnole.

C’est là que se signent les contrats entre le souverain et les "entrepreneurs de conquêtes", les encomiendas qui précisent que les terres découvertes appartiennent au souverain espagnol, qu'un petit % des revenus ira au conquistador et qu'il se voit "confier" les populations locales, qui travailleront de gré ou de force au bénéfice des Espagnols.

- Balboa traverse l'isthme de Panama

L’Espagnol Vasco Nuñez de Balboa et Pizarro explorent l'Amérique centrale et, en 1513, traversent le continent qui n’est large à cet endroit (Isthme de Panama) que de +/- 80 km.

Ils découvrent à l’Ou. un océan qu’il baptise "Pacifique".  Colomb n'a pas découvert l’Asie.

- Le tour du monde de Magellan

Ce nouvel océan met les Européen au défi de rejoindre cette fois réellement l’Asie par l’ouest.

Patronné par Charles Quint, le Portugais Magellan part en 1519, avec 280 hommes et cinq caravelles, pour un tour du monde.

Il longe l'Amérique du Sud, la contourne par le détroit qui porte aujourd’hui son nom, puis traverse l'Océan Pacifique et y découvre des îles, notamment les Philippines (du nom du fils de Charles Quint, futur Philippe II d’Espagne), qui seront attribuées définitivement à l’Espagne en 1529, par le traité de Saragosse.

Magellan y meurt en 1521, lors d’un combat avec les indigènes. En 1522, son équipage rentre en Espagne par la route des Indes, contournant l’Afrique.

Seuls 35 hommes et un bateau arrivent à Cadix, près de trois ans après leur départ. Les combats et le scorbut (carence en vitamine C), ont décimé le reste de l’équipage.

- Cortès et le Mexique, Mayas et Aztèques

Hernán Cortés (1485‐1547) est le prototype du conquistador sans scrupules : violent, avide et souvent irrespectueux vis‐à‐vis des souverains espagnols (il s'en rend vite indépendant, ainsi que tu gouverneur de Cuba).

Depuis le 16ème, l’empire aztèque domine le Mexique. Cortés comprends qu'il y a deux populations rivales  il va essayer de diviser pour régner en s'alliant avec les ennemis des Aztèques: les Mayas, implantés surtout au Yucatan (une presqu’ile Est du Mexique).

L'empire aztèque est très centralisé et très urbanisé. La capitale Tenochtitlan, (Mexico), au plan géométrique, compte 500 000 habitants, chiffre que n’atteint aucune ville européenne.

En 1520‐21, Cortés envahit le Mexique et s'empare des richesses.

Tout cela avec 400 hommes seulement, mais avec des armes à feu, inventées en Europe au 15ème et des chevaux, animal alors inconnu au Mexique.

Les Espagnols bénéficient aussi d’une légende aztèque annonçant le retour d’un Dieu vengeur, avec lequel Cortes et ses hommes sont assimilés.

36 Les Espagnols s’emparent d'importantes mines d'argent (aussi or, cuivre, mercure) exploitées par les Aztèques à Zacatecas, ce qui va considérablement augmenter la richesse de l’Espagne pendant plus d’un siècle. De nouvelles plantes comestibles comme la P-D-T et le maïs sont également ramenées en Europe (mais d’abord pour bétail). La PDT est généralisé dans l'assiette courant 19ème.

Les Européens ne commenceront à les consommer qu’au 17ème et surtout au 18ème siècle.

Le cacao (mélangé avec eau, pas avec lait), pris sous forme de boisson amère (parfois comme médicament), et le tabac (d’abord "prisé" plutôt que fumé) font aussi leur entrée dans la vie quotidienne des colons avant de se répandre en Europe dans la seconde moitié du 17ème. (D’Ethiopie, le café, importé par les Vénitiens devient à la mode vers le milieu du 17ème. D’origine chinoise, le thé est introduit par les Hollandais au 17ème et se popularise au 18ème)

- Pizarro et le Pérou: l'empire quechua ou Inca

C'est un conquistador comme Cortés. Au Pérou, dans l'empire centralisé des Quechuas (+/- Pérou (gauche du Brésil) et Bolivie actuels), les Incas constituent une oligarchie privilégiée en même temps qu’une "caste sacerdotale": ils gèrent le rapport avec les dieux, gouvernent l'État et possèdent environ deux tiers des terres.

Même s’ils disposent d’un réseau de sentiers dense et bien entretenu, les Quechuas ignorent le cheval, et la roue, deux éléments qui donnent aux 200 hommes de Pizarro une grande mobilité (37 chevaux).

Il arrive au Pérou en 1531. Ses hommes pratiquent systématiquement la terreur et le pillage pour s’emparer de l’or. On estime qu’ils sont revenus de l’expédition avec 18 kilos d'or chacun en moyenne. Les Espagnols découvrent aussi les mines d’argent de Potosi, extrêmement rentables, et qui seront exploitées de 1545 à la fin 18ème.

Comme au Mexique, le Pérou est "christianisé" de force, en commençant pas son chef politique et religieux, Atahualpa, étranglé après sa conversion publique et son baptême. Ceci afin de montrer aux populations locales que le dieu des Européens est plus puissant que ceux des Incas qui n'ont pas su le protéger. Les populations se soumettent assez facilement.

3. Anglais et Français en Amérique du Nord

Ils tentent d'investir l'espace laissé vacant au N-O par les Espagnols et les Portugais, et cherchent aussi une route maritime vers l'Asie qui contournerait l'Amérique du Nord.

Dés 1497, l'italien Giovanni Cabotto (John Cabot) part de Bristol. Il découvre l'île de Terre-Neuve, zone de pêche prolifique. En 1508-09, son frère Sébastian explore le Labrador et la baie d'Hudson. Sans succès pour aller en Asie.

En 1534, Jacques Cartier, explorateur français, entre dans l’embouchure du fleuve Saint-Laurent et remonte jusqu’aux emplacements actuels de Montréal et de Québec.

Il faut attendre le 17ème pour que Samuel Champlain implante une petite colonie à Québec.

37 4. Les conséquences économiques des Grandes Découvertes

- Enorme afflux de métaux précieux

En Europe, les principaux gisements de métaux précieux sont situés dans le sud de l'Allemagne et en Bohême, mais ils sont très inférieurs en production aux gisements américains: Entre 1500 et 1550, la quantité d’argent disponible est X3, l'or X2.

Résultat : Inflation. En 50 ans, les prix sont X6 en France.

Autre: Espagne et Portugal sont désormais riches, mais sentiment de prospérité relativement artificiel, car ils ne vont pas en profiter pour développer leur économie, préférant profiter des richesses pour procéder à des achats à l'étranger (ex: les vêtements sacerdotaux des prêtres sont cousus de broderies de fils d'or et d'argent).

Au Mexique et au Pérou, le savoir‐faire nécessaire n’existe pas et les meilleurs artisans en Europe sont les Lyonnais. On importe donc les métaux précieux des colonies espagnoles pour faire fabriquer ces broderies en France puis renvoyer le produit fini vers les colonies.

Aux 17ème et 18ème siècles, le flux s'est tari, a diminué, s'est effondré.

5. Le débat sur la colonisation

- Les dégâts de la colonisation: hécatombes et esclavage 80% des indigènes décèdent suite aux colonisations.

Ces décès en sont pas vraiment dus aux combats et aux massacres, mais plutôt :

 Au choc microbien face aux maladies contagieuses des européens (grippe).

 Au travail forcé, dans les mines. Pas de souci de santé ou bien-être.

 Fuite des indigènes vers des zones inhospitalières, difficiles à exploiter

 Traite des esclaves à partir de 1501 du côté de Cuba, alimenté par l'Afrique - Bartholomé de Las Casas: le premier anticolonialiste ?

En tout cas c'est le premier a avoir écrit qqch sur les conséquences de la colonisation.

Las Casas (1474‐1566) est lui-même colon à Cuba. Choqué par le sort fait aux indigènes sur les plantations, il entre dans les ordres en 1506 et est fait prêtre en 1512.

En 1517, il rencontre Charles-Quint en Espagne. En 1522 il rejoint l’ordre des Dominicains.

Devenu prédicateur, il justifie la colonisation et l‘évangélisation, mais demande qu’on traite les "Indiens" comme des travailleurs espagnols.

Face à l’opposition des colons, il se rend plusieurs fois en Espagne où il obtient le soutien de Francisco de Vitoria (†1546), dominicain, juriste qui plaide pour le "droit naturel", universel de la personne humaine préfigurant les droits de l’homme.

Las Casas dédie en 1542 à Charles Quint (1516‐1555) sa Brevisima relación de la destrucción de las Indias. La même année, Charles Quint édicte les Leyes nuevas, qui ordonnent aux colons de traiter humainement les populations colonisés, sans grand effet sur le terrain.

Las Casas, promu évêque, est plus humaniste qu’anticolonialiste. Et encore… Pour protéger les Indiens, il va jusqu’à appuyer la déportation de Noirs africains qui commence dans les Antilles dès les années 1510‐1515. Néanmoins, l'Eglise condamne plusieurs fois l'esclavage:

 lors du concile de Trente

 Sous le pape Urbain VIII, fin du 16ème.

 Sous le pape Benoît XIV, « pontife « éclairé », milieu du 18ème ,

38 - Naissance du relativisme culturel

C'est le fait de considérer qu'il n’y a pas de valeurs universelles, mais que chaque culture a ses valeurs et qu'elles se valent. L'Occident n'avait pas le droit d'imposer ses valeurs au monde.

Un premier exemple est Las Casas, qui estime qu'il fait respecter les coutumes des Indiens, y compris sacrifice et cannibalisme.

Mes Grandes Découvertes posent la question de l'unicité de l'espèce humaine.

Débats pour savoir si les "Indiens" sont des hommes ou non, ont-ils une âme ? Si oui ils peuvent être convertis et "sauvés". Sinon, justes des animaux perfectionnés.

 A ce sujet a lieu une controverse en 1550, à Valladolid : Las Casas soutiens la thèse humaniste face Juan Gines, mais l'Eglise ne tranche pas nettement.

6. L’Extrême‐Orient : Chine et Japon

Sur la côte chinoise, comptoir fondé par les Portugais à Canton en 1517, à Macao en 1533 (portugaise  1997). En 1543, ils débarquent dans le sud du Japon, à Kyushu.

Chaque fois, les Portugais sont accompagnés d'évangélisateurs jésuites.

- La Chine

La dynastie des Ming règne depuis 1368 et se prolonge jusqu’à la fin du 16ème.

C’est un pays extrêmement centralisé, l’empereur a un pouvoir absolu et son administration est nombreuse et hiérarchisée. La Chine compte 70 millions d’habitants (France=20 millions).

Fin 16ème donc, la dynastie Ming est renversée par l'invasion des Mandchous qui installent la dynastie des Qing en 1644 et qui règne jusque 1912.

Elle connaît deux règnes très longs: Ceux de Kangxi (1661-1722) et Qien-Long (1736-1796).

Au 18ème siècle en Europe, on considère l'empereur comme le modèle du "despote éclairé".

Au début, les Chinois acceptent assez facilement la venue des européens. Les empereurs sont notamment intéressés par les connaissances astrono et astrolo des jésuites qu’ils prennent comme conseillers. Ceux‐ci tentent de convertir l’empereur (donc le pays), mais sans succès.

- Le Japon

C'est un empire très militarisé. La dynastie Ashikaga se repose sur les shoguns pour le contrôle du territoire. Etre sacré, l'empereur vit dans son palais et ne se montre pas.

Au départ, les missionnaires jésuites sont bien accueillis et font rapidement des milliers de conversions, ce qui inquiète le pouvoir.

En 1573, la dynastie Ashikaga est renversée par le général Hideyoshi dont le régime dure de 1573-1598). Les Tokugawa prennent ensuite le pouvoir de 1603 à 1868.

Des persécutions radicales vont peu à peu éliminer toute présence chrétienne au Japon/

En 1638, on expulse tous les étrangers. Seuls les Hollandais peuvent continuer de commercer (ils n'ont pas tenté de convertir les Japonais), mais ils sont encadrés et n'ont droit d'accès qu'au port de Dejima (Cette situation restera jusqu'au milieu 18ème)