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La question de la langue De la fin des Qing au mouvement du 4 mai

Chapitre I. Aspects historiques Une histoire de la poésie chinoise moderne

1.1. L’émergence de la poésie chinoise moderne

1.1.2. La question de la langue De la fin des Qing au mouvement du 4 mai

Au regard de ce que nous venons de voir, il ne fait pas doute que la question de la réforme littéraire et celle de la réforme langagière sont tout à fait entremêlées. Déjà dans le poème de Huang Zunxian de 1868 que nous avons cité et analysé, la création d’une nouvelle poésie tenait à la confrontation entre la langue parlée et la langue écrite. Vers la fin des Qing, et surtout à partir de la défaite de la Chine dans la guerre sino-japonaise, la question de la

43 Cité dans Schmidt, Within the Human Realm, op. cit., p. 58.

44 Xie Mian, « One hundred years of new Chinese poetry », Frontiers of Literary Studies in China December

2008, Volume 2, Issue 4, pp. 617-646, p. 6

45 Wang Guangming, « “Xin zhu shi zhong da wutai” : “xinshi” yu “wanqing shijie geming” de lishi jiuchan “新

筑 诗中大舞台” : “新诗” 与 “晚清世界革命”的历史纠缠 [Reconstruire la grande scène de la poésie : l’imbroglio historique de la nouvelle poésie et la révolution du monde poétique de la fin des Qing], in Xiandai hanshi lunji, op. cit., p. 65.

langue devient de plus en plus pressante dans les milieux réformistes, associée au besoin de répandre l’éducation afin d’accélérer le développement et la modernisation du pays. La suite est connue : toute cette agitation aboutira à l’époque du mouvement du 4 mai au remplacement de la langue classique par la langue vernaculaire ou baihua, et de manière plus générale, à la création d’une langue nationale (guoyu 国 语 ) avec une prononciation uniformisée. Mais la façon dont on doit interpréter ce changement, au moins en ce qui concerne la langue écrite, reste toujours une question ouverte : s’agissait-il de la substitution d’une langue vivante à une langue morte, comme l’entendaient les intellectuels du 4 mai, ou plutôt d’un changement stylistique à l’intérieur d’une même langue ? Si la première interprétation, qui a joué elle-même en fait un rôle essentiel dans l’impulsion de la réforme, est devenue très vite canonique et le reste de nos jours, elle est contestée par ceux qui mettent en question aussi bien l’idée de la langue classique comme « langue morte » que la séparation tranchée entre langue vernaculaire et langue classique46. Pour les défenseurs de cette autre vision, en effet, la « langue classique » et la « langue vernaculaire » ne doivent pas être envisagées comme deux langues distinctes mais comme deux extrêmes d’un même spectre stylistique. Stephen Owen affirme, dans ce sens, que la distinction entre une « langue classique » et une « langue vernaculaire » est tout simplement une création des intellectuels du 4 mai. Ce qu’il y avait auparavant, selon Owen, c'étaient différents registres qui étaient à leur tour associés à différents genres et valeurs littéraires47. « Although late Ming and early Qing intellectuals praised the “vitality” of literary forms using “popular” linguistic registers and Tongcheng masters valued the purity of their guwen, these different linguistic registers

46 Cette vision est évidemment liée à la réévaluation de la modernité littéraire de la fin des Qing, que nous avons

mentionnée dans le dernier point. Surtout dans le cas de la poésie, cette réévaluation appelle forcément à une contestation de l’idée de la langue classique en tant que « langue morte ».

47 Owen explique : « ... the Chinese written language consisted of a large number of registers loosely located on

a gradation between “popular”, su, and a variety of “elevated” registers suggesting erudition. Different registers were associated with different genres and values, and each had its proponents. There was, however, as yet no “classical Chinese”, and “vernacular Chinese” as a basic distinction within the language ; that distinction was a creation of the May Fourth intellectuals. » (...) « The revolution that created a displaced past was also a revolution in language, by which some kinds of language could be recognized as belonging to the past. “Literary language”, wenyan, was supposed to belong to the past ; “vernacular language”, first as guoyu, then as baihua, was supposed to belong to the present. » (Owen, « The End of the Past : Rewriting Chinese Literary History in the Early Republic », in Milena Doleželová-Velingerová and Oldřich Král (éds.), The appropriation of Cultural Capital, Harvad University Press, Cambridge/London, 2001, pp. 172 et 169-170). De la même manière, Christopher Harbsmeier signale : « Moreover, any reader of traditional Chinese sources will quickly notice that before the twentieth century there was nothing like a strict dichotomy between classical and colloquial Chinese. The term baihua is as modern as the term wenyan. The dichotomy between the two is not traditional. What is traditional is the blending of colloquial and literary forms into various mixes appropriate to various occasions for literary communication. Within one and the same text writers may move from literary to colloquial forms as the occasion requires or as their whim desires. » (Harbsmeier, Christopher, « May Fourth Linguistic Orthodoxy and Rethoric », http://www.ikgf.uni-erlangen.de/people/May-Fourth-Linguistic-Orthodoxy-and-Rhetoric-Some- Informal-Comparative-Notes.pdf, p. 377).

occupied different generic niches48 ». Tous ces genres et ces registres associés constituaient une constellation offrant un large éventail de possibilités. À la différence de la situation du latin avec les langues européennes vernaculaires, il n’y avait pas de frontière claire : « ...rather, written Chinese was conceived as one language with complex gradations of registers »49. L’image du spectre ou de l’éventail ne sert pas qu’à rejeter l’existence d’une séparation catégorique entre la langue vernaculaire et la langue classique, mais aussi à souligner l’existence d’une diversité à l’intérieur de ce qu’on appelle la « langue classique ». Theodore Huters signale en ce sens que l’existence d’un seul wenyan wen monolithique est l’un des stéréotypes les plus résistants et les plus rigides du vingtième siècle. Contrairement à ce que ce stéréotype suggère, il y avait « an impressive variety of possibilities within the broad rubric of the “classical” language, » et cela était particulièrement vrai dans la Chine du dix-neuvième

siècle50. Cette riche variété de la langue classique, surtout à la fin du dix-neuvième siècle, traduisait également le fait que, comme le signale Milena Doleželová-Velingerová, la langue classique avait elle-même commencé à changer et à se moderniser dans les dernières décennies, montrant une adaptabilité remarquable dans la création de néologismes pour des termes scientifiques.51

Pour les partisans de la première vision, la situation langagière en Chine à la fin des Qing peut être caractérisée comme une « diglossie », c’est-à-dire « un bilinguisme hiérarchique structuré » (a hierarchical structured bilingualism)52, dont la situation est comparable, selon Kaske, à celle des sociétés européennes à l’époque de la coexistence du latin et des langues vernaculaires. Doleželová-Velingerová parle de trois formes langagières. D’abord, le wenyan, c’est-à-dire la langue classique, qui était utilisée seulement pour l’échange écrit et qui n’avait pas de prononciation unifiée ; ensuite, ce qu’on pourrait appeler

48 Owen, « The End of the Past... », op. cit., p. 172. 49 Ibid.

50 Huters, « Legibility vs. the fullness of expression : rethinking the transformation of modern Chinese prose. »,

The Centre for Humanities Research, Lingnan University 28 Jan. 2019

https://www.thefreelibrary.com/Legibility+vs.+the+fullness+of+expression%3a+rethinking+the...-a0297427432

51 Doleželová-Velingerová, Milena, « The Origins of Modern Chinese Literature », in Merle Goldman (éd.),

Modern Chinese Literature in the May Fourth Era, Harvard University Press, 1977.

52 Voici la définition de diglossie de Charles Fergusson, citée par Elisabeth Kaske : « Diglossia is a relative

stable language situation in which, in addition to the primary dialects of the language (which may include a standard or regional standards), there is a very divergent, highly codified (often grammatically more complex) superposed variety, the vehicle of a large and respected body of written literature, either of an earlier period or in another speech community, which is learned largely by formal education and is used for most written and formal spoken purposes but is not used by any sector of the community for ordinary conversation. » (Kaske, Elisabeth, The Politics of Language in Chinese Education, 1895–1919, Leiden, Brill, 2008, p. 3).

la « langue vernaculaire » ou baihua, mais qui à l’époque était appelée guanhua 官话53, c’est- à-dire la « langue des mandarins », ainsi appelée du fait que, fondée sur le dialecte du Nord, de la zone de la capitale de l’empire, elle était la langue employée par les fonctionnaires dans leurs échanges officiels54 ; finalement, les tuhua (土话) ou dialectes locaux, ainsi que les « koinès régionales ». Cette partition en trois est congruente avec la vision d’une situation de diglossie, avec, d’un côté, la langue classique, prestigieuse, et de l’autre les langues vernaculaires, dont l’une d’entre elles, le guanhua avait, au-delà de sa forme orale, une forme écrite, développée surtout dans l’écriture fictionnelle, et occupait une position privilégiée (anticipant sa transformation ultérieure en variante prestigieuse).

La situation a commencé à changer dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Déjà, depuis les premières décennies, à partir de la rencontre avec l’Occident, la langue classique avait elle-même commencé à élargir son lexique à travers la création de néologismes qui montraient un effort de traduction pour faire face aux défis de la modernité55. Vers 1870, les frontières entre les formes ont commencé à s’estomper, et l’apparition des premiers journaux en langue vernaculaire a commencé à remettre en question le monopole de la langue classique. Employée d’abord dans la presse missionnaire puis dans la presse révolutionnaire, la langue vernaculaire a commencé non seulement à gagner des adeptes mais également à évoluer à travers l’incorporation de nouveaux mots. Après la défaite de la Chine dans la guerre sino-japonaise, comme nous l’avons déjà signalé, la question de la langue

53 À la différence de Doleželová-Velingerová, pour qui le baihua était la forme écrite du guanhua, Masini

souligne qu’elles étaient deux formes distinctes (Masini, Federico, « The Formation of Modern Chinese Lexicon and Its Evolution Toward a National Language: The Period from 1840 to 1898 », Journal of Chinese Linguistics Monograph Series, nº 6, 1993, pp. i-iv, 1-295).

54 Selon Masini : « Over the centuries, there gradually developed an oral language spoken by functionaries, later

known as guanhua 官话. It was a sort of lingua franca or koini that preserved some of the characteristics of the formal written language used by state administration. Since the guanhua was used first and foremost in Peking, which had been, almost uninterruptedly, the administrative centre of the empire since the XVth century, it was very much influenced by the local Peking dialect. » Masini, Federico, « The Formation of Modern Chinese Lexicon... » op. cit., p. 2.). Certains ouvrages distinguent un « mandarin du Nord » et un « mandarin du Sud » : cette distinction est faite dans la plupart des ouvrages français sur la langue chinoise écrit au XIXe ou au début du XXe siècle. Dans son Premières lecons de chinois: langue mandarine de Pékin (Leiden, Brill, 1928), Arnold Vissière mentionne par exemple l’existence de deux variétés de mandarin : le Mandarin de Pékin ou du Nord, et le Mandarin du Sud. Quant à la forme écrite appelée plus tard baihua, elle a commencé a être développée à partir de l’époque Tang et Song, et notamment pendant les Ming et les Qing. Elle a été la langue utilisée dans des œuvres de fiction qui sont devenues très populaires en Chine. Masini rappelle que ce n’est qu’à partir du début du vingtième siècle que le terme baihua a commencé à être employé pour se référer à cette langue. Auparavant, le terme baihua était utilisé pour indiquer « any idiom considered representative of any given dialectal group for cultural and economic reasons, rather than a particular type of language as such. » (Masini, op. cit., p. 3).

55 Il s’agit surtout de l’effort des missionnaires et puis des établissements officiels comme l’arsenal de Nankin.

« Phonemic loans from western languages (for example, expressions commonly used in the commercial environment), loans and neologisms invented by the missionaries and Japanese compounds were all incorporated into the official classical language » (Ibid., p. 113). Masini mentionne des néologismes comme huaxue 化学 (chimie), ziyou 自由 (liberté), wenxue 文学 (littérature).

devient de plus en plus pressante et les lettrés chinois sont amenés pour la première fois à réfléchir sur les « désavantages » de la langue chinoise comparée aux langues occidentales. Dans sa Description du Japon (Ribenguo zhi 日本国志), écrite plusieurs années auparavant lors de son séjour diplomatique au Japon mais publié seulement après la guerre, Huang Zunxian pose explicitement la question de la réforme de la langue écrite, établissant déjà la comparaison avec le latin et la langue classique.

« J’ai entendu dire que, à l’époque de la Rome ancienne, le latin était la seule langue utilisée. (...) Lorsque la France a adopté la prononciation française et l’Angleterre la prononciation anglaise, les littératures française et anglaise ont commencé à se développer (...) En réalité, lorsque la langue est séparée de l’écriture, très peu de personnes peuvent écrire, mais lorsque la langue et l’écriture concordent, beaucoup de personnes peuvent écrire. (...) Les occidentaux disent que, parmi les cinq continents, l’écriture chinoise est la forme la plus ancienne, mais elle est également la plus difficile à apprendre, justement du fait que la langue et l’écriture ne concordent pas (...) Si nous voulons que les paysans et les commerçants, les femmes et les enfants partout dans le pays puissent écrire, nous devrons insister sur un système plus simple.56

Comme le signale Kaske, le message de Huang est clair : « a reform of China’s written language would greatly facilitate education ; and it was not only desirable but also feasible »57. C’est à partir de Huang que le slogan « congruence de la parole et de l’écriture » (yanwen heyi 言文合一58) est adopté aussi bien par ceux qui prônent une écriture chinoise moderne avec des caractères chinois que par ceux qui prônent une écriture moderne et l’abolition des caractères. Les premiers ont essayé de faire avancer leurs idées à travers la presse commerciale, c’est-à-dire à travers la création de journaux en langue vernaculaire dont l’objectif était d’atteindre la masse de la population. L’une des plus remarquables de ces publications est le Wuxi baihuabao (无锡白话报), lancé en 1898 par Qiu Tingliang 裘廷梁, dont l’article « Le baihua est la racine de la modernisation » (Lun baihua wei weixin zhi ben 论白话为维新之本) a contribué de manière décisive à vulgariser l’usage du terme baihua pour faire référence à la langue vernaculaire, au lieu du suhua 俗话 (« langue vulgaire ») employé d’habitude à cette époque59. Ce qui est important dans ce texte, c'est que Qiu ne regardait pas la langue vernaculaire simplement comme un outil pour l’éducation des masses, mais qu’il mettait également en question de manière explicite la valeur de la langue

56 Cité dans Masini, op. cit., p. 110. Le fait que Huang Zunxian parle ici de l’adoption de la

« prononciation française » (fayin 法 音 ) et la « prononciation anglaise » (yingyin 英 音 ) pour décrire la substitutions des langues vernaculaires au latin suggère qu’il ne comprenait pas tout à fait la signification de ce processus, l’envisageant peut-être comme un problème de prononciation.

57 Kaske, op. cit., p. 93

58 Cette expression, comme le signale Kaske, est la traduction d’une expression utilisée par les Japonais à la fin

du dix-neuvième siècle (genbun itchi).

classique.60 Qiu Tingliang est donc le premier à proposer explicitement l’abolition de la langue classique, et il est ainsi l’antécédent le plus important des idées préconisées presque deux décennies plus tard par Hu Shi et al. Pourtant, ses idées n’ont pas été reprises à l’époque, car les intellectuels restaient toujours attachés à la langue classique et considéraient la langue vernaculaire comme un véhicule pour l’éducation des masses. C’est le cas de Liang Qichao, qui préconisait, au lieu du simple rejet de la langue classique, la création d’une langue classique simplifiée à laquelle il a donné le nom de xin wenti 新文体 : « le nouveau style ». Très influencé par la langue japonaise, à laquelle il empruntait non seulement des traductions de termes occidentaux mais également des traits syntaxiques, et incorporant également des éléments de la langue vernaculaire, le style préconisé par Liang Qichao a été largement accepté et utilisé dans la presse de l’époque61. En résumé, les réformistes et radicaux avaient découvert l’importance de la langue vernaculaire comme moyen pour transmettre leur message nationaliste, mais la langue elle-même n’était pas devenue une partie de leur message. Ainsi de manière générale, comme le signale Kaske, les réformistes envisageaient la langue vernaculaire d’un point de vue pragmatique, et leur attitude vis-à-vis d’elle restait négative62. Cela tenait en partie au fait que dans les premières années du siècle l’idée de « l’essence nationale » (guocui 国粹) était devenue le cœur du message nationaliste et que la langue classique jouait un rôle fondamental dans la définition de cette « essence nationale ». L’émergence de ce nationalisme culturel et de l’idée d’essence nationale, selon Kaske, met pour la première fois la question de la langue (et notamment de la langue classique) au cœur de l’identité nationale. La langue classique et les caractères chinois étaient « at the very heart of China’s national essence, and every attempt to restrict their role in society was seen as an

60 « He was the first to raise the issue of the prestige and purported beauty of the classical language and put it

under a critical light » (Ibid., p. 106). Même si un antécédent possible se trouve dans les propos de Huang Zunxian que nous venons de citer, l’origine possible de ces idées n’est pas claire. Huters établit cependant un lien avec les idées des missionnaires occidentaux, qui avaient commencé à préconiser plusieurs décennies auparavant l’usage d’une langue plus simple au détriment de la langue classique. L’intérêt des missionnaires dans le rejet de la langue classique, signale-t-il, ne tenait pas seulement au besoin d’une plus grande simplicité mais également à une stratégie culturelle. Il y avait « the need for a thorough collapse of the traditional culture before the light of Christianity could find a place in the Middle Kingdom- and an agenda situated on a vision of the traditional writing system as the ultimate bastion of that culture. » (Huters, « Legibility vs... », op. cit.).

61 En fait, comme le signale Kaske, c’était ce style qui était utilisé à l’époque de la révolution littéraire du 4 mai,

et qui a donc été regardé comme le wenyan à remplacer. Dans une position encore plus éloignée de l’abandon de la langue classique on trouve Yan Fu 严复, qui s’est attaché à traduire en langue classique des ouvrages de la littérature occidentale et qui a profité de l’élargissement du lexique du wenyan au cours du dix-neuvième siècle. Mais à la différence du xin wenti de Liang Qichao, et en dépit de ses innovations lexicales, Yan Fu prônait l’emploi d’un style archaïque, caractéristique de l’école Tongcheng dans laquelle il s’inscrivait.

attack on the existence of the nation63. » Ils s’opposaient par conséquent au xin wenti de Liang Qichao, dont l’emploi de néologismes était vu comme un signal de dégradation de la langue.

C’est donc seulement à partir des intellectuels de la Nouvelle culture que la question de la langue est reprise en des termes pareils à ceux posés par Qiu Tingliang. Dans ses « Humbles propositions sur l'amélioration de la littérature » (Wenxue gailiang chuyi 文学改 良刍议), publiées en 1917 dans la revue Nouvelle jeunesse (Xin Qingnian 新青年), Hu Shi déclare la guerre à la langue classique. Parmi les huit propositions qui font partie de son essai, la huitième (« ne pas éviter les expressions et les caractères vulgaires » 不避俗字俗语) est celle qui porte de manière le plus explicite sur la question de la langue. Hu Shi y reprend