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III Résultats

2. Analyse des entretiens

2.1 La fin de vie en EHPAD : Ressentis

2.4.5. Quand faire appel à l’EMTSP Ressources

peut faire de mieux pour la personne.

L’EMTSP Ressources semble également utile dans la rédaction du document pour le médecin M5 qui trouve celle-ci « pas simple. »

2.4.5. Quand faire appel à l’EMTSP Ressources

Si l’ensemble des médecins semblent d’accord sur le bien fondé de l’existence d’une équipe mobile territoriale de soins palliatifs, la question de « quand les appeler » varie en fonction des médecins.

Pour le médecin M2, qui ne se sent pas suffisamment formé et souvent perdu, il faudrait : « un passage systématique de l’équipe Ressource pour évaluer la situation du patient et faire un plan de soin avec eux ». C’est d’ailleurs pour lui, une des pistes pour améliorer la prise en charge des patients.

Pour d’autres médecins, la fin de vie n’est pas forcément synonyme de situation complexe :

M1 : Après il y a beaucoup de fins de vie, où on n’appelle pas, il y a des fins de vie qui se passent bien

Le médecin M3 note cependant qu’il serait judicieux d’utiliser de façon plus systématique le document d’aide à la décision, et notamment d’anticiper sa rédaction avant même la toute fin de vie.

M3 : l’avenir, je pense qu’il faut le développer parce qu’on n’est pas, on ne le rédige pas forcément très souvent, mais comme c’est pas souvent, on a peut-être du mal à le faire ou à le proposer… oui donc voilà je pense qu’il faut peut-être le faire plus souvent… que ce soit en fin de vie ou vraiment avant la fin de vie… d’en discuter, effectivement

M3 : effectivement, ce serait plutôt quelque chose à mettre plus en routine…

M3 : oui en amont. (…) en entrée en EHPAD, on devrait peut-être déjà commencer à l’ébaucher.

IV Discussion

1. Méthode – forces et limites 1.1 Le choix de l’étude Selon la définition de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), « les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale ». Leur objectif « … est de soulager les douleurs physiques et les autres symptômes, mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. (62) »

Que les contextes de soins palliatifs concernent des situations de fin de vie ou de maladie chronique, ils relèvent toujours d’expériences difficiles à vivre pour les personnes qui y sont confrontées.

La recherche qualitative est particulièrement bien adaptée pour les questionnements que soulève ce type de situations. Dans l’article Recherche en soins palliatifs : intérêt des méthodes qualitatives (60), les auteurs écrivent : « En qualitatif, l’objet de recherche est un évènement ou une situation particulière pour des individus confrontés à un contexte ou une expérience donnés. Il y a une quête de compréhension qui se trouve davantage dans une logique de découverte et d’identification que de vérification. » Et ils ajoutent que les recherches qualitatives « se montrent particulièrement intéressantes et adaptées pour produire des connaissances propres aux situations de soins palliatifs, souvent confrontées à des problématiques sociales ou expérientielles qui interrogent l’éthique. »

De même, dans la revue de Médecine Générale Exercer, Isabelle Aubin-Auger et ses co-auteurs soulignent que la recherche qualitative est particulièrement adaptée en médecine générale. « Elle permet un abord plus élargi de la compréhension de la santé et des déterminants de soins. (63) »

Notre sujet se trouve être à la fois un sujet de soins palliatifs traitant un sujet sensible, la fin de vie, et un sujet de médecine générale. La recherche qualitative semble donc parfaitement adaptée. Nous étions, de plus, désireux d’évaluer le ressenti des médecins généralistes face au document d’aide à la décision, d’explorer leurs expériences personnelles.

L’utilisation d’entretiens semi-dirigés a permis de recueillir des éléments répondant à des thèmes définis au préalable sur notre sujet. Mais elle a également laissé une grande liberté d’expression au médecin interviewé. Il faut cependant bien noter que les deux méthodes de recherches, qualitative et quantitative, ne s’opposent pas. 1.2 Les forces de l’étude

L’échantillonnage réalisé à partir du fichier de l’EMTSP Ressources a permis d’interroger uniquement les médecins généralistes ayant déjà réalisé un ou plusieurs documents d’aide à la décision. Le fait de ne considérer que les années 2014 et 2015 permettait d’interroger uniquement des médecins ayant utilisé le document d’aide à la décision d’un patient, mais également ayant accompagné ce patient jusqu’à la mort.

La méconnaissance, de la part du chercheur, de l’ensemble des médecins interrogés, et des situations auxquelles ces derniers avaient été confrontés avec l’EMTSP Ressources, a permis une certaine impartialité.

Pour une meilleure disponibilité, le médecin interrogé a choisi le lieu de l’entretien, son jour et son heure. Nous connaissons les emplois du temps très chargés des médecins, et nous avons essayé au maximum que le temps consacré à notre étude perturbe le moins possible leur exercice.

Les médecins interrogés étaient divers, tant sur le plan de l’âge, de la durée d’exercice, que du type d’exercice. Il faut noter la présence d’une seule femme, mais la gente féminine était très faiblement représentée dans le fichier des médecins ayant réalisé un document d’aide à la décision entre 2014 et 2015.

La technique des entretiens individuels retenue a permis de favoriser l’expression d’opinions et d’expériences personnelles.

1.3. Les limites de l’étude

Certaines faiblesses de l’étude doivent néanmoins être soulignées.

Le manque d’expérience du chercheur pour les études qualitatives a pu être un biais d’influence. La manière de mener les entretiens, de poser les questions a pu influencer les médecins interrogés, même si le chercheur a essayé au maximum de rester neutre, à l’écoute, et d’utiliser des relances adéquates.

Un autre biais d’influence pourrait être le lien entre le directeur de notre travail et l’EMTSP Ressources. Les médecins interrogés savaient, à la présentation du sujet, le fait que le directeur de notre travail était également le médecin coordinateur de l’EMTSP Ressources. Cependant, nous n’avons pas eu l’impression que les médecins interrogés aient pesé ou contrôlé leurs mots mais ce biais ne peut être exclu.

Il est possible qu’il existe un biais de mémorisation, les documents d’aide à la décision ayant été réalisés entre 2014 et 2015. Toutefois, plusieurs médecins avaient réalisé d’autres documents depuis, et si le chercheur avait l’impression que le médecin ne se souvenait plus d’un document d’aide à la décision, il le lui présentait.

Le nombre d’entretiens réalisés pour notre étude peut être une limite. Mais, il faut rappeler qu’une étude qualitative n’a pas pour objectif de réaliser des statistiques comme une étude quantitative, mais de générer des hypothèses. Un nombre restreint d’entretiens a pu suffire à relever des idées pour un sujet donné. L’échantillon de l’étude n’est pas représentatif de la population générale mais ce genre d’étude n’a pas pour vocation d’être extrapolé.

Il existe également un biais de recrutement. Certains médecins contactés ont refusé de nous recevoir, principalement par manque de temps, mais ces médecins auraient peut-être pu apporter un autre point de vue, d’autres idées au sujet du document et de la prise en charge. De même, les médecins contactés, comme prévu dans les critères d’inclusion, avaient tous déjà participé à un document d’aide à la décision. Ceci peut également constituer un biais car on peut penser que ces médecins, ayant contacté l’EMTSP Ressources, sont plus sensibles aux soins palliatifs et au travail d’une équipe mobile de soins palliatifs.

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