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2.1 Choix de la population cible

Au début de notre projet de recherche, nous voulions interroger les différents participants à la réalisation de ce document d’aide à la décision : médecins coordinateurs, médecins généralistes, infirmiers, aides soignants. Cependant, ce projet est vite paru trop ambitieux. En plus de focus groupes, il aurait alors fallu réaliser des entretiens individuels en raison du risque d’un biais lié au lien de hiérarchie existant entre les différents intervenants. Nous craignions également que les interviewés n’osent pas s’exprimer en vérité devant les autres membres du groupe à cause de la complexité des situations relatives aux soins palliatifs.

Nous avons donc décidé, dans un premier temps, de choisir comme population cible les médecins généralistes. Ce choix est lié au fait que les médecins généralistes, en coordonnant les soins, sont au cœur de ces prises en charge.

Les critères d’inclusions à l’étude étaient : - être médecin généraliste

- avoir déjà participé à l’élaboration d’un document d’aide à la décision dans la période allant de début 2014 à fin 2015.

2.2 Mode de recrutement

Nous avons contacté, par téléphone, chacun des médecins ayant participé à la réalisation d’un document d’aide à la décision entre 2014 et 2015, en utilisant la liste fournie par l’EMTSP Ressources. A la demande de certains de ces médecins, un contact par mail ou par courrier a également été établi. [Annexe 2] 3. Recueil des données Deux grands types d’études qualitatives s’offrent à nous : observationnel, ou sur la base d’entretiens. Les observations peuvent être indirectes (analyse documentaire, analyse de transcription) ou directes (non participante, participante). Les entretiens

peuvent être individuel (structuré ou dirigé, semi-dirigé, ouvert) ou en groupe (focus- groupe) (59). 3.1. Entretiens individuels semi-dirigés Il existe différents types d’entretiens :

- l’entretien de groupe ou focus groupe : il favorise l’émergence de toutes les opinions. La dynamique du groupe permet d’explorer et de stimuler différents points de vue par la discussion.

Au début, nous pensions utiliser ce type d’étude afin que les différents interviewés puissent échanger entre eux. Mais nous nous sommes vite rendus compte que la fin de vie est un sujet qui touche personnellement et que certains participants pouvaient ainsi avoir des réticences à exprimer, en vérité, ce qu’ils ressentent.

- l’entretien ouvert aussi dit « compréhensif » : le chercheur n’a aucune grille de question, il lance l’entretien sur un thème et laisse la liberté à l’interviewé de parcourir la question comme il l’entend. Ce type d’entretien est peu utilisé en médecine car il nécessite une grande expérience et des contacts réguliers avec la personne (59).

- l’entretien structuré ou dirigé : se rapproche plutôt des méthodes quantitatives par une liste de questions très fermées avec un choix de réponses prédéterminées. Il impose de bien connaître son sujet et souvent d’avoir réalisé, au préalable, une étude avec des entretiens ouverts ou semi-structurés (59). - l’entretien semi-structuré ou semi-dirigé : contrairement à l’entretien structuré,

il est beaucoup plus souple, constitué de questions ouvertes définissant des champs à explorer, desquels l’interviewé ou l’intervieweur peuvent diverger pour aborder une idée plus en détail pendant l’entretien. Cela permet à la fois de laisser au maximum l’interviewé s’exprimer librement et de le diriger pour que toutes les questions aient pu être abordées à la fin de l’entretien.

Le thème de la fin de vie, abordé dans notre étude, est un sujet difficile, susceptible de faire appel à des ressentis de situations parfois très sensibles. L’entretien individuel semi-dirigé nous semblait donc le plus approprié afin que, dans un climat de

confidentialité et confiance, le médecin se sente libre de s’exprimer librement sans craindre le jugement de ses pairs.

3.2 Elaboration du guide d’entretien

Le guide d’entretien n’est pas un questionnaire, il s’agit de thèmes qui sont abordés lors de l’entretien. Le guide (ou canevas) d’entretien contient une liste de six à huit questions générales, ouvertes, de thèmes à aborder avec pour chaque question une liste de points importants (probes). Ce guide est à réévaluer après deux ou trois entretiens « pilotes » dont les résultats pourront être intégrés à la recherche (59).

Le guide d’entretien a été réalisé à partir des données de la littérature et de notre réflexion. [Annexe 3]

3.3 Modalité des entretiens et recueil des données

Les entretiens ont été réalisés au cabinet des médecins généralistes, à l’horaire qui leur convenait le mieux. Nous avons essayé au maximum que les médecins puissent se sentir à l’aise au moment des entretiens.

Les entretiens ont été faits de visu, le téléphone ne permettant pas de recueillir l’ensemble des données notamment corporelles et excluant la mise en place d’un échange plus poussé en créant une relation de confiance. Tous les entretiens ont été enregistrés sous format numérique afin de faciliter le recueil des données et leur analyse ultérieure. Les médecins ont donnés leur accord pour cet enregistrement et ont été informés de l’anonymat des recueils. L’entretien débutait par une brève présentation du chercheur, de la question de recherche, et du fait que l’interviewé devait se sentir libre d’exprimer toutes ses pensées ou ses idées. A la fin de l’entretien, l’interviewé répondait à un court questionnaire quantitatif permettant d’établir ses caractéristiques personnelles. [Annexe 4]

La retranscription des entretiens a été réalisée après chaque entretien par le chercheur lui-même sur le logiciel Word et les entretiens ont été numérotés afin de garantir l’anonymat des praticiens. 4. Technique d’analyse des données Le verbatim obtenu, après la retranscription mot à mot de chaque entretien, a été le support de l’analyse. L’analyse des données s’est faite grâce à une approche phénoménologique. Une première lecture flottante a été faite afin de s’approprier le corpus à analyser.

L’analyse des données a d’abord été réalisée, entretien par entretien, afin d’isoler des unités de sens (c’est le codage), puis nous leur avons attribué une phrase de synthèse ou d’énonciation.

Ensuite, ces différentes phrases ont été rattachées à des thèmes que nous avions identifiés à l’avance grâce à nos hypothèses de recherche et à la littérature.

Une première analyse, dite longitudinale, a été réalisée entretien par entretien, permettant d’étudier chaque entretien indépendamment. Une seconde analyse, dite transversale a ensuite été effectuée pour croiser les thématiques définies et ainsi avoir une approche globale de l’ensemble des entretiens.

Nous avons arrêté les entretiens lorsqu’une relative redondance des données recueillies a été mise en évidence. On parle de saturation des données. A partir de l’entretien numéro 7, nous n’obtenions plus de nouvelles données significatives. La saturation des données a donc été obtenue après 7 entretiens. Un entretien supplémentaire a été réalisé pour le confirmer.

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