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Pyramide hospitalière et répartition des ressources sanitaires :

Matériels et méthodes

REPARTITION DES PATIENTS SELON LEUR PROXIMITÉ DE L'HÔPITAL

B. Pyramide hospitalière et répartition des ressources sanitaires :

- La région de Rabat-Salé-Kénitra est munie d’un centre hospitalier régional ou préfectoral / provincial pour chacune des préfectures ou provinces la constituant 16:

- CHR Moulay Youssef pour la préfecture de Rabat - CHR Med Ben Abdellah pour la préfecture de Salé - CHP Sidi Lahcen pour la préfecture de Skhirat-Témara - CHP Khemisset pour la province de Khemisset

- CHR Al Idrissi pour la province de Kénitra

- CHP Sidi Slimane pour la province de Sidi Slimane - CHP Sidi Kacem pour la province de Sidi Kacem

Ces établissements représentent le réseau hospitalier niveau 2 de la région.17

Ils disposent tous d’un service d’accueil des urgences avec, en théorie, et selon leur menu de prestation18, une offre de soin pluridisciplinaire. Mais ils ne sont pas équipés de structures d’accueil des urgences pédiatriques à proprement parler ; les cas d’urgences adultes et pédiatriques sont entremêlés et gérés par les médecins généralistes et les étudiants en médecine : externes en stage de 7ème année en périphérie, autrement appelés F.F.I (faisant fonction d’interne).

16

Ministère de la Santé, Maroc, « Offre de soins de Santé : Etablissements de santé »; Ministère de la Santé, Maroc, « Santé en chiffres 2015 édition 2016 »; B.O. N° 5630 - Joumada I 1429 (15-5-2008) - Arrêté du ministre de la santé n° 719-08 fixant la liste des hôpitaux relevant du ministère de la santé.

17

B.O. N° 5526 DU 29 Rebii II 1428 (17/5/2007) - Décret n° 2-06-656 du 24 rabii I 1428 (13 avril 2007) relatif à l’organisation hospitalière., Article 5.

18

B.O. N° 5526 DU 29 Rebii II 1428 (17/5/2007) - Décret n° 2-06-656 du 24 rabii I 1428 (13 avril 2007) relatif à l’organisation hospitalière., Article 6.

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La majorité des médecins présents dans ces services ne sont ni préparés, ni entrainés à recevoir les urgences pédiatriques.19

« Au Maroc, sur les 142 hôpitaux publics, les services d’urgences pédiatriques n’existent que dans certains Centres Hospitaliers Universitaires ; et les pédiatres formés en accueil des urgences pédiatriques sont en nombre limité. Les enfants sont ainsi pris en charge par des médecins généralistes débordés déjà par les urgences adultes et non formés à la prise en charge des

urgences pédiatriques. »20

En ce qui concerne l’effectif des spécialistes pédiatres affectés dans ces établissements, on retrouve une moyenne de 3 pédiatres, spécialités médicale et chirurgicale confondues.21

En cas de nécessité d’un avis spécialisé, le pédiatre de garde (si un tour de garde existe à la base)22 est joignable par flotte, à noter qu’il doit en même temps gérer la garde du service23(pour les hôpitaux qui en disposent).

D’autant plus que certains centres, ne disposent, ni de pédiatres, ni de service de pédiatrie médicale. Et d’autres (ou les mêmes), dotés de services de réanimation adulte et/ou pédiatrique, ne disposent pas d’équipements, ou de ressources humaines ni de l’organisation appropriée, nécessaires au bon fonctionnement du service. Non-conformément au cahier de la tutelle.24

19

A. EJLAIDI et M. BOUSKRAOUI, « Enquête multicentrique sur les urgences pédiatriques ».

20

Widad Gueddari, « L’ACCUEIL DES URGENCES PEDIATRIQUES : QU’EN EST-IL AU MAROC ? »

21

Ministère de la Santé, Maroc, « Santé en chiffres 2015 édition 2016 ».

22

Cour des Comptes, Royaume du Maroc, « Centre hospitalier provincial (CHP) de Khémisset _Rapport pour l’année 2015 ».

23

B.O. N° 5926-12 Rabii II 1432 (17-3-2011) - Arrêté de la ministre de la santé n° 456-11 portant règlement intérieur des hôpitaux, Article 63.

24

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« En plus, les structures d’urgences actuelles ne sont pas adaptées à accueillir ni les adultes et ni les enfants en détresse. »25

Nous citons notamment l’exemple du, « CHR My Youssef de Rabat » 26, et le « CHP Khemisset » 27.

En arrivant à la base de la pyramide sanitaire, on retrouve les centres de santé et les dispensaires, avec un centre pour chaque quartier, selon l’importance démographique de la population et la sectorialisation. Les soins au niveau de ces centres sont accessibles gratuitement pour l’ensemble de la population, tout comme la médication.

La répartition de leurs effectifs humains est dictée par les mêmes termes sectoriels et assurée par la délégation régionale. Cette répartition est aussi restreinte par le nombre de professionnels de la santé disponibles.

En effet, le secteur sanitaire marocain connait une pénurie des ressources humaines. Les derniers chiffres du ministère de la santé28, parlent de 25 207 médecins (secteurs public et privé), soit 7,3 médecins pour 10.000 habitants (1 médecin pour 1370 habitants). Alors que les standards de l’OMS sont fixés à 1 médecin pour 650 habitants.

Pour pallier ce déficit, le gouvernement avait lancé depuis l’année universitaire 2007/2008, le programme de formation de 3 300 nouveaux

25

Widad Gueddari, « L’ACCUEIL DES URGENCES PEDIATRIQUES : QU’EN EST-IL AU MAROC ? »

26

Ministère de la Santé, Maroc, « Santé en chiffres 2015 édition 2016 », p46.

27

Cour des Comptes, Royaume du Maroc, « Centre hospitalier provincial (CHP) de Khémisset _Rapport pour l’année 2015 ».

28

Ministère de la Santé, Maroc, « RESSOURCES HUMAINES DE LA SANTÉ EN CHIFFRES 2016. EDITION DECEMBRE 2017 », p.16.

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médecins chaque année. Avec comme objectif d’améliorer l’indice de la densité médicale pour atteindre 10 médecins pour 10 000 habitants en 202029 (soit 1 médecin pour 1 000 habitants).

Mais les chiffres actuels montrent qu’il sera difficile d’atteindre ce but dans les délais fixés ; vu que l’année 2016 n’a enregistrée que 964 nouveaux thésards30 (182 de plus que l’année précédente mais toujours pas les 3300 ciblés).

Par ailleurs, selon les syndicats, le véritable problème n’est pas la formation du personnel médical, mais plutôt le manque de postes budgétaires31 ; surtout si l’on prend en considération la grande disparité de répartition des médecins, selon les secteurs privé-public et selon la cartographie territoriale32.

Conscient de cette problématique, le gouvernement a revu à la hausse le nombre de postes budgétaires consacrés au secteur de la santé. La loi de Finances N° 68-17 pour l’année budgétaire 2018, article 2233 a prévu 4 000 postes (toutes professions sanitaires confondues) contre 1 500 l’année précédente.

En plus des problèmes de l’effectif des structures de base, comme pour le reste du système sanitaire, des problèmes d’équipement, de diversification de l’offre de soin, notamment en matière de pédiatrie, et d’organisation interne, sont à déplorer.

29

« stratégie sectorielle 2012-2016 ministère de la santé.pdf ».

30

Ministère de la Santé, Maroc, « RESSOURCES HUMAINES DE LA SANTÉ EN CHIFFRES 2016. EDITION DECEMBRE 2017 », p82.

31

Laila Zerrour, « Seulement 7,3 médecins et 9,2 infirmiers pour 10.000 habitants en 2017 ».

32

Ministère de la Santé, Maroc, « Santé en chiffres 2015 édition 2016 ».

33

B.O. N° 6633 bis - 6 Rabii II 1439 (25-12-2017) LOI DE FINANCES N° 68-17 POUR L’ANNEE BUDGETAIRE 2018.

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Citons en exemple les médicaments : ceux disponibles avec constance sont surtout ceux qui s’intègrent dans l’un des programmes de santé publique prioritaires (vaccination, planification familiale, lutte contre la tuberculose, diabète, hypertension), pour le reste (antibiotique, antipyrétique, bêta-2-mimétique, corticoïdes …), ils ne sont disponibles que selon les stocks34.

Autres exemples, l’absence au niveau de ces structures sanitaires de laboratoires de biologie pour les examens complémentaires de premier niveau, ou la radiographie standard et l’échographie (la plupart du temps un patient à qui on demande un examen complémentaire est un patient perdu de vu) ; ou encore l’absence d’actes de soins complémentaires de la pharmacothérapie, primordiales parfois, comme la kinésithérapie respiratoire pédiatrique.

Or, ces prestations sont accessibles dans les structures de soin de niveau 2 et 3, mais bien évidemment sur rendez-vous, sauf si on y accède par le biais des urgences.

On a vu que les organismes sanitaires en dessous du niveau 3 manquent de moyens et de structuration à plus d’un titre, perdant par conséquent leur rôle dans le parcours de soin du patient. Le centre de référence au sommet de la pyramide sanitaire se retrouve alors à remplir ces fonctions, pour finalement, en pâtir à son tour.

« La rationalisation de l'utilisation des urgences dépendra de la capacité

du système à offrir des soins acceptables et accessibles au premier échelon. »35

34

Observatoire National du Développement Humain (ONDH), « Etudes sur les disparités dans l’accès aux soins de santé au Maroc ».

35

N. DARKAOUI et al., « L’utilisation d’un service hospitalier d’urgences pour les soins de première ligne (étude à l’Hôpital d’Enfants de Rabat, Maroc). »

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