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A. Endosymbiose primaire

3. Le public étudié

Nous justifierons dans un premier temps les raisons du choix d’étudiants préparant le CAPES SVT avant de situer, dans un second temps, notre recherche par rapport au contexte national de la réforme de la formation et du recrutement des enseignants.

3.1. Les raisons du choix du public

L’étude des végétaux fait partie du curriculum de sciences de la vie et de la Terre, de l’école primaire à l’université. En licence, les végétaux sont étudiés dans de multiples unités d’enseignement de manière trop souvent morcelées et cloisonnées. Selon les disciplines, les étudiants sont confrontés aux multiples significations implicites du concept de végétal présentées préalablement. L’intégration des différents champs disciplinaires reste pour une large part à la charge des étudiants. Comprendre les différents sens utilisés pour un même

22 CAPES : certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré, concours français de recrutement des professeurs de collège et lycée.

3.1. Les raisons du choix du public

concept scientifique et pouvoir les articuler au sein d’un réseau de signification implique pour les étudiants de percevoir la nature des problèmes biologiques que cherche à résoudre chaque champ disciplinaire de la biologie. Construire une vision globale du vivant nécessite de construire des liens entre les différentes approches biologiques pour penser de façon cohérente le fonctionnement du vivant et son évolution. G. Lecointre (2010) explicite l’importance de cette mise en lien pour éviter d’aboutir à des contradictions.

« Étudier la biodiversité ne consiste pas seulement à compter les espèces. C’est aussi spécifier des différences, des ressemblances et des liens entre entités, des entités qui peuvent être des populations, d’espèces ou même d’écosystèmes. Ces liens sont de nature fonctionnelle lorsqu’on est écologue ou physiologiste. Mais ces liens sont aussi, dans la profondeur de l’histoire, des liens généalogiques que le systématicien traduira en degrés relatifs d’apparentement. À l’heure de la synthèse des connaissances, ces deux approches doivent être pensées en même temps. Sinon on aboutit à des contradictions. (…) Comprendre la biodiversité, c’est donc comprendre ce que l’on regarde (le « quoi »), qui passe par la taxonomie, la systématique, l’anatomie comparée, la phylogénie, parce que la question « quoi » est indissociable, dans la biologie d’aujourd’hui, de la question « d’où cela vient-il ? ». Comprendre la biodiversité, c’est ensuite comprendre son fonctionnement qui relève de la question « comment cela marche-t-il ? », autant posée dans l’organisme (génétique, biochimie, physiologie, embryologie...) qu’à l’extérieur de celui-ci (écologie, éthologie, sociologie...) » (2010, p. 7-8), c’est nous qui soulignons.

Les études fonctionnelles et historiques de la biodiversité devraient être pensées « en même temps » selon G. Lecointre. L’articulation de ces différentes approches nécessite de la part des étudiants une prise de recul et un décloisonnement entre les différentes disciplines biologiques. D’un point de vue didactique, il nous semble que cela pose la question temporelle de la programmation des enseignements – que signifie réellement « en même temps » ? – ainsi que l’élaboration de dispositifs didactiques favorisant le travail de synthèse par les étudiants.

Notre intérêt concernant les étudiants de master préparant le concours de recrutement de professeurs de SVT tient au fait que cela permet d’étudier, après plusieurs années de formation universitaire, la façon dont ils articulent les différents problèmes biologiques : l’exemple des végétaux s’y prêtant particulièrement. L’enjeu de cette étude est d’autant plus important que les futurs enseignants, à leur tour, auront à enseigner au collège et au lycée les différentes approches biologiques en relation avec la biodiversité et le groupe des végétaux. Le choix de se restreindre à des étudiants préparant le CAPES permet de limiter l’hétérogénéité du public étudié. En effet, en France, le concours a un programme national qui

constitue un facteur d’uniformité, facteur propice à une étude à grande échelle dans les différentes universités françaises.

3.2. Une recherche positionnée autour d’une réforme de la formation et du recrutement des enseignants

Notre recherche cible spécifiquement les étudiants préparant le concours de recrutement (CAPES) dont la place dans le cursus a été modifiée en 2013. La thèse s’est déroulée sur une période temporelle durant laquelle le système de formation et de recrutement des enseignants a été réformé au niveau national. Il s’agit de la réforme dite de « refondation de l’école de la République », comprenant la mise en place lors de la rentrée universitaire 2013/2014 des écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE) et des masters MEEF (métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation). Durant la période 2010-2013, le concours se préparait durant la seconde année de master (nommée M2). Puis dès lors, c’est durant la première année de master (nommée M1) que les étudiants préparent le concours, la seconde année étant marquée par l’entrée active en alternance dans le métier d’enseignant. En raison de ce contexte de réforme nationale et souhaitant travailler avec les étudiants préparant le CAPES, nous avons réalisé une première enquête durant l’année 2012/2013 (avant la réforme) avec des étudiants de M2 spécialité « enseignement et formation en SVT » et une seconde enquête durant l’année 2014/2015 avec des étudiants de M1 MEEF parcours SVT.

Le thème biologique de notre recherche et le public étudié étant précisés, dégageons plus précisément en quoi cette étude historique pourrait se révéler féconde pour un usage didactique. Cette focalisation sur les fonctions que l’histoire des sciences peut remplir dans une perspective didactique va nous permettre d’introduire, dans un second temps, la méthodologie de la reconstruction didactique fondée sur des matériaux historiques, celle-ci même qui structure notre thèse.

4.1. L’histoire des sciences comme moyen d’éclairer les difficultés des apprenants