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Propriétés locales et globales des fibres d'un morphisme propre, plat et de présentation finie

10. z. Parties très denses d'un espace topologique

12.2. Propriétés locales et globales des fibres d'un morphisme propre, plat et de présentation finie

Théorème (12.2.1). — Soient / : X - > Y un morphisme propre de présentation finie,

^ un 0^- Module f -plat et de présentation finie, O une partie finie de Zu{±oo}, k un entier.

Les parties suivantes de Y sont ouvertes :

(i) Uensemble des jyeY tels que l'ensemble des dimensions des cycles premiers associés à ^ 'y soit contenu dans O.

(ii) Uensemble des jyeY tels que V ensemble des dimensions des composantes irréductibles de Supp(Jr2/) contienne O.

(iii) L'ensemble des je Y tels que tous les cycles premiers associés à ^y aient une même dimension égale à k.

(iv) Uensemble des jyeY tels que ^y n'ait pas de cycle premier associé immergé et que l'ensemble des dimensions des composantes irréductibles de Supp(^/) soit égal à O.

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(v) L'ensemble des jeY tels que 3F'y ait la propriété (Sfc) et soit équidimensionnel en tout point de Xy.

(vi) L'ensemble des je Y tels que coprof(^"») ^ k.

(vii) L'ensemble des jeY tels que ^y soit un 0X -Module de Cohen-Macaulay.

(viii) L'ensemble des je Y tels que &' soit géométriquement réduit.

(ix) L'ensemble des je Y tels que 3P' soit géométriquement ponctuellement intègre en chaque point de Xy.

(x) L'ensemble des je Y tels que ^y soit géométriquement intègre.

(xi) L'ensemble des jeY tels que ^y n'ait pas de cycle premier associé immergé et que la somme l(y) des multiplicités totales ( 4 . 7 . 1 2 ) de ^y aux points maximaux de Supp(«^"y) soit ^k.

A l'exception de (ii), (iii), (iv), (x) et (xi), les propriétés P(j) considérées sont de la forme suivante : « pour tout #eXy) !FV a la propriété Q(x) », où Q(x) est l'une des propriétés (i) à (viii) de ( 1 2 . 1 . 1 ) . Il résulte de ( 1 2 . 1 . 1 ) que l'ensemble U des #eX tels que Q(x) soit vraie est ouvert, et l'ensemble V des je Y tels que P(j) soit vraie n'est autre que l'ensemble Y—/(X—U) ; dans tous ces cas, le théorème est donc déjà vrai en supposant seulement le morphisme f fermé. Pour (iii), on applique (i) avec O réduit à un seul élément. Il reste à examiner les cas (ii), (iv) et (xi) séparément, ((x) se déduisant aussitôt de (xi) et de (4.7.14)) en appliquant toujours la méthode décrite dans (12.0.2).

(12.2.1.1) Cas (ii) : Les étapes A) et B) de la démonstration procèdent comme dans le début de ( 1 2 . 1 . 1 ) ; pour l'étape A), on utilise (8.9.1), (11.2.6) ainsi que ( 4 . 2 . 7 ) ; pour l'étape B), on utilise (9.5.5) appliqué à Supp(«^"). Il reste à démontrer que si (en supposant Y noethérien) l'ensemble des dimensions des composantes irréductibles de Supp(Jry) contient O, alors il en est de même de l'ensemble des dimensions des compo-santes irréductibles de Supp(J^"y,), pour toute générisation y' de j dans Y. Soit Yx un spectre d'anneau de valuation discrète tels que, si jx et y[ sont le point fermé et le point générique de Y1? il y ait un morphisme h : Y1->Y tel que A(jx) =j, A(ji) — y' (H, 7 . 1 . 7 ) . Appliquant (4.2.7), on voit qu'on peut remplacer Y par Y! et X par X1=XxYY1, autrement dit, se borner au cas où Y est spectre d'anneau de valuation discrète, j son point fermé et y' son point générique.

Utilisant (Errm, 30), on peut se borner au cas où Supp(^") = X, de sorte que/

est quasi-plat (2.3.3); les composantes irréductibles Zt- de X dominent alors Y (2.3.4), autrement dit leurs points génériques appartiennent à Xyo et les Z^nXr sont les composantes irréductibles de Xy,. Mais toute composante irréductible de X^ est contenue dans un des Zi? donc est une composante irréductible de (ZJy; or, on sait (7.1.13) que les dimensions de toutes les composantes irréductibles de (Z^ sont égales à dîm((Zi)y/), ce qui achève de prouver (ii).

(12.2.1.2) Cas (iv) : Le même raisonnement qu'au début montre, en utilisant (12. i . i, (iii)) que l'on peut déjà supposer (en remplaçant Y par un ouvert de Y) que pour tout jeY, ^y n'a pas de cycle premier associé immergé. L'assertion du cas (iv) est alors une conséquence immédiate des assertions des cas (i) et (ii).

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(12.2.1.3) Cas (xi) : Pour l'étape A) du raisonnement, on utilise (8.9.1), ( n . 2. 6), (8. 10.5, (xii)) (pour conserver l'hypothèse q u e / est propre), ainsi que (4.2.7), (4.5.6) et (4.7.9). Pour l'étape B), on voit, comme dans le cas (iv), qu'on peut supposer que pour tout j>eY, jFy n'a pas de cycle premier associé immergé, et l'on applique (9.8.8) qui prouve que la fonction z~*l(z) est constructible. Il reste donc à voir (en supposant Y noethérien et /propre) que pour toute générisation y' d'un point je Y, on a l ( y ' ) ^ l ( y ) . En raisonnant comme dans (12. i . i .3), on voit (à l'aide de (4.7.8) et (4.5.11)) qu'on peut supposer que les composantes irréductibles de Supp(e^*î/r) sont géométriquement irréductibles et que l(y'} est la somme des longueurs des (^y}Z'. aux points maximaux z] de Supp(Jry,). Appliquant de nouveau (4.2.7), (4.5.6) et (4.7.9), on se ramène, comme dans ( 1 2 . 2 . 1 . 1 ) , au cas où Y est un spectre d'anneau de valuation discrète, y son point fermé et y' son point générique. Le fait que l(y'}^l(y] sera alors conséquence du

Lemme (12. 2. 1.4). — Soient Y un spectre d'anneau de valuation discrète, y son point fermé, y' son point générique, /: X->Y un morphisme propre, ^ un 0^- Module cohérent et f -plat, Zi (resp. z'j) les points maximaux de Supp(Jry) (resp. Supp(Jry,)). Supposons que ^y n'ait pas de cycle premier associé immergé. Alors on a

On a Y=Spec(A), où A est un anneau de valuation discrète, dont nous dési-gnerons par t une uniformisante, de sorte que Jry = J^/^J^. Comme «^" est /-plat, les z]

sont aussi les points maximaux de Supp^) (2.3.4); pour tout z^ désignons par z^

ceux des z] qui sont des générisations de Z{\ il résulte de (3.4.1.1) que l'on a

d'où en sommant

Le lemme sera donc prouvé si nous établissons que pour tout z^ il y a au moins un indice i tel que z] soit l'un des z'^- Or, comme /est propre (donc fermé) et /(£?')— jy'5 il existe

#eX qui est une spécialisation de z] et est tel que /(#)— JV, autrement dit {^}nXy n'est pas vide. Comme t est ^-régulier par platitude, on déduit de (3.4.3) qu'il y a au moins un point de Ass(Jry) dont z'j est une générisation; mais comme les points de Ass(^) sont par hypothèse les £,., cela termine la démonstration.

Corollaire (12.2.2). — Sous les hypothèses de ( 1 2 . 2 . 1 ) :

(i) La fonction jv~^dim(Supp(Jrî/)) est continue (donc localement constante) dans Y.

(ii) La fonction jy~> coprof ( J^) ( 5 . 7 . 1 ) est semi-continue supérieurement dans Y.

(iii) La fonction 7~>/(jv) ( 1 2 . 2 . 1 , (xi)) est semi-continue supérieurement dans Y lorsque les ^y n'ont pas de cycle premier associé immergé.

(iv) La fonction j->prof*(e^rî/) (10.8.1) est semi-continue inférieurement dans Y.

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(i) II résulte de ( 1 2 . 2 . 1 , (i)) appliqué à O égal au plus petit intervalle de N contenant les dimensions des cycles premiers associés à 3P'y) que z~>dim(Supp(e^'J) est semi-continue supérieurement au point j; il résulte d'autre part de ( 1 2 . 2 . 1 , (ii)) appliqué à O égal à l'ensemble des dimensions des composantes irréductibles de Supp(Jry), que cette même fonction est semi-continue inférieurement au point j, d'où la conclusion.

Les assertions (ii) et (iii) ne sont que d'autres formulations de ( 1 2 . 2 . 1 , (vi) et (xi)).

Enfin, d'après (12.1.3), l'ensemble des xeX tels que profJ^J^)^ est ouvert, et la conclusion de (iv) en résulte par le même raisonnement qu'au début de ( 1 2 . 2 . 1 ) .

Remarques (12.2.3). — (i) On observera que pour (12.2.1, (ii)), on peut se dispenser de l'hypothèse que/

est propre.

(ii) Dans (12.2.1, (ii)), on ne peut remplacer la condition que l'ensemble E(jy) des dimensions des compo-santes irréductibles de Supp(^) contienne O, par la condition que E(jy) soit égal à <ï>. En effet, soit k un corps, et considérons l'espace projectif à 3 dimensions P — P| = Proj(G), où G = k[tQ, tlyt2, £3] (^ indéterminées) ; dans P, soit X0 le sous-schéma fermé « réunion de la droite Xx définie par fx = t% = o et du plan X2 défini par t2—£3 = 0 », ce qui décrit en termes géométriques le fait que X0 est égal à Proj(C/a), où l'idéal gradué a est égal à t>c, avec b = C^-f- C£3, c = C(£2—£3) ; considérons le morphisme f0 : XQ^XJ qui, en termes géométriques, est la« projection de X0 sur Xx à partir de la droite à l'infini D définie par t0—t2 = o »; sous forme algébrique, f0 correspond à Phomomorphisme d'algèbres graduées k[t09t^\—>k[t0, h> *2> y/a obtenu par passage au quotient à partir de l'injection canonique k[tQ,t2]—>A;[£0, ti912, £3]. Il est clair que/"0 est un morphisme projectif, donc propre; il en est donc de même de sa restriction /: X—>Y, où Y = D+0) et X=/0~1(Y); pour voir que/est plat, il suffit de remarquer que A;p2] est un anneau principal et l'anneau G' = k\t-L, t2, ^l/fe—^3)(('i)~f"('s)) un ^ p2]~mO(lule sans

torsion (QI9 6.3.4). Pour tout jyGY distinct du point j>0 défini par t2 = o) f~1(y) a alors deux composantes irréductibles, de dimensions o et i, tandis que f~1(}>o) n'a qu'une seule composante irréductible de dimension i.

(iii) Dans (12.2.1, (i)), on ne peut pas non plus remplacer la condition que l'ensemble E'(jy)i>E(jv) des dimensions des cycles premiers associés à «^ soit contenu dans O par la condition qu'il soit égal à <D. Soient en effet k un corps, A l'anneau k\f] de polynômes, B le sous-anneau A;p4, t3u, ta3, M4] de l'anneau de polynômes kit, u\

(t, u indéterminées); B n'est pas intégralement clos, l'élément t2u2 appartenant à sa clôture intégrale mais n'étant pas dans B; si m est l'idéal maximal de B, engendré par £4, t*u, tu? et M4, m est idéal premier associé immergé de A/Ai4. Posons Y = Spec(A), X = Spec(B), et soit f: X—>Y le morphisme correspondant à l'homomorphisme A—>B qui transforme t en £4. Gomme cet homomorphisme fait de B un A-module sans torsion,/est plat (0IS 6.3.4). Sij> est

le point de Y correspondant à l'idéal maximal tA, le préschéma f ~ ^ - ( y ) est irréductible et de dimension i, mais admet un cycle premier associé immergé de dimension o; au contraire, sij/ est le point générique de Y, f~*(}>') n'a pas de cycle premier associé immergé, étant le spectre d'une k (y') -algèbre intègre de dimension i. Dans cet exemple, f est un morphisme affine non propre ; on peut en déduire aussitôt un exemple analogue où f est propre et plat en considérant X comme un ouvert partout dense d'un schéma projectif sur Y (II, 5.3.4 et 5.3.2), ou en procédant directement comme dans la Remarque (ii).

Les Remarques (ii) et (iii) montrent la nécessité d'inclure dans (12.2.1, (iv)) la condition que ^y n'ait pas de cycle premier associé immergé.

(iv) Dans (12.2.1, (xi)), on ne peut supprimer l'hypothèse que y soit propre. En effet, soient k un corps, Y la« droite affine», spectre de l'anneau de polynômes k[t] (t indéterminée), X le schéma somme de Y et de l'ouvert complémentaire du point fermé y de Y défini par t — o. Il est clair que le morphisme /: X->Y qui est égal aux injections canoniques dans chacune des composantes de X est plat et que si l'on prend ^ = &x, ^z n'a de cycle premier associé immergé pour aucun zeY. Toutefois, on voit ausitôt que l'on a l(y]=i et l(z) = 2 pour tout z*y.

(v) Dans (12.2.1, (xi)), on ne peut pas non plus supprimer l'hypothèse que ^y soit sans cycle premier associé immergé. C'est ce que montre l'exemple de la Remarque (ii) : on voit aussitôt en effet que l'on a, avec J^ = (9X, /(jy0) = i et l(y) = 2 pour y 3=yQ dans Y.

(vi) Nous ignorons si dans (12.2.1, (xi)) on peut remplacer l'hypothèse que .^ est jT-plat par celle que Supp(«^r) = X et que^est universellement ouvert. En reprenant la démonstration de (12.2.1.4), on voit (en utilisant aussi (14.3.6)) qu'il faudrait résoudre la question suivante : Soient A un anneau local noethérien, M un A-module

de type fini, t un élément de l'idéal maximal m de A, qui n'est contenu dans aucun idéal premier minimal de A;

s'il existe un de ces idéaux premiers minimaux p tels que dim(A/p) = i, est-il vrai que m est un idéal premier associé à M/tM (t n'étant pas supposé M-régulier) ?

On notera toutefois qu'on ne peut, dans (12.2.1, (xi)), supprimer purement et simplement l'hypothèse que &

est/-plat. On prendra en effet ici P comme dans la Remarque (ii), puis dans P le sous-schéma fermé X0 réunion des trois droites X1? Xa, X3 définies respectivement par t1 = t3 = o, t±—t0 = t3 = o, t2 = t3 = o-, on définit la projection f0 de X0 sur Xx comme précédemment et sa restriction /: X—>Y, où Y = D_|_(J0) est la droite affine et X =%/o~100 ;/est propre mais non plat, et si l'on prend ^=0^, ^y n'a de cycles premiers associés immergés pour aucun j>eY. Mais on a / ( j >0) = i et /(jv) = 2 pour jy4=jy0 dans Y.

Théorème (12.2.4). — Soient f: X->Y un morphisme propre, plat et de présentation finie^ k un entier ^ i. Les parties suivantes de Y sont ouvertes :

(i) L'ensemble des je Y tels que Xy possède la propriété (Sfc).

(ii) L'ensemble des jeY tels que X^ vérifie la propriété (RA) géométrique, soit équidimen-sionnel en chaque point et n'ait pas de cycle premier associé immergé.

(iii) L'ensemble des je Y tels que X^ soit géométriquement régulier (i.e. lisse sur h(y)).

(iv) L'ensemble des je Y tels que Xy soit géométriquement normal.

(v) L'ensemble des je Y tels que X^ soit géométriquement réduit.

(vi) L'ensemble des jeY tels que Xy soit géométriquement réduit et que le nombre géomé-trique de composantes connexes de X^ soit égal à k.

(vii} L'ensemble des je Y tels que Xy soit géométriquement ponctuellement intègre (4.6.9).

(viii) L'ensemble des je Y tels que X^ soit géométriquement intègre.

(ix) L'ensemble des jeY tels que X^ n'ait pas de cycle premier associé immergé et que la multiplicité totale (4.7.4) de X^ sur h(y] soit ^k.

Sauf pour (vi), ces assertions sont des cas particuliers d'assertions de ( 1 2 . 2 . 1 ) , ou se déduisent d'assertions de (12.1.6) comme au début de la démonstration de ( 1 2 . 2 . 1 ) . Pour (vi), on se ramène comme toujours (compte tenu de l'invariance du nombre géométrique de composantes connexes par changement de base (4.5.6)) au cas où Y est noethérien. L'ensemble U des jeY tels que Xy soit géométriquement réduit est ouvert dans Y en vertu de (v) ; il résulte alors de (III, 7 . 8 . 7 et 7.8.6) que pour tout jeU, il y a un voisinage V C U de j et un entier m tels que, pour tout £eV, F(Xr, 0X ) soit isomorphe à (k(z)}m\ mais en vertu de (III, 4.3.4), m est alors le nombre géométrique de composantes connexes de Xz, d'où la conclusion. On donnera une autre démonstration de (vi) dans (15.5.9).

12.3. Propriétés cohomologiques locales des fibres d'un morphisme plat et

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