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Familles séparantes et universellement séparantes d'homomorphismes de faisceaux de modules

10. z. Parties très denses d'un espace topologique

11.9. Familles séparantes et universellement séparantes d'homomorphismes de faisceaux de modules

(11.9.1) Soient X un préschéma, (/X)XGL une famille de morphismes /x : ZX->X, 3F un 0x-Module quasi-cohérent; pour tout XeL, supposons donnés un

quasi-cohérent ^x et un homomorphisme

On dit que la famille (wx) (ou la famille correspondante des u\ :

est séparante si l'intersection des noyaux des wx est nulle. En d'autres termes, cela signifie que pour tout ouvert U de X, et toute section t de ^ au-dessus de U, telle que, pour tout X, la section ux(t) (qui, par définition est une section de ^x au-dessus de /X~1(U)) soit nulle, alors t est elle-même nulle.

(11.9.2) Avec les notations de (11.9.1), soit M un second ensemble d'indices;

pour tout XeL, soit CgxJxeM une famille de morphismes g^ : ZXpt->Zx; pour tout couple (X, [i), supposons donnés un 0% -Module quasi-cohérent 2iï \^ et un homomorphisme v^ : ^x-> (gxjj^^xjî posons AX(JL— /xogXfJL : ZXfJL-»X et considérons l'homomorphisme composé

Supposons que, pour tout XeL, la famille (^X{JL)^eM s°it séparante : alors, il en est de même de la famille des (/x)#(z>xj (f^M), comme on le voit aussitôt. On en conclut que, pour que la famille (MX) soit séparante, il faut et il suffit que la famille (^xJfV^eLxM le soit.

(11.9.3) P°ur vérifier que la famille (MX) est séparante (avec les notations de (11.9.1)), on peut évidemment se ramener tout d'abord au cas où X est affine, la propriété étant locale sur X. On peut en outre supposer que ZX= X pour tout XeL.

En effet, soit M un ensemble d'indices, somme d'une famille (MX)X6L, et pour tout XeL, soit (YjLjJ^gM; un recouvrement ouvert affine de Zx; soit j^ : YX{Jt->Zx l'injection canonique et posons *2fX{Jl— Jxut(^x) = ^xl YX|A. Si l'on considère rhomomorphisme canonique «V = Pgx : ^x^Ox^O'x^WH OxJ*(^xJ relatif à j^ (0I5 4.4.3.2), il est immédiat que pour chaque XeL, la famille (z^J^M est séparante. En vertu de (n .9.2), on est donc ramené à prouver que la famille des homomorphismes composés ((/x),(z>xj) owx est séparante, autrement dit on est ramené au cas où les Zx sont affines. Mais alors les (/x)*(^x) sont des 0x-Modules quasi-cohérents (I, 1.6.2) et en vertu de la définition, on peut remplacer les Zx par X et les ^x par les (/x)Jle(^x)j d'où notre assertion.

On notera en outre que si L est/m/ et les/x quasi-compacts, on peut, dans la réduction précédente, supposer que les Mx sont aussi finis, donc on est dans ce cas ramené à vérifier qu'une famille finie d'homomorphismes de 3F dans des 0x-Modules quasi-cohérents est séparante.

(11.9.4) Considérons donc le cas où ZX= X pour tout X, et où X=Spec(A) est affine; alors on a ^=M et ^X=NX, où M et Nx sont des A-modules, et wx=^x, où les 9X : M->NX sont des A-homo morphismes. Dire que la famille (wx) est séparante signifie alors que, pour tout jeA, l'intersection des noyaux des (9X)S : MS->(NX)8 est réduite à o. On dit alors aussi que la famille (9X) est séparante. On notera que si L est fini, il revient au même de dire que l'intersection des noyaux des 9X est o, car on a alors fi Ker((<px)a) = ( PI Ker(<px))g (0I5 1.3.2). Mais cette relation n'est plus exacte en général XGL XGL

lorsque L est infini, et le fait que l'intersection des noyaux des 9X soit o rf entraîne donc pas, 161

i62 A. G R O T H E N D I E G K Chap. IV

en général, que la famille (9^) soit séparante. Par exemple, supposons que A soit un anneau de valuation discrète, d'idéal maximal m, et considérons la famille des homo-morphismes 9fc : A->A/mfc, dont l'intersection des noyaux rrtfc est réduite à o; cette famille n'est toutefois pas séparante, car les fibres de tous les mfc au point générique x de X=Spec(A) (qui est ouvert dans X) sont égales à &x=k(x), corps des fractions de A, et leur intersection n'est donc pas réduite à o.

(11.9.5) Nous allons principalement nous occuper dans ce qui suit du problème du changement de base pour les familles séparantes. Les notations étant celles de (11.9.1), considérons un morphisme g : X'->X et posons ^'= ^®0 Ox, = g*(J£")5 et, pour tout X, Z( = ZXXXX', /x'=/xx i, 0'x= #x®<*x0x' =£x*(^x)> où £X : Z'X->ZX est la projection canonique. Pour tout X, on désigne alors par wx : <^'->(fi)fêi) Phomomorphisme obtenu comme suit : soit

Phomomorphisme (/x)#(p§x)> où p^ est Phomomorphisme canonique (0I 54.4.3.2) correspondant à g'x. Alors wx est défini comme le composé

g(^) ^ 5*((/x).(*x)) -^ 5*0?.((/x'). W)) -^ (/x).(^)

où G — G(f ')*(%') est Phomomorphisme canonique ((^,4.4.3.3) correspondant à g. On dira pour abréger que u'x est déduit de z/x par le changement de base g. Lorsque /x : ZX->X est un morphisme affine, on a (f\)J^'\)= g* ((/*}*(& *)} > et dans ce cas on a donc simplement MX=^*(MX).

On peut aussi interpréter z/x de la façon suivante : il suffit de connaître la valeur de z/x(£')5 lorsque t' est une section de 3F' au-dessus d'un ouvert U' de X;, du type particulier suivant : t' est la restriction à U; de l'image canonique par r(U, J^-^r^-^U), 3?') d'une section t de J^ au-dessus d'un ouvert U de X contenant g(U') (ces sections engendrant en effet le 0x,-Module ^' (0I5 3.7.1)).

Considérons la section MX(£) de ^x au-dessus de /X~1(U), et son image canonique t"

par IVA-^U), ^-^r^-^/x-'CU)), ^'x); alors «x(f) est la restriction de t" à A'-^U').

Considérons en particulier le cas où Zx est un sous-préschéma induit sur un ouvert de X, ^x=jx(«^)5 où jx : ZX->X est l'injection canonique, et où z/x est Phomomor-phisme canonique p^ : ^->(A).Ox(^))= O'x)*(^x) (Oi> 4 - 4 - S - 2 ) correspondant à j\.

Alors Zx est induit sur un ouvert de X', et l'interprétation précédente montre que u(

n'est autre que Phomomorphisme canonique p^-, : ^' -^(j\)^(j\(^'}} = (j'\)S^'\} corres-pondant à l'injection canonique jx : ZX->X'.

(11.9.6) Sous les conditions de (11.9.5), supposons que X et X' soient affines, et que l'on veuille prouver que pour toute section t' de &>' au-dessus de X', dont les images par tous les z/x sont nulles, alors t' est elle-même nulle. Alors, on peut aussi se borner au cas où ZX=X pour tout AeL. En effet, avec les notations de (11.9.3) et de (ll -9-5)5 si 15°n Pose Yxn^x^CYxii)» Phomomorphisme v'^

déduit de v^ par le changement de base g n'est autre que Phomomorphisme canonique

) correspondant à l'injection canonique j'^ : YX{JL-^ZX, comme on l'a vu dans (11.9.5). L'assertion résulte alors des raisonnements de (11.9.2) et (11.9.3), YXrl et v^ étant remplacés par YXfl et v'^.

On a une réduction semblable lorsque l'on veut prouver que la famille (MX) est séparante (X et X' étant affines) : cela résulte encore de ( 1 1 . 9 . 2 ) et (11.9.3).

Proposition (11.9.7). — Avec les notations de (11.9.1) et (11.9.5), supposons X= Spec(A) et X' = Spec(A') affines, et supposons en outre que A' soit un A-module projectif.

Alors, si la famille (MX) est séparante, toute section tr de J^' au-dessus de X' dont les images par tous les u'x sont nulles, est elle-même nulle.

On a vu (11.9.6) qu'on peut se borner au cas où tous les Zx sont égaux à X. La proposition est alors conséquence du lemme suivant :

Lemme (11.9.7.1). — Soient A un anneau, (Mx)XeL une famille de A-modules, M un A-module et pour chaque X, z/x : M-^MX un homomorphisme. Supposons que r intersection des noyaux des ux soit réduite à o. Alors, pour tout A-module projectif N, V intersection des noyaux des homomorphismes ufêi : M®AN -> MX®AN est réduite à o.

En effet, N est facteur direct d'un A-module libre L, et il suffit évidemment de prouver que l'intersection des noyaux des homomorphismes flx : M®AL -> MX®AL est réduite à o, puisque MX®I : M®AN -> MX®AN est la restriction de z>x. Mais l'assertion résulte alors trivialement de l'hypothèse.

Remarque (11.9.8). — Nous ignorons si, sous les hypothèses de la proposition (11.9.7), la famille (MX) est séparante : il faudrait en effet (11.9.4) prouver qu'une section t' de &' au-dessus (Tun ouvert D(A') CX' (où A'eA') telle que les MX(£') soient toutes nulles, est elle-même nulle. Or, on ne peut appliquer la proposition (11.9.4) à D(A') — Spec(A^), car du fait que A' soit un A-module projectif (même libre), il ne résulte pas que Ah, soit un A-module projectif. Par exemple, on peut prendre pour A un anneau de valuation discrète, pour A' un anneau de valuation discrète qui soit un A-module libre de rang 2, et pour Ah, le corps des fractions de A'.

On a toutefois le résultat suivant :

Corollaire (11.9.9). — Soient X un préschéma artinien, g : X'-^X un morphisme plat (on notera que ces deux conditions sont satisfaites si X est le spectre d'un corps et g un morphisme quelconque). Alors, avec les notations de (11.9.1) et (11.9.5), ^ ^a famille (wx) est séparante, il en est de même de la famille (wx) .

On peut évidemment se borner au cas où X — Spec(A) est le spectre d'un anneau local artinien A (I, 6 . 2 . 2 ) ; on note ensuite que pour tout ouvert affine U'= Spec(A') de X', A' est un A-module plat, donc projectif (Om, 10. i .3). Il suffit donc d'appliquer

(11.9.7) ^ tout ouvert affine de X' pour obtenir le corollaire.

Théorème (11.9.10). — Soient X un préschéma, (wx) une famille d' homomorphismes (11.9.1.1), g : X'-^X un morphisme, (MX) la famille d' homomorphismes déduite de (MX) par le changement de base g (11.9.5).

(i) Si g est un morphisme fidèlement plat et si la famille (MX) est séparante, alors la famille (wx) est séparante.

164 A. G R O T H E N D I E G K Ghap. IV (ii) Supposons que g soit un morphisme plat, et en outre que l'une des deux conditions suivantes soit vérifiée :

a) L est fini et les fx sont quasi-compacts.

b) Le morphisme g est localement de présentation finie.

Alors, si la famille (MX) est séparante, il en est de même de la famille (M'X).

(i) En vertu de ( 2 . 2 . 8 ) , il suffit de montrer que si une section t de !F au-dessus d'un ouvert U de X appartient au noyau de chacun des MX, son image t' par Phomo-morphisme canonique F(p) : T(U, ^) -> r(g~l(U), g(&}) = F(U, g.(g(^}}) est nulle.

Or les images de t' par les g*(Mx) sont ^es images des MX(£) par l'homomorphisme r(U, (A),(^x)) -» r^-^U), /((/x),W)), donc sont nulles, et a fortiori on a n'x(*') = o pour tout X, donc t'=o par hypothèse, ce qui prouve (i).

(ii) La question étant locale sur X et X', on peut se borner au cas où X = Spec(A) et X'= Spec(A') sont affines, A' étant un A-module plat, et à prouver que, pour toute section z' de $*' au-dessus de X' dont les images par tous les wx sont nulles, alors g est elle-même nulle. On a vu en outre (11.9.6) que l'on peut alors supposer que Zx — X pour tout X.

Distinguons maintenant les deux cas.

a) Si L est fini et les/x quasi-compacts, on a vu (11.9.3) qu'on peut encore se ramener au cas où Zx = X pour tout XeL, et où en outre L est fini. Il revient au même alors de dire que l'intersection des noyaux des ux : «^"->^x est nulle, ou que l'homo-morphisme u = (ux) :J^->^ = ©^x est injectif. Comme u' = g*(u) est injectif puisque g est plat, la proposition est démontrée dans ce cas.

b) Soient ^=M, 0X = NX, et posons M'=M®AA', NX = NX®AA', de sorte /->-/ /-^

que «^r'=M'J ^X = NX; par abus de langage, nous noterons encore wx l'homomor-phisme M->NX, et MX l'homomorphisme MX®I : M'->N'X. Donnons-nous un élément

£'eM' tel que MX(^') = O pour tout X; il s'agit de prouver que l'on a £' = o. Or, l'hypo-thèse que g est plat et de présentation finie entraîne, d'après (n .3.15), qu'il existe une suite finie (^)i^»^n d'éléments de A, telle que, si l'on pose 3» = Ji A + - • • + • * < A , et Al- = A5./3/-.iA5.5 Panneau Aj = A'®AAj- soit un Armodule libre pour i^i^n, et 3/1 — A. La proposition sera établie si nous prouvons pour i^i^n l'assertion suivante :

(*,•) // existe un entier Wj>o tel que sjl*zr = o pour j^i.

En effet, posant alors k = mn et notant que les s* (i^i^ri) engendrent aussi l'idéal unité de A, l'assertion (*w) montrera que z', combinaison linéaire des s$z', est nul.

Prouvons (*^) par récurrence sur i, l'assertion étant vide pour i = o. Supposons donc t>o et soit m un multiple commun des m^ pour j^i—i. Remarquons que (pour i^h^n) si yh est l'idéal engendré par les s™ (o^j^ti), 3^/3/z est nilpotent; remplacer les Sj par s™ pour i^j^n revient donc à remplacer, pour i^h^n, Ah par A,/S^^A, =B^f

de sorte que Ah = Eh/(^h_1iyh_1)^Bh; comme A' est un A-module plat, il résulte de (Om, 10.1.2) que B^ = A'®AB^ est encore un B^-module libre. On peut donc

remplacer tous les jy (i^j^ri) par s™ sans changer les propriétés des %h et des A^, et supposer par la suite que w = i . Alors £', étant annulé par 3»-i> s'identifie à un élément de HomA,(A73;_iA', M'), et comme 3»-iA' est un idéal de type fini de A', ce module d'homomorphismes s'identifie lui-même à HomA(A/3t-_i, M)®AA' (0I5 6.2.2). Soit 0x=Hom(i, MX) : HomA(A/3i-1, M) -> HomA(A/3t._l5 Nx) l'homomor-phisme déduit de wx; la famille (PX) est elle aussi séparante. En effet, pour tout £eA, on a (HomA(A/3i_i, M))/ = HomAj(A//(3î-i)/, Mf) et de même en remplaçant M par Nx, puisque l'idéal 3/_! est de type fini (Oj, 1.3.5); comme par hypothèse l'inter-section des noyaux des (MX), est nulle, il en est de même de l'intersection des noyaux des (0x), = Hom(i, («x)<)> d'où notre assertion (11.9.4). Remplaçant A par A/3,-_i, M par HomA(A/3t-_-i, M), Nxpar HomA(A/3t-_i, Nx) (qui sont des (A/3i_i)-modules), z/x par tfx et enfin A' par A /^i_lA, on voit qu'on peut se ramener au cas où, dans la situation initiale, l'élément s = sieA est tel que A^ soit un Ag-module libre. Or la famille des (z/x)a : Mg->(Nx)s est séparante par hypothèse; comme on a (u'))s(z' / i ) = o, il résulte de (11.9.7) que l'on a £'/* — ° dans M^; mais cela signifie qu'il existe un entier r tel que srz'=o dans M', ce qui achève de prouver (*4) par récurrence.

Remarque (11.9.11). — Bornons-nous pour simplifier au cas où Zx = X pour tout X.

Il faut noter alors que si la famille des homomorphismes wx : Jr->^x est séparante, il ne s'ensuit pas nécessairement que, pour tout #eX, l'intersection des noyaux des homo-morphismes (ux)x : ^x-*(&\)x s°iï Déduite à o. Par exemple, soient X un préschéma de Jacobson localement noethérien, de dimension ^ i , et J^ un 0X-Module cohérent;

pour tout point fermé x de X, et tout entier n^o, m*^" est un 0x-Module cohérent de support contenu dans {x}. La famille des homomorphismes canoniques Jr->t^/m"^r

(où x parcourt l'ensemble X0 des points fermés de X et n l'ensemble des entiers ^o) est séparante : en effet, si t est une section de 3F au-dessus d'un ouvert U de X dont les images dans les F(U, ^"/m"^) sont toutes nulles, il en résulte aussitôt que pour tout point fermé #eU, on a tx = O'y comme l'ensemble des points fermés contenus dans U est très dense dans U, cela entraîne bien t = o (10.2.1). Cependant, si l'on prend

^=0X, et si jeX est un point non fermé de X, on a (@x/ïïlx®x)y = o pourut point fermé x de X, mais ^x,y=t=°5 et l'intersection des noyaux des homomorphismes

0Xf,-K0X/*tf0x), CSt é&ale à 0X.y

Lemme (11.9.12). — Les notations étant celles de (11.9.1) et (11.9.5), supposons la famille (wx) séparante; supposons en outre que X soit un S-préschéma, où S = Spec(A) est un schéma affine, et que X'=XxsS/, où S'=Spec(A'), A' étant une A-algèbre ; supposons enfin que les ^x soient S-plats. Soit (A^)a6l la famille filtrante des sous-A-algèbres de type fini de A'; pour tout ael, posons S^' = Spec(A;), X« = XxsS«, Z^x = ZXXXX^', et soient /a'x : Z^X->X^, 3F'^ <&'^ et u'^ les morphismes, Modules et homomorphismes de Modules déduits de /x, &, ^x et wx au moyen du changement de base XJe'->X. Alors, si, pour tout ael, la famille (^ax)xeL es^ séparante, il en est de même de (wx)X 6 L.

Il s'agit de prouver que si une section t1 de 3F' au-dessus d'un ouvert affine U' de X'est telle que «x(/') = o pour tout XeL, on a t'=o. Si h^ : X'-^X^'

estlaprojec-i66 A. G R O T H E N D I E G K Ghap. IV tion canonique, il résulte de (8.2.11) qu'il existe un indice a et un ouvert quasi-compact U^'CX^' tels que U/= A ~1( U ^/) ; en outre, en vertu de (8.5.2, (i)), on peut supposer qu'il y a une section t'a de 3F '^ au-dessus de U^ telle que t' soit l'image canonique de t'^.

Quitte à remplacer S, X, Zx,/x, &, ^x et MX par S^', U^',/^"1^') et les restrictions correspondantes de 3F'^ ^'x et u^, on peut donc supposer que U'=X', que t' est l'image canonique d'une section t de ^ au-dessus de X et que l'homomorphisme A->A' est injectif, ou encore, si p : S'^S est le morphisme correspondant, que l'homomor-phisme 0s~*"A«(^s') intervenant dans la définition de p est injectif. Il en résulte aussitôt en vertu de la platitude de â?x sur S (et en se ramenant par exemple au cas où Zx est affine sur S (I, 1.6.3 et I- 6 . 5 ) ) que l'homomorphisme canonique p : ^x -> (£X)*(^A) est lui aussi injectif. Mais l'homomorphisme composé

r(x, <r> r(z

x>

&j - r(z

x

,

est égal par définition à rhomomorphisme composé

TV Y tt\ ^ TV Y' <^'\ _L TVr(p) 1/' (&' ^ I (A, Jf) > 1 (A , J* } > 1 (Z,x, ^x >

donc l'image de t par ces homomorphismes composés est MX(£') = O; en vertu de l'injectivité de l'homomorphisme F(ZX, ^x) —> F(ZX, ^x) on en conclut que ux(t) = o pour tout XeL, d'où £ = o par hypothèse, et finalement t'=o.

Proposition (11.9.13). — Les notations étant celles de (11.9.1) et (11.9.5), supposons que X soit un préschéma sur un corps k, et que, en posant S = Spec(A;), on ait X'=XxsS', où S' est un k-préschéma quelconque. Alors, si la famille (WX)X G L est séparante, il en est de même de (MX).

On peut se borner au cas où S'=Spec(A') est affine. Si A' est une ^-algèbre de type fini, le morphisme g : X'-^X est plat et de présentation finie, et on est donc dans les conditions d'application de (11.9.10, (ii), b)). Dans le cas général, on considère A' comme limite inductive de ses £-sous-algèbres A^ de type fini, et on applique à chaque A^

le résultat de (11.9.10, (ii), b))', on conclut alors à l'aide du lemme (11.9.12), puisque les â?x sont S-plats.

(11.9.14) Gardons toujours les notations de (11.9.1) et (11.9.5) et supposons que X soit un S-préschéma. Si pour tout changement de base g : X X g S ' - > X , où S'->S est un morphisme quelconque, la famille (MX) correspondante est séparante, nous dirons que la famille (MX) est universellement séparante relativement à S. Lorsque la famille (MX) est réduite à un seul élément u, nous dirons encore que u est universellement injectif, relativement à S. Il est clair alors que pour tout morphisme h : S'-^S, la famille (MX) correspondante est universellement séparante relativement à S'; inversement, si h est fidèlement plat et si (wx) est universellement séparante relativement à S', alors (MX) est universellement séparante relativement à S, comme il résulte aussitôt de (11.9.10, (i)) et du fait que pour tout morphisme S"->S, le morphisme correspondant S^XsS'-^S" est fidèle-ment plat.

Proposition (11.9.15). — Les notations étant celles de (11.9.1), supposons que X soit un S-préschéma, les &x étant S-plats. Soit S0 un sous-préschéma fermé de S défini par un Idéal quasi-cohérent nilpotent / de Os, tel que les (6's//}-Modules /kl/k+l soient tous localement libres.

Soit (U^Q) la famille d*homomorphismes obtenue à partir du changement de base X^X0 — X xsS0. Alors, si la famille (wxo) est séparante (resp. universellement séparante relativement à S0), la famille (MX) est séparante (resp. universellement séparante relativement à S).

Notons que si S'-» S est un changement de base quelconque et So = S'xsS05

S'0 est un sous-préschéma fermé de S' défini par un idéal quasi-cohérent nilpotent /' de 0S, tel que ^^l^^+i Soit un (0g</«/"')-Module localement libre pour tout k (2.1.8, (i)); comme en outre les ^X = ^X®SS' sont S'-plats, on voit que l'assertion relative aux familles universellement séparantes est conséquence de l'assertion relative aux familles séparantes. Pour prouver cette dernière, on peut (11.9.3) se ramener au cas où S=-Spec(A), X —Spec(B) sont affines, ZX = X pour tout X, ^= M, ^X = NX, où M et les Nx sont des B-modules, les Nx étant des A-modules plats. En outre, la question étant locale sur X et S, il suffit de voir que si £eM est tel que ux(t) = o pour tout X, alors t = o. On a /=^, où 3 est un idéal nilpotent de A, tel que les 3fc/3/c+1 soient des (A/3)-modules libres, et par hypothèse les uxo : M/3M -> NX/3NX forment une famille séparante. Supposons que 3n + 1 — ° (n entier ^o) et raisonnons par récurrence sur TZ, l'assertion étant triviale pour n = o. Si 7 est la classe de t dans M/3WM, la classe de wx(f) dans NX/3WNX est nulle pour tout X, donc, par l'hypothèse de récurrence, 7=o, autrement dit on a te%nM. Or 3w=3w/3n + 1 est un (A/3)-module libre; si (ea) est une base de ce module, on peut donc écrire t — S^a^, avec ^eA/3, nul sauf pour un

a

nombre fini d'indices. D'autre part, puisque Nx est un A-module plat, 3nNx s'identifie à 3W®(A/3)(NX/3NX) et l'on peut par suite écrire ttx(0 = S'«MO = S*.®«xo(£).

Comme par hypothèse z/x(£) = o, on en déduit que MXO(^) = O pour tout a et tout X;

d'où t® = o pour tout a puisque la famille (MXO) est séparante, et par suite £ = o. C.Q.F.D.

Théorème (11.9.16). — Les notations étant celles de (11.9.1), supposons que X soit un S-préschéma localement noethérien, ^ un &x-Module cohérent et que les ^x soient S-plats. Pour tout ^eS, soit ((^X)S)X GL la famille obtenue à partir de (MX) par le changement de base Xs=XxgSpec(le(^))->X. Alors, pour que la famille (MX) soit universellement séparante relativement à S, il faut et il suffit que pour tout je S, la famille ((MX)S) soit séparante.

La nécessité de la condition découle trivialement des définitions. Inversement, supposons la condition de l'énoncé vérifiée, et prouvons d'abord que la famille (MX) est séparante. On peut (11.9.3) se réduire au cas où S = Spec(A), X—Spec(B) sont affines, ZX = X pour tout X, ^=M, ^X = NX, où B est noethérien, M est un B-module de type fini et les Nx des A-modules plats et se borner à prouver que, si Je M est tel que u^(t} = o pour tout X5 alors t = o. Pour montrer que t = o, il suffit de prouver que pour tout idéal maximal p de B, l'image £p de t dans Mp est nulle (Bourbaki, Alg. comm., chap. II, § 3, n° 3, cor. i du th. i). On peut donc se borner à montrer que l'intersection

168 A. G R O T H E N D I E G K Ghap. IV

des noyaux des (MX)P : Mp -> (Nx)p déduits des (MX) par le changement de base Spec(Bp) -> Spec(B) est réduite à o. Autrement dit, on est ramené au cas où B est un anneau local noethérien, et en considérant l'idéal premier de A image réciproque de l'idéal maximal de B, on peut aussi supposer que A est un anneau local, d'idéal maximal m.

Alors, comme mB est contenu dans l'idéal maximal de B, et que M est un B-module de type fini, l'intersection des mnM est réduite à o (0I5 7.3.5), donc il suffit de prouver que pour tout n, l'image de t dans M/m714"1 M est nulle. Il suffit donc de prouver que la famille déduite de (MX) par le changement de base Spec(B/mn + 1B) -> Spec(B) est séparante, ce qui signifie encore qu'on peut se borner au cas où A est un anneau local dont l'idéal maximal m est nilpotent. Mais alors les mfe/mfc+1 sont des (A/m)-modules libres, et en vertu de l'hypothèse sur les (wx)s, on est précisément dans les conditions d'application de (11.9.15), d'où la conclusion annoncée.

Soient maintenant h : S'->S un morphisme changement de base, et (MX) la famille obtenue à partir de (MX) par le changement de base h' : XxsS'->X; prouvons que (w'x) est aussi séparante. Supposons d'abord que h soit localement de type fini\ il en est alors de même de h'', donc X'— XxsS' est localement noethérien; de plus, si /eS' est au-dessus du point jeS, il résulte de (11.9.13) appliqué à Xs et à X^ = Xg®k^fc(j') que, pour tout /eS', la famille (u'-^8, est séparante; on peut par suite conclure de la première partie de la démonstration que dans ce cas (z/x) est séparante.

Enfin, si h est quelconque, on peut évidemment se limiter au cas où S = Spec(A) et S'=Spec(A') sont affines, et considérer A' comme limite inductive de ses sous-A-algèbres de type fini. Comme les ^x sont S-plats, il suffit d'appliquer ce qui précède et le lemme (11.9.5) P°ur terminer la démonstration.

Proposition (11.9.17). — Soient /:X->S un morphisme localement de présentation finie, 3F un 0^-Module quasi-cohérent de présentation finie et f-plat, U un ouvert de X, j : U->X Vinjection canonique, u : ^-^jJ(f (^)) Vhomomorphisme canonique (0I? 4 . 4 . 3 . 2 ) . Pour tout jeS, soient Xs la fibre XxBSpec(fc(j)), U8 l'ouvert U n Xs de Xg, ^g = ^r®<2>sfc(j), js : U8->X8 Vinjection canonique, u8 : & 8-> (J8)^((j8)*(^r8)) l'homomorphisme canonique. Pour

que u soit universellement injectif relativement à S, il faut et il suffit que us soit injectif pour tout s e S.

Il n'y a encore à prouver que la suffisance de la condition. Lorsque X est localement noethérien, la proposition est un corollaire immédiat de (11.9.16). Nous allons nous ramener à ce cas en deux étapes, en nous bornant, comme on peut évidemment le faire, au cas où S = Spec(A) et X sont affines.

A) Cas où U est quasi-compact. — Nous utiliserons le lemme suivant :

Lemme (11.9.17.1). — Sous les hypothèses générales de (11.9.17), et en supposant en outre S et X affines et U quasi-compact, l'ensemble E des seS tels que us soit injectif est constructible.

En effet, les fibres Xs sont des préschémas localement noethériens, donc E peut aussi, en vertu de (5.10.2), être défini comme l'ensemble des seS tels que Ass(«^"g)CUf. Notons en outre que U, étant quasi-compact dans un schéma affine, est constructible.

Alors, la vérification de la condition (9.2.1, (i)) découle aussitôt de (4.2.7); d'autre

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