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1) Répartition Hommes-Femmes :

Pour une meilleure compréhension du sex-ratio, la quasi-totalité des patients étant sportifs (227/229 soit 99,1%), une connaissance des rapports des français avec le sport sʼimpose :

Dans le bulletin numéro 05-05 de Novembre 2005 de la Mission Statistique du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative365, les femmes sont toujours moins nombreuses que les hommes à pratiquer le sport : 79% des hommes pratiquent un sport, contre 64% des femmes.

La parité est presque atteinte dans certaines activités comme le vélo, la natation, ou la marche, mais dʼautres sports restent fortement pratiqués par un des deux sexes. Les sports collectifs sont investis à 75% par des hommes, par exemple, tandis que les femmes représentent entre 70 et 80% des pratiquants de danse ou de gymnastique.

De cette étude, il faut retenir quelques chiffres :

• 48-56% des pratiquants de marche/randonnée sont des femmes, • 47-57% pour les sports de glisse,

• 41% pour la course à pied, le footing, et lʼathlétisme, • 35% pour le basket-ball, le volley-ball et le handball, • 14-16% pour le rugby et le football.

La distribution entre les deux sexes est clairement déséquilibrée, puisque nous comptons 180 hommes pour 49 femmes. Sur les 229 patients, 156 CECS ont été diagnostiqués : 129 hommes et 27 femmes. Les femmes représentent donc 17,3% des patients diagnostiqués, ce qui est loin du pourcentage de pratiquantes dans la plupart des activités sportives citées plus haut (football et rugby exclus).

Le sex ratio est exactement de 4,78/1. Ce déséquilibre pourrait sʼexpliquer par : • un nombre de femmes plus faibles dans les sports liés au CECS,

• une éventuelle susceptibilité des hommes plus grande à développer un CECS (pour des raisons qui restent inexpliquées).

Ceci dit, le sex ratio tendrait vers 3/1 chez les patients diagnostiqués en 2013 et 2014 sur la Clinique (patients non pris en compte), selon le Dr Claude Labanère. Cette évolution perceptible ne remet pas totalement en cause les deux hypothèses évoquées. Par contre elle pose la question de lʼexistence dʼun biais de sélection des patients à leur admission à la Clinique du Sport, entre 2001 et 2011.

Il demeure quʼil existe effectivement des incidences de la maladies différentes selon le sexe, au sein de lʼéchantillon : 55,10% des femmes présentent un CECS, alors que 68,12% des hommes présentent un CECS.

La maladie est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes dans

lʼéchantillon. Turnispeed a, publié des données diamétralement opposées242 : la

parité dans ses études était mieux respectée.

2) Âge :

Chez les sujets diagnostiqués CECS, la moyenne dʼâge est de 27 ans (± 10 ans), le plus jeune ayant 14 ans, et le plus vieux 63 ans.

A savoir que :

Selon le bulletin de L. Muller365, 90% des 15-24 ans pratiquent un sport, 83% pour la tranche 25-44 ans, et moins de 25% pour la tranche des plus de 65 ans.

 

La prépondérance des patients PIM+ âgés de 15 à 24 ans est évidemment liée à une activité sportive plus fréquente, et peut-être plus intense à cet âge. Cependant sur ce diagramme, le ratio entre patients PIM+/PIM- semblerait être lié à lʼâge : la maladie est plus fréquente chez les patients de 15 à 29 ans (3 catégories) que chez les patients de 30 ans ou + (5 catégories dʼâges différentes).

3) Activité physique et sportive :

 

Le diagnostic de CECS a été porté, après PIM, chez 2 sédentaires, soit 1,7% de lʼéchantillon. Le premier ne pratiquait plus de sport depuis lʼadolescence, du fait de douleurs se manifestant rapidement au moindre effort. Le second est un patient diabétique, batteur dans un groupe (également chauffeurs poids lourd), chez qui les douleurs à lʼeffort ont été longtemps mises sur le compte dʼune artériopathie oblitérante des membres inférieurs, avant quʼil ne consulte à la clinique. Lors des répétitions et des concerts successifs, les douleurs apparaissaient, aux jambes, le patient mobilisant caisse claire et charleston, de manière répétée, avec les pédales. Le diagnostic reste évidemment lié à une activité sportive (98,3% des patients sont sportifs). Le taux de PIM positive varie selon les sports et selon les catégories de sport :

62,76% des pratiquants de course à pieds présentent un CECS, 72,97% des pratiquants de football, 84,61% des pratiquants de basket-ball. Les pratiquants dʼathlétisme, marche et natation, sont beaucoup moins touchés par la maladie (57,14%).

Pour les autres activités les taux sont très variables de 0 à 100%, mais les patients concernés sont peu nombreux par rapport aux pratiquants des sports déjà cités, ce qui rend la critique assez difficile.

La course à pied, comme les sports dʼéquipe, reconnus comme facteurs associés au CECS, apparaissent comme tels dans lʼéchantillon.

Les résultats restent à nuancer. La course à pied sollicite les jambes bien plus que les autres sports, par une activité continue. Il faut donc comprendre que :

• si les basketteurs ou les rugbymen, ressentent des symptômes pour une activité de course intermittente, ils sont peut-être plus sévèrement touchés que les coureurs.

• les pratiquants de sports collectifs retenus, ont le plus souvent un niveau nécessitant une préparation physique intense avec course à pied.

Ces éléments pourraient expliquer les écarts entre les taux de PIM positive entre sports, même si on pense, initialement, à lʼaspect biomécanique différent de chaque sport. Il reste très compliqué de faire la part des choses sans décortiquer chaque catégorie de sport, et de réaliser, pourquoi pas, des comparatifs de PIM entre tapis roulant et terrain de jeu.

A noter que 17,30% des patients CECS, ont consulté pour une symptomatologie survenant lors de leur activité professionnelle. La plupart sont forcés de pratiquer une activité de course dans leur métier. Deux sont algiques à la nage. Des rugbymen et footballeurs professionnels ont été comptabilisés parmi ces patients pour qui la chirurgie nʼest pas uniquement une question de confort.

Lʼenquête a permis de relever des données plus précises sur le niveau sportif de chaque patient ; celui-ci nʼétant pas relevé de manière explicite systématiquement dans les dossiers :

• 3 sportifs professionnels ont pu être interrogés.

• 53% des patients interrogés pratiquent le sport en compétition, et 23% en loisirs. Cette dernière catégorie est assez représentée, alors quʼon aurait pu penser à tord que les médecins de la région adressaient leurs patients sur la Clinique, lorsquʼils pratiquaient en compétition.

• 16% des patients interrogés nʼont pas consulté pour une symptomatologie douloureuse lors dʼune acticité sportive, mais lors de leur activité professionnelle. Ces patients sont très demandeurs dʼun acte chirurgical, lorsquʼils sont diagnostiqués, leurs ressources en dépendant.

4) Durée de la symptomatologie avant la première consultation :

Chez les patients diagnostiqués CECS, la moyenne de la durée de

symptomatologie avant la 1ère consultation est de 36,29 mois (± 45,61 mois). La

consultation la plus précoce a eu lieu 3 semaines après lʼapparition des symptômes, la plus tardive 25 ans après.

Parmi les différentes catégories, retenues après discrétisation, les patients vus 6 à 11 mois après le début de la symptomatologie présente dans 91,30% des cas un CECS, une différence notable par rapport aux autres catégories qui oscille entre 58% et 68% des cas. Paradoxalement les personnes consultant moins de 2 mois après présentent dans 66,6% des cas un CECS, exactement comme ceux qui consultent plus de 60 mois après.

Ceci sʼoppose aux données de la littérature, qui décrivent une durée de symptomatologie longue comme un facteur pronostique pour le diagnostic de CECS.

Lʼenquête a permis de réévaluer la durée de la symptomatologie avant la première consultation. Comme pour lʼétude, les résultats sʼopposent aux données de la littérature, qui décrivent une durée de symptomatologie longue comme un

facteur pronostique pour le CECS : 47% des patients interrogés ont consulté entre 3 mois et 1 an, après lʼapparition des signes.

La publicité faite autour de la maladie et lʼeffet « réseau » sont certainement responsables du raccourcissement du délai diagnostique au niveau local.