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Le pronom anaphorique elle dans les brouillons et les copies des lycéens

LES ANAPHORES PRONOMINALES

4.3. Elle, un marqueur de continuation mieux employé

4.3.2. Le pronom anaphorique elle dans les brouillons et les copies des lycéens

Il ressort de la lecture du corpus des lycéens, trois cas majeurs. Nous avons des formes anaphoriques correctes : ces cas ne s‟observent malheureusement qu‟à partir de quelques extraits car il est difficile de trouver une copie où l‟anaphore textuelle est totalement réussie.

Il y a des formes avec rupture en genre et ou en nombre entre l‟antécédent et l‟anaphore mais aussi des cas d‟absence ou d‟éloignement de l‟antécédent.

Hormis ces cas relatifs à l‟harmonie ou à la désharmonie entre l‟antécédent et l‟anaphore, la mise en parallèle des brouillons et des copies a permis de constater deux autres faits. Il s‟agit des quelques copies qui ont les anaphores pronominales mais dont les brouillons correspondants n‟en contiennent pas ; cela apparaît fondamentalement en classe de terminale où nous avons compté une dizaine des cas de brouillons n‟ayant pas l‟anaphore pronominale elle. La situation inverse s‟observe aussi ; le brouillon contient l‟anaphore pronominale par

« elle » pendant que la copie n‟en contient pas ou contient une autre forme de reprise ; les cas du pronom il(s), sans pour autant que l‟antécédent change, sur les deux supports. Quelquefois, chez le même scripteur, entre les deux supports, la reprise ne se fait pas avec le même outil grammatical; c‟est soit une anaphore pronominale soit une anaphore lexicale. Cette réalité est notée dans quelques textes de seconde (Brouillon/copie 4, brouillon/copie 43, 47 57 66). Des cas cas de remplacement sont également notés. Certains noms pronoms sont remplacés par des termes synonymiques, le cas échéant le couple « il/elle» et vice versa ; il s‟agit généralement d‟un usage assez régulier (voir par exemple dans les copies 57 et 59).

4.3.2.1. Processus génératif de l’écriture du pronom elle, insertion, remplacement et déplacement en seconde

Dans notre corpus de seconde, nous allons examiner le processus génératif de l‟écriture du pronom elle. Il s‟agit d‟apprécier comment advient le pronom dans le texte définitif.

S‟agit-il des opérations d‟insertion, de remplacement ou dé déplacement ? Le cas d‟insertion suppose que dans le brouillon, l‟élève n‟a pas employé l‟anaphore elle mais ce pronom est insérée dans le texte définitif. Une telle pratique peut aider à comprendre les incohésions textuelles exprimées dans les copies. De même, l‟opération de remplacement du pronom elle par un autre mot peut aboutir à des ruptures syntaxiques. Le déplacement compris comme changement de place syntaxiquement correspond à une démarche fréquente susceptible de générer des confusions quand certaines précautions ne sont pas prises.

Brouillon 47 Copie 47

Les avantage est que lorsque une élève /s‟exprime ou/ maîtrise bien le français, elle est capable d‟affronter le français en écrivant et en parlant /surtout/. Devant les autorités elle s‟exprime bien en français bien écrire et à travers le français, elle peut voyager pour allé continuer ses étude…

Les avantages que nous procures le français est que une élève qui maîtrise le français est capable d‟affronter les mots difficiles, dans les concours des dictées et soit des rédactions.

Dexièmement=(deuxièmement) il peut voyager pour aller terminer ses études à l‟étranger surtout dans les pays froncophones telque( la France, le canada, le sénégal….) et à travers le français il peut être capable de bien s‟exprimé devant les autorités devant les

Ce que je peu dire c‟est que le premier avantage du français pour moi est que toutes les disciplines se font en français. Pour la série que je fais elle m‟est aussi chèr

Les extraits reproduits ici montrent, de façon générale, une inadéquation entre les textes de brouillon et ceux des copies, par rapport à l‟anaphore et son antécédent. Pour chaque extrait, c‟est la mise en parallèle de la copie et du brouillon qui permet de relever les inégalités. Nous essayons de comprendre ces mécanismes, en faisant ressortir le rapport de corrélation entre l‟antécédent et l‟anaphore.

Soit la copie 47, nous avons compté deux formes anaphoriques il. Celles-ciontpour antécédent réciproque le groupe nominal une élève. Cet emploi est incorrect compte tenu de la nature de cet antécédent. C‟est évidemment la forme féminin « elle » qui serait employée. Le brouillon de cette copie contient, par contre, trois formes anaphoriques de ellequi renvoient réciproquement au groupe nominal une élève ; cet usage est d‟autant plus correct que celui de

la copie. Le nombre et la nature de l‟antécédentsont observés. Cette pratique permet de lire entre autres faiblesses d‟écriture : la non observation du maintien thématique, par l‟outil grammatical, à cause du passage d‟une catégorie à une autre, pour nommer le même antécédent ou sujet, le cas échéant le couple (elle/il). Si le brouillon donne une lecture aisée de l‟anaphore textuelle cela n‟est pas le cas pour la copie.Le nombre des idées est toutefois le même entre le brouillon et la copie mais l‟ordre syntaxique dans chacun des supports présente d‟énormes différences. Pendant que la première idée est exprimée à l‟aide d‟une anaphore pronominale elle, dans le brouillon, celle-ci est remplacée par le pronom relatif qui, dans la copie, ce qui est d‟ailleurs correct.

Par contre, la deuxième idée du brouillon se trouve en troisième position dans la copie et la troisième idée du brouillon devient en deuxième position dans la copie. En dépit de ces cas de remplacement ou de déplacement la copie présente quelques mérites. L‟emploi du connecteur énumératif « deuxièmement » est un indice de cohérence discursive chez cet apprenant malgré l‟absence de premièrement et de troisièmement... Nous nous posons encore la question de savoir ce qui expliquerait l‟usage du pronom il en lieu et place du pronom elle.

S‟agit-il d‟une anaphore à la fois textuelle et exophorique ? Nous pensons que la double nature du terme élève (un/une élève), doit être à l‟origine de cette erreur. L‟élève a oublié d‟accorder le pronom anaphore à son antécédent textuel.

La copie 66présente un cas d‟emploi de l‟anaphore pronominale elleayant pour antécédent le groupe nominal « avantage du français ». Cet usage n‟est pas correct ou pertinent compte tenu du genre masculin de l‟antécédent. La lecture parallèle du brouillon et de la copie donne une forme correcte en faveur du brouillon. L‟interprétation de cet usage va reposer sur des démarches cognitive et psycholinguistique.

Nous osons croire que selon que l‟idée porterait sur le signifiant français, terme évoqué dans le contexte gauche, l‟élève accorderait au masculin. Mais lorsque le terme français est compris comme (langue française), signifié auquel renvoie le signifiant français, l‟accord se fait avec une anaphore de forme féminin. Par conséquent, cet antécédent devient à la fois mémoriel et situationnel. Comme cela est apparu avec la copie et le brouillon 47, l‟élève a employé deux pronoms de catégories différentes pour désigner le même antécédent.

4.3.2.2. Processus génératif de l’écriture du pronom elle, insertion, remplacement et déplacement en terminale

Nous lisons le processus génératif de l‟écriture anaphorique à partir de l‟avant-texte et du texte 24 de la classe de terminale. Le tableau ci-après nous permet de visualiser les extraits des deux productions écrites.

En générale le français est une langue officielle, que tout congolais dévait normalement maitriser.

Cependant, dans le circonstances de nos études le français attribut beaucoup des atouts favorables et bénéfiques aux étudiants.

Brouillon 27

La langue française nous permet aussi de bien comprendre les explications des professeurs vu qu‟ils expliquent en français. Lors des évaluations le français nous permet encore de comprendre le sujet dont il est question

Copie 27

La langue française permet aussi de bien comprendre les explications des professeurs vu qu‟ils expliquent en français... Lors des évaluations elle nous permet de comprendre le sujet dont il est question

Dans la copie 24, nous n‟avons pas d‟anaphore pronominale. Il y a plutôt une anaphore lexicale fidèle. Dans cet extrait de deux phrases le groupe nominalle françaisest employé à deux reprises. Dans le brouillon et la copie 27, nous avons un cas de remplacement d‟une unité lexicale de genre masculin par le pronom anaphorique elle.

Lors des évaluations le français nous permet encore de comprendre le sujet (brouillon) Lors des évaluations elle nous permet encore de comprendre le sujet (copie)

Dans le brouillon, l‟élève a employé le mot le français pour reprendre dans le texte les termes du sujet exprimé à partir du groupe de mots la langue française. Dans le texte définitif, l‟apprenant choisit de ne pas utiliser la variante lexicale au bénéfice d‟un pronom. Il ne fait pas l‟erreur de remplacer le terme supprimé par un pronom de même genre et de même nombre. Il tient compte de la structure du texte et utilise elle de façon pertinente en relation avec le syntagme « la langue française », sujet dans la phrase précédente. Cet emploi est grammaticalement correct ; le nombre et le genre de l‟antécédent correspondent bien à ceux du pronom. On peut dire que le passage du brouillon à la copie devient une opération de renforcement stylistique. Le candidat recourt au pronom et son texte devient plus élaboré.

La copie 47 présente deux formes anaphoriques (elle/ils). Ces pronoms renvoient respectivement aux antécédents « langue française / professeurs ». On peut les présenter de la manière suivante :

Langue française elle nous permet Les professeurs ils expliquent,

Toutes ces formes sont conformes à l‟anaphore textuelle. Le nombre et la nature des antécédents sont bien observés. Dans le brouillon figurent les mêmes éléments que ceux employés dans la copie. A la différence de la copie, le groupe nominal langue françaiseest repris non pas par une anaphore pronominale plutôt par une anaphore lexicale fidèle définie:

le français. Il s‟agit donc d‟un emploi correct au regard des normes d‟usage de l‟anaphore textuelle.