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ÉLÉMENTS DIDACTIQUES : PLACE DES ANAPHORES ET DES CONNECTEURS

2.2. Les marqueurs de cohésion dans les manuels utilisés

2.2.1. Les marqueurs de cohésion textuelle dans les manuels du collège

La lecture du Programme des enseignements et guide pédagogique permet de constater qu‟il existe des manuels principaux et des manuels secondaires. Les manuels principaux sont ceux qui sont signalés à la fin des données de chaque niveau d‟étude et les manuels secondaires ne sont indiqués qu‟à la fin du programme, dans la partie « annexes ». Le tableau synoptique suivant permet de visualiser tous les ouvrages recommandés par l‟Inrap.

Nature des livres Classe de 6e Classe de 5e Classe de 4e Classe de 3e

grammaire de la

Tableau 6 sur les ouvrages recommandés au collège

L‟analyse de ce tableau permet de noter que les ouvrages de grammaire française sont retenus dans tout le cycle. Il s‟agit d‟une catégorie d‟ouvrages qui peuvent contenir des points sur les marqueurs de cohésion textuelle. Nous étudierons la place de ces marqueurs à travers les collections Ipam et Bescherelle 3.

En partant des manuels principaux, nous notons que les livres de la collection Ipam permettent d‟affirmer que l‟enseignement de la grammaire est retenu. La démarche pédagogique propose de partir d‟un texte où des outils linguistiques qui renvoient à des notions spécifiques (relations logiques, coordination, énumération...). Après chaque texte, trois rubriques sont proposées : le vocabulaire, la phonétique et l‟orthographe, la grammaire et l‟expression23. La troisième et dernière rubrique est celle qui nous intéresse. Elle est en effet supposée contenir les points sur les marqueurs de continuation. Notre lecture des manuels principaux Ipam nous permet de faire une synthèse que nous rendons dans le tableau suivant.

Marqueurs de cohésion textuelle 6e 5e 4e 3e

Tableau 7 sur les marqueurs de cohésion textuelle dans les manuels du collège

23 En classe de quatrième et troisième, la deuxième rubrique qui porte sur la phonétique et l‟orthographe n‟apparaît pas souvent.

De ce tableau, il ressort que l‟enseignement des marqueurs de cohésion textuelle est beaucoup plus prononcé en classe de sixième. Pour les autres niveaux, excepté la quatrième, la grammaire n‟est étudiée que par les relations logiques. En classe de quatrième, aucune leçon n‟est prévue pour l‟apprentissage des marqueurs de cohésion (anaphores ou connecteurs). Quand nous examinons les manuels Ipam, les leçons proposées restent assez sommaires. Elles tiennent souvent sur moins de la moitié d‟une page. Cette démarche synthétique est justifiée par le fait qu‟il existe des ouvrages secondaires qui traitent des questions grammaticales de façon plus dense. Il s‟agit des livres IPAM, Nouvelle grammaire de la langue française (6è, 5è) ; etIPAM, Nouvelle grammaire de la langue française (4è, 3è).

Les autres ouvrages secondaires portant sur la grammaire compensent encore le caractère bref des leçons des manuels principaux. En effet, dans les différents ouvrages proposés (la collection de Bernard Combette et alii, Bâtir une grammaire, celle d‟Annick Mauffrey et alii, Grammaire françaiseet Le Bescherelle 3 : la grammaire pour tous), l‟enseignant et l‟élève peuvent trouver des compléments d‟information sur les enseignements24. Nous avons par exemple noté que la Grammaire française 4e/3ed‟Annick Mauffrey et alii contient des leçons sur l‟expression de la circonstance, les pronoms personnels, la ponctuation. De façon consécutive, le tableau synthétique (établi à partir des livres Ipam) qui porte sur les marques de continuité textuelle dans les manuels du collège n‟est pas complet. Nous constatons que le cycle collège consacre à tous les niveaux des enseignements sur les marqueurs de cohésion textuelle. En guise d‟exemple, nous avons noté supra (au point 2.1.1.1.) que les marqueurs de cohésion textuelle apparaissaient bien dans les objectifs généraux liés à l‟écrit en classe de quatrième. Et, l‟objectif spécifique 4.9 concerne l‟expression des circonstances (cause, but, lieu, conséquence, temps).

Avec des données pédagogiques reparties dans plusieurs ouvrages, l‟enseignant opère nécessairement un choix qui devient déterminant dans la transmission des notions.

L‟éventualité des disparités devient aussi évidente et les parcours des élèves ne sont plus identiques.

En somme, le processus d‟enseignement/apprentissage est bien structuré grâce à l‟articulation des données du programme et des manuels. Mais la diversité des manuels tend à

24 Plusieurs livres de grammaire française circulent dans le milieu scolaire congolais et que les acteurs du système éducatif utilisent de façon courante. Nous pensons au Précis de grammaire française de Maurice Grevisse (imprimé à Kinshasa, RDC et vendu à prix modeste à Brazzaville), au Larousse grammaire française, aux livres Pour enseigner la grammaire de Roberte Tomassone et Pour enseigner la grammaire II. Textes et pratiques de Roberte Tomassone et Geneviève Petiot…

poser en même temps les limites de l‟action pédagogique et de façon consécutive l‟apprentissage des notions sur les marqueurs de cohésion peut manquer d‟efficience.

2.2.2. Les marqueurs de cohésion textuelle dans les manuels du lycée

Si le cycle secondaire premier degré ou collège, la grammaire française n‟est abordée que par des points de revision ou de consolidation des notions, au lycée la structuration du contenu des enseignements change d‟optique et retient pas de leçons de grammaire française.

En effet, dans les Programmes des lycées d’enseignement général (2006), ce sont essentiellement des livres de littérature qui sont cités. Nous indiquons dans le tableau ci-après les titres des manuels officiellement retenus. Tableau 8 sur les ouvrages recommandés au lycée

Contrairement au programme du collège, il ressort de l‟examen de ce tableau qu‟il n‟y a pas de manuel proposant un enseignement de grammaire française. Compte tenu de cette réalité, la place des marqueurs de cohésion textuelle dans les manuels du lycée sera appréciée à partir de l‟examen des manuels généraux inscrits dans le programme : Le français en Secondeet Le français en première et terminale. Chaque ouvrage comprend trois parties. La première aborde des questions de littérature française et francophone, la deuxième s‟intéresse à la pratique de la langue et la troisième traite de l‟épreuve de français au baccalauréat.

Dans ces manuels, il est en effet possible de retrouver des passages portant sur l‟emploi des anaphores et des connecteurs dans les textes. De façon préalable, nous procédons à leur

présentation, avant d‟évoquer la question des outils linguistiques qui expriment la cohésion textuelle.

- Félix Nicodème Bikoi et alii, Le français en Seconde, Paris, EDICEF, 1998.

Ce manuel compte 288 pages et est subdivisé en trois parties. La première (pp. 6-157) porte sur la « littérature ». Elle fait état d‟une part, de l‟évolution de la littérature africaine d‟expression française écrite et orale du début du XXe siècle jusqu‟à l‟indépendance et d‟autre part, de la littérature française, des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Pour chaque cas et pour chaque période : « une double page d‟introduction et une chronologie illustrées évoquent le contexte dans lequel ont été créées les œuvres de cette époque : les moments importants de l‟histoire et de l‟histoire de la création des idées »25. Les images (photos et dessins d‟auteurs et tableaux de peinture) favorisent les connaissances sur le portait physique de quelques écrivains. Les notions de littérature vont en général aider les élèves, sortis du collège, d‟avoir des connaissances sur l‟évolution de la littérature francophone, sur les principaux thèmes abordés à travers l‟espace et le temps. Par ailleurs, l‟exploitation ou l‟analyse des extraits des textes littéraires est tout aussi fondamentale parce qu‟elle accompagne l‟acquisition des notions sur les procédés d‟écriture des différents types de textes littéraires grâce aux questions qui suivent les extraits choisis et quelques notes qui éclairent ces notions.

La deuxième partie « Pratique de la langue » va de la page 158 à la page 219. Cette partie traite de questions relatives à la communication, l’orthoépie, syntaxe, sémantique typologie des textes… La prise en compte des différents éléments grammaticaux susmentionnés montre qu‟il s‟agit de la pratique de la langue sous différents aspects. C‟est le lieu de traitement des questions de langue liées à l‟oral et à l‟écrit. De façon générale, des textes et des énoncés d‟appui sont présentés au début de chaque notion. Ceux-ci constituent généralement un prélude à l‟objet d‟apprentissage. Des exercices de contrôle permettent aux élèves de s‟approprier la leçon et d‟approfondir les connaissances.

La troisième partie intitulée« Exercices au Bac » (pp. 220-288) se consacre à une initiation des élèves aux exercices écrits proposés à l‟examen du baccalauréat : résumé/analyse de texte, la dissertation/discussion et le commentaire composé. Chaque exercice s‟ouvre sur la définition de l‟épreuve avec un exemple à partir duquel se dégagent les caractéristiques essentielles à retenir, à la fois pour l‟élève et pour l‟enseignant par rapport aux critères d‟évaluation de l‟exercice.

25 Félix Nicodème Bikoi et alii., Le français en Seconde, Paris, EDICEF, 1998, p. 6.

Félix Nicodème Bikoi et alii, Le français en première et terminale, Paris, EDICEF, 2000.

Cet ouvrage compte 360 pages. Il est monté sous le même modèle que celui de la seconde. Il est également le produit d‟un travail de groupe formé de Félix Nicodème Bikoi, Marianne Nicole et Racine Senghor. Il comprend essentiellement les éléments suivants : pour la première partie : « littérature française et africaine ». Il s‟agit de l‟itinéraire de la littérature africaine, orale et écrite d‟expression française de 1960 à 2000 et de la littérature française des XIXe et XXe siècles.

Pour permettre la compréhension des extraits des textes choisis pour l‟étude, l‟ouvrage propose « pour chaque période, une double page d‟introduction faisant état, en général, de l‟évolution de littérature francophone et porte, en particulier, sur l‟étude des extraits des textes d‟auteurs africains, de la période allant de 1996 à 2000 et d‟auteurs français des XIXe et XXe siècles.

La deuxième partie « pratique de la langue » est subdivisée en trois rubriques. Celles-ci reviennent sur un ensemble de notions enseignées et apprises en classe de seconde et contiennent quelques leçons d‟approfondissement. La première rubrique s‟intitule : « à la rencontre du texte ». Elle concerne les notions de syntaxe, de langue et de communication. La deuxième rubrique « l‟analyse du texte » se rapporte à un ensemble d‟outils théoriques. Il s‟agit entre autres des rappels sur le genre littéraire du texte, en fonction de l‟extrait choisi, de la tonalité du texte, du type de texte, etc. La troisième rubrique « L‟image » est constituée d‟une série des photos, de dessins, des images extraites des films… Elle permet de distinguer les types d‟images, les mécanismes de construction d‟une image et son interprétation. Des leçons aident la compréhension de chaque objet d‟apprentissage : lire le message véhiculé par l‟image, améliorer l‟expression orale… sontles moments d‟apprentissage conduisant à nourrir la curiosité de l‟élève et à l‟aider à communiquer à travers l‟image dans les circonstances extrascolaires.

La troisième partie du livre est intitulée : « A l‟épreuve du Bac ». Cette partie est essentiellement constituée des exercices littéraires écrits proposés à l‟épreuve du baccalauréat : résumé de texte, dissertation/discussion, commentaire composé, analyse de texte. Chaque exercice est conduit à travers plusieurs séries de leçons ou d‟exercices qui définissent l‟épreuve, orientent l‟analyse du sujet jusqu‟à sa rédaction… L‟objectif visé est de préparer de façon conséquente les candidats à l‟épreuve écrite du baccalauréat, aux concours de l‟enseignement supérieur, aux tests de recrutement…

Ces différents documents didactiques permettent aux enseignants de monter des cours sur la langue française et l‟expression écrite pour les apprenants. Pour être plus proche de la

réalité des notions acquises par ces derniers, nous avons choisi de lire dans la sous-partie suivante deux supports : les fiches pédagogiques et les cahiers des élèves.