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3. Ils passent beaucoup de temps à l’extérieur, ce qui permet de voir l’influence de l’extérieur sur leurs pratiques linguistiques en famille,

4.6 Justificatif de la diversité de profils : En rapport avec le contexte et pour une ouverture du plurilinguisme familial et pour une ouverture du plurilinguisme familial

4.6.1 Profil linguistique analytique de notre échantillon

Avant d’aborder notre analyse proprement dite sur les pratiques linguistiques au sein de familles plurilingues au Luxembourg, il est important de préciser quelques traits caractéristiques de chacune de ces familles. Ainsi donc, le profil linguistique des familles tel que décrit ci-dessous s’appuie sur des propos recueillis auprès des parents et des enfants par le biais d’interviews semi-directives. Toutes ces familles sont plurilingues à des degrés divers et les individus qui les composent disposent aussi chacun d’un répertoire plurilingue constitué des langues qu’il s’est approprié selon des modalités diverses (acquisition précoce, apprentissage à l’école, apprentissage autonome, etc.) et pour lesquelles il a acquis des compétences différentes, à des niveaux de maitrise eux aussi différents. De même, les relations de chacun avec les langues sont aussi différentes et variables. A chaque langue correspond une fonction spécifique,

54 Voir chapitre introductif avec un exemple de citation.

allant du besoin et de la nécessité de communiquer en famille, à la socialisation avec les proches et des amis, à la communication au travail, à l’expression de son appartenance à un groupe social ou culturel, etc. Il convient de préciser qu’en général en ce qui concerne ces familles, la PLF, gage du devenir linguistique des enfants, s’appuie sur moult raisons et dépend de beaucoup de paramètres : son point de départ est le capital linguistique des parents et irréfutablement les ressources linguistiques qu’offre le Luxembourg. Le dénominateur commun entre les parents de toutes ces différentes familles est le désir d’accroitre le potentiel linguistique de leurs enfants pour une aisance tant à l’oral qu’à l’écrit dans toutes leurs langues, pour leur donner de meilleures chances plus tard et pour accroitre leur capital linguistique et culturel.

Les politiques linguistiques familiales sont certes divergentes à bien des niveaux (prise de décision parentale avant ou postérieure à la naissance des enfants, chronologie d’introduction des langues chez les enfants, les stratégies parentales, etc.) mais aussi convergentes au regard de l’énorme potentiel langagier des enfants qui s’avère à bien d’égards être la finalité de ces PLF aussi longtemps que les parents détiennent encore le pouvoir de choisir ou d’influencer les choix (linguistiques, scolaires, extra-scolaires) de leurs enfants. Étant donné que le capital langagier des enfants est la résultante de leur socialisation dans différents milieux, dans la description qui va suivre, nous mettrons l’accent sur la communication intrafamiliale qui est l’objet principal de notre étude.

Néanmoins, nous ferons parfois allusion aux pratiques linguistiques des enfants dans des lieux externes à la famille (l’école, entre camarades, etc.) dans l’optique de montrer le caractère compensatoire et complémentaire des divers domaines dans lesquels ces enfants interagissent (Spolsky, 2009) et les va-et-vient qu’ils font entre les langues de ces domaines. L’énumération des langues de ces individus n’a pas pour but de compter leurs langues voire de les séparer les unes des autres. Car les langues sont intimement liées comme l’affirme Ehrhart (2008a) : « les relations que les langues entretiennent entre elles sont plus complexes qu’une simple addition ». Il sera question pour nous de montrer l’étendue de leur répertoire langagier, indicateur d’un capital culturel et intellectuel relativement élevé ou en cours de construction (les enfants).

La majorité des parents de ces familles ont connu une mobilité considérable. Citons à ce propos ceux qui sont nés au Luxembourg et ont fait des études supérieures à l’étranger où ils ont rencontré leur partenaire, ceux qui ont immigré très jeunes avec leurs parents, ceux qui ont rencontré leur partenaire dans leur pays d’origine et décidé de s’installer au Luxembourg ou tout simplement ceux qui ont immigré pour des raisons professionnelles et ont rencontré leur partenaire sur place. Chaque famille a au minimum deux enfants. Ces derniers sont soit nés au Luxembourg (la majorité) soit ont immigré avec leurs parents. Tous ces facteurs spatio-temporels vont avoir un impact significatif dans la communication intrafamiliale et écarter chacune des langues des fonctions simplistes qu’on leur attribue parfois, vu de l’extérieur. Néanmoins, on assiste souvent, soit de la part des enfants soit de celle des parents à la minorisation des capacités langagières de ces enfants plurilingues. Ces évaluations ou auto-évaluations négatives, qui expriment des inquiétudes ou des angoisses, ne s’appuient guère sur des théories mais plutôt sur des comparaisons simplistes entre monolingues et plurilingues. Par exemple, Jules Schmitz56 affirme : « En même temps, on se sera jamais aussi bon qu’un vrai allemand ou un vrai français » et son père ajoute : « A mon avis, il y a beaucoup de chance qu’ils ne seront jamais bons comme les personnes qui se sont concentrées uniquement sur une seule langue ». Mais ces états d’esprit se voient toujours supplantés par un contentement actuel et d’un regard mélioratif et optimiste sur le devenir linguistique de ces enfants.

A ce stade de notre rédaction, il est indispensable de comprendre que nous utilisons le syntagme « langues officiellement reconnues » en conformité aux textes officiels décrivant la situation linguistique du Luxembourg comme un pays trilingue. Sans toutefois faire abstraction des autres langues qu’on rencontre sur le territoire, nous l’utiliserons comme terme totalisant pour décrire la capacité d’un individu à parler ou pas le luxembourgeois, l’allemand et le français. Ceci nous permettra d’éviter des redondances. Dans le même ordre d’idées, les expressions entre guillemets apparaissant dans la description de familles ci-dessous sont tirées des transcriptions d’interviews. Bien que ces expressions ne soient pas toujours personnalisées, elles sont celles d’un des

membres de la famille décrite. Cette description de l’échantillon nous semble assez pertinente pour la compréhension de la suite de notre analyse.

4.6.1.1 Famille Fischer

Georges est d’origine luxembourgeoise. Il est fonctionnaire et a vécu majoritairement au Luxembourg. Son long séjour à l’étranger (Belgique) fut pour des raisons académiques. En plus des langues officiellement reconnues au Luxembourg, il parle anglais et roumain. Son épouse Solange est d’origine belge francophone, salariée indépendante et vit au Luxembourg depuis l’âge de quatre ans. Elle a appris l’anglais et le néerlandais à l’Université et n’avait jamais cherché à apprendre « Un mot du luxembourgeois » avant le mariage. Le couple s’est rencontré au Luxembourg, a toujours parlé le français et essaye parfois de parler luxembourgeois. Leurs enfants, âgés de 9, 10, 12 et 14 ans, sont tous nés au Luxembourg et sont scolarisés dans le système public depuis le début de leur scolarité. La stratégie un parent, une langue avait fait l’objet d’une discussion préalable à la naissance des enfants, les parents avaient consulté un logopède et demandé l’avis des proches sur la question. Par conséquent, l’idée de parler chacun sa « bonne langue aux enfants » était pour des raisons affectives, utilitaires et fonctionnelles. D’après Solange, qui affirme être rigoureuse sur la qualité de la langue parlée par ses enfants, ces derniers (surtout les garçons) parlent systématiquement le luxembourgeois entre eux et avec leur père et français seulement avec elle. En revanche, vu qu’elle « se débrouille » à se faire comprendre en luxembourgeois et que tous les autres membres de la famille sont conscients de ses limites dans cette langue, pour lui faciliter la tâche, les autres membres de la famille adoptent « directement le français » comme langue de communication pour l’intégrer dans une conversation familiale.

Les enfants font beaucoup de mélanges et d’alternance codique dans leurs conversations entre eux. Les filles parlent spontanément le luxembourgeois, même avec leurs camarades françaises. Le français est la langue utilisée lorsque toute la famille est réunie. Le luxembourgeois est la langue dominante du jeu et également celle dans laquelle les enfants se sentent le plus à l’aise au regard de

leur familiarité avec elle57. Dans le même ordre d’idées, « Les enfants ne parlent jamais allemand entre eux en famille ». Leur capacité à lire en allemand est bonne mais leurs efforts ne vont pas au-delà de ce qui est demandé à l’école. Solange trouve que les enfants ont un niveau de français relativement bas, en comparaison aux enfants qui vivent en France. Mais elle est optimiste au sujet de leurs connaissances en français parce qu’ils se perfectionneront au fil de leurs études et de leurs interactions dans la vie quotidienne. De plus, les informations qu’elle a reçues à propos du développement langagier des enfants plurilingues, fait que leurs mélanges de langues ne sont plus guère une préoccupation pour elle.

4.6.1.2 Famille Meyer

François est né au Luxembourg de parents d’origine danoise. Il est éducateur gradué. En plus des trois langues officiellement reconnues, il parle russe, danois et anglais. Son épouse Christine est russe, professeure de langue, parle russe, français, anglais et allemand et vit au Luxembourg depuis 2000. Le couple s’est rencontré en Allemagne lors d’un programme d’échange et a toujours parlé allemand entre eux. Leur fille ainée de 14 est née en Russie du premier mariage de Christine et est arrivée au Luxembourg à l’âge de 4 ans. Quant à leur deuxième fille de 12 ans, elle est née au Luxembourg et toutes les deux sont scolarisées dans le système public. François a toujours parlé allemand avec la fille ainée. Ce choix avec pour but de faciliter son intégration scolaire, après que le couple ait décidé de vivre au Luxembourg. En revanche, François parle danois avec sa deuxième fille depuis sa naissance et cette dernière lui parle dans cette langue. Le russe reste la principale langue de communication utilisée par Christine dans ses interactions avec ses filles. La fille ainée (Marie) parle « Parfaitement » russe, comparativement à sa sœur (Céline) qui, selon leur mère a un vocabulaire pauvre en russe. C’est la principale raison pour laquelle, dans le but de la familiariser davantage avec cette langue, Christine l’a inscrite dans une école russe qu’elle fréquente tous les samedis. Pour Christine, « parler sa langue 57 Dès leur bas âge, ils étaient gardés par une nourrice luxembourgeoise qui continue de nos jours à les aider dans les devoirs en allemand. De plus, l’utilisation du luxembourgeois en famille et par les proches (grands-parents paternels) ainsi que l’environnement socioculturel de la famille vient renforcer l’ancrage de cette langue.

maternelle aux enfants est naturel » du fait qu’on y « transmet des émotions et sa culture d’origine ». Elle déplore par ailleurs le fait qu’au sein de certaines familles vivant à l’étranger, « Les parents s’efforcent de parler une langue autre que leurs langues maternelles aux enfants ».

L’allemand est la langue de communication utilisée lorsque toute la famille est réunie et aussi la langue préférée des enfants dans la mesure où elles l’utilisent entre elles et répondent parfois à leur mère dans cette langue si elle leur parle le russe autour du repas par exemple. Les enfants font beaucoup de mélanges et les parents « Ne sont pas trop strictes ». Les enfants pensent qu’il est avantageux de parler plusieurs langues parce qu’ils peuvent se faire beaucoup d’amis parlant différentes langues et communiquer avec eux.

4.6.1.3 Famille Pablo

Chez les Pablo, les parents sont tous deux d’origine portugaise. Gustavo, le père vit au Luxembourg depuis 36 années. Il est ouvrier, parle le portugais, le français qu’il a appris au quotidien et il a suivi des cours de luxembourgeois pendant deux années. Son épouse Anna est née au Portugal et a immigré avec ses parents depuis qu’elle avait deux ans. Ainsi donc, elle réside depuis 46 années au Luxembourg. En plus du portugais, elle parle les langues officiellement reconnues et l’anglais et travaille dans une banque. Le couple s’est rencontré au Luxembourg et ils ont toujours parlé le portugais entre eux. Le luxembourgeois est la première langue étrangère avec laquelle Anna a développé une relation assez forte et a fait d’elle l’une des langues familiales. Elle doit sa connaissance du luxembourgeois surtout à l’attitude positive de ses parents envers le luxembourgeois dès leur arrivée au Luxembourg58.

Après la naissance de leur premier enfant Samy, les deux parents lui parlaient portugais jusqu’à ce qu’il commence l’école primaire parce qu’Anna était « Sûre que pour pouvoir parler d’autres langues, il faut d’abord parler correctement la langue maternelle, sinon ça ne va pas du tout et on ne l’apprendra plus jamais correctement dans sa vie ». Le luxembourgeois a été introduit en famille par Anna quand Samy a eu 6 ans et le père a continué de lui parler en

58 Lorsqu’elles (ses deux sœurs et elle) l’utilisaient en famille, ses parents ne le leur interdisaient pas. D’après elle, à son époque, certains des parents portugais interdisaient l’utilisation du luxembourgeois en famille.

portugais. Ces pratiques linguistiques sont restées inchangées jusqu’à ce jour, Samy parle à chacun de ses parents dans sa langue respective. Quant à Natacha (16 ans), elle parlait déjà le luxembourgeois avant l’école maternelle, à force d’entendre sa mère et son frère le parler. La mère pense que le fait que Natacha n’a pas été uniquement exposée au portugais dès le bas âge est la principale raison pour laquelle cette dernière fait beaucoup de mélanges. De même, elle ne se sent pas très à l’aise en français et fait beaucoup de fautes en portugais, comparativement à son frère qui manie toutes les langues familiales et scolaires avec une aisance remarquable. En revanche, Natacha utilise principalement le luxembourgeois tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la famille, sauf avec son père avec qui elle parle le portugais.

L’espace-temps joue un rôle important dans les pratiques linguistiques des Pablo. Par exemple, lorsque la famille prépare un voyage pour le Portugal59, les parents fixent toujours le cadre linguistique et Anna rappelle aux enfants : « maintenant on va au Portugal, on va essayer de parler que le portugais », parce qu’ils ne voudraient « Pas que les gens les regardent et se disent qu’ils ne savent pas parler le portugais ». Malgré ces instructions, les enfants continuent de parler le luxembourgeois entre eux et se conforment à la règle uniquement lorsque toute la famille est réunie ou en présence des tierces personnes. Donnant son point de vue sur le plurilinguisme, Anna trouve que « Les luxembourgeois (tous ceux qui vivent au Luxembourg) ont la chance qu’ils peuvent vivre partout au monde et comprendre tout ce qui se dit autour d’eux alors que tout le monde ne peut pas comprendre ce qu’ils disent ». Les enfants se sentent à la fois luxembourgeois et portugais, mais ont une forte affinité avec le Luxembourg.

4.6.1.4 Famille Lejeune

Claude et Marie se sont rencontrés au Luxembourg et y vivent depuis plus d’une vingtaine d’années. Claude est d’origine française, parle aussi allemand et anglais. Il est titulaire d’un Baccalauréat et est musicien. Marie, quant à elle, est allemande d’origine et parle aussi français et anglais. Elle est titulaire d’un diplôme universitaire et exerce la même profession que son époux. Le couple a

toujours parlé allemand entre eux. Leurs deux filles âgées de douze et quatorze ans sont toutes deux nées au Luxembourg et scolarisées dans le système public. Marie parle systématiquement allemand aux enfants et ils lui répondent aussi en allemand. Claude « essaye » de parler français aux enfants, surtout en l’absence de son épouse. Bien que Claude fût motivé dès la naissance de ses enfants de leur parler uniquement le français, il fut souvent heurté à leur préférence pour l’allemand. Ses filles lui répondaient toujours en allemand. En revanche, depuis l’âge de 7 ans, l’âge au cours duquel ses enfants ont commencé à se frotter davantage au français par le biais de l’école, le français est devenu peu à peu la langue dans laquelle ses enfants lui répondaient. L’allemand reste la langue utilisée lorsque toute la famille est réunie, excepté lorsque les enfants parlent entre elles : elles ont recours spontanément au luxembourgeois, même autour d’un repas familial. L’approche un parent, une langue était fortement motivée entre autres par la facilité qu’ont les enfants à apprendre les langues en bas âge. De plus, les parents portaient un regard admiratif sur les compétences plurilingues des autres enfants qui, vivant au Luxembourg et fréquentant l’école publique, parlent au minimum quatre langues.

La proximité linguistique entre l’allemand et le luxembourgeois a été un facteur de confusion chez les enfants. Au début de leur scolarisation, elles parlaient à leur mère en luxembourgeois. C’est au fil des corrections et de l’insistance sur la séparation entre les deux langues que les enfants ont véritablement fait la distinction entre les deux systèmes linguistiques.

Le lycée classique que les filles fréquentent joue un rôle complémentaire dans leur acquisition du français. Comme l’explique Marie : « Vu qu’elles sont au classique et qu’il y a beaucoup d’heures de français, cela nous aide un peu plus…. L’allemand est la langue que nous parlons le plus ; le français un peu moins. Comme ça l’école permet de rattraper ce qu’on fait moins ». Même si Claude aurait souhaité que ses enfants parlent couramment le français, il reste satisfait de leurs compétences linguistiques globales.

Les filles utilisent toutes les langues de leur répertoire, le luxembourgeois est la langue dominante de leur communication tant en famille qu’en dehors, même avec leurs copines qui ne sont pas d’origine luxembourgeoise. Cependant, Katie (14 ans) et Rachel (12 ans) se sentent plus à l’aise en allemand tant à l’oral

qu’à l’écrit. Elles se sentent moins à l’aise dans l’écriture en français. Elles trouvent que c’est un atout pour elles d’avoir deux parents dont les langues sont aussi celles de l’école, parce qu’ils peuvent les aider dans les devoirs. D’après elles, c’est un avantage de parler plusieurs langues. Par contre, vu qu’au Luxembourg la majorité de leurs pairs sont aussi plurilingues on ne porte guère un regard admiratif sur elles. Elles le ressentent le plus lorsqu’elles sont à l’étranger.

4.6.1.5 Famille Schmitz

Paul et Helena se sont rencontrés en Suisse lors de leurs études universitaires. Paul est d’origine allemande et dispose d’un répertoire plurilingue constitué des langues officiellement reconnues, de l’anglais et de l’espagnol. Il est journaliste et vit au Luxembourg depuis plus de quarante ans. Helena est d’origine française. Elle parle les mêmes langues que son époux, à l’exception de l’espagnol. Elle salariée indépendante et réside au Luxembourg depuis vingt-deux années. Le couple a toujours parlé le français entre eux. Leurs trois enfants âgés de dix-huit (18), seize (16) et treize (13) ans sont tous nés au Luxembourg et sont scolarisés dans le système public. Leurs expériences personnelles avec les langues et leurs connaissances sur le développement des enfants plurilingues les ont motivés à choisir la stratégie un parent, une langue après la naissance du premier enfant. Pour eux, c’est « Tout à fait normal comme ça », « C’est important de parler sa langue aux enfants » afin « Qu’ils puissent s’exprimer dans le respect de [leurs] deux cultures dès le bas âge » et « On peut s’exprimer absolument comme on veut ».

D’après Helena, cette stratégie a eu pour conséquence le fait que leurs enfants ont parlé relativement tard, surtout Elie qui l’a fait entre 3-4 ans. Mais dès qu’ils ont commencé à parler, ils ont immédiatement associé chaque parent à sa langue car « On dirait qu’il y a un processus de maturation qui se met en

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