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2.4 Description de l’échantillon

2.4.1. Profil des jeunes interviewés

Au moment de l’entrevue, les 27 jeunes interviewés12 séjournaient en centre d’accueil en vertu de la LPJ (unités globalisantes : n = 11, ou de dynamique élevée : n = 3) ou de la LSJPA (unités fermées : n = 13). Ils étaient âgés de 14 (n = 2), 15 (n = 6), 16 (n = 12), 17 (n = 5) et 18 ans (n = 2). La moyenne d’âge étant de 16 ans.

Parmi les jeunes placés sous la LPJ, cinq vivaient leur première expérience de placement en centre d’accueil, tandis que neuf avaient déjà fait objet de ce type de mesure. Concernant les jeunes sous la LSJPA, presque la moitié (n = 6) en était à leur premier placement dans le cadre de cette loi. La moitié aussi (n = 7) avaient déjà été placés antérieurement sous le cadre de la LPJ. La durée totale moyenne du séjour actuel en centre d’accueil13 était de 14,6 mois pour les jeunes sous la LPJ et de 8,9 mois pour ceux sous la LSJPA.

Les motifs de placement14 les plus cités dans les dossiers des jeunes sous la LPJ sont : la consommation (n = 8), la criminalité (n = 8), le refus de l’autorité parentale (n=5) et des problèmes familiaux divers15 (n = 8). En ce qui concerne les jeunes sous la LSJPA, il est évident que leurs motifs de placement sont reliés à leurs activités criminelles ou à des bris de probation (n=8) associés aux sentences antérieures. Des délits tels que les vols qualifiés (n = 5), des vols simples (n = 5), des introductions par effraction (n = 5), des voies de fait (n = 5), des menaces (n = 2), de la possession de stupéfiants (n = 2), complot (n = 2), recel (n = 2) étaient à l’origine de la dernière sentence imposée à ces

12 Voir les fiches signalétiques abrégées à l’Annexe 7.

13 Les moyennes ont été calculées en considérant seulement les jeunes pour lesquels le dossier contenait

cette information.

14 Les catégories ne sont pas mutuellement exclusives.

15 Les plus communs ont été : la violence familiale, la négligence et les problèmes de santé mentale et de

jeunes16. Les bris de probation faisaient partie des motifs de placement de huit participants.

D’après les informations obtenues dans les dossiers des jeunes, dix garçons auraient des diagnostics de problèmes de santé mentale17 (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité-TDAH : n=9, et trouble d’anxiété : n=1) et la moitié serait médicamentée dans le centre d’accueil. Les dossiers de trois garçons mentionnaient que le jeune refusait la médication.

De façon générale, les jeunes ont commencé à consommer des SPA dans un âge assez précoce. La plupart était âgé de 11 (n = 7), 12 (n = 5), 13 (n = 6), 14 (n = 3) et 15 ans (n = 2) lors de leur première expérience avec les SPA. Cependant, certains participants affirment avoir amorcé une certaine consommation encore plus prématurément, à 6 (n = 1), 8 (n = 2) et 9 ans (n = 1). Ainsi, la moyenne d’âge pour le début de la consommation est de 11,8 ans.

Le cannabis a été la première substance consommée par la grande majorité des jeunes (n=22). Lors de la première consommation, le cannabis s’est accompagné d’une prise d’alcool pour trois jeunes seulement, tandis que la consommation d’alcool seule a été mentionnée par deux participants.

Le cannabis est d’ailleurs la substance préférée d’un peu moins de la moitié des jeunes (n=12) au moment de l’entrevue. Néanmoins, la plupart des jeunes (n=23) présentaient une polyconsommation de drogues avant le placement. D’après leurs déclarations, ils consommaient divers SPA non seulement au cours d’une même journée, mais aussi lors d’une même occasion (ex. une soirée). Le placement en centre d’accueil semble avoir réduit significativement les situations de polyconsommation, bien que la plupart des

16 Puisque la plupart des sentences s’appliquent à plus d’une charge criminelle, ces catégories ne sont pas

mutuellement exclusives. Nous avons considéré les délits cités dans au moins deux des dossiers des jeunes.

17 Les informations concernant la santé mentale disponibles dans les dossiers des jeunes n’étaient pas

toujours actuelles. En plus, les sources de ces informations (évaluation psychiatrique, psychologique, médical, etc.) souvent n’étaient pas claires. En conséquence, ces données sont mentionnées à caractère descriptif de l’échantillon, mais ne seront pas considérées dans les analyses et discussions de cette thèse.

jeunes affirment consommer au moins une substance pendant le placement (dans les unités ou pendant les sorties autorisées ou les fugues). Seulement quatre jeunes (tous hébergés dans les unités fermées) ont affirmé ne jamais avoir consommé de SPA pendant leur placement actuel. Pour les autres, le cannabis est encore la substance la plus populaire, étant mentionné par 20 jeunes. Les diverses substances consommées par les participants sont détaillées à l’intérieur du Tableau 1.

D’après les résultats de la DEP-ADO, la majorité de nos participants présente une consommation considérée problématique (n = 19), tandis que huit adopteraient une consommation à risque de devenir problématique. Cette situation demeure stable si on prend en considération la loi de placement sous laquelle le jeu est pris en charge. Ainsi, notre échantillon était majoritairement constitué de « feux rouges » (c.-à-d. consommation problématique : 11/14 LPJ et 8/13 LSJPA).

En ce qui concerne les expériences de traitement de la toxicomanie, sept avaient déjà participé à un programme de traitement, dont quatre (tous placés sous la LPJ) recevaient des interventions spécialisées au moment de l’entrevue. De surcroît, dans le dossier de 4 jeunes, il était inscrit que le garçon refusait le traitement, ce qui laisse croire que l’option avait déjà été évaluée par le jeune et son éducateur.

Il est à noter que du côté des jeunes sous la LSJPA, au moment de la cueillette des données, un partenariat entre le CDC et le CJM venait d’être amorcé afin de faciliter l’accès des jeunes au traitement une fois qu’ils ne seront plus maintenus en garde fermée. Ainsi, la majorité des jeunes sous la LSJPA avait été évaluée récemment par un intervenant en toxicomanie du CDC. Les évaluations ont été réalisées pendant une ou deux rencontres entre le jeune et l’intervenant et l’objectif principal était de réduire le temps d’attente avant que le jeune reçoive un traitement une fois qu’il aura quitté le CJM.

Il faut aussi souligner qu’au moment des observations, toutes les unités participantes animaient une activité appelée « Groupe de réflexion sur les drogues » (GRD) et la majorité des jeunes interviewés participaient à cette activité.

Tableau III – Substances psychoactives consommées par les jeunes interviewés SPA’s consommées À vie

(n) placementAvant le 18 (n) Pendant le placement19 (n) Alcool 25 19 4 Cannabis 27 25 20 Amphétamines20 21 10 2 Hallucinogènes21 12 1 0 Cocaïne (inhalée) 10 4 0 Crack 4 1 0 Cocaïne (injectée) 1 0 0 Autres22 12 2 1