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La présente étude a été approuvée par le Comité d’éthique de la recherche du Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire. Cette certification éthique étant reconnue par le Comité universitaire d’éthique de la recherche de l’Université de Montréal, la recherche a automatiquement été acceptée par ce dernier comité. Suite à l’obtention de l’approbation éthique, le projet a pu être présenté à la direction du CJM, et des ententes ont été prises afin de définir les unités-hôtes dans lesquelles se dérouleraient l’étude, ainsi que de régler des détails logistiques reliés à la réalisation des observations et des entrevues. Ayant en mains nos critères d’échantillonnage, la direction a pu contacter les chefs de service des unités afin d’évaluer leur intérêt à participer à cette recherche.

Une fois que le chef de service se montrait ouvert à collaborer au projet, la chercheure en était informée, puis elle le contactait pour fixer une rencontre avec lui et son équipe d’éducateurs dans le but de leur présenter la recherche. Les éducateurs prenaient connaissance du projet en se référant au document « Le projet en bref » (Annexe 1) qui explique les grandes lignes de la méthode (période d’observation participante et de recrutement, critères d’échantillonnage, type d’entrevue, durée, enregistrement, confidentialité) et les besoins des chercheurs.

Durant la période de cueillette des données dans chacune des unités participantes, certaines étapes ont été suivies :

Étape 1 : Avant le début des observations, le projet était exposé aux jeunes hébergés lors d’une réunion. Initialement, les éducateurs introduisaient la chercheure au groupe, puis celle-ci présentait la recherche comme étant « une étude qui vise à connaître le quotidien dans les unités du CJM. Cela implique de connaître un peu les jeunes, leurs perceptions par rapport aux SPA, la façon par laquelle ce sujet est discuté et les relations interpersonnelles établies dans les unités ». La chercheure ajoutait qu’éventuellement, quelques-uns parmi eux seraient invités à discuter de ces thèmes en privé et qu’ils seraient toujours libres d’accepter ou de refuser. Les formulaires de consentement pour les observations participantes (phase 1 de la recherche) étaient alors remis aux jeunes. La chercheure attirait l’attention des jeunes sur le fait que le formulaire de consentement contenait une demande d’autorisation pour accéder à leurs dossiers. Elle expliquait que cette procédure visait surtout la sélection des jeunes qui seraient invités à l’entrevue. Les jeunes consentants signaient alors le formulaire de consentement informé spécifique pour les observations (Annexe 2). Les jeunes étaient aussi informés que pour ceux qui n’acceptait pas de participer aux observations, aucune considération ne serait portée à leurs comportements et qu’ils ne seraient pas non plus invité à participer aux entrevues. Il importe de noter que les éducateurs consentants aux observations signaient également un formulaire de consentement informé (Annexe 3). Quant aux autres, aucune note n’a été prise par rapport à leurs comportements.

Étape 2 : Suite à l’Étape 1, la chercheure commençait à réaliser les observations participantes et les poursuivait pendant toute la période de collecte des données dans l’unité. Tout au long du premier mois d’observation, la chercheure sélectionnait les jeunes qui seraient sollicités pour réaliser une entrevue. Les participants étaient choisis en fonction des critères d’échantillonnage de la recherche ainsi que par rapport à leur disponibilité et à la possibilité d’apporter de nouveaux éléments aux données déjà recueillies.

Étape 3 : Une fois sélectionnés, les potentiels participants étaient contactés et invités individuellement à une rencontre individuelle. La chercheure expliquait qu’elle aimerait

les rencontrer en privé pour une entrevue au cours de laquelle elle leur poserait quelques questions sur leur vie, notamment à propos de leur consommation de SPA, leurs expériences pendant le placement, leurs relations interpersonnelles, leurs relations avec les éducateurs, etc. Les participants étaient informés qu’ils étaient libres d’accepter (ou non) de réaliser cette entrevue et que leur refus de participer n’entrainerait aucun inconvénient. Pour ceux qui acceptaient l’invitation, une rencontre était alors fixée.

Étape 4 : Avant de commencer chaque entrevue, la chercheure présentait au participant le formulaire de consentement informé pour les entrevues (phase 2 de la recherche) en l’invitant à le lire et à poser des questions si nécessaire (Annexe 4). La chercheure demandait aussi la permission d’enregistrer la discussion.

Il est important de mentionner qu’aucun des participants de la présente recherche n’a été récompensé financièrement pour sa participation. Ce choix découle d’une décision que nous avons prise en fonction de deux circonstances. Premièrement, les participants n’avaient pas à se déplacer pour la cueillette des données, les jeunes étant abordés et interrogés dans leur milieu de vie. Deuxièmement, la gratification monétaire pourrait ajouter un biais dans les données obtenues. Étant donné que nous voulions, entre autres, analyser la disponibilité et l’ouverture à parler de leur consommation de SPA avec un adulte, la récompense financière aurait pu mener à une « disponibilité » simulée de la part des jeunes, ce que nous voulions éviter.

2.2.1 La collecte des données à travers les entrevues

Après quelques semaines d’observation pendant lesquelles la chercheure avait aussi identifié les participants potentiels aux entrevues, des ententes étaient prises, avec le personnel de l’unité concernant le local et le moment plus approprié pour la rencontre privée avec le participant. Les entrevues étaient conduites dans des salles fermées (afin d’assurer un climat de confidentialité lors des entretiens) situées dans les installations de les unités-hôtes. Les entrevues ont eu une durée moyenne de 60 minutes, toutes ont été enregistrées et réalisées par la même chercheure, l’étudiante au doctorat auteure de cette

thèse. Elle détient un baccalauréat et une maîtrise en psychologie clinique, en plus d’avoir une bonne expérience clinique auprès des individus usagers de drogues.

Les entretiens commençaient avec la consigne de départ suivante : « En regardant ton dossier, selon l’autorisation que tu m’avais donnée, j’ai remarqué que tu faisais usage de (substance(s) utilisée(s) par le jeune) avant d’arriver ici. Alors pour commencer, j’aimerais que tu me racontes ton expérience avec l’alcool et les drogues au cours de ta vie. ». Ensuite, d’autres questions étaient posées afin de développer les thèmes d’intérêt de cette étude (la perception du jeune sur sa consommation de SPA, sa motivation à consommer, sa motivation à changer, son ouverture à recevoir de l’aide concernant sa consommation, son quotidien dans le CJM, les interventions disponibles ciblant la consommation) (voir l’Annexe 5).

2.2.2 La collecte des données à travers les observations participantes

Les observations étaient réalisées pendant environ 6 semaines (15 heures par semaine) dans chaque unité. Toutefois, une semaine supplémentaire a été nécessaire dans la première unité du au besoin d’adaptation de la chercheure face au terrain de recherche : la familiarisation avec les lieux physiques du site et la routine de l’unité, la pratique concernant l’analyse des dossiers, etc.

Les observations ont eu lieu au cours de différentes périodes de la journée et de différents jours de la semaine, selon un calendrier préalablement négocié avec l’équipe d’éducateurs. La chercheure a tenté d’observer toutes les activités (cliniques ou non) auxquelles les jeunes participaient, ce qui n’a pas toujours été possible puisque les éducateurs responsables de certaines activités alléguaient le besoin d’assurer la confidentialité des jeunes impliqués. Dans le même sens, les interventions individuelles d’un éducateur de suivi auprès de son jeune n’ont pas été accessibles à la recherche, mises à part quelques situations spécifiques. Néanmoins, le quotidien des unités a toutefois pu être observé en profondeur, ce qui a permis d’analyser la routine d’un centre de réadaptation dans des unités de différents degrés d’encadrement. La chercheure a

participé à certaines activités cliniques qui avaient lieu pendant la période d’observation de l’unité (contrôle de l’agressivité, groupes de réflexion sur les drogues, etc.), des moments de vie dans l’unité, des repas (à l’unité et à la cafétéria), des activités sportives et de loisir, etc.

Les observations ont pris en considération certaines dimensions principales10 (voir aussi l’Annexe 6) :

1) La dimension spatiale : description des lieux physiques (unités, gymnase, école) où les observations ont eu lieu.

2) Les participants : description du nombre d’individus présents au cours d’une situation observée ainsi que leurs fonction et caractéristiques.

3) Les buts : description des raisons (formelles et informelles) qui expliquent la présence de ces individus.

4) Les actions : description des gestes, récits (les thèmes et le contenu des récits) et interactions (verbales et non verbales) entre les participants (notamment jeunes X jeunes, jeunes X éducateurs) aussi bien que la fréquence des comportements, s’il y a lieu.

Une attention spéciale a été accordée aux thèmes reliés directement ou indirectement à la consommation de psychotropes. La chercheure prenait des notes pendant les intervalles entre les activités réalisées et surtout à la fin de la journée d’observation. L’ensemble de ces notes a constitué le « journal de bord » de la recherche qui a été utilisé pour enrichir les analyses et les discussions sur les données obtenues lors des entrevues.