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PARTIE I LE PRODUIT DESTINE A L’ENFANT ET SA REGLEMENTATION

2. DIFFERENTS TYPES DE PRODUITS DESTINES A L’ENFANT

2.2 Produits de soins quotidiens

Afin de grandir correctement, la peau du visage et du corps d’un bébé doit être correctement hydratée. Des crèmes émollientes et adoucissantes peuvent être employées au quotidien chez les petits en ayant besoin (Estrade, 2006).

De plus, changer les fesses d’un bébé est un geste primordial que les parents répètent plusieurs fois par jour. Une attention toute particulière doit donc être portée sur cette peau, fine et fragile, du périnée et des fesses du jeune enfant.

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2.2.1 L’hydratation du corps et du visage

Bien que de nombreux facteurs contribuent à l’hydratation de la surface de la peau, l’environnement (froid, vent, sécheresse…) peut accélérer la perte d’hydratation de la couche cornée. Le plus souvent, des crèmes hydratantes, adoucissantes et protectrices sont utilisées sur les zones fréquemment sujettes aux irritations ou à l’échauffement. Il s’agit principalement du visage, des mains et de certaines parties du corps.

La peau sèche et squameuse est commune chez le nouveau-né, mais peut apparaitre à n’importe quel moment de la croissance. Les émollients, substances qui ont la particularité de relâcher et d’adoucir la peau, ont été utilisés depuis longtemps pour protéger l’intégrité du stratum corneum et maintenir la fonction barrière de la peau. Les émollients sont formulés pour préserver, protéger et renforcer la barrière cutanée de l’enfant, en approvisionnant la couche cornée en eau et en lipides et en aidant à ralentir la perte en eau. Les soins émollients sont surtout recommandés pour les bébés à peau sèche et squameuse. Ils ne sont pas utiles pour les bébés à peau normale. Souvent sous formes de lait ou de crème, leur texture onctueuse pénètre rapidement. Ces soins ont pour but d’hydrater la peau, d’apaiser les sensations d’inconfort et de renforcer la tolérance cutanée. Ils redonnent souplesse et douceur à la peau du bébé.

Les produits hydratants contiennent souvent des alcools gras, des acides gras, des cires. Attention aux constituants à l’origine de sensibilisation comme la lanoline ou certaines huiles végétales. Il faut privilégier les huiles plus stables, comme l’huile de jojoba, qui ne sont pas sujettes à l’oxydation ou l’hydrolyse. Les huiles minérales, issues de la transformation du pétrole ou de produits de synthèse, sont très utilisées pour leur stabilité et leur effet hydratant, par occlusion. Elles ne sont cependant pas préconisées à cause de leur risque d’irritation à long terme. Il est en effet important de bien choisir le type d’huile utilisée. Bien que les hydratants puissent améliorer la fonction barrière de la peau, de nombreuses études sont encore nécessaires pour déterminer le potentiel bénéfice à long terme d’utiliser de tels agents sur un enfant à peau normale et saine (Moncrieff et al., 2013).

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Garcia Bartels et al. ont étudié les effets d’applications topiques d’émollients sur la fonction barrière chez des nouveau-nés sains, à terme, après le bain, avec ou sans produit nettoyant liquide, durant les 8 premières semaines de vie. Il a été montré à la fin de l’étude que l’application d’émollient a amélioré l’hydratation de la couche cornée sur certaines parties du corps. De plus, l’utilisation d’un émollient n’affecte pas le pH à la surface de la peau ou la production de sébum (Garcia Bartels et al., 2011a).

À ce jour, aucune étude n’a investigué sur l’utilisation d’émollients à long terme et leur répercussion sur la barrière cutanée. Néanmoins, l’utilisation en prophylaxie d’un émollient de formule appropriée, après le bain, peut conduire à des effets bénéfiques mesurables plus tard dans la vie, par rapport à une peau non traitée par un émollient : notamment l’amélioration de la barrière cutanée et de tous les paramètres de la peau.

2.2.2 Le change

Des couches absorbantes, jetables et bien tolérées doivent être utilisées pour le change. Certes, moins écologiques que les couches en tissu réutilisables, elles sont cependant beaucoup plus adaptées à une utilisation sur la zone du siège du nourrisson. Elles sont perméables à la vapeur et non aux liquides ; de ce fait, elles limitent la macération de la peau tout en évitant les fuites. Réalisé le plus souvent possible, après chaque selle ou chaque humidification (au plus tard toutes les 3-4 heures), le change permet d’éviter les irritations dues au contact de l’urine et des selles avec la peau des fesses du bébé (Ledreney-Grosjean, 2012).

Le nettoyage des fesses peut d’abord s’effectuer avec de l’eau et un savon doux, en rinçant soigneusement. Ensuite, plusieurs types de produits peuvent être utilisés, mais tous doivent avoir un pH voisin de celui de la peau, soit 5,5, pour éviter toute irritation. Il est nécessaire de vérifier que ces différents produits ne contiennent pas de parfum, d’alcool ou de sels minéraux, pouvant être abrasifs et laisser un résidu irritant sur la peau. Par exemple, l’emploi d’un lait de toilette est possible à condition de bien le rincer. Du liniment oléo- calcaire peut aussi être utilisé lors du change. C’est un liquide huileux jaunâtre, composé d’un mélange en quantités égales d’huile d’olive et d’eau de chaux. Il sert à la fois au nettoyage et à la protection contre les rougeurs du siège de l’enfant.

Les pâtes dermiques, appliquées sur les fesses après le change, préviennent les risques d’érythème fessier. Elles agissent par occlusion et forment une barrière au passage des urines et des selles au travers de la peau.

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