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PARTIE I LE PRODUIT DESTINE A L’ENFANT ET SA REGLEMENTATION

1. PHYSIOLOGIE DE LA PEAU ADULTE

1.3 La jonction dermo-épidermique

C’est une zone d’adhérence essentielle, assurant l’ancrage de l’épiderme au derme. La jonction dermo-épidermique a un aspect ondulé. L’épiderme est séparé du derme par cette membrane basale, constituée de plusieurs couches. Son épaisseur varie de 50 à 80 nm. Elle joue un rôle important dans la compartimentation cellulaire, lui conférant une fonction de barrière physique. La membrane basale contient des récepteurs à de nombreuses molécules, ce qui l’implique dans l’apport d’informations. Elle constitue une surface d’échange considérable entre les deux tissus : épidermique et dermique.

Figure 12 : Représentation d'une cellule de Merkel formant une synapse avec une terminaison nerveuse libre

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Le schéma ci-dessous représente les principales couches de la peau (Anonyme, 2014a). De la plus superficielle à la plus profonde, on trouve : la couche cornée, l’épiderme, le derme et l’hypoderme. La jonction dermo-épidermique est représentée de façon ondulée, en rouge, entre l’épiderme et le derme.

Au niveau structurel, la jonction dermo-épidermique possède trois zones (de la plus profonde vers la plus superficielle) : la zone fibrillaire (constituée de fibrilles d’ancrage), la lamina densa et la lamina lucida.

1.4 Le derme

Situé sous l’épiderme, le derme est une couche essentielle de la peau. Sa teneur en eau est de 70%. Il est responsable de la souplesse, de l’élasticité et de l’hydratation de la peau. C’est un tissu conjonctif dense, fibreux, élastique, beaucoup plus épais que l’épiderme. Cela est dû essentiellement à sa constitution en fibroblastes, cellules produisant du collagène, en élastine, molécule apportant résistance et élasticité et en matrice extracellulaire.

Son épaisseur varie de 1 à 4 mm. Il est plus épais au niveau des paumes des mains et de la plante des pieds (3 à 4 mm) et plus fin au niveau des paupières (0,6 mm). Aussi, l’épaisseur du derme diminue en vieillissant.

Figure 13 : Représentation schématique des différentes couches de la peau et de la jonction dermo-épidermique

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Le derme renferme le système vasculaire de la peau (réseau de vaisseaux sanguins apportant les nutriments et l’oxygène) et joue un rôle important dans la thermorégulation. On y trouve également des fibres et terminaisons nerveuses (responsables des stimulations tactiles, thermiques et mécaniques), des récepteurs sensoriels et des cellules musculaires, lisses et striées. Le derme permet l’implantation de toutes les annexes cutanées : bulbes des poils, glandes sébacées et sudoripares.

Deux zones subdivisent le derme :

§ Derme papillaire (environ 1/5ème du derme), c’est le derme superficiel. Assez lâche

et très vascularisé, il est formé des papilles dermiques et du tissu immédiatement sous-jacent. Dans cette partie s’effectuent les échanges nutritifs avec les couches profondes de l’épiderme.

§ Derme réticulaire (environ 4/5ème du derme), c’est le derme profond. Il constitue la

majeure partie du derme et possède de grosses fibres de collagène, disposées en faisceaux épais et irréguliers. Il contient des vaisseaux sanguins et est directement en rapport avec l’hypoderme. Le derme réticulaire confère compressibilité, extensibilité et élasticité au derme.

Le schéma ci-dessous montre les différences structurelles entre le derme papillaire et le derme réticulaire (Browne, 2015a).

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1.4.1 Les fibroblastes

Ces cellules sont fusiformes et constituent la principale population cellulaire du derme (environ 90%). Les fibroblastes sont responsables de la synthèse et de l’entretien de la matrice extracellulaire. La fonction principale des fibroblastes est de synthétiser le collagène, l’élastine, la substance fondamentale et les glycoprotéines de structure. Ils participent aussi à la défense anti-infectieuse et antivirale par la sécrétion de facteurs chimiotactiques.

Les facteurs de croissance et les cytokines modulent la prolifération et la synthèse des fibroblastes, afin d’en assurer une bonne régulation.

1.4.2 Les lymphocytes

Le derme est le lieu privilégié de la cascade immunitaire. Acteurs fondamentaux de l’immunité cutanée, les lymphocytes sont des cellules mobiles. L’apparente uniformité anatomique des lymphocytes cache une très grande diversité de fonctions. Les lymphocytes B participent à la production d’anticorps spécifiques d’antigènes. Les lymphocytes T produisent des cytokines et exercent des fonctions de cytotoxicité. Les lymphocytes B et T ont à leur surface des récepteurs spécifiques d’un motif antigénique et d’un seul, l’épitope, qui est une infime partie d’un ennemi potentiel (chimique, agent infectieux…). Après une première rencontre avec l’antigène, les lymphocytes naïfs deviennent soit des lymphocytes effecteurs, soit des lymphocytes mémoires ou encore des lymphocytes régulateurs, qui rendent notamment possible, grâce à une régulation très fine de la réponse immunitaire, la tolérance vis-à-vis d’antigène du soi et de l’environnement.

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1.4.3 La matrice extracellulaire

Cette matrice est constituée de substance fondamentale, de composants fibreux et de glycoprotéines de structure.

1.4.3.1 La substance fondamentale

Elle est formée de molécules de glycosaminoglycanes et de protéoglycanes. Cette substance fondamentale constitue un gel souple au sein duquel peuvent diffuser des métabolites.

Parmi les glycosaminoglycanes, l’acide hyaluronique est le plus abondant.

1.4.3.2 Les composants fibreux

On trouve du collagène, protéine fibreuse, inextensible, de structure hélicoïdale rigide, comprenant des chaines d’acides aminés. Les collagènes constituent une superfamille comprenant une douzaine de types différents, selon l’enchainement des acides aminés. Les collagènes de type I et III sont les composants majeurs du derme. Le collagène de type I, le plus communément distribué, se présente sous forme de fibrilles élémentaires, groupées pour former des fibres, qui elles-mêmes s’assemblent en faisceaux. Ce sont ces faisceaux qui confèrent à la peau son rôle de soutien mécanique ainsi que sa souplesse et sa résistance. Les fibres du collagène de type III, quant à elles, se disposent en réseau. D’où leur nom de fibres réticulées.

Les fibres élastiques de la peau sont composées d’élastine, molécules disposées en fibres discontinues. L’élastine possède une résistance physique exceptionnelle. C’est pourquoi les fibres élastiques confèrent résistance et déformabilité au derme.

Ces différents composants fibreux sont représentés dans le schéma ci-dessous (Université Montréal).

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1.4.3.3 Les glycoprotéines de structure

Elles sont synthétisées par les fibroblastes. On trouve notamment la fibronectine, glycoprotéine multifonctionnelle. Cette dernière peut s’ancrer à la surface cellulaire grâce à des récepteurs et ainsi interagir avec les cellules de la matrice extracellulaire.

Les glycoprotéines de structure possèdent un rôle majeur dans des processus cellulaires tels que l’adhésion, la migration cellulaire et la cicatrisation.