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7.2 Le cas Haken, non fibr´ e en tores sur le cercle

7.2.1 Proc´ edures de r´ eduction de mots

Dans un produit amalgam´e, ou une extension HNN, tout mot sur les g´en´erateurs peut ˆetre r´eduit, ou cycliquement r´eduit, d`es lors que l’on dispose d’une solution au probl`eme de l’appartenance dans les sous-groupes, le long duquel se d´ecompose le groupe. Il n’est pas ´etonnant, que dans le cas du groupe d’un graphe de groupe, les proc´edures de r´eduction de mots se r´eduisent au probl`eme de l’appartenance dans les sous-groupes d’arˆete. Nous commencerons donc par ´etablir, sous les hypoth`eses que nous avons fix´ees :

7.2. Le cas Haken, non fibr´e en tores sur le cercle 192 Proposition 7.2.1 (Probl`eme du mot g´en´eralis´e) Soit Gα un sous-groupe d’arˆete de π1(G,X). Le probl`eme du mot g´en´eralis´e de Gα dans π1(G,X) est r´esoluble. D´emonstration Commen¸cons par montrer que l’on peut se donner un ´el´ement de Gα, dont le centralisateur dans π1(G,X) est G

α.

Par construction, `a (G,X) est associ´ee une d´ecomposition minimale non triviale de la 3–vari´et´e M . Le groupe Gα est un sous-groupe libre ab´elien de rang 2, d’un sous-groupe de sommet Gs de π1(G,X) ; Gs est isomorphe au groupe fondamen-tal d’une 3–vari´et´e M1, admettant soit une structure hyperbolique de volume fini, soit une fibration de Seifert, et l’image de Gα dans π1(M1) est une composante p´eriph´erale.

Consid´erons un ´el´ement c ∈ G

α, non trivial, et notons Z(c) son centralisateur dans π1(G,X). Avec la proposition 6.2.1, soit Z(c) est aussi le centralisateur de c dans Gs, soit c est conjugu´e `a un ´el´ement de la fibre Ni d’un groupe de sommet Gsi, groupe fondamental d’un fibr´e de Seifert. En particulier, dans ce dernier cas, il existe un trajet de c, `a un ´el´ement de Ni. Avec la proposition 6.2.1, qui caract´erise les trajets de (G,X), soit le trajet est trivial, soit si = e(α).

Si Gs est le groupe d’un fibr´e de Seifert. On choisit c ∈ G

α, qui n’est pas dans la fibre N de Gs, et tel que si si = e(α), et Gsi est le groupe d’un fibr´e de Seifert, alors ϕα(c) 6∈ Ni. Puisque la fibre est un sous-groupe cyclique infini, du groupe libre ab´elien de rang 2, Gα, et que ϕα est un isomorphisme, un tel choix est possible. Avec ce choix, et la proposition 6.2.1, il n’existe pas de circuit non trivial en c, et donc Z(c) est aussi le centralisateur de c dans Gs, c’est `a dire, avec la proposition 5.4.2, Z(c) = G

α.

Dans le cas o`u Gs est le groupe d’une vari´et´e hyperbolique de volume fini, et si Gsi (o`u si = e(α)) est le groupe d’un fibr´e de Seifert, on prend c ∈ G

α tel que ϕα(c) 6∈ Ni, sinon, on prend pour c n’importe quel ´el´ement de Gα. Alors, avec la proposition 6.2.1, il n’existe pas de circuits non triviaux en c, Z(c) est donc le centralisateur de c dans Gs, c’est `a dire, avec la proposition 4.3.1, Z(c) = G

α. Puisque M est Haken, avec la proposition 1.4.5, π1(G,X) a un probl`eme du mot r´esoluble. Avec le choix que nous avons fait de l’´el´ement c ∈ G

α, pour d´ecider si un ´el´ement ω ∈ π1(G,X) est dans G

α, il suffit de d´ecider avec l’algorithme du mot si

[ω,c] = 1 dans π1(G,X). 

Il est alors facile d’´etablir,

Proposition 7.2.2 (Ecriture sous forme r´eduite) Soit (G,Y ) un sous-graphe de groupe de (G,X). Si l’on d´ecompose (G,Y ) le long d’une arˆete α ∈ AY, π1(G,Y ) se d´ecompose en une extension HNN ou un produit amalgam´e, le long de Z⊕ Z. Dans les deux cas, donn´e un mot ω sur les g´en´erateurs de π1(G,Y ), il existe une proc´edure permettant de donner une ´ecriture sous forme normale pour ω et une ´ecriture cycli-quement r´eduite pour un repr´esentant de la classe de conjugaison de ω.

D´emonstration Remarquons tout d’abord que puisque (G,Y ) est un sous-graphe de (G,X), la proposition 7.2.1 fournit dans π1(G,Y ) une solution au probl`eme du mot g´en´eralis´e pour tout sous-groupe d’arˆete Gα, avec α∈ AY.

7.2. Le cas Haken, non fibr´e en tores sur le cercle 193 Supposons d’abord que α soit T -s´eparante, et notons (G,Y1) et (G,Y2) les graphes de groupe obtenus en d´ecomposant (G,Y ) le long de α. La famille g´en´eratrice S = Gen(Y ) de π1(G,Y ) donn´ee par sa pr´esentation canonique, se partitionne en S1 = Gen(Y1) et S2 = Gen(Y2), familles g´en´eratrices respectives de π1(G,Y1) et π1(G,Y2).

Consid´erons un ´el´ement de π1(G,Y ), donn´e par un mot ω (non trivial) sur l’al-phabet S∪ S−1. Alors ω s’´ecrit ω = ω1ω2· · · ωn o`u les ωi sont des mots non triviaux, soit sur l’alphabet S1∪ S1−1, soit sur l’alphabet S2∪ S2−1, et les mots successifs ωi et ωi+1 s’´ecrivent sur des alphabets diff´erents.

On peut supposer que l’origine de α est un sommet de Y1. On transforme alors le mot w de la fa¸con suivante. Si ωi est un mot sur S1∪ S1−1. On utilise la proposition 7.2.1, pour d´ecider si ωi ∈ G−1α . Si c’est le cas on change le sous-mot ωi−1ωiωi+1 de ω par le mot ωi0 = ωi−1ϕαii+1; ce dernier s’´ecrivant sur l’alphabet S2∪ S2−1. Sinon on passe au sous-mot suivant ωi+1. En r´ep´etant ce proc´ed´e on obtient une ´ecriture ω0 = ω01ω20 · · · ωp0, avec p < n, sous forme r´eduite, les mots ω et ω0 repr´esentant le mˆeme ´el´ement de π1(G,Y ).

Si ω10 et ωp0 sont dans des facteurs distincts, alors ω0 est cycliquement r´eduit. Sinon on consid`ere le mot ω00 = (ωp0ω1020 · · · ωp0, que l’on r´eduit, on obtient un mot de longueur au plus p− 1. Si le mot obtenu n’est pas cycliquement r´eduit, on lui applique le mˆeme proc´ed´e, et successivement, jusqu’`a obtenir un mot cycliquement r´eduit. Il repr´esente un conjugu´e de ω dans π1(G,X).

Si α est T -s´eparante, alors π1(G,Y ) est une extension HNN de π1(G,Y1), de lettre stable tα, et S = S1∪ {tα}, o`u S1 = Gen(Y1) est une famille g´en´eratrice de (G,Y1). Un mot ω sur S ∪ S−1, s’´ecrit ω = ω1tp1

α ω2tp2

α · · · tpn

α ωp, o`u les ωi sont des mots sur S1∪ S1−1, et ∀ i = 1, . . . ,n,pi ∈ Z.

On transforme le mot ω de la fa¸con suivante. Si pi < 0 et pi+1 > 0, On utilise la proposition 7.2.1, pour d´ecider si ωi+1 ∈ Gα. Si c’est le cas on change le sous-mot tpi

αωi+1tpi+1

α en t1+pi

α ϕαi+1)t−1+pi+1

α . Si pi > 0 et pi+1 < 0, On utilise encore la proposition 7.2.1, pour d´ecider si ωi+1 ∈ G+

α. Si c’est le cas on change le sous-mot tpi

αωi+1tpi+1

α en t−1+pi

α ϕ−αi+1)t1+pi+1

α . On obtient un mot de longueur strictement inf´erieure. Dans tous les autres cas, on laisse ce sous-mot inchang´e. En r´ep´etant ce proc´ed´e tant que cela est possible, on finira par trouver un mot r´eduit, ω0 = ω10tq1

a ω20 · · · tqm

α ωm+1 repr´esentant dans π1(G,Y ), le mˆeme ´el´ement que ω. Si ω0 n’est pas cycliquement r´eduit, alors un de ses conjugu´es cycliques n’est pas r´eduit, et on le r´eduit. Soit le mot obtenu est cycliquement r´eduit, soit on poursuit le mˆeme proc´ed´e. On finira par trouver le conjugu´e souhait´e, et son ´ecriture cycliquement r´eduite. 

Enfin, si l’on consid`ere un ordre de d´ecomposition de (G,X), on peut ´etablir une proc´edure de r´eductions cycliques successives (cf. §3.2.3).

Proposition 7.2.3 (R´eductions cycliques successives) Donn´e un ordre de d´ e-composition de (G,X), on peut algorithmiquement appliquer la proc´edure de r´educ-tions cycliques successives.

D´emonstration Pour ˆetre appliqu´ee, la proc´edure d´ecompose le graphe de groupe successivement le long d’arˆetes, et n´ecessite `a chaque d´ecomposition, d’´ecrire un mot

7.2. Le cas Haken, non fibr´e en tores sur le cercle 194 sous forme cycliquement r´eduite (cf. §3.2.3). On peut faire cela avec la proposition