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Probl` emes d’´ equidistribution

3.5 Probl` emes d’´ equidistribution

Dans ce paragraphe, nous montrons l’´equidistribution des pr´eimages des points g´en´eriques et des points p´eriodiques par rapport `a la mesure d’´equilibre ci-dessus.

On a le lemme suivant.

Lemme 3.5.1. Soit E un ensemble fini de C v´erifiant f−1(E) ⊂ E. Alors soit E est vide, soit E contient un seul point et co¨ıncide avec l’ensemble critique de f. De plus, si E est non-vide, il existe une coordonn´ee z sur C telle que f soit

´egale `a zd et E ={0}.

D´emonstration. Il suffit de cpnsid´erer le cas o`uEest non-vide. On af−n−1(E)⊂ E. Donc pour n assez grand on a f−n−1(E) = f−n(E). Ceci implique que f−1(E) = E = f(E). Quitte `a remplacer f par une it´er´ee, on peut supposer que les points de E sont tous fixes. On d´eduit que f−1(a) = a pour tout a ∈E.

Par cons´equent, a est un point critique d’ordre d−1 de f. Comme f admet exactement d−1 points critiques compt´es avec multiplicit´e, a est le seul point critique def. On en d´eduit que E contient au plus un point. Il existe une coor-donn´eez telle que E ={0}. Dans cette coordonn´ee, f s’´ecrit λzd. En effectuant un changement lin´eaire de coordonn´ee, on peut avoir λ= 1.

Dans la suite, notons E l’ensemble vide si f n’a pas d’autre ensemble fini totalement invariant et E l’ensemble critique de f dans le cas contraire. On dit queE estl’ensemble exceptionnel def. C’est le plus grand sous-ensemble fini de Cqui est totalement invariant. Il a au plus un point. On a le r´esultat suivant.

Th´eor`eme 3.5.2(Brolin). Soitaun point non-exceptionnel deC. Alorsd−n(fn)a) converge faiblement vers la mesure µ.

On appelle disque holomorphetout domaine simplement connexe de C. SiD est un domaine dansC, on appellebranche inverse d’ordrendeDune application bi-holomorphe g :D → D0 telle que fn◦g = id o`u D0 est un domaine de C. Le diam`etre de D0 s’appelle la taille de la branche inverse. Comme f : C → C est un revˆetement ramifi´e, pour chaque n, les images des branches inverses d’ordre n deD sont disjointes.

Soit PCn l’ensemble des valeurs critiques de fn. Ils v´erifient la relation PCn = PCn−1∪fn(C)

o`u C est l’ensemble critique de f.

Proposition 3.5.3. Soit D un disque holomorphe tel que D∩PCk+1 = ∅ o`u k est un entier positif. Alors D admet au moins dn(1−2d−k) branches inverses pour tout n ≥0.

D´emonstration. Soit δn le nombre de branches inverses d’ordre n de D. Pour n ≤ k + 1, come D ∩ PCn = ∅, D admet le nombre maximal de branches inverses, i.e. δn =dn.

Consid´eronsn ≥k+ 1. Soientgi :D→Di,i= 1, . . . , δn, les branches inverses d’ordren deD. Comme PC1 contient moins dedpoints distincts, il y a au moins δn−d branches inverses gi :D→Di telles que Di∩PC1 =∅. Pour un tel i, Di

admet le nombre maximal d de branches inverses d’ordre 1. On en d´eduit queD admet au moins (δn−d)d branches inverses d’ordre n+ 1, i.e. δn+1 ≥(δn−d)d.

Donc

d−n−1δn+1 ≥d−nδn−d1−n. On obtient par r´ecurrence

d−nδn≥1−d−k−d−k−1− · · · −d−n+2 ≥(1−2d−k).

Ceci compl`ete la preuve de la proposition.

Proposition 3.5.4. SoitD comme ci-dessus et soitΩbD un ouvert. Soit >0 une constante positive. Alors Ω admet au moins dn(1−3d−k) branches inverse de taille ≤d−n(1−)/2 pour n suffisamment grand.

D´emonstration. On consid`ere seulement les n suffisamment grands. On peut aussi r´eduire l´eg`erement D afin de supposer qu’il est born´e dans C. Fixons une constante R > 0 telle que |f(z)| > |z| quand |z| ≥ R. Comme n est grand, D ⊂ {|z| ≤ R} et toutes les branches inverses d’ordre n de D ont images dans {|z| ≤ R}. En particulier, la r´eunion des images des banches inverses d’ordre n de D ont un aire born´e.

On d´eduit de la proposition 3.5.3 queDadmet au moinsdn(1−3d−k) branches inverses gi : D → Di telles que area(Di) ≤ d−n(1−/2). Observons que gi : Ω → gi(Ω) est une branche inverse de Ω. Le lemme suivant montre que diamgi(Ω) ≤ cd−n(1−/2)/2 o`uc > 0 est une constante. Commen est grand on a cd−n(1−/2)/2 ≤ d−n(1−)/2. Le r´esultat s’en d´eduit.

Lemme 3.5.5. Soit D un ouvert de C et soit K un compact de D. Alors il existe une constante c > 0 telle que diam(h(K)) ≤ c[area(h(D))]1/2 pour toute application holomorphe injective h:D→C.

D´emonstration. Comme le probl`eme est local, on se ram`ene facilement au cas o`u DetK sont des disques concentriques. Le lemme est donc une simple cons´equence de la formule de Cauchy.

Lemme 3.5.6. Soit a un point dans Ω. Alors d−n(fn)a)→µ.

D´emonstration. Soit u le potentiel de Newton de δa, i.e. u = log|z−a|. On a δa=ddcuet

d−n(fn)a) = d−nu◦fn.

3.5. PROBL `EMES D’ ´EQUIDISTRIBUTION 101 SoitR >|a|tel que|f(z)| ≥2|z|quand|z| ≥R. Sur{|z| ≥R}, commeu−log|z|

est born´ee et qued−nlog|fn(z)| →G, on ad−nu◦fn →G.

Pour z ∈Ω, on choisit k tel que |fk(z)| ≥R. On a

d−nu(fn(z)) =d−nu(fn−k(fk(z)))→d−kG(fk(z)) =G(z).

Donc d−nu ◦fn → G sur Ω. Comme u est born´ee sur l’ensemble invariant C\Ω, on voit facilement que d−nu◦fn →0 sur cet ensemble. On constate que d−nu◦fn→G surC. D’o`u le lemme.

Pour a∈C posons

m(a) := sup

ν

kν−µk

o`u le supr´emum est pris sur toutes les limites ν de la suite d−n(fn)a). Nous avons 0≤m(a)≤2 et m(a) = 0 si et seulement si d−n(fn)a)→µ.

Proposition 3.5.7. Si a6∈PCk+1, alors m(a)≤6d−k. En particulier, m(a) = 0 sia 6∈ ∪k≥0PCk.

D´emonstration. Soit b un point dans Ω tel queb 6∈PC. On ad−n(fn)b)→ µ. Soit D un disque holomorphe contenant a, b tel que D∩ PCk+1 = ∅. Soit Ωb D un ouvert contenant a, b. La proposition 3.5.4 implique que Ω admet au moins dn(1−3d−k) branches inverses d’ordre n de taille ≤ d−n(1−)/2. Pour une telle branche inversegi : Ω→Ωi, observons que Ω contient exactement un point def−n(a) et un point de f−n(b) qui sont proches car la taille de Ωi est petite.

On s´epared−n(fn)a) etd−n(fn)b) en deux parties : la premi`ere support´ee par la r´eunion des Ωi et la deuxi`eme support´ee par le compl´ementaire

d−n(fn)a) = νa,na,n0 et d−n(fn)b) =νb,nb,n0 .

Comme le nombre des branchesgiest au moinsdn(1−3d−k) on akνa,nk=kνb,nk ≥ 1−3d−k. Comme la taille de Ωi tend vers 0 quandn → ∞, on aνa,n−νb,n →0.

Par cons´equent, toute limite de la suited−n(fn)a)−d−n(fn)b) est de masse

≤6d−k. Finalement, commed−n(fn)b)→µ, on constate quem(a)≤6d−k. Fin de la d´emonstration du th´eor`eme 3.5.2. Comme chaque PCn est fini, il y a un pointa6∈E tel que

m:=m(a) = max

z∈C\Em(z).

On a

d−n(fn)a) = d−1 X

b∈f−1(a)

d1−n(fn−1)b), donc

m=m(a)≤d−1 X

b∈f−1(a)

m(b).

On d´eduit de la maximalit´e de m(a) que m(b) = m pour tout b ∈ f−1(a). Par r´ecurrence, on a m(b) = m pour b ∈ f−n(a) et pour tout n. D’apr`es le lemme 3.5.1, ∪n≥0f−n(a) est infini car sinon il est contenu dans E. Pour tout k, cet ensemble contient un point hors de PCk+1. La proposition 3.5.7 implique que m ≤10d−k pour toutk. On en d´eduit que m= 0 et ceci compl`ete la preuve.

Dans la suite, on montre que les proints p´eriodiques r´epulsifs sont ´equidistribu´es sur l’ensemble de Julia par rapport `a la mesureµ.

Th´eor`eme 3.5.8(Fatou-Brolin).SoitPnl’ensemble des points p´eriodiques r´epulsifs de p´eriode n. Alors

µn:=d−n X

w∈Pn

δw →µ.

D´emonstration. Observons d’abord que #Pn ≤ dn+ 1. Donc siν est une limite de (µn) alors kνk ≤ 1. Soit U un ouvert connexe tel que µ(U) > 0. Il suffit de montrer que lim infµn(U)≥µ(U).

Fixons une constante > 0. Il suffit de prouver que µn(U) ≥ µ(U)− 3 pour n suffisament grand. Fixons k > 0 tel que 3d−k < . Comme µ n’a pas de masse sur PCk+1, on peut choisir les ouverts simplement connexes Ui tels que U3 b U2 bU1 ⊂ U \PCk+1 et µ(U3) ≥ µ(U)−. La proposition 3.5.4 implique que U2 admet au moins dn(1−) branches inverses gi :U2 →Di d’ordren et de taille ≤d−n/2.

Observons que sini est suffisament grand, on a diam(Di)<dist(U3, bU2) qui implique queDi ⊂U2 siDi∩U3 6=∅. Dans ce cas, comme cons´equence du lemme de Swcharz, gi admet un point fixe attractif unique dans Di qui est r´epulsif pour g−1i = fn. Notons Bn la famille des gi satisfaisant la derni`ere propri´et´e. Nous avons construit #Bn points p´eriodiques r´epulsifs d’ordre n dans U2. Ces points sont distincts car ils sont associ´es aux diff´erentes branches inverses. Il reste `a montrer que #Bn≥dn(µ(U)−3) pour n grand.

Fixons un point a∈U3\E. Comme νa,n :=d−n(fn)a)→µ, on a νa,n(U3)≥µ(U3)−≥µ(U)−2

pourn grand. Donc le nombre des points dansf−n(a)\U3 est major´e par dn(1− µ(U) + 2). Ceci est le fait que chaque branche de Bncontient un point def−n(a) implique que

#Bn ≥dn(1−)−dn(1−µ(U) + 2) = dn(µ(U)−3).

D’o`u le r´esultat.