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|k|f

∂zk

≤Ak!r−|k| pour toutk ∈Nn. On en d´eduit que si w est un point de Kb

|k|f

∂zk (w)

≤Ak!r−|k| pour tout k ∈Nn.

Par cons´equent, la s´erie enti`ere associ´ee `a f en w converge sur le polydisque de centre w et de rayon r. L’hypoth`ese sur f implique que ce polydisque doit ˆ

etre contenu dans X. On constate que dist(K, bXb ) ≥ r0. D’autre part, comme X ⊂Cn, Kb est born´e dans Cn. On en d´eduit queKb est compact.

2.4 Courants positifs ferm´ es

Chapitre 3

Dynamique des polynˆ omes et des fractions rationnelles

Ce chapitre est consacr´e `a l’´etude dynamique des polynˆomes et des fractions rationnelles d’une variable complexe. Il contient d’une part des propri´et´es de base de la th´eorie d’it´eration en dimension 1 complexe et d’autre part une introduction

`

a des notions fondamentales en dynamique comme la th´eorie ergodique et la no-tion d’entropie qui ne se limitent pas dans le cadre des applicano-tions holomorphes.

Pour la simplicit´e, nous allons nous concentrer au cas des polynˆomes et donner les commentaires pour le cas des fractions rationnelles.

3.1 Quelques notions de base

Soit f un polynˆome de degr´ed≥2 (la dynamique d’un polynˆome de degr´e 1 n’est pas int´eressante). Ce polynˆome d´efinit une application surjective deCdans C. Pour toutz ∈C, l’´equationf(w) =z admet exactement dsolutions compt´ees avec multiplicit´e. Autrement dit,les fibres f−1(z) def contiennent exactementd points compt´es avec multiplicit´e. De plus, f : C →C est un revˆetement ramifi´e de degr´e d.

D´efinition 3.1.1. Un point c est critique de multiplicit´e m si’il est solution de multiplicit´e m de l’´equation f0(z) = 0. L’ensemble des points critiques s’appele l’ensemble critique de f. Si c est un point critique, f(c) est une valeur critique def.

Comme degf0 = d−1, f admet exactement d−1 points critiques dans C, compt´es avec multiplicit´e. Le polynˆome fn:=f◦ · · · ◦f estl’it´er´ee d’ordren de f; il est de degr´edn. Il faut le distinguer avec la puissance d’ordre ndef qui est de degr´e dn. On d´efinit aussi f0(z) =z, i.e. f0 = id.

D´efinition 3.1.2. Un point p est fixe de multiplicit´e m si p est solution de multiplicit´e m de l’´equation f(z) = z. Un point p est p´eriodique de p´eriode n

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et de multiplicit´e m si p est un point fixe de multiplicit´e m de fn, i.e. p est une solution de multiplicit´emde l’´equationfn(z) =z. On dit quepestpr´e-p´eriodique s’il existe N ≥0 tel quefN(p) soit un point p´eriodique.

Il y a exactementdpoints fixes dansCcompt´es avec multiplicit´e (on verra plus tard que le point `a l’infini peut ˆetre consid´er´e comme un point fixe de multiplicit´e 1 et un point critique de multiplicit´ed−1). Comme fn est de degr´edn,f admet exactementdn points p´eriodiques de p´eriode ndans Ccompt´es avec multiplicit´e.

Notons que si p est un point p´eriodique de p´eriode n, il est aussi p´eriodique de p´eriode kn pour tout k≥1.

D´efinition 3.1.3. La suite des points O+(p) := {p, f(p), f2(p), . . .}estl’orbitedu point p. Toute suite {p−n, . . . , p−2, p−1, p0} telle que p0 =p etf(p−i−1) =f(p−i) pour 0 ≤i ≤n−1, est une branche inverse d’ordre n dep. L’orbite d’un point p´eriodique d’ordre n est appel´eeun cycle (p´eriodique) d’ordre n.

En g´en´eral, un point peut avoir plusieurs branches inverses. Les points pr´ e-p´eriodiques sont ceux d’orbite finie.

D´efinition 3.1.4. Soit pun point p´eriodique de p´eriodendef. On dit quepest 1. r´epulsif si |(fn)0(p)|>1.

2a. attractif si|(fn)0(p)|<1.

2b. super-attractif si (fn)0(p) = 0, i.e. pest aussi un point critique.

3. neutre rationnel si (fn)0(p) est une racine de l’unit´e.

4. neutre irrationnel si |(fn)0(p)| = 1 et si (fn)0(p) n’est pas une racine de l’unit´e.

L’orbite de p s’appelle respectivement cycle r´epulsif, attractif, super-attractif, neutre rationnel ou neutre irrationnel.

On montre facilement que sipest p´eriodique de p´eriode n la d´eriv´ee (fn)0(p) ne change pas si l’on utilise une autre coordonn´ee locale au point p. Les notions ci-dessus ne d´ependent donc pas de coordonn´ee.

D´efinition 3.1.5. Un sous-ensemble K de C est invariant si f(K) = K et totalement invariant si f−1(K) =K.

Il est facile de voir que si un ensemble est totalement invariant, son bord, son adh´erence et son compl´ementaire le sont aussi. Comme f est surjectif, on voit que les ensembles totalement invariants sont invariants.

Soientp0, . . . , pk−1 un cycle attractif de p´eriode minimal k. On af(pi) = pi+1

pouri= 0, . . . , k−1 avec la conventionpk =p0. Notons Ωei l’ensemble des points z tels que fnk(z) → pi et Ωi la composante connexe de Ωei qui contient pi. On appelle Ωei le bassinde pi et Ωi le bassin imm´ediat de pi.

Proposition 3.1.6. Les ensembles Ωei sont ouverts et on a f(Ωi) = Ωi+1. De plus, la suite (fnk) converge localement uniform´ement sur Ωei vers pi.

3.1. QUELQUES NOTIONS DE BASE 75 D´emonstration. Posonsλ =|(fk)0(pi)|. C’est une constante positive ind´ependante dei et strictement plus petite que 1. Fixons une constanteγ telle que λ < γ <1.

Observons que siz appartient `a un disqueUisuffisamment petit de centrepi alors dist(fk(z), pi) ≤ γdist(z, pi). En particulier, fkn(z) → pi sur Ui. De plus, on a Ωei =∪n≥0f−kn(Ui). C’est donc un ouvert.

SiK est un compact deΩei, il existeN tel quefN k(K)⊂Ui. On en d´eduit que fnk converge uniform´ement sur K vers pi. Il est aussi clair que f−1(eΩi+1) = Ωei. Commef :C→Cest un revˆetement ramifi´e, ceci implique quef(Ωi) = Ωi+1.

Notons Ω l’ensemble des points z ∈ C tels que fn(z) tend vers l’infini.

C’est le bassin de l’infini. L’ensemble C\Ω s’appelleensemble de Julia rempli.

On verra plus tard la justification de cette terminologie. La proposition suivante montre que l’ensemble de Julia rempli est le plus grand compact de C qui est totalement invariant par f.

Proposition 3.1.7. L’ensemble Ω est un ouvert connexe totalement invariant qui contient un voisinage de l’infini. La suite (fn) converge uniform´ement sur les compacts deΩ vers l’infini. L’ensemble de Julia rempliC\Ω est compact totalement invariant et est aussi l’ensemble des points d’orbite born´ee.

D´emonstration. Soit K l’ensemble des points z ∈C d’orbite born´ee, i.e. la suite (fn(z)) est born´ee. Il n’est pas difficile de voir quef−1(K) =K =f(K). Comme f est de degr´e d ≥ 2, il existe une constante A > 0 suffisamment grande telle que pour |z| ≥ A, on a |f(z)| ≥ 2|z|. Ceci implique que K est compact car c’est l’intersection des compacts {z : |fn(z)] ≤ A}. Si z n’appartient pas `a K, son orbite contient des points proches de l’infini et donc elle tend vers l’infini. On en d´eduit que K = C\Ω. Donc Ω est ouvert et totalement invariant et elle contient en plus un voisinage de l’infini.

SoitU l’ensemble des pointsz tels que |z|> A. On a Ω=∪n≥0f−n(U). SiL est un compact de Ω, pourn assez grand, on a fn(L) ⊂U. Ceci implique que (fn) converge uniform´ement surL vers l’infini.

Il reste `a prouver que Ω est connexe. Notons Ω la composante non-born´ee de Ω. C’est un voisinage de l’infini. Comme Ωest totalement invariant, Ω l’est aussi. On en d´eduit que Ω\Ω est invariant. Cet ensemble est donc contenu dans K et on constate qu’il est vide. Ceci compl`ete la preuve.

Exemple 3.1.8. Consid´erons le polynˆome f(z) = zd avec d ≥ 2. On a fn(z) = zdn. Son ensemble de Julia rempli est le disque unit´e ferm´e. Le bassin de l’infini est l’ensemble des pointsz tels que|z|>1. Le point 0 est fixe et super-attractif.

Son bassin est le disque unit´e ouvert. C’est aussi son bassin imm´ediat. L’ensemble critique de f se r´eduit `a un point {0}. Le polynˆome f admet aussi d−1 points fixes sur le cercle unit´e. Ils sont tous r´epulsifs.