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2. Cadre théorique et revue de la littérature

2.1 Problématique et questions de recherche

Les conclusions obtenues par les différents chercheurs ayant effectué un travail d’analyse iconographique ou archéométri

tuel et iconographique.

En effet, la fonction précise de ces pièces, retrouvées en contexte cultuel ou funéraire, ne nous est pas réellement connue. Ils ont peut-être contenu des substances identifiables qui nous permettraient de répondre à cette question. En plus des pièces

est également intéressant de se demander pourquoi ces bols de faïence semblent avoir été particulièrem

, ou également, des marqueurs des transformations idéologiques associées aux évènements sociopolitiques et idéologiques

ance, peut apporter des réponses à quelques questions d’ordre stylistique et symbolique, intrinsèquement liées au contexte idéologique, social et politique de la société égyptienne.

trouvées en contextes de tombe et de temple, des fouilles au site de Gourob ont dévoilé la présence de bols enterrés en contexte d’habitation. La question se pose à savoir s’ils avaient une fonction utilitaire plutôt que cultuelle, dans ce contexte spécifique. D’un point de vue historique, il

ent privilégiés au Nouvel Empire plutôt qu’aux périodes antérieures.

D’un point de vue iconographique, on peut se demander quelle est la valeur symbolique des motifs standard qui parent ces bols. Parallèlement, l’iconographie et la stylistique variant de ces motifs standards auraient-elles, pour origine, une influence extérieure à l’Égypte ? Seraient-elles plutôt

survenant entre le Moyen et le Nouvel Empire ?

Le présent travail de recherche ne peut répondre à l’ensemble de ces questions, et ce, pour des raisons diverses. Tout d’abord, notre travail d’analyse, qui est de nature iconographique et non archéométrique, ne permet pas d’identifier la présence éventuelle de certains restes organiques dans les bols – ce qui aurait pu contribuer, du moins en partie, à en déterminer la fonction ou l’usage. L’analyse iconographique ne permet pas, autre que par le biais de la stylistique plus subjective, de dater les nombreuses pièces dont la provenance et la datation nous sont inconnues. De plus, la présence au corpus de nombreuses pièces dont le contexte de découverte nous est également inconnu (temple, tombe ou habitat), ne permet pas d’inférer leur éventuel rôle cultuel, votif ou usuel. Cependant, une analyse iconographique, enrichie et complétée par un certain nombre de données de datation et de proven

iations stylistiques, ce processus « créatif » semble généralement s’ajuster au cadre et aux règles du canon de représentation établi,

ependant, le travail d’analyse rigoureux effectué par Schäfer (1922) sur ce même canon, nous a permis de nuancer cette perception. Selon Keimer, le travail de Schäfer a permis

’a aucunement nié que dans l’art égyptien, comme d’ailleurs dans tout autre art – l’activité de l’artiste,

2.1.1 Problématique

Comme nous le verrons subséquemment de façon plus détaillée, dès la période de l’Ancien Empire, et fort probablement dès la période prédynastique,1 la représentation égyptienne semble être régie par un canon de représentation de nature relativement rigide, aussi bien au niveau de la forme, que de la symbolique. Cette relative rigueur dans la standardisation du langage des images et du texte semble s’être développée parallèlement à la mise en place de structures institutionnelles étatiques liées à la monarchie pharaonique. Davis et Kemp en décrivent d’ailleurs le processus d’émergence et de stabilisation.2 Ce canon de représentation se manifeste à la manière d’un langage stylistique et symbolique composé d’une syntaxe et d’une grammaire précise et codifiée. Le chercheur qui entreprend l’analyse de l’image, et de son symbolisme, ne peut l’appréhender à la manière d’une métaphore subjective, mais bien comme un langage en soi, dont il doit connaître parfaitement le lexique précis. Si l’artisan égyptien semble parfois moins restreint dans l’acte de représentation, de par l’utilisation de diverses var

formulé et maintenu par l’État et l’élite religieuse.3

Pendant de nombreuses années, le canon de représentation égyptien fût perçu comme étant de nature extrêmement rigide et imperméable à toute innovation de la part des artisans. C

:

« de faire table rase du vieux préjugé d’après lequel l’art égyptien aurait été soumis à un joug qui rendait impossible toute innovation, toute dérogation aux anciens principes ; mais d’autre part, il n

, ibid. et Angenot, 1997

1 Davis, 1989 et Kemp, 2006

2 Tefnin, 1991, p. 64 ; Davis, ibid. et Kemp 3 Tefnin, ibid., p. 61, 84

que confirmer la convention actuelle selon laquelle le canon de représentation égyptien est peut-être plus malléable que l’on ne l’eut cru dan

ts nouveaux au sein du canon de représentation. La malléabilité de ce canon, et ses processus d’intégration, constitueront la

ame de fond de notre analyse et de notre synthèse finale.

de façon générale, consiste bien plus dans l’étude des formes traditionnelles et dans une habile mise en œuvre de pensées artistiques héritées que dans la manifestation d’une force créatrice propre ».1

De plus, Pinch, dans son étude portant sur les offrandes votives à Hathor – étude examinée plus en détail dans notre revue de la littérature, souligne une tendance selon laquelle les représentations parant les offrandes votives de la basse élite ou du peuple semblent moins tributaires de la rigidité du canon de représentation que celles retrouvées en contexte plus formel – temples et architecture royale ou étatique.2 En effet, la revue de la littérature permet de noter certaines variations, non seulement stylistiques, mais également iconographiques, dans les représentations ornant les bols de faïence du Moyen, mais surtout du Nouvel Empire. Ces observations ne font

s le passé.

S’il semble clair que ce canon était, du moins officieusement, plus perméable aux transformations stylistiques et symboliques, cette étude consiste donc à examiner et à identifier de quelle manière ces mécanismes d’adaptation ou d’intégration s’articulent. Pour atteindre cet objectif, nous avons opté pour une analyse diachronique d’une production précise. En utilisant les pièces de notre corpus, qui ont été produites au cours de la période s’étendant du Moyen Empire jusqu’à la fin de Nouvel Empire, nous étudierons les transformations observées dans leur forme, leur stylistique et surtout leur iconographie, tout en les corrélant avec les transformations d’ordre sociopolitique et idéologique qui se sont produites en Égypte au cours de cette période. Nous visons donc à identifier de quelle manière s’articulent les mécanismes d’intégration d’élémen

tr

1 Keimer, 1927, p. 182

t nous avons discuté

ration d’éléments nouvea

rmations d’ordre sociopolitique et idéologique, qui surviennent du Moyen jusqu’à la fin du Nouvel Empire, peuvent-elle être lues ou retracées à travers les variations stylistiques et iconographiques – et donc symboliques, sur les bols de faïence de ces périodes ?

2.1.2 Questions de recherche

Notre analyse de la littérature portant sur les bols de faïence, nous permet d’identifier certains groupes stylistiques correspondant à des sites ou périodes précises – par ex. marsh-

bowls de la XVIIIe dynastie et wine-bowls de la XIXe dynastie, trahissant, simultanément,

des indices d’une certaine continuité et de fluctuations d’ordre stylistique, technologique et iconographique. De plus, l’analyse de la poterie, en contexte historique, don

au chapitre premier, nous permet de noter une corrélation claire entre stylistique et transformations sociopolitique et idéologique, du moins pour ce type de céramique. Cette corrélation peut-elle être également établie pour la production de la faïence ?

Puisque le canon de représentation semble avoir été plus malléable qu’on ne le pensait, il devait exister des mécanismes qui permettaient l’intég

ux au sein de ce canon. Ce questionnement constitue la base même de notre problématique. Pour comprendre quelle forme prenait ces mécanismes d’intégration, notre étude est guidée par une question de recherche qui est de nature double.

Premièrement : peut-on établir de grandes tendances et des discontinuités stylistiques et iconographiques dans les bols de faïence du Moyen au Nouvel Empire, et si oui, quelles sont-elles ? Deuxièmement, les transfo

on. Pour ce faire nous avons basé cette brève analyse sur les recherches de trois

on pharaonique et nous ermet

2.2 Entre centralisation et standardisation : un regard anthropologique