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1.1.2 aux retombées novatrices en neuropsychologie

3. Études réalisées

3.1. Problématique et objectifs générau

Faisant état de l’art des connaissances actuelles sur la cognition sociale et en particulier sur la TdE, la partie théorique de ce manuscrit a souligné l’intérêt majeur qu’a pu susciter ce champ de recherche dans l’appréhension des modifications comportementales observées au sein des différentes populations cliniques étudiées en neuropsychologie, et de leurs liens avec les régions cérébrales. Il n’est pas surprenant qu’une attention toute particulière ait été portée aux patients DLFT dont les premiers symptômes cliniques, à savoir les modifications du comportement et de la personnalité, peuvent prendre source dans la défaillance des processus d’encodage et de décodage du monde social qui les entoure. Toutefois, les explorations de la cognition sociale ne doivent pas se restreindre au cadre pathologique. Le vieillissement normal peut lui aussi être sujet à la survenue de phénomènes tels que la diminution quantitative des interactions sociales ou plus gravement le retrait social des personnes âgées, qui contribuent à la mise en place d’un cercle vicieux délétère entre aspects motivationnels et mobilisation des aptitudes cognitives. Par ailleurs, la fragilisation des aptitudes de la cognition sociale à un stade peu avancé voire présymptomatique de la pathologie dans le cadre des formes génétiques pourrait constituer un marqueur neuropsychobiologique précoce.

L’objectif central de cette thèse était de contribuer à une meilleure compréhension du fonctionnement de la cognition sociale, en particulier de la TdE, selon une approche neuropsychologique étayée par l’apport de la neuroimagerie, en investiguant trois populations cliniques distinctes, le vieillissement normal (Etude 1), le vieillissement pathologique dans les DLFT (Etude 2), et les patients porteurs d’une mutation génétique sans que l’expression phénotypique ne laisse se déclarer les premiers symptômes cliniques (présymptomatiques C9ORF72).

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Si l’on évoque sans détour la nature entremêlée des processus de la cognition sociale et ses enchevêtrements avec le fonctionnement cognitif général, encore conviendrait-il, de s’assurer de la représentativité de l’évaluation. Conformément à l’évolution des modèles théoriques qui s’enquièrent de la compréhension de ces liens en adoptant une vision intégrative et écologique, il semble primordial de privilégier les explorations au sein desquelles la cognition sociale s’opère en contexte. Nous avons insisté sur une épreuve, le MASC, qui présente un double intérêt, dans la détection de modifications subtiles de la TdE d’une part et dans la prise en compte des facteurs cognitifs qui y contribuent d’autre part. Nous avons utilisé cette épreuve dans le cadre de notre première étude afin de proposer une évaluation écologique de la TdE. Notre objectif était d’appréhender l’évolution de ces capacités tout au long de l’âge adulte en utilisant un matériel permettant de tenir compte des facteurs qui la modulent (voir l’introduction qui lui est propre) et qui semblent avoir une part de responsabilité quant à la divergence des résultats avancés jusqu’à ce jour. Ainsi, nous souhaitions mettre en évidence des déterminants neurocognitifs de la TdE telle que sollicitée dans des conditions similaires aux situations de la vie quotidienne.

Bien que la perspective d’utiliser des épreuves aussi sophistiquées dans le domaine des DLFT paraisse relever de l’utopie au regard des difficultés rencontrées par les patients, c’est pourtant bien autour de l’étude de ces mêmes déterminants que s’articule notre seconde étude. L’objectif premier de cette étude était de décrire les signatures neuroanatomiques de la DS et la DFT en imagerie multimodale qui, si elles commencent à être bien décrites indépendamment l’une de l’autre, n’ont que rarement été comparées, en particulier du point de vue de l’intégrité de la microstructure de la substance blanche. Ceci devait permettre de répondre au second objectif qui résidait dans la mise en relation des atteintes cérébrales, qu’elles soient partagées ou spécifiques à chacun des deux syndromes, avec les déficits de TdE et des fonctions cognitives plus classiques dont les interactions peuvent sous-tendre les troubles comportementaux. En

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utilisant la DTI comme technique d’investigation principale, cette étude se devait donc de clarifier les liens qui unissent ces dimensions, notamment dans la DS qui fut la moins étudiée des deux pathologies.

Enfin, la troisième et dernière étude de cette thèse s’inscrit dans un cadre clinique non moins particulier que ses enjeux sont spécifiques, celui des formes présymptomatiques de DFT engendrées par la mutation du gène C9ORF72. Quelques explorations neuropsychologiques ont été menées chez ces personnes afin de statuer sur la présence de signes cognitifs annonciateurs du développement de la maladie, en comparaison de sujets non porteurs de la mutation. De façon assez étonnante, et en dépit de notre bonne connaissance de la symptomatologie associée au développement de cette pathologie, la cognition sociale reste un domaine relativement inexploré chez les sujets présymptomatiques. Dans la mesure où des études stipulent que les atteintes en DTI constitueraient les mesures les plus sensibles pour mettre en évidence des atteintes cérébrales, il semble tout à fait pertinent d’envisager une exploration subtile de la cognition sociale mêlée à la détection d’anomalies potentielles de la substance blanche.

Les deux premières études sont rattachées au protocole COSIMAGE, dont (1) l’objectif principal est de mieux comprendre, au travers du prisme de la cognition sociale, l’origine des troubles du comportement observés dans la DFT, la DS et la maladie de Huntington et (2) l’objectif secondaire est de décrire les éventuelles modifications de la cognition sociale au cours du vieillissement normal (PHRC, ID-RCB: 2011-A00681-40). La troisième étude s’inscrit dans la cadre particulier du protocole PREV_DEMALS, dont l’objectif consiste en l’identification de marqueurs précoces cognitifs et cérébraux dans une forme familiale de la DFT.

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3.2. Etude 1

Neurocognitive determinants of theory of mind across