• Aucun résultat trouvé

Chapitre 3 : Identification et analyse des erreurs linguistiques

10/ Comparaison des résultats récapitulatifs de l’oral et de l’écrit des élèves de CM2, 3è et Tle

3.4.2 Pourquoi nous analysons les erreurs linguistiques ?

3.4.2.9 Le problème de code

Notre choix de la théorie de Krashen nous amène à discuter du code. Krashen (1982) se focalise à la fois sur la méthode audio-orale (code oral) et sur la méthode translation grammaticale (code écrit). Nous insistons sur la problématique du code par rapport à la théorie de Krashen, car selon les idées énoncées par Claude Bernard et Gaston Bachelard (Grawitz, 1996), les théories ne sont que des hypothèses vérifiées par un nombre plus ou moins considérables de faits ; celles vérifiées par le plus grand nombre de faits sont les plus plausibles mais pas les définitives car la science est une perpétuelle remise en cause. Cette problématique justifie à bien d‟égard les nombreuses erreurs commises par les informateurs. Krashen (1982) montre par conséquent que l‟enseignement apprentissage et l‟acquisition de la langue dépendent du code oral et du code écrit que le locuteur doit comprendre pour gérer les écarts entre les deux codes et pour éviter les erreurs.

Dubois (1973) définit un code comme un système de signaux, de signes, de symboles, qui par convention préalable, est destiné à représenter et à transmettre l‟information entre la source ou émetteur, et le point de destination ou récepteur.

La présente recherche considère le code linguistique dans sa double nature : - Le code oral qui est un système de sons ;

- Le code écrit qui est un système der signes écrits, établi sur la base de conventions orthographiques.

La dichotomie entre les nombreuses conventions orthographiques et les sons dans la langue française, est sans doute à la base des nombreuses erreurs linguistiques.

3.4.2.9.1 Discussion des résultats des tests à l’oral

Les tests à l‟oral concernent la partie orale du test de Chaudenson, les exposés oraux et la narration de conte. Ces tests suggèrent la pratique de la lange parlée. Nous avons constaté que les apprenants ont manifesté une certaine aise pendant la narration de conte contrairement au test de Chaudenson et aux exposés. Ce constat nous conforte dans l‟hypothèse que la langue ne peut être séparée de la culture qui la sous-tend. En effet, la narration de conte fait partie intégrante de la culture des apprenants fonphones du français ; et de ce fait ils ont des prédispositions à dire des contes. Dans l‟ensemble, les résultats des tests à l‟oral

semblent meilleurs que ceux des tests à l‟écrit. Toutefois, les erreurs observables à l‟oral sont :

3.4.2.9.1.1 Le zézaiement

Le zézaiement est un défaut de prononciation où les son ∫ et  sont remplacés par s et z selon Dubois (1973).

Exemples : Sarmant pour charmant ; Serser pour chercher.

Nous n‟avons pas remarqué des cas pertinents de zézaiement chez nos informateurs.

En revanche, nous avons noté quelques cas de blèsement. Au CM2, il y a les exemples :

P1e8 : Les jances au lieu de les gens ;

P2e2 : Le maître nous faissais la division au tableau au lieu de „‟Le maître nous faisait la division au tableau‟‟ ;

P2e3 : On dissait au lieu de „‟On disait‟‟

Pour Dubois (1973), le blèsement est un trouble de la parole caractérisé par la substitution ou la déformation systématique d‟une ou plusieurs consonnes. Ainsi le zézaiement est un cas particulier de blèsement.

3.4.2.9.1.2 L’élision

L‟élision est l‟effacement d‟un élément vocalique final devant un élément vocalique initial, soit dans le compte des pieds ou des syllabes en poésie, soit dans la langue. L‟apostrophe est le signe de l‟élision en français.

Dubois (1973), stipule que l‟élision est un phénomène de phonétique combinatoire à la frontière de mot ; phénomène par lequel une voyelle finale atone disparaît devant l‟initiale vocalique du mot suivant.

Nous constatons que les informateurs dans la présente recherche, n‟ont pas commis des erreurs d‟élision. En effet, ils ont respecté l‟élision en français.

3.4.2.9.1.3 L’apocope

Dubois (1973) définit l‟apocope comme un changement phonétique qui consiste en la chute d‟un ou plusieurs phonèmes ou syllabes à la fin d‟un mot. Les mots français métro et cinéma viennent par apocope de métropolitain et cinématographe. L‟élision en français est un phénomène d‟apocope :

- policie pour policier - écolie pour écolier

3.4.2.9.1.4 La syncope

Dubois 1973) rend compte du phénomène de syncope comme étant la suppression ou l‟absorption d‟un phénomène, d‟une lettre ou d‟une syllabe à l‟intérieur d‟un mot. Nous citons quelques exemples de syncope émanant de nos informateurs :

- L‟arsidan au lieu de l‟accident - Consection au lieu de concession - Ecrit au lieu de écrire

- Intritutrice au lieu de institutrice.

3.4.2.9.2 Discussion des résultats des tests à l’écrit

Les tests à l‟écrit portent sur la partie écrite du test de Chaudenson et les productions écrites au cours des évaluations en classe. A l‟écrit, les erreurs des informateurs sont plus remarquables.

3.4.2.9.2.1 La syntaxe.

Les erreurs syntaxiques sont nombreuses. Elles sont décroissantes du CM2 en terminale. Les erreurs syntaxiques sont celles qui sont identifiées au niveau des unités significatives, des constituants principaux de la phrase et des rapports qui les lient.

3.4.2.9.2.2 La sémantique

Elles sont moins nombreuses que les erreurs syntaxiques. Cela est sans doute dû au fait que les informateurs font l‟effort de ne pas utiliser les mots dont ils ne comprennent pas le sens.

3.4.2.9.2.3 La morphologie.

Les erreurs morphologiques sont également nombreuses. Elles concernent les formes flexionnelles des verbes surtout. Elles sont décroissantes du CM2 en terminale. Toutefois la proportion de ces erreurs en troisième et en terminale n‟est pas négligeable.

3.4.2.9.2.4 La lexicologie

Les erreurs lexicologiques portent sur les mots pris dans une vision lexicale. Elles sont moins nombreuses comme les erreurs sémantiques. La raison serait que les apprenants évitent d‟utiliser autant qu‟ils peuvent les lexies dont ils ignorent le sens.

3.4.2.10 Analyse selon les approches de linguistique pragmatique et cognitive :