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D. Analyse des données 82

E.2. Réaction 238 U (d, p)

E.2.1. Comparaison entre les probabilités obtenues par réaction de trans-

E.2.1.4. Probabilités de ssion et d'émission gamma corrigées de

La détection de protons provenant des composantes du break-up autres que celle menant à la formation du noyau composé 239U inuencent les probabilités de désexcitation.

Comme la composante EBU laisse la cible dans son état fondamental, les protons détectés ne peuvent pas être associés à des gammas ou des fragments de ssion en coïn-cidence et induisent par conséquent, une diminution de la probabilité de désexcitation considérée à cause d'une surestimation du spectre des singles Ns(E).

Figure E.6.: Probabilité de ssion expérimentale Pexp

f et limite supérieure de la probabil-ité PCN

f,sup corrigée du break-up du deuton pour l'239U. Les probabilités de l'expérience de Britt et Cramer ainsi que la probabilité induite par neutron selon JENDL 4.0. sont également représentées

Dans le cas de la composante TE du break-up, la cible est dans un état excité et les fragments de ssion émis au cours de la désexcitation de l' 238U peuvent être détectés en coïncidence avec le proton du break-up. Cependant, il est fort probable qu'à l'issue de cette réaction, peu de noyaux d'238Usoient formés avec une énergie d'excitation su-isante (au moins égale à la barrière de ssion) pour ssionner. Tout comme la composante EBU, les protons détectés issus du processus de TE induisent donc une diminution de la probabilité de ssion expérimentale de l'239U.

En revanche, la probabilité d'émission gamma mesurée de l'239U est potentiellement contaminée par la prise en compte de gammas de coïncidence provenant de la désex-citation de l'238U. Il est très dicile dans ce cas de savoir dans quelles proportions la composante TE du break-up inuence la probabilité d'émission gamma de l'239U. Cependant, dans le cas de la ssion et de l'émission gamma, si on considère qu'aucun gamma ou fragment de ssion n'a été détecté en coïncidence avec un proton venant de la composante TE du break-up, il est alors possible de déterminer une limite supérieure de la probabilité de désexcitation PCN

sup qui ne prend en compte que la formation du noyau composé, à partir de la probabilité mesurée Pexp qui considère toutes les contributions du break-up :

PsupCN(E) = P exp

σCNT BU (E.9)

Où σCN et σT BU sont les sections ecaces des composantes CN et TBU du break-up. Les probabilités PCN

sup et Pexp pour la ssion et l'émission gamma sont représentées sur les gures E.6 et E.7 respectivement.

E. Interprétation des résultats

Figure E.7.: Probabilité d'émission gamma expérimentale Pexp

γ et limite supérieure de la probabilité PCN

γ,sup corrigée du break-up du deuton pour l'239U, comparées à la probabilité induite par neutron selon JENDL 4.0.

On observe que, pour l'expérience de Britt et Cramer, la limite supérieure de la prob-abilité corrigée PCN

f,sup est inférieure aux données neutroniques d'environ 40%. Ces dif-férences pourraient être dues au moins en partie aux réactions de fusion-évaporation sur l'oxygène de la cible, mais comme l'état d'oxydation de la cible est inconnue, il est impossible de conclure sur la qualité de la correction du break-up apportée par les calculs. En revanche dans notre expérience, la limite supérieure de la probabilité corrigée PCN

f,sup est en bien meilleur accord avec les données neutroniques que Pexp

f , validant ainsi la méthode utilisée pour le calcul du break-up du deuton à cette énergie du faisceau. La probabilité PCN

f,sup reste néanmoins inférieure aux données évaluées d'environ 10% au niveau du plateau de ssion, ce qui correspond à l'ordre de grandeur de la proportion de protons stériles provenant des réactions de fusion-évaporation comme il a été mentionné à la section E.2.1.1. Cet écart peut donc raisonnablement être attribué à la fois à ce phénomène, mais aussi à l'incertitude sur les calculs de break-up. En eet, on rappelle que ces calculs sont préliminaires, et que comme des doutes sur les corrections du phénomène du break-up subsistent au sein de l'équipe ayant réalisé ces calculs, il n'est pas impossible que le bon accord constaté ne soit que fortuit.

On observe sur la gure E.7 que la limite supérieure de la probabilité PCN

γ,supcorrigée de l'eet du break-up admet des écarts encore plus élevées avec les données neutroniques.

La gure E.8 représente la limite supérieure des probabilités de ssion et d'émission gamma corrigées du break-up du deuton dans un domaine d'énergie où les deux sont en compétition. Les résultats montrent que pour une région énergétique commune, la probabilité de ssion est en bon accord avec les données neutroniques au contraire de la probabilité d'émission gamma. Ces résultats suggèrent que la voie de désexcitation du noyau composé par ssion est moins sensible à la voie d'entrée (réaction de transfert ou

Figure E.8.: Probabilités de ssion et d'émission gamma de l'239Ucorrigées du break-up, comparées aux données évaluées dans une région énergétique commune.

E. Interprétation des résultats

Figure E.9.: Probabilités de ssion (à gauche) et d'émission gamma (à droite) de l'239U pour les angles de détection du proton situés à 126° et à 140°.

réaction induite par neutron) que ne l'est la voie de désexcitation par émission gamma. Tout se passe comme si la désexcitation par ssion se déroulait indépendamment de la voie d'entrée et des autres voies de désexcitation. Il reste à vérier si cette tendance se retrouve pour les autres noyaux étudiés. Ces résultats seront confrontés avec des probabilités de désexcitation obtenues par calculs de modèle statistique à la section E.2.2 an de conclure cette étude.

Enn la gure E.9 représente les probabilités de ssion et d'émission gamma de l'239U pour les angles de détection du proton situés à 126° et à 140°. La probabilité de ssion à 126° est légèrement plus faible que celle à 140°, suggérant que le moment angulaire induit au noyau composé est plus élevé à 126° qu'à 140°. En eet, les états de hauts spins disponibles au dessus de la barrière de ssion se situent à plus haute énergie d'excitation, ce qui décale par conséquent le seuil de ssion vers les hautes énergies d'excitation. Cette explication est cohérente avec l'observation de la probabilité d'émission gamma qui se révèle être plus élevée à 126° qu'à 140°.