• Aucun résultat trouvé

La prise en compte de sources directes : un intérêt pour la subjectivité

CHAPITRE I Le rôle des représentations dans l’aménagement des zones humides Notions

B- La prise en compte de sources directes : un intérêt pour la subjectivité

Le travail à partir de sources directes relève d’une double démarche qui consiste à recueillir les données puis à les analyser. En effet, les données directes comme les discours ou les observations de terrains n’existent qu’au moment où l’enquêteur les provoque.

1- Transects et cartes : vers une démarche monographique

Nous ne nous inscrivons pas précisément dans la démarche monographique géographique telle que la décrit G. Bertrand. Elle nous inspire cependant en tant « qu’étude intégrée d’une micro-unité socio- écologique » (Bertrand, 1978). Pour autant, en étudiant les quelques zones humides retenues, nous ne prétendons pas être face à des unités physiques, sociales et politiques comme Bertrand le décrit à propos de son analyse monographique du Sidobre. Dans l’approche monographique, l’espace choisi doit constituer un système à part entière, avec une cohérence spatiale et sociale (Bertrand, 1978). Nous ne présumons pas d’une telle unité dans les zones humides que nous étudions. En revanche, il nous importe de faire appel à la démarche monographique en ceci qu’elle est « l’unique moyen d’intégration horizontale qui permet d’analyser en bloc les éléments sociaux et écologiques combinés sur un même espace » (Bertrand, ibid.). Le premier objectif est de dresser un portrait-type de chaque site et ce de façon graphique, grâce à des cartes et des transects. L’intérêt de la représentation graphique est d’une part d’être synthétique et d’autre part de « se passer de mots ».

a- Les profils de terrains : matérialiser les discontinuités spatiales

Un profil de terrains est une coupe longitudinale, aussi appelée transect. Les premières coupes en géographie sont celles des montagnes, elles permettent notamment de représenter l’étagement de la végétation (Robic, 2004, Thouret, 1984). Les transects présentés ici suivent un tracé déterminé à l’avance et reporté sur la carte topographique au 1/25 000 (1/20 000 pour la carte belge). Le tracé suit une ligne imaginaire, choisie par le chercheur et qui passe par des points « stratégiques » du terrain. Ce dessin en deux dimensions qui représente les variations topographiques est aussi appelé « transect ». Le but de cette représentation est de faire apparaître les discontinuités entre les activités, entre les aspects du milieu naturel et entre les unités paysagères.

Comment le tracé est-il déterminé ? En fonction des différents enjeux identifiés, le trajet « passe par » les activités présentes ou, du moins, les points significatifs en terme de pression sur le milieu, d’impact dans le paysage ou en fonction de critère quantitatifs (lorsque beaucoup de personnes sont concernées). Ainsi les différents enjeux, points de conflit ou objets de partenariat peuvent figurent spatialement. C’est une façon d’obtenir une lecture spatiale de l’aménagement du territoire et de montrer les discontinuités en termes de paysage. En effet, la carte synthétique ne permet pas de mettre en avant les coupures physiques visuelles qui existent dans le paysage. Si les découpages fonciers ou administratifs sont beaucoup plus lisibles sur une carte, les évolutions topographiques, les effets de barrières visuelles ou l’isolement de certains lieux sont plus perceptibles sur un transect.

L’une des difficultés de représentation graphique du transect est l’échelle d’altitude par rapport à l’échelle métrique au sol. Dans des espaces où les terrains sont relativement plats, quelques mètres de dénivellation comptent et l’on est tenté d’accentuer l’échelle altitudinale pour marquer les cuvettes ou

les légers talus. En revanche, dès qu’un accident topographique est marqué du point de vue de l’altitude, le grossissement de l’altitude nuit à la lecture de la coupe (voir les exemples développés dans la Figure 7).

Figure 7 : Exemples de variation d’échelles dans les transects de Chabaud-Latour et Harchies- Hensies-Pommerœul

Dans le premier exemple, le rapport est de 25 mètres d’altitude pour 250 mètres au sol. Ce rapport de 1 à 10 permet clairement de représenter le terril conique de Chabaud-Latour. La micro-topographie des marais d’Harchies est tout juste discernable. Si l’on conserve la même échelle en altitude comme en surface, comme dans la deuxième proposition, les reliefs disparaissent presque complètement. Dans le cas d’Harchies, les zones basses n’apparaissent plus, ne permettant plus de comprendre le sens de l’écoulement de l’eau par exemple. Enfin, dans le troisième essai, la topographie d’Harchies-Hensies- Pommerœul apparaît finement, notamment les talus et dénivelés qui sont parfaitement visibles à l’œil nu, in situ. En revanche, le terril de Chabaud-Latour est surdimensionné. De ces trois propositions, c’est la première qui est la plus satisfaisante. Elle permet de conserver le même rapport d’échelles pour les transects des différents sites étudiés.

Quatre catégories de données sont présentées sur quatre transects pour chaque site (chapitre 2). Ceux de la végétation, des paysages et des usages, émanent de notre connaissance des terrains, des discours et des témoignages recueillis, des observations et relevés in situ, de l’analyse documentaire et des données cartographiques (cartes IGN au 1/25 000 parfois complétées de photos aériennes plus récentes). Le quatrième transect est hypothétique : il représente la topographie « originelle » du site. L’objectif est de donner une image de ce que le site a pu être avant les grands changements provoqués

documentation portant sur l’évolution des activités et des éléments naturels (archives, cartes anciennes, recherches archéologiques). Pour autant, il n’a pas de valeur scientifique au sens où les altitudes et les dénivelés ne sont que supposés.

Les transects sont particulièrement pertinents en terme de paysage pour comprendre les discontinuités qui caractérisent nos sites d’étude. C’est en réalité l’occasion de proposer une vue en perspective sur les sites, ce que la carte ne permet pas. Cette dernière offre d’autres avantages retenus dans notre démarche : la synthèse et l’occasion de mettre en évidence les discontinuités spatiales.

b- Les cartes de synthèse : une occasion de comparer les terrains

Outre les cartes de situation, un travail sur les cartes de synthèse est effectué qui permet de spatialiser les informations d’une façon différente. Le travail sur le voisinage des parcelles, sur les superficies, sur les organisations spatiales est plus lisible sur une carte que sur les profils. Il est notamment possible de faire figurer sur les cartes les limites foncières, actuelles et anciennes, les limites de gestion, les imbrications de propriétés. Le milieu naturel est également figuré sous forme d’unité naturelle. L’intérêt des cartes ainsi créées est notamment la possibilité de les comparer entre sites d’étude.

Notons que, sur les cartes réalisées, ne figurent jamais « les représentations que l’on se fait des zones humides ». L’éventualité de localiser les types de représentations a été envisagée puis rapidement abandonnée. Plusieurs raisons l’expliquent. D’une part, une telle représentation graphique pose des problèmes de réalisation technique importants. Comment faire figurer graphiquement des représentations mentales ? En outre, quelle localisation pouvait être « dessinée » ? Celle du lieu d’habitat de la personne interrogée, celle du lieu d’enquête ? D’autre part, cette tentative ne nous paraissait pas pertinente, en ce sens que les représentations mentales des zones humides ont elles- mêmes un impact sur l’organisation du territoire, qui nous semblait plus intéressant que la localisation sur une carte de l’idée en elle-même. A cela s’ajoute le fait que les représentations que nous avons identifiées ne portent pas toujours sur les zones humides en tant que telles. Cette diversité des représentations mentales liées aux zones humides ne permettait pas non plus une représentation graphique convaincante. Ce genre de cartographie aurait pu être envisageable pour un sujet plus précis ou plus circonscrit, par exemple la perception de risque inondation dans une zone d’habitat déterminée. Ce n’était pas là l’objectif de la démarche.

Les cartes et les profils vont donc aider le chercheur à étayer sa « lecture » du paysage et du territoire (Besse, 2000). Ils sont une production du chercheur et constituent de ce fait une émanation de sa représentation des terrains étudiés. Pour identifier, évaluer et analyser les pratiques, les représentations et leurs liens, il est nécessaire de recourir à d’autres sources et à d’autres méthodes. Il est bien entendu possible de se rendre sur le terrain et d’observer les usages, de relever les échanges au sein d’un territoire, d’interpréter ce qui transparaît de l’organisation de l’espace. Cependant, cette méthode empirique n’est pas complètement satisfaisante dans la mesure où l’analyse des représentations ne peut se limiter à la description du visible et du perceptible. L’élaboration d’une méthode d’enquête qualitative répond à l’impératif de dépasser le domaine du visible pour atteindre à la sphère des idées, des conceptions et des représentations.

2- L’entretien, une méthode d’enquête qualitative, polyforme et subjective

La plupart des données recueillies pour ce travail sont qualitatives. Cela signifie que ce sont des informations relatives à la nature d’un objet, à sa qualité, et non à sa quantité (occurrence, fréquence, densité, durée…). On peut rappeler que l’analyse qualitative donne de l’importance à la présence d’un thème et à sa valeur quand l’analyse quantitative prend en compte le nombre de fois où le thème apparaît (Grawitz, 2001). Le critère d’importance du thème et de sa valeur « demeure évidemment subjectif » (Grawitz, 2001). La principale méthode que nous avons retenue est celle de l’entretien. En raison de cette subjectivité qu’évoque M. Grawitz, il nous importe de préciser en quoi consiste cette méthode, pourquoi nous l’avons choisie, comment nous l’avons appliquée et de quelle façon nous avons analysé les données recueillies.

a- L’entretien : principes et historique

La méthode de l’entretien fait partie de ce que les sciences sociales appellent l’enquête (Berthier, 2000) ou encore les techniques vivantes (Grawitz, 2001). D’une manière générale l’intérêt de mettre au point des enquêtes est de se détacher en partie de l’observation du terrain et des documents écrits pour prendre en compte les discours. Ainsi, on dissocie quelque peu les données recueillies des pratiques concrètes pour aborder une perspective qui relève de la pensée, de l’opinion, du vécu. En ce qui concerne les usages, le discours oral permet de lister des pratiques et éventuellement de revenir sur des comportements. Mais c’est avant tout pour recueillir des données sur les représentations que la méthode de l’enquête est intéressante. Dans une certaine mesure, les pratiques reflètent déjà les représentations. Mais un autre aspect des représentations est beaucoup plus inconscient. En effet, nous avons d’une part des opinions ou des impressions liées à un lieu, à l’appréciation d’un paysage ou à la connaissance de l’usage spécifique d’un espace. Mais d’autre part, nous sommes aussi sujets à des sentiments cachés, plus diffus, parfois difficiles à identifier ou à nommer. Le but de l’enquête est de tenter de mettre un nom sur ces représentations qu’il est parfois difficile de nommer ou de reconnaître.

L’entretien est une méthode importée de la psychologie sociale (Blanchet, Gotman, 1992). Il consiste à faire parler en face à face et le plus librement possible des personnes choisies. La forme d’entretien la plus « aboutie » au sein des sciences sociales est l’enquête ethnographique (Beaud, Weber, 1998). Elle peut être qualifiée comme telle lorsque l’on enquête sur un milieu d’interconnaissance, où les enquêtés sont en relation les uns avec les autres et qu’ils ne sont pas choisis « sur des critères abstraits » (Beaud, Weber, 1998). Dans le cadre d’une étude géographique, à tendance « monographique », d’un espace identifié par des critères naturels et/ou sociaux, l’idée d’enquête de type ethnographique s’applique relativement bien. Les acteurs rencontrés sont bien en interrelation et choisis selon les positions qu’ils occupent.

La méthode de l’enquête est à ce titre utilisée par une partie des géographes français depuis les années 1970. Ils empruntent à la tradition de l’école de Chicago (Blanchet, Gotman, 1992) et à des études de géographes qui traitent de sujets tels que la perception et l'image de l'espace (Kevin Lynch applique ses recherches à l'espace urbain: The image of the city, 1959) grâce à des entretiens couplés avec des cartes mentales. J. Gallais apprendra le langage Peul pour mener son enquête sur le terrain du delta du Niger (Gallais, 1967), puis A. Frémont théorise une méthodologie de l’étude des représentations pour analyser « l’espace vécu » (Frémont, 1976). Viennent tout d'abord «la parole et l'œil», c'est à dire le travail de terrain, en direct, qu'il considère comme indispensable. Pour compléter le travail de terrain,

selon lui donne des informations très précieuses sur le rapport de l'homme à l'espace. Pour la compléter, le questionnaire lui semble indispensable. Les questions doivent être fermées pour la plupart et celles qui sont ouvertes doivent être enregistrées puis traitées par analyse de contenu. C'est cette enquête qui semble la plus indispensable à Frémont, elle peut éventuellement être accompagnée d'un entretien de groupe qui réunit une dizaine de personnes autour d'un animateur et d'un thème. Pour compléter les apports de «la parole et l'œil», Frémont utilise «le document». Des cartes aux séries statistiques, il considère que tout document est une source d'information valide à la condition de savoir l'interpréter. La grande littérature est une source d’informations, de même qu’une littérature d’un nouveau genre, se développant « de nos jours », celle issue de la «communication» des media. La production d'images publicitaires, de messages d'informations sur telles régions ou tels produits de terroir tend presque à se substituer à la grande littérature. Des documents tels que des tracts électoraux, des livrets touristiques ou des affiches publicitaires sont lourds de sens et sont une mine d'information sur les représentations qui ont cours, se confrontent… (Frémont, 1976). De cette théorisation méthodologique, nous retenons les techniques d’observation de terrain, de recueil de données par enquête et d’analyse documentaire. Nous n’avons pas fait de monographies d’acteurs à proprement parler (nous verrons que certaines techniques comme l’appel aux souvenirs d’enfance s’en approchent) ni de questionnaires (Cf. plus loin).

C’est à partir des années 1980 que l’ensemble des géographes fait appel à ce type de méthode. Un des cas les plus remarqués (Roussiau, Bonardi, 2001) est celui de l’étude de la montagne (Debarbieux, Gumuchian, 1987), mais il existe également des recherches ayant recours à l’enquête pour l’étude de la perception des risques (Simpson-Housley, De Man, 1987) et finalement, de nombreux thèmes de la géographie font appel à l’enquête (Baron-Yelles, 2000, Bonin-Genin, 2002, Roux, 1996…).

b- Déroulement de l’entretien, intérêts et limites

Une grille d’entretien est établie à l’avance et permet de diriger l’entretien tout en laissant à la personne interviewée une souplesse d’expression. Le principe de l’entretien appelé semi-directif est de poser quelques questions précises et de laisser répondre la personne interviewée sans l’interrompre, sauf si elle s’éloigne trop du sujet. Le travail de l’enquêteur est de relancer la personne pour la faire insister sur des points qu’elle aborde trop rapidement, pour la faire revenir sur des zones d’ombre. Un dosage est donc nécessaire entre un enquêteur paralysant parce que trop insistant et un enquêteur muet dont le rôle de relance n’est pas tenu. Les entretiens durent ainsi une à deux heures. Les entretiens appelés « exploratoires » sont les premiers menés, lors de la phase de préparation du terrain. Ils sont moins directifs car les grands thèmes à aborder ne sont pas encore déterminés.

L’entretien est un outil intéressant pour plusieurs raisons. D’une part, c’est une source d’information directe qui, si elle n’est pas forcément fiable ou objective, permet de recueillir l’avis d’une personne de façon nominative. On obtient un discours subjectif, plus ou moins sincère mais toujours personnel. Si cela présente une limite, c’est aussi un avantage dans l’évaluation des représentations. En effet, les représentations sociales et individuelles sont avant tout mentales et souvent cachées ou inconscientes. Il est donc nécessaire de recueillir un avis personnel et non un avis consensuel sur tel ou tel sujet. Le but de l’étude est bien de collecter de nombreux avis personnels et subjectifs afin de comprendre quel rôle jouent les opinions, les croyances, les conceptions dans les décisions d’aménagement. D’autre part, c’est une source riche car relativement maîtrisée par l’enquêteur. Le danger est bien entendu de manipuler la phase de recueil de l’information. Cependant, les précautions nécessaires étant prises, il est possible de s’assurer l’obtention de réponses sur des thèmes déterminés. Ainsi, lorsque l’entretien est correctement préparé, la plupart des enjeux sont abordés et la personne rencontrée a pu se livrer sans pour autant avoir l’impression de se trahir. Pour finir, les entretiens sont très fertiles en contact et

en relations humaines. Cet aspect parfois anecdotique est en réalité un gage de qualité des informations recueillies. Il ne s’agit pas de fausser l’interaction en faisant intervenir une familiarité ou des complicités. Cependant les expériences partagées sur le terrain, les échanges et la relation de confiance qui s’établit entre enquêteur et enquêté peuvent être riches en enseignements. C’est lorsque la personne interrogée est le plus en confiance qu’elle livre le maximum de ses connaissances et de ses sentiments. On remarque à ce propos que c’est à la fin de l’entretien, souvent lorsque le magnétophone est éteint, que les éléments les plus sensibles sont livrés. Ce type de confidence est une des meilleures preuves que l’entretien est un témoignage sincère, digne de considération et d’intérêt.

Les risques de la méthode de l’entretien sont intrinsèquement liés à ses avantages. En effet, les relations humaines fortes entre enquêteur et enquêté sont aussi une raison de dissimuler des informations, de cacher la vérité en particulier à un enquêteur qui maîtrise mal son sujet. La personne interviewée peut, même inconsciemment, faire de « fausses déclarations » ou mentir par omission. Il est donc important que l’enquêteur puisse faire la part des choses, d’une part en ne prenant pas pour « la » vérité ce que les enquêtés lui disent et d’autre part en se documentant auparavant. En outre, les données recueillies étant avant tout qualitatives, le risque d’interprétation abusive de la part de l’enquêteur est toujours présent. Les enregistrements n’assurent pas l’objectivité, voire la déguisent. L’enquêteur pense être en possession d’un document parfaitement objectif et pourtant, le travail de retranscription est un premier risque d’opérer des tris qui, par la suite, peuvent changer la signification de la rencontre. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne les silences et les non-dits. En effet, comment réinterpréter un silence au moment de la retranscription si l’on n’a pas pris suffisamment de notes sur le moment ? Plus dur encore, comment faire attention aux non-dits alors qu’on dépouille un document dont les informations semblent nombreuses et pertinentes ?

c- « Faire parler de l’inconnu » : techniques pour révéler les représentations

Il est plus complexe d’étudier les représentations que les comportements par le biais d’une enquête, parce que les représentations ne sont pas présentes telles quelle à l’esprit. Il s’agit principalement de faire appel aux opinions, aux perceptions, aux sentiments, aux connaissances, aux attentes, aux rêves, aux expériences vécues ou aux souvenirs pour « approcher » le contenu des représentations mentales. Pour faire s’exprimer des individus sur des sentiments plus ou moins personnels et intimes, les questions doivent être rassurantes, simples et engageantes. Demander « Décrivez-moi vos sentiments devant ce paysage » peut bloquer l’enquêté. C’est pourquoi des questions apparemment plus simples, détournées sont utilisées dans cette recherche pour amener la personne à s’exprimer sur un sujet difficile, voire « inconnu ».

Faire appel au vécu personnel

Le jeu de rôle est un type de méthode qui met en situation de jeu la personne interrogée. L’enquêteur lui demande de s’imaginer des circonstances particulières et de les décrire. On peut demander ce que l’enquêté montrerait ou décrirait d’un lieu à un ami ou les photos qu’il prendrait pour envoyer à son