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Les personnes atteintes d’une TIAC souffrent de deux symptômes majeurs qui sont les vomissements et la diarrhée auxquels peuvent s’associer des douleurs abdominales et de la fièvre. La présence, l’intensité, la durée des symptômes dépendent, bien entendu de l’étiologie. Le traitement sera donc variable en fonction de cette étiologie [80].

Toutefois, le risque majeur est représenté par la déshydratation consécutive à ces symptômes. La réhydratation est la mesure thérapeutique essentielle. On considère que les pertes d’eau à remplacer avoisinent 200 ml par selle liquide et que les pertes sodées peuvent être estimées sur la base d’une concentration fécale de 40 à 70 mmol par litre de selles. La restauration des pertes hydro-électrolytiques doit, si, possible être tentée per os, avec de l’eau plate, des boissons gazeuses ou des sodas associés à des aliments solides.

Dans tous les cas, il convient d’éliminer les aliments stimulant le péristaltisme intestinal: produits laitiers, café, alcool, jus de fruits concentrés, fibres irritantes, épices, aliments gras. L’interdiction de la voie orale à cause des vomissements ou de l’état général justifiera une hospitalisation. Les ralentisseurs du transit diminuent le volume et le nombre des exonérations.

En cas de diarrhée invasive, il convient de les éviter car ils favorisent le développement de colectasies et d’iléus paralytique. La diosmectite n‘a pas ces inconvénients et permet d’améliorer le confort du malade en cas de diarrhée [81].

La résolution spontanée de la majorité des cas rend difficile l’appréciation objective de l’efficacité des traitements. Il faut respecter des règles simples :

 Se méfier d’une gravité particulière aux âges extrêmes de la vie.  Prendre en compte l’existence d’une pathologie sous-jacente.  Veiller particulièrement à éviter l’installation d’une déshydratation.

Il faut distinguer : Le traitement symptomatique qui repose sur des mesures simples et aboutit à la guérison de la majorité des TIA ; et le traitement étiologique visant à supprimer la

1/ Traitement symptomatique :

Mesures hygiéno-diététiques : repos au lit dans les formes fébriles, suppression de toute alimentation solide dans les premières quarante-huit heures, apport hydrique hydro sodé et glucosé par voie oral, réalimentation solide progressive.

On peut donner dans certains cas : des vagolytiques, des antispasmodiques musculotropes, des anti diarrhéiques et même certains antiseptiques intestinaux.

Soit faire des traitements substitutifs hydro-électrolytiques, ceci s’appliquera aux diarrhées aqueuses où la déshydratation et les pertes ioniques constituent les menaces sévères.

En cas de légère déshydratation chez un malade capable de boire, la réhydratation se fera par voie orale en utilisant des mélanges spécifiques glucosés et salés.

Si, par contre, la déshydratation est sévère, le traitement substitutif hydro-électrolytique sera conduit par voie veineuse en milieu hospitalier.

2/ Traitement étiologique :

L’opportunité d’un traitement antibiotique se distingue dans les TIA à germes muco-invasifs (Shigella, Salmonella).

Le traitement des germes entéro-toxiniques repose plus sur la sérothérapie.

Outre ce traitement, il a été proposé le traitement par la guanidine. Elle est utilisée à la dose de 30mg/Kg de poids/jours, elle favorise la libération et l’action de l’acétylcholine au niveau de la plaque neuromusculaire et libérant le bloc existant à ce niveau.

Pour le traitement des intoxications histaminiques on donne :

 Les antihistaminiques injectables ou oraux : tels que la chlorpheniramine (3 comprimés en une seule fois).

 Les corticoïdes : hémisuccinate d’hydrocortisone ou autres corticoïdes injectables (50 à 100mg en 2 ou 3 injections par exemple).

De l’ensemble des données thérapeutiques que nous venons d’envisager, il convient de retenir que ce sont les mesures prophylactiques qui doivent assurer au maximum la diminution des cas de toxi-infections alimentaires [80].

X/ Prophylaxie :

Les toxi-infections alimentaires doivent toujours être redoutées lors de toute préparation alimentaire, du fait des conséquences cliniques qu’elles peuvent provoquer mais aussi de graves conséquences économiques et juridiques qu’elles peuvent entrainer pour la société produisant les aliments.

Leur prévention passe par le respect de nombreuses précautions, depuis la production des matières premières (élevage ou culture) jusqu’à l’assiette du consommateur.

La nature des précautions varie très sensiblement selon la nature de l’aliment considéré et le type de traitement qu’il subit. Les moyens à mettre en œuvre pour obtenir des denrées saines sont en effet très différents entre un abattoir, un atelier de préparation de fromage ou une fabrique de conserve par exemple [82,83].

1/ Prévention pré-exposition :

1.1/ Mesures préventives générale :

La sécurité sanitaire des aliments implique l’existence d’une politique préventive intégrée débutant au niveau du secteur de production primaire jusqu’à la mise à disposition des aliments aux consommateurs. Il appartient ensuite au consommateur de respecter un maximum de principes d’hygiène lors du transport, de la préparation et la conservation des aliments. Les risques de contamination peuvent être évités en mettant en œuvre des mesures de prévention suivantes: Respect des chaines du froid et du chaud, en maintenant les denrées alimentaires hors de la zone de température à risque qui s’étend de 10° à 60°C ; Applications de règles d’hygiène :

 Toute personne :

- Lavage des mains à l'eau courante avec du savon et les sécher si possible avec sa propre serviette ou au mieux avec une serviette jetable et ce, après chaque passage aux toilettes ;

- Entretien régulier des sanitaires qui se fait en ne négligeant pas les poignées des portes, les robinets, les boutons ou les poignées de la chasse d’eau, ainsi que le sol ; - Entretien de la cuisine en ne négligeant pas les poignées des portes, les robinets,

ainsi que le sol.

 Règles renforcées pour toute personne manipulant de la nourriture :

- Laver les mains avant chaque manipulation de nourriture et après chaque passage aux toilettes; les sécher avec des serviettes jetables ou à l’aide d’un flux d’air ; - Utiliser des gants ;

- Ne pas goûter les plats avec les doigts mais avec un ustensile propre ; - Ne pas souffler sur la nourriture pour la refroidir ;

- Conserver la nourriture dans un récipient hermétiquement fermé dans le frigo ; - Refroidir les aliments aussi rapidement que possible dans le frigo ;

- Préparer la viande et les légumes crus sur des plans de travail différents et avec des ustensiles différents ;

- Laver les plans de travail avec du savon après utilisation de même que les tables et autres ustensiles.

 Prévention pour les personnes qui voyagent vers des régions à risque : -Eviter de consommer de la viande ou du poisson insuffisamment cuits ; - Eviter les préparations crues ;

- Eviter les légumes crus, les salades de fruits, les glaçons et les glaces ; - Eviter de consommer de l'eau non traitée (par chlore ou cuisson) ; - Se laver régulièrement les mains.

1.2/ Vaccination :

Excepté pour les infections à Salmonella typhi, le choléra et l’hépatite A, il n’existe pas de vaccin relatif aux TIAC.

2/ Précautions entériques dans le cadre du contrôle d’une TIAC :

2.1/ Patient :

- Laver les mains à l'eau courante avec du savon et les sécher avec sa propre serviette ou au mieux avec une serviette jetable et ce, après chaque passage aux toilettes ;

- Hygiène périnéale ;

- Laver à haute température et séparément le linge contaminé par des excrétas ; - Pour le patient alité, désinfecter la panne.

2.2/ Lors des soins :

- Porter un tablier et des gants pour manipuler du matériel souillé par des selles ;

- Matériel individuel pour le patient infecté ; - Pas de thermomètre en anal ;

- Se laver les mains après avoir changé les langes des bébés, désinfecter la table à langer avec une solution alcoolique.

-Application stricte des règles d’hygiène décrites ci-dessus [4].