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Principaux défis et recommandations en matière de politiques

Évolution de l’intégration

2.2. Progrès et défis thématiques

2.2.4. Principaux défis et recommandations en matière de politiques

Le commerce intra-africain demeure limité à cause d’un certain nombre de contrain-tes. La littérature indique que l’insuffisance de la base productive et manufacturière et le manque d’infrastructures constituent d’importants obstacles à l’expansion du commerce. Les pays africains continuent, pour la plupart, d’échanger une gamme réduite de produits à base de ressources naturelles. Dans certains cas, un seul produit représente plus d’un tiers, voire la moitié, du volume total des exportations du pays, avec comme conséquence, une forte dépendance à l’égard de l’étranger - c’est notam-ment le cas des produits manufacturés - pour satisfaire la demande des consomma-teurs dans les marchés sous-régionaux et/ou régionaux.

Afin de régler ce problème, les CER et leurs États membres doivent œuvrer plus que jamais en vue de la création d’un marché commun intégré en supprimant toutes les barrières tarifaires et non tarifaires et en garantissant la libre circulation de tous les facteurs de production, notamment les capitaux, la main-d’œuvre et les inves-tissements. L’instauration d’un marché commun pleinement opérationnel pourrait favoriser les économies d’échelle. En outre, les CER devraient favoriser l’exploitation multinationale des ressources naturelles et les investissements dans ce domaine afin de bénéficier des économies d’échelle et de l’utilisation rationnelle et optimale de ces ressources. L’élaboration de chartes relatives à la production et à l’investissement mul-produits les plus exportés durant la période 2000-2005, les combustibles et pro-duits dérivés et les propro-duits miniers se taillent la part du lion. Viennent ensuite les produits agricoles de base (sucre, coton, cacao et café) et un très petit nombre de produits manufacturés.

Les défaillances tinationaux tendant vers cet objectif pourrait y contribuer dans une grande mesure.

Ainsi, il serait également possible de faire davantage appel aux moyens disponibles au niveau de la communauté et/ou des pays, ainsi qu’aux marchés sous-régionaux et régionaux et faciliter de la sorte le processus de développement et d’intégration au sein des CER. En fait, il faudrait consacrer une bonne part de « l’aide pour le commerce » au renforcement de cette capacité de production multinationale afin d’utiliser et de transformer les produits de base dans le cadre d’activités à forte valeur ajoutée.

Il est bien connu que le manque d’infrastructures empêche un développement ration-nel des échanges commerciaux. Nombre de réunions et de documents ne cessent de souligner que les défaillances aussi bien quantitatives que qualitatives en matière de routes, de voies ferrées, de réseaux électriques et d’autres formes d’énergie, d’eau, de TIC et de technologies et d’équipements industriels entravent considérablement la production et la commercialisation des marchandises. Lorsque les produits ne peuvent franchir aisément les frontières du fait de la faiblesse des moyens de trans-port, le commerce intra-africain s’en ressent automatiquement. Toutefois, l’Afrique progresse dans le développement des infrastructures même s’il reste beaucoup à faire au niveau des liaisons inter-États pour faciliter la circulation des marchandises sur le continent. À l’échelon interne, le besoin de relier les centres de production (par exemple les communautés agricoles) aux marchés urbains et sous-régionaux se fait nettement sentir. Les spécialistes affirment que l’amélioration de l’infrastructure aux niveaux national et international augmente la rentabilité des investissements dans les pays voisins en élargissant le marché et en multipliant les possibilités d’exportation.

L’état de l’infrastructure est examiné en détail plus loin dans ce même chapitre sous le titre «intégration physique».

Afin de stimuler le commerce intra-africain, il faudrait renforcer les capacités de production sur la base des liaisons entre pays pour exploiter et transformer les matiè-res premièmatiè-res disponibles, et mettre en place des réseaux d’infrastructumatiè-res efficaces.

L’Afrique devrait classer le développement de ces capacités au premier rang de ses priorités en matière d’investissements. Cela étant, le commerce intra-africain est confronté à d’autres obstacles qui pourraient cependant être facilement levés sous réserve de l’existence d’une volonté politique suffisamment forte pour mettre en œuvre les bonnes politiques. La réalité est qu’en Afrique, de nombreux pays s’ap-puient lourdement sur les taxes commerciales pour alimenter leur budget. Dans certains cas, ces taxes représentent plus de 50 % du montant total des recettes publi-ques. Ainsi, toute initiative de libéralisation du commerce qu’ils pourraient prendre aurait des répercussions importantes sur les comptes budgétaires. Les données des flux des échanges commerciaux intra-africains montrent que les gains de la libérali-sation profitent normalement aux pays les plus développés du point de vue indus-triel, qui sont naturellement mieux à même d’exploiter les nouvelles opportunités

en matière d’exportation. Dans certaines CER, ce déséquilibre explique le peu d’en-thousiasme de certains pays à l’égard des plans de libéralisation du commerce, ainsi que les retards pris dans la mise en place de véritables zones de libre -échange et d’unions douanières.

Afin de contribuer à atténuer les craintes liées aux pertes de revenus et à remédier aux déséquilibres en matière de gains découlant du commerce, il serait indiqué de mettre au point et d’appliquer de manière effective des mécanismes de compensa-tion et de péréquacompensa-tion. Ces mécanismes pourraient être financés par l’imposicompensa-tion d’une faible taxe (entre 0,50 et 1 %) sur les importations de l’étranger. Les fonds ainsi récoltés pourraient servir à atténuer les pertes de revenus dues à la libéralisation du commerce. Une partie de ces mêmes fonds pourrait également être utilisée pour financer des projets de développement (infrastructures etc.) dans les pays les moins avancés membres des CER afin de renforcer leurs capacités en matière d’offre et de commerce et, partant, leur permettre de tirer profit des possibilités offertes par la libéralisation du commerce. On pourrait également utiliser d’autres sources de reve-nus publics, notamment les taxes sur la valeur ajoutée, pour réduire la dépendance à l’égard des taxes sur les échanges commerciaux.

En tant que priorité urgente du futur gouvernement de l’Union, la création du marché commun africain doit être accélérée afin de renforcer le commerce intra-africain de manière générale. Dans un premier temps, les CER devraient envisager la mise en place de zones de libre-échange en leur sein et entre elles (par exemple entre le COMESA et la SADC) pour élargir le cadre économique et commercial et remédier aux chevauchements des intérêts et des potentialités dans les domaines économique et commercial. Les zones de libre-échange et les unions douanières fai-sant double emploi (par exemple la CEDEAO et l’UEMOA, ainsi que la CEMAC et la CEEAC) devraient fusionner dans les meilleurs délais pour former un marché commun appliquant les mêmes instruments commerciaux et un système de tarifica-tion commun.

La mise en place d’un système de tarification commun a toujours posé des problè-mes. Les désaccords sur une tarification commune contribuent à retarder considéra-blement la création des unions douanières. C’est la raison pour laquelle les échéances fixées pour la mise en place de ce type d’unions au sein de certaines CER ont été souvent reportées. Pour remédier en partie à cette situation, on pourrait organiser, sous l’égide de l’Union africaine, une conférence régionale sur un système de tarifi-cation commun pour examiner les problèmes qui se posent dans ce domaine et pro-poser un certain nombre de principes communs et un cadre d’application au niveau sous-régional, en tenant compte de la nécessité absolue de créer un marché commun africain dans le cadre du programme accéléré du gouvernement de l’Union.

Les contraintes au

Tous ces problèmes et les solutions proposées ne sont en aucune façon exhaustifs.

Cela dit, les contraintes au niveau de l’offre et de l’infrastructure s’ajoutent à des espaces économiques et des marchés fragmentés et épars pour alimenter les défaillan-ces en matière de production, de marché et d’allocation des ressourdéfaillan-ces en Afrique, ralentir le processus de production à grande échelle et perpétuer la faiblesse de l’inte-raction commerciale dans la région. Le moins que l’on puisse faire serait de prendre en charge ces défis en y mettant le sérieux et les moyens nécessaires.