L’ENVIRONNEMENT DU SITE DU PROJET ET DE LA RÉGION
4.3. MILIEU SOCIO ECONOMIQUE ET HUMAIN 1. P RÉSENTATION DE LA ZONE D ’ INFLUENCE
4.3.2.6. Principales activités économiques
L’économie de l’arrondissement de Batouri repose essentiellement sur le secteur primaire (agriculture, élevage, exploitation des ressources naturelles), le secteur tertiaire (le commerce et les services) et dans une moindre mesure le secteur secondaire. De manière générale, les activités économiques des populations de Batouri par ordre d’importance sont représentées dans la figure 6 ci-dessous :
13 PCD
Figure 6: Représentation du poidsdes activités économiques des populations de Batouri (source : PCD)
Secteur primaire L’agriculture
L’agriculture de subsistance est la principale activité des populations de Batouri.
Bien qu’elle soit pratiquée par presque toute la population, elle constitue l’occupation majeure à hauteur de 42%. Les principales cultures de subsistance sont : le manioc, l’igname, l’arachide, le maïs, la patate, la banane douce. Environ 75% de la production est destinée à l’autoconsommation et seulement 25%
commercialisée pour générer le revenu de la famille. L’agriculture est du type extensif, pratiquée avec des techniques rudimentaires sur des petites superficies variant entre 1/4 et 2 hectares à proximité du village.
Elevage et pêche
L’élevage est beaucoup plus pratiqué par les allogènes, principalement les Fulbés et les Bororo. Les grandes zones d’élevage bovin sont le secteur de GADJI A TOUKI, NGUINDI, MOBE, NYABI, TAPARE, MBOUMAMA. L’élevage de la volaille, des porcs et des petits ruminants est très peu développé.
Les villages à grande intensité d’activité de pêche sont les villages situés le long du fleuve Kadey (BENDISSOLA, BACKOMBELE, KOMBO AMOUGOU, SANDAE, DOGBO I, NABOUBOU, PANDI). Les espèces pêchées sont les grosses carpes appelées localement « Mbégou », le capitaine, les silures, le poisson courant, le brochet, les crevettes et les crabes. Dans la Kadey, la pêche se pratique toute l’année par des pêcheurs professionnels et au niveau des cours d’eau entre décembre et février. Les pêcheurs pratiquent la pêche au filet, à l’hameçon, à la nasse et les barrages dans les rivières et marigots. Les pêcheurs sont des natifs des villages riverains ; toutefois l’on observe sur le plan d’eau fluvial l’arrivée des pêcheurs Bozos venus du Mali. Les produits de la pêche sont destinés à 30 % pour l’autoconsommation et à 70% pour la commercialisation.
La pisciculture est encore très faiblement pratiquée malgré les grandes potentialités pour le développement de cette activité. Les principales contraintes pour la pisciculture sont la non maîtrise des techniques améliorées de production et le manque des alevins de qualité.
Exploitation minière
La Commune compte plus de 1000 artisans miniers et plus de 50 collecteurs évoluant tous dans l’informel. L’exploitation minière est prépondérante dans les villages KAMBELE I, KAMBELE II, KAMBELE III, NDEM II, DIMAKO, PATER et MAMA.
Secteur des services l’écoulement au quotidien de certains produits (Manioc, plantains, etc.).
L’hôtellerie et la restauration
En termes d’infrastructures d’accueil, la zone du Projet dispose de quelques établissements hôteliers et des auberges. Cependant la capacité d’accueil reste assez limitée.
Le transport
Les modes de transports utilisés par les populations sont : le transport par moto, et par voitures. Le transport par voiture permet de rallier les villages et villes voisines. Le transport par moto constitue le mode le plus récent dans la localité et est beaucoup plus utilisé pour les déplacements intra urbains.
4.3.2.7. Accès aux services sociaux de base
Accès à l’éducation o Carte scolaire
L’infrastructure socio-éducative de la commune de Batouri est résumée dans le tableau 23 suivant.
Tableau 23: Infrastructure socio-éducative de Batouri
Type Quantité Observations
Ecoles maternelles 13 09 publiques et 04 privées
Ecoles primaires formelles 56
48 écoles primaires publiques, 02 écoles primaires privées catholiques, 02 primaires privées protestantes, 01 école primaire
adventiste, 01 école primaire islamique, 01 école primaire laïque
Ecoles non formelles 15 12 écoles des parents et 03 écoles communautaires
Lycées d’enseignement
général 02 Lycée Bilingue et Lycée de Sambo
Lycée technique 01
14 PCD
Collèges d’enseignement
secondaire 04 Mbounou, Gadji, Trypano, Mongo-Nam
Collèges privés confessionnels 02 Collège islamique et collège Barry
o Niveau d’éducation
La ville de Batouri, tout comme la région de l’Est est une zone sous scolarisée.
D’après les résultats du MICS5 (2011)15, le niveau d’éducation chez les personnes âgée de 15 à 49 ans se présente comme suit : 15,3% de la population n’ont aucun niveau d’éducation, 42,7% ont fait le primaire, 40,6% ont atteint le cycle secondaire et à peine 1,7% ont franchi le cap du supérieur.
Infrastructures sanitaires o Carte sanitaire
L’Arrondissement de Batouri compte onze (11) aires de santé avec 16 formations sanitaires dont sept CSI (Tapare, Mbendissola, Mbounou, Gadji, Bélita, Sambo, mokolo). En général, l'accessibilité aux soins sanitaires de qualité est limitée par l'insuffisance de l'effectif du personnel soignant, le faible niveau du plateau technique au niveau de ces structures et la faible capacité financière de la majorité de populations à s'offrir des soins de santé de qualité. Le recours à la pharmacopée traditionnelle et l'automédication (vendeur ambulant de médicament) est prépondérant pour la majorité de la population.
o Donnée de base sur la typologie des maladies et infections
Tout comme au niveau national, le paludisme demeure l’endémie majeure et est le premier motif de consultation médicale. Vient ensuite les maladies hydriques et enfin les infections sexuellement transmissibles et VIH/SIDA. Le taux de prévalence du VIH est de 6,3%, la prévalence du paludisme est de 24% dans la région. Les données spécifiques sur les maladies récurrentes de la zone du Projet sont contenues dans le tableau 24 suivant :
Tableau 24: Situation sanitaire spécifique de la zone du Projet
Maladies Taux de prévalence
Source : Districts de santé de Batouri (2017)
Infrastructure routière
La ville de Batouri est desservie par la nationale n°10. Le réseau routier est assez dense et en très mauvais état. Quelques tronçons routiers seulement sont bitumés.
Hygiène et salubrité
Le ramassage des ordures ménagères dans l’espace urbaine est effectué par les agents de la Commune, à la main, au moyen des fourches. Cette activité se limite à la partie urbanisée de la ville. La majorité des habitants déverse leurs ordures ménagères dans la nature ou des dépotoirs improvisés
Structures sécuritaire
15 INS, MINEPAT, MINSANTE 2011 : Enquête démographique et de santé et à indicateurs multiples (eds-mics)
Les structures sécuritaires dans la Commune de Batouri sont constituées de commissariats de police et d’une gendarmerie.
Eau et Energie
La ville de Batouri dispose d’un réseau d’adduction d’eau (CDE) qui approvisionne une partie des quartiers de l’espace urbain. Les autres sources d’approvisionnement en eaux sont le forage, les puits et les sources.
Sur le plan énergétique, le réseau électrique ENEO couvre le centre urbain de la commune et certains villages situés en bordure de la nationale N°10 reliant Bertoua à Batouri (moins de 30% des populations sont connectées au réseau ENEO). Ce déficit en énergie de qualité limite les initiatives nécessitant de l’énergie électrique et amène les populations à s’équiper en groupes électrogènes.
Les télécommunications
Les réseaux téléphoniques CAMTEL, MTN et ORANGE, arrosent convenablement la ville.
4.4. PRINCIPAUX ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX DE LA ZONE DU