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le Président - Merci, Madame GABORET

RAPPORT - CARTE DES FORMATIONS PROFESSIONNELLES INITIALES EN RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE POUR 2017

M. le Président - Merci, Madame GABORET

Madame HAMADI a la parole.

Mme HAMADI - Monsieur le Président, mes chers collègues, le SRDEII fixe la transition écologique, énergétique et démocratique au cœur de la Stratégie de développement économique de la Région. Le rapport invite à considérer fortement les métiers de la transition énergétique et écologique dans le cadre de la formation initiale et professionnelle. Si les secteurs de l’écoconstruction, des énergies renouvelables, du génie climatique et de l’agriculture biologique commencent à trouver une réponse dans l’offre de formation, nous regrettons encore le peu d’ouvertures de filières dans la transition écologique.

La Région doit absolument créer une dynamique. Les métiers de notre monde évoluent et nécessitent de nouvelles compétences dans les territoires et dans le secteur professionnel, à l’égard de la transition énergétique et écologique. Pour cela, nous devons avoir un accompagnement particulier, qu’il s’agisse d’actions spécifiques en direct des chefs d’entreprise ou de formation à certaines compétences clés stratégiques, et une meilleure structuration des processus d’orientation vers les métiers contribuant à la transition énergétique.

Nous devons intégrer les besoins en évolution dans ce secteur en matière d’emploi et de compétence dans les territoires car tout l’enjeu est dans la transformation écologique des filières, des systèmes de production et des pratiques professionnelles.

Je vais me permettre de m’attacher à l’écoconstruction. Celle-ci fait le choix d’utiliser des matériaux alternatifs, durables et locaux, qui consomment peu d’énergie à leur fabrication et ont le plus faible impact sur l’environnement.

Dans un contexte de monopolisation des ressources et de dégradation de l’environnement, l’écoconstruction propose des solutions concrètes avec une vision globale du bâtiment (le concept bioclimatique) et montre l’importance d’avoir plusieurs compétences.

L’écoconstruction planifie le chantier et sait concevoir les différents systèmes constructifs, du gros œuvre au second œuvre.

Nous avons des talents en région, par exemple dans le département d’Indre-et-Loire : je pense au pôle écoconstruction de Beaulieu-lès-Loches qui va être inauguré demain mais également du côté de Nazelles-Négron autour du greeter qui utilise des matériaux biosourcés (chanvre, liège, argile) ou encore le recyclage de papier pour l’isolation.

Nous devons absolument nous appuyer sur ces initiatives pour les centres de formation car les formations sur l’écoconstruction contribuent aux mutations économiques et constituent un levier pour la transformation écologique de l’économie. Pour cela, nous devons rechercher un élargissement de l’offre mais aussi de la transformation des contenus de formation. Même si cela n’est pas de notre ressort, rien ne nous empêche d’être force de proposition au sein du CREFOP.

Soyons ambitieux : structurons des pôles comme ceux de Nazelles-Négron ou de Beaulieu-lès-Loches ! Nous contribuerons ainsi à la transition écologique et économique mais nous établirons aussi de nouvelles solidarités, car l’ensemble de ces compétences interagissent. Nous devons, en effet, tenir compte des territoires et des enjeux, car tous les acteurs, même les établissements de formation, contribuent au développement d’un territoire et sont acteurs d’une économie locale. La Région doit mettre en relation les acteurs présents dans les territoires et soutenir les initiatives locales.

Soyons avant-gardistes sur les formations de la transition écologique ! Je vous remercie.

M. le Président - Merci.

Madame ROUXEL a la parole.

Mme ROUXEL - Monsieur le Président, chers collègues, dans ce rapport portant sur la carte des formations professionnelles initiales, vous notez plusieurs défis majeurs à relever.

Le premier est d’améliorer l’orientation professionnelle : reconnaître là que le Service public régional de l’orientation peut se substituer au rôle immédiat de l’État, c’est aussi reconnaître que la Région utilise l’argent de ses contribuables pour pallier les manques d’investissement de l’État.

Le deuxième défi est de faire évoluer l’appel à projets pour les futures cartes : encore une fois, nous remarquons que ce vœu est de nouveau formulé. Or, pour ce vœu, vous n’arrivez pas à trouver de solutions.

On peut trouver des solutions !

Garantir le droit au retour à la formation pour les jeunes entre 16 et 25 ans sortis du système scolaire, n’est-ce pas une nouvelle fois se substituer à la défaillance de l’Éducation nationale qui préfère laisser sortir ces jeunes de son système sans objectifs d’avenir plutôt que les assurer dès leur entrée en formation initiale de bénéficier d’une formation de qualité et prometteuse d’emploi ? Comme le mentionne le rapport, avec 95 % de fréquentation initiale actuelle, comment intégrer ces jeunes en formation initiale puisque le système actuel ne le permet pas ?

Avant de se porter candidat à une nouvelle expérimentation nationale du relèvement à 30 ans de l’âge d’entrée en apprentissage (le rapport 16.05.11), il serait peut-être opportun de mettre le focus pour trouver des solutions à nos jeunes de 15 à 25 ans avant qu’ils ne deviennent comme beaucoup des demandeurs d’emploi.

Concernant la formation professionnelle des demandeurs d’emploi, les « Cordées du territoire » et les états généraux de l’économie et de l’emploi ont mis l’accent sur la nécessité de mieux anticiper par la formation les évolutions de l’emploi dans les secteurs structurants et innovants. Les formations non qualifiantes, type « savoirs de base » qui représente en nombre, donc en financement, une part importante des formations, ont pour seul effet de faire passer temporairement les stagiaires en catégorie D mais sans aucun bénéfice pour les intéresser. En quoi ces formations répondent-elles aux demandes des secteurs structurants et innovants ? Elles ne servent qu’à alimenter en financements publics certains organismes issus de l’éducation populaire ou qui sont des émanations de l’Éducation nationale, largement responsable des problèmes de décrochage des jeunes.

Comme déjà dit en Commission permanente, le Front National est pour un système scolaire qui fasse son travail, à savoir donner les bases aux jeunes afin qu’ils n’aient pas besoin plus tard de les acquérir en passant par les prestataires de la formation professionnelle qui se développent autour d’une clientèle que votre système a produite.

Le Front National le dit à nouveau, l’argent de la formation professionnelle doit servir à qualifier les individus, pour qu’ils puissent trouver un emploi qualifié qui réponde aux besoins des entreprises de la région.

Je vous remercie.

M. le Président - Merci.

Je prends l’intervention de Monsieur DUMAS.

M. DUMAS - Monsieur le Président, chers collègues, « la formation au cœur des préoccupations régionales », cela pourrait résumer l’implication de notre Région dans ce domaine.

Si cette volonté s’est traduite par la mise en place du Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles, ce sont près de 170 nouvelles formations qui, depuis 2011, ont été créées dans les CFA et les lycées professionnels de la région Centre-Val de Loire, ce qui représente plus de 2 500 places nouvelles de formation. On y trouve la formation en alternance et l’apprentissage qui occupent, vous le savez et nous le savons tous, une place prépondérante.

Depuis plusieurs années, la Région mène une politique volontariste de développement et de modernisation de l’apprentissage.

Si l’apprentissage a longtemps concentré ses formations sur la préparation des diplômes de niveau V, l’élévation des niveaux de qualification et la diversification de l’offre de formation ont profondément modifié son paysage, sans pour autant porter préjudice aux formations de niveau V. Comme l’a dit notre collègue Jalila GABORET, le nombre d’apprentis des formations de niveau V a enregistré une hausse de 2 %.

À ce jour, près de 30 % des apprentis préparent une formation du supérieur.

765 formations sont ainsi offertes, qui concernent la grande majorité des secteurs professionnels répartis dans 117 sites, regroupés au sein de 41 CFA qui ont enregistré l’année dernière des taux de réussite de plus de 80 %. Près de 18 000 apprentis sont en contrat d’apprentissage en 2016. La mobilisation régionale se poursuit avec 27 nouvelles formations qui seront projetées pour la rentrée 2017, ce qui représente plus de 370 places supplémentaires. Ces ouvertures, je le rappelle, toucheront la grande majorité des départements mais aussi des niveaux de formation confondus.

Ces résultats sont la résultante d’une mobilisation de tous les partenaires, mais aussi une mobilisation forte de la Région qui, je le rappelle, a consacré plus de 620 millions d’euros au cours des cinq dernières années.

Au-delà de cette implication financière, il s’agit bien :

- d’anticiper les enjeux de formation ;

- de permettre à tous les jeunes d’accéder à une formation ; - de contribuer à l’élévation des niveaux de qualification ;

- mais aussi, bien sûr, de s’adapter et d’anticiper les besoins en formation et en compétences exprimés dans les territoires. Je citerai pour exemple le développement de la filière aéronautique.

Pour illustrer ce propos, permettez-moi de vous donner quelques éléments sur un CFA que je connais un peu : celui de l’AFTEC. J’ai participé voici quelques jours seulement à son conseil de perfectionnement. La rentrée 2016 a accueilli 1 424 apprentis, ils n’étaient que 1 214 en 2014. Vous constatez qu’en deux années, ce sont plus de 210 nouveaux apprentis qui suivent cette formation à Orléans mais aussi dans les antennes départementales. Pour la prochaine rentrée de septembre, trois nouvelles formations pourraient ouvrir.

Je vais vous raconter une anecdote que j’ai vécue lors des dernières journées portes ouvertes, au mois de mai dernier. Plusieurs jeunes étaient présents, accompagnés de leurs parents qui s’inquiétaient du nombre de places offertes dans ce CFA de l’AFTEC pour la prochaine rentrée. Évidemment, ils avaient aussi postulé, via l’applicatif post-Bac, pour suivre cette même formation « communication » dans les deux lycées d’Orléans qui la dispensent.

Pour autant, dans l’un des deux lycées, il y avait 800 candidats, 800 candidatures pour seulement 25 à 30 places. C’est vous dire, chers collègues, le niveau de sélection sur dossier et l’inquiétude de ces jeunes et de leurs parents.

Lorsque la question a été posée au responsable du CFA, il a répondu très clairement que, pour le CFA de l’AFTEC, il n’y avait pas de contingent, pas de nombre de places limité ; la seule limitation était de trouver un maître d’apprentissage. Dès l’instant où les jeunes en trouvaient un, la Région Centre s’était engagée, comme elle l’a toujours fait, à financer le nombre de places. Si 30 jeunes trouvent un contrat d’apprentissage, il y aura une classe ; s’ils sont 60, il y aura deux classes. Je dois vous dire le grand étonnement de ces jeunes et de leurs parents que de savoir pouvoir compter sur le soutien de la Région Centre.

Aujourd’hui, plébisciter l’apprentissage est une priorité d’action forte en faveur de la formation, de la jeunesse et, par voie de conséquence, de l’emploi.

Je vous remercie.