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GRICOURT, président de séance - Madame SINSOULIER-BIGOT, vous avez la parole

ET LES NOUVELLES AMBITIONS 2016-2021 (COMMUNICATION N°7)

M. GRICOURT, président de séance - Madame SINSOULIER-BIGOT, vous avez la parole

Mme SINSOULIER-BIGOT - Monsieur le Vice-président, chers collègues, comme l’a très bien expliqué ma collègue Vice-présidente, cette stratégie touristique s’inscrit sous l’angle du tourisme de lenteur.

Durant ces dernières années, un travail considérable a été effectué pour donner une grande lisibilité à la destination de notre région Centre-Val de Loire partout en France et à l’international, avec deux aspects particulièrement, à savoir la Loire à Vélo et les cinq marques touristiques.

Dans mon propos, je vais développer un peu plus l’aspect culturel.

Je commencerai en rappelant que les sites et les monuments sont les premières motivations de visite pour venir dans notre région, pour choisir cette destination. Nous avons eu un travail très important assez en amont avec la reconnaissance du Val de Loire, classé par l’UNESCO en 2000. Dans le vote de la loi LCAP de cet été, je vois une reconnaissance pleine et entière de ce travail car toute cette zone de protection de l’UNESCO est entrée pleinement dans la législation française.

Toujours au titre de cet item « nature et culture », il faut souligner les trois parcs naturels régionaux qui existent dans notre territoire.

Le deuxième aspect extrêmement important dans le domaine du tourisme et de la culture est notre volonté affichée, et désormais en bonne voie d’être achevée, de la création d’un réseau sur l’art contemporain. Nous avons Chaumont, qui a effectué un travail très important sur le Land Art, le FRAC, le CCCOD qui va ouvrir dans quelques semaines, le Transpalette à Bourges, les Tanneries à Amilly : tout ceci a permis de créer un réseau d’art contemporain très important qui nous place en seconde position par rapport à l’Île-de-France.

Dans ce réseau, l’idée n’est pas d’avoir une ville, un lieu qui va cannibaliser le reste de la région ; il s’agit d’inviter nos visiteurs, les touristes à prendre leur temps pour visiter ces différents endroits. Nous nous inscrivons donc bien dans cette stratégie du tourisme de lenteur.

Chaumont est d’ores et déjà une grande réussite sur le thème « art et nature »,

« culture et nature ». En droite ligne de la stratégie déclinée par Madame de CRÉMIERS, nous allons développer dans le château de Chaumont une nouvelle offre pour rester dans cette dynamique qui existe depuis de nombreuses années : nous allons entreprendre un allongement de la saison touristique en ayant une offre plus importante pour étoffer la durée de visite sur le site. Parallèlement, nous aurons des offres en intérieur pour travailler quand il ne fait pas très beau, quand on a éventuellement des inondations, quand c’est l’hiver. Le fait d’allonger cette période de visite dans l’année et de proposer des visites sur une journée nous permettra d’accroître notre zone de chalandise et de rester dans un équipement extrêmement dynamique qui trouve une part d’autofinancement très importante.

Tout ce travail effectué ces dernières années nous a permis en 2015 d’être désignés comme « Destination France », ce qui fait de notre région une destination majeure parmi les grands sites de notre pays. C’est la reconnaissance du travail réalisé jusqu’à présent ; il se concrétise par la présence de 9 millions de visiteurs par an dans notre territoire et va se poursuivre.

Je vous remercie de votre attention.

M. GRICOURT, président de séance - Merci.

Monsieur Charles FOURNIER, vous avez la parole.

M. Charles FOURNIER - Je souhaiterais dire quelques mots en complément, mais je n’ai pas entendu toutes les interventions. Par conséquent, des éléments ont peut-être déjà été dits.

C’est plutôt pour préparer le travail concernant la future stratégie, en amenant des sujets de réflexion.

Pour moi, l’un des enjeux forts, au-delà de la politique de grands sites, est que nous ayons une économie touristique qui irrigue les territoires. Les retombées de l’économie touristique doivent pouvoir être partagées dans un territoire et servir toute une chaîne d’acteurs et une dynamique de coopération. Le tourisme est l’affaire de tous et non uniquement celle d’opérateurs touristiques ; c’est l’affaire des citoyens dans les territoires, ils sont les acteurs de la promesse de qualité d’accueil dans les territoires. Cela me semble être un enjeu extrêmement important.

Nous avons de grands sites qui sont des locomotives, mais tous ne jouent peut-être pas le jeu collectif que cela implique. Pour donner quelques exemples, je pense à certains grands lieux d’accueil, comme Center Parcs, qui internalisent à peu près toutes leurs activités, sont insuffisamment connectés au territoire et ne le font pas assez vivre. C’est un enjeu extrêmement important.

Le deuxième élément que je veux souligner concerne les enjeux du tourisme à vocation sociale : 40 % de nos concitoyens ne partent pas en vacances, n’ont pas accès au tourisme. Un schéma doit prendre en considération cette dimension. Dans la région, l’UNAT réunit les acteurs du tourisme associatif à vocation sociale.

Je rappelle que 35 % de ces structures sont implantées dans les territoires ruraux, dans des communes de moins de 2 000 habitants. Elles participent à l’accueil des familles en difficulté et au développement local dans les territoires. D’ailleurs, ce sont des structures qui fonctionnent le plus souvent toute l’année et apportent de nombreux services au territoire. La stratégie devra laisser une place à ces acteurs majeurs d’un autre tourisme, mais je sais que c’est dans l’esprit et d’ores et déjà cité dans la communication,

Le troisième élément que je veux souligner porte sur l’allongement des saisons. Cela a été évoqué pendant les états généraux du tourisme à Blois. Cela m’avait frappé : l’enjeu est de ne plus être sur des saisons touristiques courtes mais d’avoir des opportunités toute l’année. Un travail est à accomplir.

Le tourisme « nature et culture » a une carte à jouer dans cet allongement des saisons et dans une offre touristique qui s’insère tout au long de l’année dans nos territoires.

Mon dernier point, que l’on met souvent de côté quand on parle de tourisme, consiste à dire que nous sommes aussi une région de départ vers d’autres destinations.

(Monsieur Marc GRICOURT, Premier Vice-président, rend le fauteuil de la présidence à Monsieur François BONNEAU, Président du Conseil régional)

À mon avis, un travail doit également être mené sur la dimension éthique, responsable et équitable du tourisme. Des labels existent dans ce domaine. Dans notre stratégie, nous pourrions travailler au départ, à la manière dont on envisage le tourisme, à la responsabilité environnementale et sociale du tourisme. Nous nous honorerions à réfléchir sur cette dimension.

Je clôturerai sur le fait que le tourisme est l’affaire de tous.

Il existe des initiatives en la matière, je pense aux « greeters », par exemple, mais aussi au dispositif « À vos ID » qui soutient des dynamiques citoyennes dans les territoires.

N’oublions pas dans cette stratégie, mais je sais que ce ne sera pas le cas, la dimension citoyenne, les dynamiques ascendantes qui participent à la valeur des marques de notre région.

Je vous remercie.

M. le Président - Merci.

L’ensemble des interventions ayant été portées dans le cadre de ce débat sur la communication, Madame la Vice-présidente, voulez-vous nous apporter quelques éléments de précision ?

Mme de CRÉMIERS - Merci, Monsieur le Président.

J’ai bien noté les éléments portés à cette communication, qui permettront d’enrichir le prochain rapport sur la stratégie du tourisme présenté à la session régionale de mars. Il portera, comme je vous le disais en préambule, sur le contenu de l’offre touristique et les différents développements de l’offre que nous devons réaliser.

C’est présenté dans le bilan et les nouvelles ambitions, mais j’ai noté l’importance du développement à la fois quantitatif et qualitatif des infrastructures d’hébergement dans quasiment tous les territoires de notre région et de manière très variée, c’est-à-dire en hôtels, en gîtes et en hébergements de plein air, pour tous types de publics mais particulièrement pour les familles et les jeunes.

J’ai noté le rôle de l’UNAT qui représente l’expertise en matière de tourisme solidaire et social. Quand on a l’ambition que nous venons de partager ce matin, d’un tourisme pour tous et dans tous les territoires, cela passe aussi par des démarches comme celles que peut porter l’UNAT et que l’on peut imaginer de généraliser afin qu’il ne soit pas cantonné dans une spécificité touristique mais qu’il soit plus partagé.

Concernant l’importance de l’histoire, dans notre région où s’exerce cette exceptionnelle rencontre entre culture et nature, cela a été rappelé à plusieurs reprises, les sites et les châteaux représentent la première raison de visites dans notre région. Elle n’est cependant pas la seule. L’offre touristique – et ce sera l’un des axes, l’une des démarches proposée pour la prochaine ambition – est une alchimie entre la culture et l’histoire mais s’inscrit aussi dans un paysage et dans un terroir. C’est la même démarche que nous avons entre les différentes strates institutionnelles et les acteurs institutionnels du tourisme dans la concertation : elle doit se retrouver avec les acteurs du tourisme, c’est-à-dire que doivent être autour de la table les hébergeurs, les restaurateurs, les vignerons, les sites de visite. C’est de cette rencontre que naîtront des offres touristiques à la fois renouvelées, créatives et qui permettent de continuer à fidéliser de plus en plus de clientèle.

Un mot sur la relation entre identité, fierté du territoire et développement du tourisme : le touriste ne connaît pas les frontières administratives, il se crée lui-même ses propres repères. La première fois qu’il vient, quand il n’en a pas encore, c’est dans son imagination et dans ce qu’il peut projeter en termes de rêve par rapport à une destination.

Ensuite, lorsqu’il décide de revenir, ce que nous souhaitons de plus en plus nombreux, il s’est déjà créé sa propre identité, son propre relationnel avec les territoires et surtout avec les personnes, les professionnels qui l’ont accueilli et avec qui il est entré en contact.

Il n’est pas nécessaire de se servir d’une certaine fierté identitaire pour développer le tourisme dans notre région.

Concernant le mot « slow », je vous l’ai dit dans mon intervention, je n’en raffole pas ; c’est plus une béquille de langage. J’ai vu que le « tourisme de l’art de vivre ensemble » a été repris par plusieurs interventions. Finalement, ce sera certainement le terme qui prévaudra pour désigner cette nouvelle ambition régionale.

En tout cas, je vous remercie de vos multiples remarques.

M. le Président - Je vous remercie de vos contributions à ce débat et à l’enrichissement de ce