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le Président - Merci, Madame CANETTE

Madame la Vice-présidente, quelques éléments par rapport aux échanges qui ont eu lieu dans cette assemblée.

Mme GAUDRON - Merci, mes chers collègues, de vos interventions. Elles sont de natures très différentes, donc je ne les mettrai pas toutes au même niveau. En tout cas, je vais tenter de répondre à divers éléments évoqués, notamment ceux qui sont faux et que j’entends rectifier.

Bien entendu, comme d’habitude, Monsieur NOVELLI n’est pas là pour écouter nos réponses mais on lui transmettra. C’est notamment lui qui a donné beaucoup d’arguments faux sur la réalité de la formation et de l’apprentissage, puisque les deux ont été évoqués.

Il a notamment rappelé, les reprenant à son compte, qu’il avait été à l’origine des pôles de compétitivité dans un autre temps. Un petit oubli était tout de même essentiel : le volet formation n’était pas du tout évoqué dans ces pôles de compétitivité.

Je m’en suis emparée, avec ma collègue Marie-Madeleine MIALOT, parce qu’il était essentiel d’accompagner ces secteurs en développement dans le volet formation et dans la prise en compte des ressources humaines.

C’était juste pour le rappeler, parce qu’il est toujours un peu agaçant de s’entendre donner des leçons en permanence par Monsieur NOVELLI.

De même, il évoque les chiffres du chômage, notamment ceux qui concernent les jeunes. Malheureusement, ce n’est pas nouveau. Depuis de nombreuses années, je signale ici dans cet hémicycle notre inquiétude sur l’importance du chômage pour les jeunes. Or, on en est toujours à regarder cela.

Monsieur NOVELLI emboîterait-il le pas du président du Medef, qui a eu une super-bonne idée, assez vite retombée d’ailleurs, d’un SMIC jeune, par exemple ?

On voit qu’il a beaucoup de bonnes idées. Pour les auto-entrepreneurs, Marie-Madeleine MIALOT a expliqué tous les dangers derrière ces idées portées en leur temps par Monsieur NOVELLI.

Monsieur NOVELLI se transforme aussi en petit rapporteur du CESER. C’est un nouveau rôle qu’il se donne. Il me semble que le CESER est bien en capacité, tout seul, de dialoguer avec nous. Nous y sommes allés avec François BONNEAU lundi pour entendre leurs avis et être en réponse. Je dois dire que les avis n’étaient pas tout à fait la teneur de cette synthèse un peu à la hache faite par Monsieur NOVELLI, sautant habilement sur des propos positifs par rapport aux politiques en matière de formation. Olivier FREZOT l’a bien dit.

Manquer de concret : une nouvelle fois, nos collègues ont donné des exemples très précis au cours de ce débat ; je n’y reviendrai pas, pour ne pas allonger mon propos, mais on pourrait citer beaucoup de cas, tels Fagor-Brandt, Michelin, l’arboriculture et bien d’autres.

Avec nos actions en matière de formation, nous sommes sur des réponses extrêmement concrètes. Nous rencontrons régulièrement les personnes concernées par ces formations et elles ont bien compris les enjeux que nous portions avec nos politiques régionales.

Toujours la petite musique sur l’apprentissage : c’est revenu plusieurs fois, y compris dans les propos de Madame PICARD, ce qui m’a un peu étonnée car je la suppose assez au fait de ce qui concerne l’apprentissage. Regardons les chiffres et je vais être encore plus précise que Charles FOURNIER, puisque nous avons maintenant une réalité sur ces chiffres.

Ce sont les entreprises de moins de 11 salariés qui ont eu le plus de difficultés à recruter des apprentis, ce qui représente 1 121 apprentis de moins. Elles ne sont pas concernées par la suppression de la prime pour les employeurs d’apprentis.

Une nouvelle fois, tout cela tombe à l’eau, cet argument est faux.

Je continue : dans les entreprises de 11 à 20 salariés, il y a eu 65 apprentis de plus.

Dans celles de plus de 20 salariés, ce sont 200 contrats d’apprentissage en plus !

On voit bien, Monsieur MAHOUDEAU, qui ne m’écoute pas, que cet argument ne tient pas.

Arrêtez de le mettre en permanence comme une petite musique. En fait, elle joue contre l’apprentissage ; vous jouez contre l’apprentissage en tenant de tels propos. C’est la raison pour laquelle je voulais un peu insister sur le sujet et vous donner des chiffres très précis.

Dans notre rapport, pourquoi avons-nous fait un engagement particulier sur le BTP ? Parce que cela nous a inquiétés. Il est vrai que la baisse est importante, à raison de 10 % d’apprentis en moins. Je le redis, ce n’est pas lié à cette prime, cela n’a rien à voir avec elle.

Nous sommes sur des difficultés d’ordre structurel et conjoncturel ; il faudra en faire l’analyse.

En tout cas, nous avons pris une mesure exceptionnelle parce que la situation était exceptionnelle. Je sais que la filière du BTP est extrêmement reconnaissante de ce que nous proposons. C’est une mesure provisoire mais qui permettra à des jeunes de commencer leur formation sur ces métiers d’avenir, où il y aura de l’emploi. J’espère que cette conjoncture passagère permettra à ces jeunes de reprendre le cycle normal d’une formation en apprentissage.

Monsieur DELAVERGNE a beaucoup insisté sur la transition écologique, c’est bien de le souligner. Cela fait partie des cinq enjeux, des cinq priorités de la carte des formations. Vous avez donné quelques exemples, nous voyons petit à petit arriver des formations complètement en lien avec cette volonté que nous portons collectivement. Elle trouve sa forme aussi par des plateaux techniques. Comment former ces jeunes et ces adultes à ces nouveaux métiers, s’ils n’ont pas les bons outillages ? Pour autant, le premier sujet a été de former les formateurs.

Nous sommes bien dans une logique qui se déroule. Elle ne va peut-être pas assez vite pour certains. En fait, elle a une cohérence. Après tout, nous sommes là pour avancer non pas au coup par coup mais dans une cohérence d’ensemble et nous la portons.

Gisèle QUÉRITÉ a rappelé un élément important pour notre région en particulier : je veux parler de la création du Service public régional de l’orientation. Nous en sommes à la préfiguration. Avant l’été, nous vous apporterons des propositions très concrètes.

Des propos ont été tenus ici concernant l’image des métiers, ainsi que la méconnaissance de certains d’entre eux et de carrières intéressantes, y compris pour les femmes, sujet évoqué aussi par Gisèle QUÉRITÉ. Avec le Service public régional de l’orientation, nous aurons des réponses à vous apporter.

S’agissant des emplois d’avenir, ma chère Paulette PICARD, j’ai parfois un peu de difficultés à comprendre. J’écoute, session après session, ce que vous dites. Assez récemment, à l’occasion des emplois d’avenir, les uns et les autres, avec des trémolos dans la voix – Monsieur MAHOUDEAU aussi, je m’en souviens très bien –, vous disiez qu’il serait bien que les emplois d’avenir s’ouvrent au secteur marchand et ainsi de suite. Nous avions répondu que c’était possible mais en restant dans une marge raisonnable ; nous l’avons trouvée, je pense, puisque 20 % environ des emplois d’avenir sont dans le secteur marchand.

Ne venez pas maintenant nous dire que ces emplois d’avenir seraient la raison de la baisse du nombre d’apprentis. Il faut arrêter ! Il faut être un peu cohérent !

En tout cas, je peux vous affirmer que ce n’est pas une réalité. La baisse du nombre d’apprentis n’a rien à voir avec les emplois d’avenir puisque ce n’est pas le même secteur.

Quand on parle d’emploi d’avenir, il s’agit de l’emploi associatif et du secteur public ; c’est différent.

Une nouvelle fois, essayez d’être un peu cohérents dans vos propos d’une session à l’autre. Nous, en tout cas, nous le sommes.

Monsieur LEMAIGNEN évoque notre problème de réactivité. Il est un peu de la partie et sait qu’il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour que tout se déclenche. C’est un peu plus compliqué. Vous êtes les premiers à réclamer qu’il y ait des concertations et que tout le monde, y compris l’Opposition, soit concerté. Cela demande un certain nombre de procédures et vous les connaissez bien, Monsieur LEMAIGNEN !

En revanche, nous ne sommes pas restés les deux pieds dans le même sabot. Sur le sujet, vous n’étiez d’ailleurs pas le dernier à vous gausser des pactes de continuité professionnelle, mais ils sont la réponse à la réactivité que vous évoquiez.

Avec ces pactes de continuité professionnelle, nous confions des fonds de la Région à des OPCA pour mettre en place des formations en direction de salariés fragilisés et qui risquent de perdre leur emploi. Je ne vois pas ce que nous pouvons faire de mieux.

Soyez cohérent aussi, Monsieur LEMAIGNEN, et votez les PCP ! Votez l’apprentissage !

Quand j’entends que vous allez voter contre, je ne comprends plus rien !

3 500 personnes seront concernées par les pactes de continuité professionnelle : ce n’est pas une bagatelle quand même !

Parfois, je ne réussis pas à comprendre votre logique qui est malheureusement peut-être simplement politicienne. Cependant, nous ne sommes pas là pour cela ; nous sommes là pour répondre aux besoins de nos habitants et des entreprises, et nous y répondons.

Charles FOURNIER a insisté sur cette loi du 5 mars 2014 qui sera et qui est déjà une grande loi. Elle va bouleverser assez profondément la façon dont nous allons, les uns et les autres, appréhender cet acte de formation.

Il faut avoir en tête que la situation a changé et nous devons nous y adapter.

Autrefois, ce n’est pas tellement ancien, vous changiez 1,5 fois d’emploi dans votre carrière professionnelle, dans votre vie. De nos jours, c’est 4,5 fois.

Que faisons-nous ? Nous regardons cela ? Ou nous nous adaptons et nous donnons les moyens aux adultes et aux jeunes de sécuriser leur parcours professionnel, en les rassurant par rapport à cela ? La loi apporte à ce sujet des avancées sociales majeures.

Je suis satisfaite parce qu’elles sont portées aussi par les partenaires sociaux, par le monde économique et par les entreprises. C’est ainsi que l’on avance et non avec les propos caricaturaux que nous avons entendus.

Vous le voyez, nous sommes en permanence en mouvement, car la formation bouge sans cesse. Nous devons être en phase avec une société qui bouge et avec une économie qui a des fragilités mais aussi des accélérations ; il faut être présent. Nous sommes attentifs, vigilants, volontaires et cohérents.

Merci beaucoup.

M. le Président - Merci, Madame la Vice-présidente, et merci à vous toutes et à vous tous