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GUÉRET - Monsieur le Président, mes chers collègues, Monsieur le Directeur régional de la SNCF, Mesdames et Messieurs, Marie-Madeleine MIALOT a toujours beaucoup de bon sens pour

RELATIF AU PARC DE MATÉRIEL ROULANT TER CENTRE (Rapport n°1)

M. GUÉRET - Monsieur le Président, mes chers collègues, Monsieur le Directeur régional de la SNCF, Mesdames et Messieurs, Marie-Madeleine MIALOT a toujours beaucoup de bon sens pour

rappeler les choses évidentes.

Dans toute assemblée, il y a un exécutif et une opposition. En général, selon les périodes dans lesquelles on se trouve, on apprécie plus ou moins d’être dans l’exécutif ou plus ou moins d’être dans l’opposition. Les oppositions passent leur temps à dire ce qu’elles feraient si elles étaient au pouvoir. Quand elles sont au pouvoir, parfois il leur arrive de faire l’inverse de ce qu’elles avaient préconisé à la majorité d’avant.

L’expérience m’a appris, dans le domaine ferroviaire, ici, à modérer mes propos et à essayer modestement, de manière très basique, à la place qui est la mienne, sur les sujets sur lesquels je travaille, d’avoir un jugement objectif.

En 2010, Monsieur le Président, lors de la campagne des élections régionales, en gare de CHARTRES, nous avons eu, avec Marie-Madeleine MIALOT, vous-même et les usagers, un débat sur la question ferroviaire et sur ce qui, à cette époque, agitait la ligne parce que c’était une véritable déconfiture en termes de qualité de service.

Monsieur le Président, vous aviez pris des engagements. Je vous avais dit dans le débat : « Si, ultérieurement, dans le cadre des futures négociations avec la SNCF, il m’apparaît que vous prenez davantage en compte la sensibilisation en matière de qualité de service des usagers… »

Veuillez m’excuser, je vais ouvrir une parenthèse : usagers, travailleurs, clients ? Je prends le train et je paie mon billet comme toutes ces personnes. Pour ceux qui prennent le train – Laure de LA RAUDIÈRE l’a dit –, il s’agit de parfois plusieurs heures par jour, avant d’en prendre un autre, notamment la RATP à PARIS, et après être partis de chez eux avec leur voiture et avoir mis trois quarts d’heure à trouver une place pour accéder au train. Il faut prendre la totalité de la chaîne de transport ; j’y reviendrai dans mon appréciation beaucoup plus modérée sur les critères de ponctualité. Il faut avoir un ensemble.

J’ai le sentiment que les voyageurs, qui paient leur billet, attendent que le train arrive le plus à l’heure possible, veulent avoir la possibilité d’aller aux toilettes et l’opportunité de recharger un portable, souhaitent avoir un chauffage correct l’hiver. Bref, ce sont des aspects basiques mais qui correspondent au quotidien des voyageurs.

Je ne perds pas trop de temps sur l’appellation des uns ou des autres (usagers, travailleurs ou clients). Toujours est-il que ces personnes attendent des résultats, par exemple, en termes de ponctualité. Néanmoins, dans ce domaine, il faut avoir un langage clair vis-à-vis de tout le monde. Le temps que l’on met de nos jours pour aller à PARIS quand on prend sa voiture et que l’on habite CHARTRES est très variable et a bien changé par rapport à dix ans en arrière. Pour faire 83 kilomètres, on peut mettre une petite heure ou trois heures.

Si l’on prend l’autoroute, on le paie mais il est moins difficile de râler pour manifester vis-à-vis de la société d’autoroute pour dire : « Vous ne nous avez pas garantis d’arriver à l’heure ! »

Il faut rappeler de temps en temps que, dans la chaîne de transport, le monde parfait n’existe pas. Je ne suis pas pour une société proposant le risque zéro et dans laquelle tout est bien dans le meilleur des mondes. Je n’y crois pas et tous ceux qui tendent à nous faire croire que cela existe se cassent naturellement les dents, puisque la vie ne peut pas se réaliser ainsi. Pour le transport, c’est identique.

Il me semble que, depuis la situation de 2010, des avancées ont été réalisées ; mes collègues les ont soulignées. Les associations d’usagers ont été à nos côtés. Je vois ce que j’entends et ce que je vois : les CLAD sont une bonne opération de travail où les usagers s’expriment. Les associations d’usagers ont fait remonter divers éléments.

Laure de LA RAUDIÈRE l’a abordé et je voudrais m’y attarder un peu : nous ne devons néanmoins pas nous louper dans les mois qui viennent, avec l’arrivée des nouveaux matériels.

Nous avions discuté voici quelques mois, Monsieur le Vice-président, notamment lorsque j’avais été invité par le président PEPY à l’accompagner à un salon ferroviaire à BERLIN.

Nous avions visité le stand Bombardier qui nous avait expliqué, Monsieur le Président, qu’il fournirait de nouvelles voitures et autres.

J’ai découvert à cette occasion que, dans ces nouvelles voitures qui doivent être un élément moteur de la chaîne intermodale pour encourager les gens, dans le cadre du développement durable – mot que tout le monde a à la bouche ! –, à prendre davantage le train, on constatait des manquements en termes d’espace bagages mais aussi d’accueil pour travailler avec les nouvelles technologies. J’ai trouvé regrettable, alors que l’effort est sans commune mesure en termes d’équipement neuf et massif sur cette ligne, qu’il puisse y avoir de petits manquements.

Cela nécessitera sans doute que nous travaillions ensemble sur des compensations pour que, en gare, puissent être installés des équipements pour pallier ceux qui pourraient manquer dans les nouvelles rames.

J’attire l’attention sur le fait qu’il est important que, dans les cahiers des charges des constructeurs, on puisse bien prendre en compte tous ces petits détails. Pour un ingénieur dans une usine qui construit, c’est un détail de dire qu’il n’y a pas de casiers, mais une personne qui prend l’avion au départ de CHARTRES et à qui l’on dit : « Il vaut mieux que vous preniez le train plutôt que votre voiture » s’attendra à avoir un espace bagages pour mettre au minimum une valise cabine.

Les Allemands nous expliquent fort bien cela, lorsque nous visitons leurs chaînes d’intermodalité en Allemagne. Si nous ne faisons pas cela, nous sommes en rupture de démarche intermodale.

C’est un détail mais qui a son importance. Lorsque nous mettrons en service ces nouvelles rames et que d’autres rames seront supprimées, notamment les Corail, cela apparaîtra regrettable aux yeux des usagers et ternira la volonté politique de l’institution régionale qui aura fait l’effort considérable de doter cette ligne de matériel neuf.

Monsieur le Président, il me semble primordial de rappeler que le temps de transport des usagers, c’est important mais cela va de pair si on l’aménage en amont et en aval.

Globalement, si l’on se donne pour objectif de gagner trois minutes sur un parcours d’une heure et que tout le monde se moque éperdument de savoir de quelle manière la personne qui prend le train, je le répète, gare sa voiture ou prend le métro derrière, dans des conditions plus ou moins pires, cela ne convient pas.

Nous devons nous engager le plus possible là où nous le pourrons. Je veux saluer le partenariat sur le point suivant avec la Région : plus nous pourrons tendre vers la billettique unique, mieux ce sera. Là aussi, c’est une galère pour un voyageur qui prend le bus ou le tramway, son vélo ou sa voiture : il a son parking, son bus, son ticket de train ! Il faut réussir à apporter de la simplification dans la vie quotidienne des gens.

Je vous ai dit en 2010, Monsieur le Président : « Si vous parvenez à aller en ce sens, je ferai partie de ceux qui le souligneront. » C’est le cas aujourd’hui, donc je souligne que cette convention va dans le bon sens, à mon avis.

Un septennat ferroviaire s’achève, un autre va s’ouvrir. Il serait souhaitable qu’en cours d’exécution, nous puissions avoir un travail d’évaluation important, ne serait-ce que pour corriger les dérives, mais je considère que cette convention va dans le bon sens.

C’est la raison pour laquelle, à titre personnel, je voterai cette convention TER.

Dans des moments où nous avons besoin d’affirmer au monde ferroviaire que nous sommes là aussi pour accompagner ses efforts, pas seulement pour lui taper dessus quand cela ne va pas, nous avons besoin, sur des signes politiques très forts, de dire à nos concitoyens qu’il est bien de relayer leurs inquiétudes, notamment celles qui portent sur la qualité du service. Cependant, je veux aussi demain dire aux usagers, aux travailleurs ou aux clients de l’Eure-et-Loir que les élus régionaux ont obtenu des avancées. C’est à nous d’expliquer qu’il faut continuer d’obtenir des améliorations, mais il faut aussi souligner que ce qui sera mis en place sera mieux que ce qui existait auparavant.

À partir de là, moi qui crois au ferroviaire, et ce, depuis longtemps – cela n’a pas toujours été la mode du ferroviaire dans cet hémicycle –, j’ai un regret : je considère que tout cela ne va pas suffisamment vite. Marie-Madeleine MIALOT le disait, vingt ans se sont écoulés entre le moment où nous avons commencé à aborder de nouveau ici la réouverture du CHARTRES - ORLÉANS, dans un climat d’hostilité majoritaire, tous bancs confondus… personne n’y croyait ! Vingt ans se sont écoulés pour arriver enfin à un premier tronçon qui va effectivement sortir le département de l’Eure-et-Loir de son isolement régional.

Je veux redire ici à quel point je crois à la réouverture, deuxième étape, du CHARTRES - ORLÉANS, d’autant que, depuis quelque temps, Monsieur le Président, vos interrogations ont été levées s’agissant de la base de Bricy. Il faudra continuer de se battre, quels que soient les gouvernements qui se succéderont durant la période qui nous séparera de l’ouverture du CHARTRES - ORLÉANS, pour que nous puissions réaliser cette ligne.

À ceux qui pourraient être sceptiques, en Eure-et-Loir ou ailleurs, je dis que ce dossier pèsera très lourd dans le débat qui nous attend et qui est devant nous concernant le devenir des frontières régionales. Il nous faut structurer le territoire le plus rapidement possible. J’affirme que nous n’allons pas assez vite, mais je n’incrimine personne parce que moi-même, dans les dossiers dont j’ai la charge, si je pouvais avancer plus rapidement, je le ferais. Je sais qu’il se produit des impossibilités, c’est le regret que je formulerai.

Oui, mon soutien ne se relâchera pas tant que je serai conseiller régional. En tout cas dans cette enceinte, je resterai cohérent avec les positions que j’ai défendues, quelles que soient les couleurs politiques ayant dirigé l’État ou la Région, celles de la Région ayant moins changé dans ce domaine !

J’apporterai naturellement mon soutien par un souci de cohérence et par rapport surtout à cette discussion que nous avons eue vis-à-vis des usagers que je recevais voici trois jours. Je leur ai expliqué qu’ils devaient continuer à porter leurs revendications et être les sentinelles des voyages, mais que tout n’était pas possible.

Je suis désolé de le dire : tout n’est pas possible !

C’est comme lorsque les élus réclament des travaux et que nous recevons des lettres disant : « C’est scandaleux parce qu’il y a ceci ou cela. » Nous expliquons aux personnes qui rouspètent que nous nous sommes battus en amont pour, par exemple, que les travaux sur la ligne LE MANS - ÉPERNON puissent intervenir de nuit pour éviter au maximum les désagréments.

Nous avons un bel outil ferroviaire. Je n’entre pas dans le débat chaque fois que j’ai des cheminots devant moi ; je leur dis : « Dans les dossiers que je traite, je ne suis pas en charge de la réforme ferroviaire. » J’espère que la future réforme produira plus d’effets positifs que les précédentes qui ont été engagées par différents gouvernements et qui, de mon point de vue, ont plus contribué à compliquer les situations qu’à les simplifier. On peut espérer que la future réforme apportera, de ce point de vue, des améliorations.

Il faut être vigilant, continuer à être extrêmement audacieux et s’imposer sans doute à mi-distance une évaluation de la situation, avec le travail dans les CLAD, pour être certains qu’il n’y ait pas de dérive.

Je vous remercie.