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III ANALYSES ET RÉSULTATS

1. Présentation des 58 situations

Dans le cadre de cette recherche, 58 situations de jeunes accueillis dans un établissement des PEP ont été renseignées. Ont répondu aux questionnaires 34 professionnels répartis sur 14 associations départementales des PEP, certains professionnels ayant renseigné deux ou trois situations. Une AD a renseigné 3 situations et une autre, 7 situations. Les douze autres AD ont renseigné chacune 4 situations. Ces professionnels sont principalement des femmes (23 sur 34), âgées en moyenne de 42 ans (+/-1,7 ans, médiane = 41 ans) qui ont une expérience professionnelle de 15 ans en moyenne (+/-1,6 ans, médiane de 12 ans).

Dix-neuf de ces professionnels sont éducateurs ou moniteurs-éducateurs, avec parfois des fonctions de chef de service, cinq sont assistantes de service social, six directeurs ou directrices d’établissement, deux sont psychologues, deux autres n’ont pas précisé leur fonction.

Les situations sélectionnées par les professionnels concernent majoritairement un jeune de sexe masculin (graphique 1), entre 10 et 16 ans (graphique 2) qui présente des troubles intellectuels ou cognitifs (tableau 1). Il vit dans sa famille (graphique 4) avec au moins deux frères ou sœurs – il est souvent l’aîné-. Il réside plutôt dans une petite commune et ses parents sont ouvriers ou sans emploi (graphique 5).

Graphique 1: Répartition selon le sexe Féminin Masculin 17 occurences 41 occurences

29 %

71 %

L’âge moyen des jeunes en situation de handicap de cette étude est de 13,4 ans (+/- 3,4 ans). L’âge minimum est de 4 ans et maximum de 20 ans. Si l’amplitude des âges de la population sélectionnée est large (17,5 ans), la distribution des jeunes (répartition par année de naissance) dans cet échantillon est homogène : entre 8 et 16 ans comme l’illustre le graphique 2. L’histogramme montre en effet qu’il y a une forte concentration de situations où les jeunes ont en moyenne 16,5 ans, et une concentration un peu moins élevée de jeunes entre 13,5 ans et 10,5 ans. La boîte à moustaches (à droite du diagramme) indique de manière synthétique où se situe l’âge moyen de notre échantillon et la médiane. (graphique 2)

Graphique 2 : Répartition selon l’âge

Légende : Count en abscisse représente les effectifs des jeunes et les quantiles la répartition de ces effectifs par rapport à l’âge moyen (chaque point représente un jeune d’un âge donné). La valeur 0 de l’axe des quantiles normaux représente la médiane (50% de l’effectif des jeunes), -1 représente le premier quartile 25%, +1= 75%, 2=100% de l’effectif des jeunes.

Les situations renseignées concernent une faible majorité de jeunes présentant un seul trouble (53,4%) ; les troubles associés étant presque aussi fréquents (46,6%). Dans cette étude, près de deux situations sur trois portent sur des jeunes qui — selon les catégories utilisées par la MDPH— présentent au moins des troubles intellectuels ou cognitifs uniques ou associés (37 enfants, soit 64%). Les troubles moteurs et psychiques (respectivement 26% et 24 %) sont plus rares dans cet échantillon, tout comme les troubles de l’élocution ou du langage (17%), les troubles visuels (12%) ou les troubles auditifs (9%) (graphique 3). Les troubles viscéraux et autres troubles sont marginaux (respectivement 1 et 3 enfants). Nous ne disposons pas de données sur la répartition par troubles des jeunes suivis par les associations départementales des PEP à l’échelle nationale, permettant de situer notre échantillon.

Graphique 3 : Répartition selon le(s) type(s) de troubles des jeunes (en nombre d’occurrences) troubles intellectuels troubles moteurs troubles psychiques troubles de l’élocaution troubles visuels troubles auditifs troubles viscéraux autres troubles 40 35 30 25 20 15 10 0

37

15

14

10

7

5

3

1

Plus d’un jeune sur deux vit dans sa famille avec ses deux parents. Si, en ce qui concerne les familles monoparentales, les proportions sont identiques à celles de la population générale ((INSEE, « Enquêtes et familles, 2011), les familles recomposées (14% contre 9,3%) et les placements en famille d’accueil (14% contre 5%) sont supérieurs à la moyenne nationale (graphique 4). Ces différences ne sont pas imputables au dispositif de la recherche parce que les participants à l’étude n’avaient pas la possibilité d’échanger entre eux sur les situations sélectionnées pour cette étude. Si les familles recomposées semblent plus fréquentes dans cet échantillon d’adolescents qu’en moyenne à l’échelle nationale, cette différence ne peut être expliquée par une volonté de la part des répondants de choisir des situations plus complexes que celles ordinairement traitées (INSEE, « Enquêtes et familles, 2011).

Graphique 4 : Répartition selon la structure familiale (en nombre d’occurrences)

1

8

11

8

30

Structure familiale non renseignée Famille recomposée

Famille nucléaire Famille monoparentale Famille d'accueil / Foyer

L’importance de la représentation des jeunes relevant de l’aide sociale à l’enfance (ASE) se justifie par la participation à cette étude de plusieurs AD des PEP qui suivent une population elle-même composée d’une surreprésentation de jeunes placés à l’ASE par rapport à d’autres associations départementales des PEP qui n’ont pas participé à la recherche action.

Les jeunes ont en moyenne deux frères ou sœurs, ce qui fait un enfant de plus par famille que la moyenne nationale34. La moitié d’entre eux sont des aînés de fratrie.

Leurs pères sont le plus souvent ouvriers (31%) et leurs mères sans activité professionnelle (48%). Les professions et catégories socio-professionnelles (PCS) des parents ont été peu renseignées ou partiellement. La profession du père est moins bien renseignée que celle de la mère. De manière à réduire le biais des PCS non renseignées, une variable de PCS des parents a été créée selon les principes suivants : si les deux parents sont cadres, professions intermédiaires, employés ou ouvriers, la PCS prise en compte est celle qui est la plus élevée des deux. Si l’activité d’un des parents n’est pas renseignée, s’il est retraité ou sans activité professionnelle, c’est la PCS de l’autre parent qui est attribuée. Dans le cas où la mère est artisane et le père ouvrier, c’est la PCS artisan qui a été retenue. Les parents des jeunes de cette étude (graphique 5) sont majoritairement ouvriers (24%) et sans activité (31%).

Graphique 5 : Répartition des professions et catégories socio-professionnelles des parents (en nombre d’occurrences)

3

5

5

5

7

14

18

1

Non renseigné

Sans activité professionnelle Retraité

Ouvrier Employé

Profession intermédiaire Cadre sup, prof lib, prof intell sup Artisan, commerçant, chef d’entreprise

Nous avons ensuite déterminé la taille des communes de résidence des jeunes : le nombre moyen d’habitants/commune est de 36 000 (+/- 11 000 habitants). Mais la moitié de ces 58 jeunes réside dans des petites communes (la médiane est de 4400).

Parmi les 58 jeunes, 42 sont scolarisés au niveau du premier degré. 20 d’entre eux suivent une scolarité exclusivement dans une unité d’enseignement (UE) au sein d’un établissement médico- social, 10 sont scolarisés dans une classe pour l’inclusion scolaire (CLIS). Huit bénéficient d’un temps partagé entre classe ordinaire et unité d’enseignement (UE) pour 6 d’entre eux et entre CLIS et UE pour deux d’entre eux. Seuls quatre jeunes sont scolarisés exclusivement en milieu ordinaire (Graphique 6).

Graphique 6: Répartition des jeunes selon les modalités de scolarisation (premier degré)

2; 5 %

4; 9 %

20; 48 %

6;

14 %

10;

24 %

Temps partagé CLIS + UE

Pas de préconisation MDPH (Classe ordinaire) Temps partagé classe ordinaire + UE CLIS

UE

Tous ces jeunes scolarisés dans le premier degré bénéficient en moyenne de 18,7 h de scolarité par semaine (+/- 8h). Le mode et la médiane sont de 24 h (forte concentration à 24 h d’accueil en établissement). Un quart des jeunes sont scolarisés 12 h au plus par semaine à l’école. Le temps d’accueil et de suivi affiché peut comprendre l’accueil périscolaire.

L’histogramme montre qu’il y a une forte concentration de situations où les jeunes sont accueillis 22,5 heures par semaine dans un établissement scolaire du premier degré. La boîte à moustaches (ou diagramme en boîte) à droite de l’histogramme, indique de manière synthétique où se situe le temps moyen de scolarisation (losange à l’intérieur du rectangle) et situe également la concentration moyenne des élèves dans le rectangle (graphique 7). La distribution des élèves peut également se lire dans le tableau des quantiles.

Graphique 7 : Répartition des effectifs de jeunes selon le temps d’accueil en établissement pour suivre un enseignement du premier degré

Légende : Scolheur est la variable utilisée dans notre base de données pour coder le temps de scolarisation. Count en abscisse représente les effectifs des jeunes et les quantiles la répartition de ces effectifs par rapport à l’âge moyen (chaque point représente un jeune en nombre d’heures d’accueil/semaine). La valeur 0 de l’axe des quantiles normaux représente la médiane (50% de l’effectif des jeunes suivant un enseignement au niveau du 1e degré), -1 représente le premier quartile 25%, +1= 75%, 2=100% de l’effectif des jeunes.

Les 16 autres jeunes sont scolarisés au niveau du second degré : 5 jeunes sont accueillis en unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS), 5 en classe ordinaire, 4 en section d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), 1 en temps partagé entre SEGPA et unité d’enseignement (UE) et 1 exclusivement en UE (graphique 8).

Graphique 8: Répartition des jeunes selon les modalités de scolarisation (second degré)

1; 6 %

1; 6 %

5; 32 %

4;

25 %

5;

31 %

Exclusivement UE SEGPA + UE SEGPA

Pas de préconisation MDPH (Classe ordinaire) ULIS

Les jeunes sont accueillis dans un établissement scolaire du second degré en moyenne 20,2 h par semaine (+/-10 h). Le mode et la médiane sont de 21 h. Un quart des enfants est accueilli 12 h au plus par semaine. Pour un jeune, le temps indiqué est de 35h, ce temps comprenant le temps périscolaire.

Les structures les plus fréquentées par les jeunes (en nombre heures/semaine) sont des établissements scolaires du milieu ordinaire (enseignements adaptés ou non). Seuls deux jeunes exercent un stage d’apprentissage, l’un en milieu protégé, l’autre en milieu ordinaire. La boîte à moustaches (à droite du diagramme) indique de manière synthétique où se situe le temps moyen de scolarisation (losange à l’intérieur du rectangle) et situe également la concentration moyenne des élèves dans rectangle. (Graphique 9). La distribution des élèves peut également se lire dans le tableau des quantiles.

Graphique 9: Répartition des effectifs de jeunes selon le temps d’accueil en établissement pour suivre un enseignement du second degré

Légende : Scolseheur est la variable utilisée dans notre base de données pour coder le temps de scolarisation dans un établissement du second degré. Count en abscisse représente les effectifs des jeunes et les quantiles la répartition de ces effectifs par rapport à l’âge moyen (chaque point représente un jeune en nombre d’heures/semaine). La valeur 0 de l’axe des quantiles normaux représente la médiane (50% de l’effectif des jeunes suivant un enseignement au niveau du 2nd degré), -1 représente le premier quartile 25%, +1= 75%, 2=100% de l’effectif des jeunes.

En conclusion, les durées de scolarisation dans un établissement scolaire du second degré sont beaucoup plus diversifiées que lorsqu’il s’agit d’une scolarité au niveau du premier degré. Un accompagnement par un auxiliaire de vie scolaire (AVS) a été préconisé pour 8 des 32 jeunes ayant une scolarisation en milieu ordinaire (sur les 58 jeunes suivis dans le cadre de cette étude).

2. L’activité professionnelle générée par la coordination des parcours