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Présentation de la population des enfants ayant participé à la recherche

L'évaluation des compétences cognitives

3.2.1.5. Présentation de la population des enfants ayant participé à la recherche

Seuls les enfants scolarisés dans les CLIS implantées dans le cadre de l'école élémentaire ont été pris en compte dans l'étude. En effet, pour des raisons méthodologiques, les enfants scolarisés dans le cadre de l'UPI n'ont pas été concernés par le protocole d'évaluation élaboré pour cette recherche. Il paraissait logique - étant données nos hypothèses - d'écarter les adolescents qui, scolarisés au collège, ont déjà bénéficié pour la plupart d'entre eux de plusieurs années de prises en charge pédagogique et thérapeutique.

La plupart de ces enfants sont en effet connus du service de pédopsychiatrie depuis la petite enfance et ont bénéficié du suivi apporté par Graffiti au cours des cinq années de leur scolarisation en CLIS. Rappelons que la première classe d'intégration accueille les enfants âgés de sept à neuf ans et que la seconde classe s'inscrit dans le prolongement de la précédente pour accueillir les enfants âgés de neuf à douze ans. Chacune de ces classes peut recevoir douze enfants qui effectuent, en grande partie, la totalité de leur scolarité primaire dans ce cadre d'enseignement spécialisé. De fait, le taux de renouvellement reste relativement faible pour se limiter à sept à huit nouvelles entrées par an.

Le protocole d'évaluation a été proposé à cinquante neuf patients au cours d'une période de cinq années. Au terme de cette passation, douze patients ont été écartés de la population clinique pour différentes raisons :

• Quatre enfants ont montré des troubles du comportement et développé des conduites d'opposition au cours de la passation de telle sorte que les performances recueillies étaient inexploitables.

• Deux enfants ont été écartés de la population clinique de cette étude à la suite de leur réorientation vers un Institut-Médico-Educatif (IME) accueillant un public présentant un retard mental moyen. Cette nouvelle orientation étant réalisée à la suite du dépistage tardif d'un syndrome de Williams-Beuren.

• Trois sujets ont été retirés du protocole de recherche après la confirmation d'un diagnostic d'autisme, établit également tardivement, par le Centre Alpin de Diagnostic Précoce de l'Autisme (CADIPA).

• Deux sujets n'ont pas été pris en compte dans ce travail en raison du caractère intriqué de leur psychopathologie avec des complications d'ordre neurologique : une tumeur cérébrale létale pour l'un et une hémiplégie entraînant des complications instrumentales sévères pour l'autre.

Quarante-sept enfants ont donc participé à cette étude. Ils recouvrent une tranche d'âge située entre sept ans et deux mois pour le plus jeune, et onze ans et neuf mois pour le plus âgé. On compte onze filles pour trente-six garçons.

Chaque enfant de ce groupe clinique a été affecté par son pédopsychiatre de référence (plus largement, l'équipe pluridisciplinaire qui adresse l'enfant) dans l'une des deux entités nosographiques proposées par la "Classification Française des Troubles Mentaux de l'Enfant et de l'Adolescent" (CFTMEA, 2002) : les dysharmonies psychotiques ou les dysharmonies évolutives.

Les deux groupes constitués à partir de la démarche diagnostique sont présentés ci-dessous, ainsi que le groupe témoin. Une couleur spécifique est affectée à chaque groupe. Il s'agit d'une couleur de référence qui facilitera, plus loin, la lecture des graphiques qui serviront à la présentation des résultats concernant l'évaluation des processus élémentaires, où il s'agit de comparer les performances entre les trois groupes : couleur verte pour les dysharmonies psychotiques, bleue pour les dysharmonies évolutives et rouge pour les témoins.

3.2.1.5.1. Les dysharmonies psychotiques :

Vingt-cinq sujets s'inscrivent dans la catégorie clinique de base recouvrant les "psychoses".

Ce groupe est composé de sept filles pour quatorze garçons, ce qui est un peu au dessus du sexe ratio généralement reconnu à partir des rares études épidémiologiques réalisées dans ce champ nosographique, soit une fille pour 5,8 garçons (Fombonne226 E., 1991).

Gar ç ons Fi l l es C

Graphique 1

Dysharmonies psychotiques : sexe ratio.

Chaque diagnostic établi pour les enfants de ce groupe est conforme au diagnostic proposé par le médecin référent au moment de l'entrée de l'enfant dans le protocole de recherche. L’âge moyen constitué par ce groupe clinique est neuf ans et deux mois pour un écart allant de sept ans et deux mois à onze ans et neuf mois.

226

Fombonne E., Acharo S. (1991), "Une étude multicentrique sur l'autisme et les psychoses", in handicap et inadaptations, les cahiers du CTNERHI, 55, p. 7-19.

Groupe N° Sujets Sujets Age :

année Age : mois Age SEXE Diag A S3E06024 Justine 7 2 7,17 2 DP A S3E06054 Ryad 7 7 7,58 1 DP A S3E06026 Jean Luc 7 8 7,67 1 DP A S3E06033 Emilie 7 8 7,67 2 DP A S3E06034 Jérémy 7 10 7,83 1 DP A S3E06039 Simon 7 10 7,83 1 DP A S3E06027 Kévin P. 7 11 7,92 1 DP A S3E06021 Adem 8 0 8,00 1 DP A S3E06041 Florian 8 2 8,17 1 DP A S3E06012 Elodie 8 4 8,33 2 DP A S3E06014 Damien 8 8 8,67 1 DP A S3E06058 William 9 0 9,00 1 DP A S3E06052 Sylvain 9 2 9,17 1 DP A S3E06056 Margot 9 6 9,50 2 DP A S3E06031 Adeline 9 5 9,42 2 DP A S3E06004 Aurélie 9 7 9,58 2 DP A S3E06015 Mickaël 9 7 9,58 1 DP A S3E06048 Valentin 9 9 9,75 1 DP A S3E06003 Mike 10 5 10,42 1 DP A S3E06006 Aléxie 10 5 10,42 1 DP A S3E06009 Aurélien 10 7 10,58 1 DP A S3E06002 Céline 10 7 10,58 2 DP A S3E06008 Yohan 10 9 10,75 1 DP A S3E06029 Steven 11 4 11,33 1 DP A S3E06053 Xavier 11 9 11,75 1 DP Moyenne : 9,15 Tableau 1

Les dysharmonies psychotiques, répartition par sexe et par âge

3.2.1.5.2. Les dysharmonies évolutives.

Vingt-deux enfants s'inscrivent dans la catégorie clinique de base recouvrant les pathologies de la personnalité et/ou du comportement pris dans une dysharmonie évolutive, quatre filles pour dix-huit garçons.

Gar ç ons Fi l l es

Graphique 2

De la même façon que pour le groupe précédent, le diagnostic de chaque enfant est conforme au diagnostic proposé par le médecin référent au moment de l'entrée de l'enfant dans le protocole de recherche. La moyenne des âges de ce groupe est : huit ans et onze mois pour un écart allant de sept ans et un mois à onze ans et deux mois.

Tableau 2

Les dysharmonies évolutives, répartition par sexe et par âge.

Dans les deux groupes cliniques, il s'agit d'enfants pour lesquels la dimension dysharmonique du développement implique une déclinaison parfois longue de troubles instrumentaux. Troubles du langage, troubles de la psychomotricité, troubles des fonctions cognitives, constituent les grandes catégories d'une série de sémiologies diverses, s'exprimant avec plus ou moins d'intensité en fonction des enfants. Du point de vue de l'approche structurale, les enfants situés dans la catégorie des

dysharmonies psychotiques partagent tous, a priori, les traits de la série psychotique et, en dépit de ces

traits, tous montrent des capacités d'adaptation et de contrôle à minima, rendant possible le projet d'intégration scolaire. Les enfants appartenant au groupe des dysharmonies évolutives présentent des traits et des mécanismes s'inscrivant dans une perturbation évolutive multifactorielle d'instauration précoce, sans perte caractéristique des repères essentiels, ni rupture franche avec le réel. Dans ce dernier cadre, l'atteinte est narcissique plus qu'objectale, les difficultés comportementales sont bien identifiées, le plus souvent de nature oppositionnelle, et elles invalident l'adaptation sociale de l'enfant.

Groupe N_Sujets Sujets Age :

année Age : mois Age SEXE Diag B S3E06018 Kévin M. 7 1 7,08 1 DE B S3E06049 Théo 7 3 7,25 1 DE B S3E06047 Sophiane 7 3 7,25 1 DE B S3E06036 Nicolas 7 4 7,33 1 DE B S3E06050 Titouan 7 5 7,42 1 DE B S3E06057 Marion 7 10 7,83 2 DE B S3E06032 Cyril 7 11 7,92 1 DE B S3E06051 Jade 8 5 8,42 2 DE B S3E06059 Gaëtan 8 11 8,92 1 DE B S3E06038 Alexandre 8 8 8,67 1 DE B S3E06055 Benjamin 9 1 9,08 1 DE B S3E06045 Thomas 9 4 9,33 1 DE B S3E06044 Sylvère 9 5 9,42 1 DE B S3E06005 Romain 9 8 9,67 1 DE B S3E06037 Hugo 9 8 9,67 1 DE B S3E06040 Jessy 9 10 9,83 1 DE B S3E06060 Jennifer 9 10 9,83 2 DE B S3E06030 Kévin B. 9 11 9,92 1 DE B S3E06010 Christophe 10 6 10,50 1 DE B S3E06035 Mickaël A. 10 6 10,50 1 DE B S3E06043 Samantha 11 1 11,08 2 DE B S3E06001 Richard 11 2 11,17 1 DE Moyenne : 8,90

3.2.1.5.3. Le groupe témoin.

Les mesures de l'espace mental et de l'opérateur d'apprentissage sont réalisées à partir d'un des outils utilisés par Pascual-Leone J. dans le cadre de ses recherches et qui se nomme le C.S.V.I. Nous avons déjà évoqué ce test dans le chapitre précédent et il fera l'objet d'une présentation détaillée, plus loin dans cette troisième partie. Bien que cet instrument de mesure original ait fait l'objet de multiples utilisations expérimentales pour tester et valider les caractéristiques développementales de l'opérateur

M, les premiers résultats que nous avons recueillis avec cette version nous ont incités à constituer une

population de sujets témoins. En effet, en tant qu'outil destiné à la recherche, le C.S.V.I. ne bénéficie pas d'un étalonnage aussi reconnu qu'un test commercial comme le WISC ou le K-ABC. Aussi, pour donner plus de poids à nos résultats, il paraissait indispensable de pouvoir comparer les mesures de l'espace mental recueillies auprès des enfants des deux CLIS, avec celles d'enfants bénéficiant d'une scolarité ordinaire.

Par ailleurs, la nécessité de constituer une population témoin s'imposait également dans le cadre de l'évaluation de l'opérateur d'inhibition. Nous devons préciser ici que, pour réaliser une mesure de cet indicateur, il nous a fallu imaginer et inventer un outil spécifiquement adapté à la population clinique de cette recherche. Certes, il existe bien des outils conçus pour apprécier l'inhibition cognitive, tels que ceux utilisés en neuropsychologie (test de Stroop227 par exemple), mais la plupart de ces tests sont basés sur des tâches verbales qui font appel à des apprentissages déjà bien maîtrisés par les sujets, notamment les compétences en lecture (comme c'est effectivement le cas dans le Stroop). Ainsi, pour mesurer l'inhibition cognitive auprès d'une population d'enfants non lecteurs, ou mauvais lecteurs, nous avons donc construit, avec l'aide d'un enseignant chercheur en psychologie cognitive, un test basé sur le traitement perceptif de patterns visuo-spatiaux. Pour valider les mesures réalisées à partir de ce "test maison", il devenait indispensable de comparer les performances recueillies auprès de la population clinique à celles produites par un groupe témoin.

Cette population contrôle a été constituée à partir d'enfants scolarisés dans le même groupe scolaire que les enfants des deux CLISS. Elle est appariée au groupe expérimental à partir de l'âge chronologique essentiellement et, dans une moindre mesure, du sexe. En effet, conformément à la théorie de Pascual-Leone J., le critère "âge" de l'enfant est le critère principal alors que les différences de performances entre garçons et filles ne sont jamais évoquées dans le modèle théorique.

Nous avons donc constitué la population contrôle à partir des classes couvrant les cycles deux et trois de l'école élémentaire (cinq niveaux de classe). Cinquante-six enfants ont été retenus et testés à partir d'une liste d'enfants comprenant l'ensemble de la population de base, ceci afin de contrôler un biais possible lié à un recrutement s'opérant sur désignation de la part des enseignants. Nous avions, en effet des raisons de craindre que les enseignants sélectionnent "involontairement" leurs meilleurs éléments.

Ce groupe se compose donc de cinquante-six enfants dont vingt et une filles pour trente cinq garçons.

227

Stroop J. R. (1935), "Studies of interference in serial verbal reactions", Journal of Experimental Psychology, 18, p. 643-662.

Groupe N_Sujets Sujets Age : année Age : mois Age SEXE C S6E06125 toutvenant 7 0 7,01 2 C S6E06015 toutvenant 7 1 7,08 1 C S6E06124 toutvenant 7 9 7,75 1 C S6E06013 toutvenant 7 9 7,75 1 C S6E06018 toutvenant 8 0 8,00 1 C S6E06106 toutvenant 8 0 8,00 2 C S6E06005 toutvenant 8 1 8,08 1 C S6E06105 toutvenant 8 4 8,33 1 C S6E06066 toutvenant 8 5 8,42 1 C S6E06104 toutvenant 8 9 8,75 2 C S6E06008 toutvenant 9 0 9,00 1 C S6E06063 toutvenant 9 1 9,08 2 C S6E06016 toutvenant 9 1 9,08 2 C S6E06017 toutvenant 9 2 9,17 1 C S6E06070 toutvenant 9 3 9,25 1 C S6E06047 toutvenant 9 4 9,33 1 C S6E06054 toutvenant 9 5 9,42 1 C S6E06062 toutvenant 9 6 9,50 2 C S6E06051 toutvenant 9 7 9,58 2 C S6E06052 toutvenant 9 7 9,58 1 C S6E06036 toutvenant 9 7 9,58 1 C S6E06060 toutvenant 9 8 9,67 1 C S6E06028 toutvenant 9 9 9,75 2 C S6E06050 toutvenant 9 9 9,75 1 C S6E06046 toutvenant 10 0 10,00 1 C S6E06057 toutvenant 10 0 10,00 2 C S6E06048 toutvenant 10 1 10,08 1 C S6E06058 toutvenant 10 1 10,08 1 C S6E06021 toutvenant 10 3 10,25 1 C S6E06031 toutvenant 10 3 10,25 1 C S6E06049 toutvenant 10 3 10,25 2 C S6E06004 toutvenant 10 3 10,25 1 C S6E06014 toutvenant 10 4 10,33 1 C S6E06034 toutvenant 10 4 10,33 2 C S6E06033 toutvenant 10 5 10,42 2 C S6E06103 toutvenant 10 5 10,42 1 C S6E06053 toutvenant 10 5 10,42 1 C S6E06055 toutvenant 10 5 10,42 2 C S6E06043 toutvenant 10 6 10,50 2 C S6E06007 toutvenant 10 7 10,58 1 C S6E06022 toutvenant 10 7 10,58 1 C S6E06029 toutvenant 10 7 10,58 1 C S6E06102 toutvenant 10 8 10,67 2 C S6E06120 toutvenant 10 11 10,92 2 C S6E06115 toutvenant 10 11 10,92 1 C S6E06030 toutvenant 11 0 11,00 1 C S6E06059 toutvenant 11 0 11,00 1 C S6E06107 toutvenant 11 2 11,17 1 C S6E06020 toutvenant 11 3 11,25 2 C S6E06020 toutvenant 11 3 11,25 2 C S6E06023 toutvenant 11 3 11,25 1 C S6E06032 toutvenant 11 3 11,25 1 C S6E06114 toutvenant 11 3 11,25 1 C S6E06045 toutvenant 11 4 11,33 2 C S6E06039 toutvenant 11 4 11,33 2 C S6E06006 toutvenant 11 9 11,75 2 Moyenne : 9,88 Tableau 3

Garçons Filles

Graphique 3

Groupe Témoin : sexe ratio.

La moyenne d'âge de ce groupe est de neuf ans et dix mois, soit une moyenne d'âge légèrement supérieure aux moyennes des âges constatées dans les deux groupes cliniques. L'enfant le plus jeune est âgé de sept ans, le plus âgé de onze ans et neuf mois. Ce petit écart constaté sur les moyennes est lié au fait que nous avions composé, au départ, une population témoin un peu plus importante et que nous avons été amenés à écarter un certain nombre de sujets parce que les conditions optimales de passation des tests n'avaient pas été respectées et que les performances recueillies n'étaient pas exploitables. Cette réduction du nombre de sujets par rapport à l'effectif de départ a eu pour conséquence de modifier légèrement la répartition des tranches d'âge et donc l'âge moyen du groupe, ainsi que le sexe ratio. Nous verrons que cet événement a introduit une légère différence d'âge entre les groupes dont nous avons dû tenir compte pour le traitement des données.

3.2.2. Le matériel