pour la compagnie
Chapitre 3. Quatre grands cas de pilotes
3.1.1 Présentation générale et résultats qualitatifs globaux
3.1.1.1 O je tifs de l’E erg De a d ‘esear h Proje t.
L’Ofge et les pa te ai es i dust iels de l’ED‘P o t ide tifi u e liste de p o l ati ues
auxquelles le programme doit tenter de répondre au travers des diverses méthodes expérimentées.
Co e ous l’avo s vo u p de e t, il s’agit d’ value la a tion des
o so ateu s side tiels fa e à u appo t d’i fo atio su leu o so atio le t i ue sous
différentes formes : Smart meters, displays, fa tu es, o seils e effi a it e g ti ue… Cette
évaluation se fait en premier lieu sur un plan qualitatif, pa le iais d’e u tes de satisfa tio et de te ai . O he he a pa e e ple à o p e d e de uelle a i e l’i fo atio additio elle est pe çue pa le lie t, uels so t les odes de o u i atio u’il p f e, o e t s’i t g e ette
nouveauté dans sa vie quotidienne, quelle sont les usages affectés par leurs éventuelles
odifi atio s de o po te e t. D’u e aut e pa t, l’ED‘P se t à valide u processus d’i stallatio de es te h ologies d’i fo atio et de o ptage aup s d’u g oupe side tiel de taille considérable, comme nous le verrons dans la section suivante. Les difficultés rencontrées lors du déploiement technique de ces outils constituent des informations capitales pour préparer leur
d veloppe e t p vu à helle atio ale. L’ valuation des modifications des comportements
d’usage d’ le t i it se fait aussi de a i e ua titative, pou hiff e le plus p is e t les du tio s de o so atio . U e a al se ua titative est p i o diale lo s u’il s’agit d’u
programme visant à préparer un éventuel déploiement à grande échelle. Les données de telles expériences servent entre autres à élaborer les analyses coût/bénéfices des projets futurs.
U e pa ti ula it i t essa te de l’ED‘P est ue les tudes ui l’e ad e t te te t d'esti e
quelles so t les va ia les te po elles a o pag a t l’i stallatio des te h ologies et la po se des o so ateu s. Les d lais de ise e œuv e, la p iode d’app e tissage à l’issue de la uelle o
commence à obtenir des réponses comportementales des consommateurs, ainsi que la durabilité de
es odifi atio s de o so atio d’ le t i it so t a al s s. Cet l e t e fo e l’att ait ue p se te l’ED‘P e ta t ue p og a e o plet, a a es so t les pilotes p oposa t u e ise e
lumière de ces composantes temporelles et une vision à « long-terme » des réponses.
3.1.1.2 Mo e s is e œu re.
Les e p i e tatio s de l’ED‘P o e e t diff e ts o e s d plo s su de la ges
groupes de consommateurs sélectionnés pour être représentatifs au sein des clientèles des quatre
pa te ai es i dust iels EDF E e g , E.ON, ““E, “ ottish Po e E e g , pa tis su l’e se le du
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pa ti uli e a t po t e à l’i lusio de seg e ts o e les fuel-poors104. La segmentation est aussi
effe tu e pa appo t au odes de fa tu atio de l’ le t i it . Ai si, u e pa tie des pa ti ipa ts
utilise des compteurs à électricité prépayée. Les recrutements sont réalisés par les partenaires industriels du pojet sous le o t ôle de l’Ofge , et leu processus précis est maintenu confidentiel
jus u’à p se t, ta t do ue le p ojet ’est à l’heu e a tuelle pas te i , afi de e pas
perturber la robustesse des résultats.
Les interventions réalisées par les acteurs du programme sont de différentes natures, et ne sont pas les mêmes chez les 4 compagnies partenaires. A la fin du printemps 2010, nous pouvions
d esse u po t ait du pa el d’i itatio s tudi hez les pa te ai es i dust iels :
o 13000 foyers eçoive t des i fo atio s d taill es su leu fa tu e d’ le t i it . Ces
informations peuvent inclure
des comparaisons avec les historiques de consommations passées, par exemple
su la e p iode de l’a e p de te, ou su les ois p de ts
une facturation plus fréquente (mensuelle)
des données de comptage plus précises obtenues grâce aux smarts meters.
o fo e s eçoive t des o seils et i fo atio s o e a t l’effi a it e g ti ue
(documentation papier, documentation fournie avec les factures mensuelles).
o 8000 foyers ont reçu des appareils de display à installer chez eux.
104
Fuel Poor : Ce terme se réfère aux foyers dont 10% ou plus de la facture énergétique total est dédié
au maintien d’une température acceptable dans le logement(terme défini en 1988 d’après B. Boardman, Fuel
poverty: from cold homes to affordable warmth). Les causes de « fuel poverty » sont principalement la précarité,
le manque d’efficacité énergétique des logements, la sous-occupation des locaux.
105Ce type d’instrument est aujourd’hui commercialisé en France sous la terminologie d’ « indicateur de
consommation électrique en temps réel» pour le prix d’environ 80€.
Ces appareils permettent au consommateur
d’o se ve sa o so atio e te ps el. Il s’agit d’u
VDU (Visual Display Unit) qui collecte les données directement sur le compteur traditionnel via un capteur à clipper via une pince ampèremétrique sur le câble sous tension qui relie le compteur à la boîte à fusibles105
. Le
apteu o u i ue les esu es à l’affi heu pa
o u i atio adio. L’u des is ues est u l ge iais
par rapport aux relevés réels de consommation, puisque
ue l’appa eil se ase su sa p op e esu e ph si ue et
non sur les données de comptage. Les concepteurs du
pilote so t o s ie ts de e is ue. Ce t pe d’appa eil est
parfois considéré au titre de gadget technologique : les
sultats du pilote pe ett o t d’ ett e u avis o je tif su l’utilit de e t pe d’outil e t e e t si ple à
mettre en place et relativement peu onéreux.
Exe ple d’appareil de displa
o 17000 foyers ont été équipés en compteurs intelligents (Smart meters) mixtes (gaz et électricité). Ces compteurs effectuent des relevés horaires qui sont transmis
auto ati ue e t au fou isseu et pe ette t u e g a de va i t d’optio s d’affi hage ou d’aut es i itatio s, test es hez l’u ou l’aut e des fou isseu s pa ti ipa t à
EDRP :
Adjo tio d’u appa eil d’affi hage de la o so atio et
d’i fo atio s ta ifai es.
Transmission et affichage des consommations quotidiennes sur la télévision du foyer.
Mise à disposition des informations de consommation quotidiennes sur Internet.
Adjo tio d’u appa eil de o t ôle auto atis du hauffage,
programmable par le client.
A tivatio d’u sig al d’ala e e as de d passe e t d’u iveau li ite
de consommation électrique instantanée.
I t odu tio d’u e p i e à la du tio de o so atio as e su les
elev s de o ptage. Il s’agit da s e as de d’u e o pe se d’u
montant fixe de 10£ offerte aux clients qui parviennent à réduire leur consommation électrique de 10% sur 3 mois.
I t odu tio d’u ta if TOU ui o pe se les lie ts pa ve a t à
reporter leur consommation des heures de pointe vers les heures
euses. Au u sultat ’a a t t o u i u pa l’ED‘P à p opos de
cette incitation, nous supposons qu’elle fo tio e a selo u p i ipe
analogue à la prime à la réduction globale proposée ci-dessus.
Ce sont donc près de 58000 foyers environ qui sont inclus dans les groupes de tests, certains clients étant impliqués dans plusieurs groupes à la fois. Depuis le début des expérimentations, environ 800 participants ont quitté le programme.
En parallèle, un groupe contrôle est inclus dans le projet : 18500 foyers servent ainsi à valider la robustesse statistique des résultats obtenus, et ne reçoivent absolument aucune information additionnelle.
128
3.1.1.3 Résultats obtenus par le pilote en général (analyse
qualitative)
Dans cette section, nous présentons les résultats, principalement de manière qualitative,
o te us pa l’e se le des o pag ies pa te ai es du p ojet. Puis, ous ous pe he o s plus e d tail su le as d’EDF E e g , pou le uel, pou des aiso s vide tes de olla o atio , il ous a t
plus facile de comprendre les résultats.
3.1.1.3.1 Facturation détaillée et informations sur
l’effi a it erg ti ue.
Une facturation plus fréquente est bien accueillie chez la majorité des consommateurs (73%
d’e t e eu app ie t u e f ue e e suelle .
Alors que les premiers mois, la facturation détaillée semblait plutôt bien perçue, les enquêtes
suiva tes o t e t ue hez d’aut es fou isseu s les lie ts e e a u e t a solu e t pas pou 8 % d’e t e eu !) les graphiques rappelant leur consommation historique sur les factures. De plus, aucun changeme t statisti ue e t sig ifi atif ’a t e egist su les elev s de
consommation des groupes ayant reçu les informations détaillées sur leur facture.
De 20% à 33% des consommateurs (selon les différents fournisseurs) prétendent mener des actions dans le ut d’a lio e l’effi a it e g ti ue de leu do i ile o t e % da s les g oupes
contrôles ne recevant pas de conseils), mais encore une fois le gape t e les sultats d’u e e u te d la ative et eu elev s su les o pteu s dive ge t, puis u’au u ha ge e t ’a t esu . Les sultats des e u tes o t e t ue les o seils d’effi a it e g ti ue etta t e ava t des gai s fi a ie s pote tiels apte t eau oup plus l’atte tio le tu e et o isatio des o seils
proposés) que ceux promouva t u e a tio fi ue pou l’e vi o e e t, ejoig a t la te da e g ale e gea t de l’e se le des pilotes, uelle ue soit leu lo alisatio su le glo e ou la t pologie d’i itatio s utilis es.
Malg ela, l’i pa t des fa tu es se les e t e e t fai le, voi i e ista t, lo s u’o l’a al se de a i e ua titative. Da s la se tio 3.1.2, nous étudierons en détails les résultats chiffrés obtenus par EDF Energy dans ce pilote.
3.1.1.3.2 Smarts Meters.
Les smarts meters o t pos des p o l es te h i ues à l’i stallatio , ota e t de o pati ilit des dive s l e ts ui le o pose t o pteu de gaz/d’ le t i it et o ga e d’affi hage, i te op a ilit des te h ologies de communication utilisées, ou bien encore entre
ha d a es et soft a es d velopp s i d pe da e t , d’a s ph si ue au sites d’i stallatio , et
des particularités architecturelles de ces sites. Le traitement des données recueillies soulève également des diffi ult s validatio des do es, d te tio des le tu es e o es… .
U e fois les diffi ult s d’i stallatio su o t es, l’ tude des a tio s des o so ateu s a
pu débuter. Les options les plus populaires accompagnant les compteurs sont les possibilités
d’affi hage e te ps el, su i te et et su u e t l visio , des i fo atio s de o so atio , ais s’av e t gale e t les plus diffi iles à i pl e te à l’heu e a tuelle. Les o pteu s
présentent cependant un affichage intégré moins convivial que les appareils purement dédiés au
display et donc sont perçus comme compliqués, et donc effrayants par la population. Un petit nombre seulement de consommateurs se sent « épié » par les relevés de consommation horaires.
E fi , le p i ipe d’u a is e d’ale tes ises pa le o pteu e as de d passe e t
de seuils de o so atio e ute les lie ts, ui l’o t ejet e lo , sa s doute eff a s pa le a a t e i t usif de e t pe d’i te ve tio . Il est i po ta t ue les smarts meters dans le cas du
pilote ED‘P ’aie t pas pou o je tif ajeu u e du tio de la o so atio , ais leu effi a it e ta t ue suppo t du d ploie e t d’outils i itatif est valu e. Il s’agit do p i ipale e t d’o se ve i i leu effi a it .
3.1.1.3.3 Displays en temps réel.
Les consommateurs se sont montrés, en général, enthousiastes face aux expérimentations comportant des displays e te ps el. L’aspe t ludi ue du p oduit se le s dui e puis ue le e ute e t des g oupes de lie ts pou ette pa tie du p og a e s’est av é plus aisé que pour
les aut es tests. Cepe da t les pa ti ipa ts taie t so s d’i stalle eu -mêmes les appareils, et
% d’e t e eu e vi e t pas he he l’appa eil. % de eu l’a a t o te u e l’o t pas i stall ou e s’e so t pas se vis : il est diffi ile d’o te i des effo ts o ets ou du te ps a o d de la pa t d’u e e tai e pa tie des pa ti ipa ts. Les pe so es âg es se so t o t es plus ti e tes ue les aut es à a epte l’i stallatio des appa eils de display, par crainte de ne pas réussir à les utiliser et par sentiment de ne pas pouvoir modifier leurs habitudes de consommation, déjà considérées comme sobres.
Les appareils de type Visual DisplayUnit fo tio e t su piles, les uelles ’o t pas t
remplacées par près de la moitié des participants da s l’u des g oupes d’e p i e tatio , où seul
un quart des appareils était encore en marche 1 an après mise en service. Cela semble indiquer une
ou te du e de vie de l’i t t po t à l’appa eil, relégué au rang de gadget technologique.
Cepe da t, p s de 8 % des lie ts l’a a t i stall u jou o t p te du avoi ha g leu
o po te e t de o so atio , ap s uel ues ois d’utilisatio . Les do es de o so atio
e o fi e t pas, es effo ts à l’heu e a tuelle: il ’ eut pas de modification significative des niveaux de consommation. Est-ce dû à une fausse impression, à des efforts mal dirigés dus à des croyances erronées, où à des problèmes de précision des informations affichées ?
Pou te i e , o e a t l’ te due des possi ilit s des appa eils, o e da s le as des
smarts meters, les pa ti ipa ts ejette t lai e e t les optio s d’ala es so o es uipa t e tai s appa eils, se s es les ave ti d’u d passe e t de leu o so ation quotidienne habituelle. Des solutions de type lumière indicatrice colorée sont préférées. De même un affichage réalisé en unités
o tai es est ieu a ueilli u’u e o so atio e KWh.
E te es d’i pa ts su la o so atio , les sultats va ie t d’u g oupe à l’aut e, d’u e o pag ie à l’aut e. Da s le eilleu des as EDF E e g , jus u’à ,8% de du tio pou o t t e o se v s, alo s ue da s d’aut es o e hez E.ON , au u e du tio ’est esu a le lo s de l’appo t d’u appa eil de display au domicile.
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Nous p oposo s l’o se vatio plus d taill e des sultats offe ts pa l’e p i e tatio ED‘P d’EDF E e g , la uelle o po te, de plus, deu off es dot es de sig au ta ifai es. La f a tio du pilote o ga is e pa la filiale ita i ue d’EDF peut être considérée quasiment comme un pilote en soi, de par sa taille, et ses résultats sont autoporteurs, ce qui rend leur étude isolée tout à fait intéressante.