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4 R ESULTATS

4.1 Présentation générale du recueil de données

Nous avons récolté nos données auprès de 378 élèves inscrits en 4ème et 3ème dans deux établissements scolaires, un situé dans une zone rurale et l’autre en ville. La passation s’est faite en groupe classe de façon individuelle et anonyme. Nous avons pu assister à plusieurs passations et certaines ont été supervisées par un psychologue de l’éducation nationale, des assistants d’éducation et/ou des professeurs. 6 protocoles proviennent de passation dans une Maison de l’adolescent et respectent les mêmes conditions de passation (administration individuelle et anonyme).

Comme évoqué dans la partie méthodologique, nous nous sommes assurés de constituer différents groupes à partir des scores à l’échelle d’anxiété et de dépression. Nous avons dégagé trois groupes. Le groupe asymptomatique (groupe 1) est constitué à partir de scores inférieurs à la valeur pathologique de chacun des facteurs de l’échelle RCADS.

Tous les sujets qui obtenaient des scores positifs au facteur de dépression majeur ont été extraits et constituent le groupe dépressif (groupe 2). Précisons que cette échelle permet un repérage des symptômes de dépression majeure mais également d’autres symptômes : anxiété de séparation, phobie sociale, TOC, trouble panique et trouble anxieux généralisé.

Un nombre important de sujets a obtenu des résultats positifs à ces facteurs sans avoir un score inquiétant au facteur dépression majeur. Nous avons isolé ces protocoles pour constituer un autre groupe (groupe 3). En fonction de nos axes de travail portant sur la dépressivité et son échec, la dépression, nous ne nous attendions pas à ce troisième résultat, qui renvoie à un groupé présentant une symptomatologie hétérogène, sans s’inscrire dans un registre dépressif tel qu’il est évalué par l’échelle. Rappelons que l’échelle RCADS est pour notre recherche un outil de sélection exploratoire qui permet de discriminer nos sujets dans une démarche comparative.

La répartition de l’ensemble des protocoles se fait en 5 catégories :

- groupe 1 : asymptomatique à la RCADS

- groupe 2 : symptomatique au facteur dépression majeure et pouvant également avoir d’autres scores positifs aux autres facteurs de l’échelle

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- groupe 3 : symptomatique des différents facteurs de la RCADS, excluant un score positif à la dépression majeure.

- Protocoles non renseignés ou renseignés partiellement par des sujets non joueurs. Il s’agit uniquement de sujets de genre féminin.

- Protocoles invalides du fait de l’incomplétude des réponses ou une opposition masquée à la démarche d’évaluation. Certains sujets ont coché rapidement toutes les cases de la première colonne sans lire les énoncés pour se débarrasser de la passation. Certains sujets ont également trouvé la passation trop longue et sauté certains items ou questionnaires. Comme nous le verrons dans la partie discussion sur les limites de la méthodologie du questionnaire, certains énoncés n’ont pas été compris du fait d’un vocabulaire inconnu par certains adolescents.

Figure 8: Répartition des protocoles en pourcentage (N = 378)

65%

7%

15%

6% 7%

Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Protocoles invalides Participantes non joueuses

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Nous avons recueilli 28 protocoles renseignant l’absence d’utilisation de jeux vidéo. Il s’agit uniquement d’adolescentes (14 en 4ème et 14 en 3ème). Nous n’avons pas exploité leurs données à l’échelle RCADS afin d’interroger des spécificités sur leur profil anxio-dépressif puisque les questionnaires n’étaient pas toujours remplis dans leur intégralité.

Par ailleurs, 24 protocoles n’ont pas pu être exploités soit parce qu’ils étaient incomplets ou que les réponses marquaient une opposition à la démarche. (Blagues, tout rempli en 1 pour se débarrasser des questionnaires ou incompréhension des consignes). 14 protocoles invalides proviennent de sujets inscrits en 4ème et 10 protocoles de 3ème. Précisons qu’une classe n’a pas eu les mêmes conditions de passation. Les élèves devaient aller manger plus tôt et leur participation à cette recherche décalait l’heure de leur repas.

Nous avons au final 327 protocoles valides et exploités répartis dans trois groupes de population adolescente distingués par les résultats à la RCADS. Nous avons effectué des tests non paramétriques puisque nos trois groupes indépendants (groupe clinique (1), le groupe dépressif (2) et le groupe à symptomatologie polymorphe non dépressive (3)) ne suivent pas de distribution normale. Par ailleurs, le groupe dépressif ne comprend que 26 sujets contre 244 sujets dans le groupe 1 et 57 dans le groupe 3. Enfin, les tests non paramétriques sont plus adaptés à l’analyse des résultats aux échelles de Likert.

Nous avons choisi de nous référer au seuil de .05 pour attester de la probabilité d’une différence significative aux résultats comparatifs obtenus.

Dans un premier temps, nous avons vérifié l’absence de différence significative sur le facteur âge afin de comparer un échantillon total homogène et restreindre l’influence du facteur développemental de l’adolescent. Nous avons effectué le test non paramétrique de Kruskal Wallis avec α = 0.05. Concernant nos 3 échantillons indépendants, la probabilité d’une différence entre les groupes sur le facteur âge est non significative (p>0.05). Nous pouvons donc attester d’un échantillon général relativement homogène concernant l’âge. Il ne constitue pas par conséquence un facteur d’influence sur l’exploitation des données.

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Dans un second temps, nous avons opté pour une comparaison entre les trois groupes indépendants afin d’investiguer la probabilité de différences significatives. Nous avons réalisé chacune des comparaisons possibles par pair :

- Groupe clinique (1) et groupe dépressif (2)

- Groupe clinique et groupe à la symptomatologie anxieuse (3) (et/ou phobique sociale ; et/ou trouble panique ; et/ou trouble obsessionnel compulsif) sans dépression majeure

- Groupe dépressif (1) et groupe (3) à la symptomatologie anxieuse sans dépression majeure.

Pour cela, nous avons utilisé le test de Mann-Whitney pour interroger la probabilité de différences significatives par facteurs de l’échelle d’anxiété et de dépression (RCADS). Concernant nos trois échantillons indépendants, la probabilité d’une différence entre les groupes sur les facteurs de la RCADS est significative (p>0.05). Nous pouvons donc attester que les trois groupes sont statistiquement différenciés par les facteurs de l’échelle de l’anxiété et de la dépression. Ils constituent par conséquence un facteur d’influence sur l’exploitation des données.

Bien que ces trois groupes soient statistiquement différents lorsque nous appliquons les variables factorielles de l’échelle d’anxiété et de dépression, le groupe symptomatique non dépressif est lui-même hétérogène. Certains adolescents de ce groupe ont uniquement des signes de phobie sociale, d’autres principalement des expressions anxieuses etc. Il serait intéressant d’appliquer la méthodologie de notre recherche à chacun de ces sous-groupes. Pour cela, il faudrait augmenter le nombre de participants pour constituer des groupes significatifs. Par ailleurs, l’axe central de la thèse repose sur le travail de la dépressivité et de son échec psychopathologique, la dépression.

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