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les triangles et les lamelles à dos. Le

niveau mésolithique supérieur sans gravoir

et sans « pic » est lui dominé par les

trapèzes. Nous aurons l'occasion de revenir

sur cette chronologie relative plus loin.

Comme pour les deux gisements

précédents, l'association entre gravoirs et

industries mésolithiques semble solide.

 

 

Figure 3 - Plans et coupe des deux niveaux attribuables au premier Mésolithique (niveau 6) et au Second Mésolithique (niveau 5) de l’Abri de Bel-Air I (extrait de Hinout 1993b)

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Axe 1 : évolution des environnements tardiglaciaires et holocènes Axe 2 : chronologie des successions culturelles au Tardiglaciaire

Axe 3 : palethnographie des sociétés du Tardiglaciaire

Axe 4 : chronologie des successions culturelles au début de l’Holocène Axe 5 : palethnographie des sociétés du début de l’Holocène  

Si les gravoirs peuvent donc être vraisemblablement rattachés à des occupations mésolithiques, l'attribution chronologique plus fine reste encore une question délicate. J. Hinout avait mis en place une typo- chronologie assez complexe reposant sur des analyses factorielles (Hinout 1990). Celle-ci lui avait permis de construire une évolution très fine d'un Sauveterrien à denticulé défini, comme son nom l'indique, par la présence de nombreux denticulés associés à des "pointes de Sauveterre". À l'époque, l’établissement de cette séquence régionale partait du principe que les gisements explorés en abris ou en plein air dans des contextes sableux étaient homogènes. Trente ans plus tard, les travaux de référence menés en Picardie par T. Ducrocq (2001 et 2009) ou par F. Séara (et al. 2002) dans le Jura amènent à dresser un constat cruel : tous les gisements fouillés par J. Hinout sont en fait des accumulations d'occupations mésolithiques étalés parfois sur plusieurs millénaires.

Il était donc nécessaire de regarder les corpus d'armatures avec un regard neuf, en s'appuyant sur les avancées de la géographie culturelle du Mésolithique du Bassin parisien. Malgré le manque de gisement de référence pour le Sud de l'Ile de France, on sait que le Mésolithique du Nord de la France connait une évolution des cultures microlithiques à large

exemple. De plus, quelques sites comme Paris- Farman ou Les Closeaux constituent désormais des points de repères pour le nord de l'Ile-de- France sur lesquels il est possible de s'appuyer. Les données discutées ici reposent uniquement sur la bibliographie. Un retour sur le matériel est envisagé en 2016 afin de refaire un tri typologique plus solide et conforme aux normes appliquées aujourd’hui par les mésolithiciens.

Au sein des planches publiées par J. Hinout (figure 4) certains éléments assez discrets pourraient évoquer des occupations attribuables au Mésolithique ancien au sens large. La présence de triangles isocèles à La Grotte à la Peinture et à Chateaubriand renverrait ainsi à un Mésolithique ancien (Xe- IXe millénaires) tel qu’on le connait dans la région Centre ou dans le Jura, tandis que des pointes à troncatures obliques pourraient correspondre à un Mésolithique ancien plus septentrional rattaché au Maglemosien ancien par T. Ducrocq (2009). Ces indices sont toutefois très ténus et ces types de microlithes suffisamment ambigus pour inciter à la prudence. De fait, es collections à triangles isocèles ne sont pas toujours bien datées (à l’exception de Ruffey s/ Seille et de Choisey datés du Préboréal, voir Séara et al. 2002) et les pointes à troncatures obliques peuvent aussi

   

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être des ébauches ou des triangles scalènes simplifiés par exemple.

La présence significative du Mésolithique moyen est par contre incontestable si l’on considère l’abondance des pointes à base retouchée. La morphologie allongée des pointes et la retouche inverse de leur base sont des indices bien connus au sein des industries de la toute fin du Préboréal et surtout du Boréal dans le Nord de la France (Ducrocq 2009). Selon les régions et les périodes, ces éléments emmanchés axialement sur les flèches sont associés à des barbelures comme les triangles scalènes, très nombreux sur tous les trois gisements considérés ici, ou à des segments présents surtout à Chateaubriand et à la Grotte à la Peinture. La coexistence de triangles et de segments au sein des mêmes séries est très probablement liée à des effets de palimpsestes : dans nos régions, les groupes à segments semblent plutôt s’épanouir à la toute fin du Préboréal et au début du Boréal, tandis que les triangles deviennent plus fréquents dans la deuxième partie du Boréal. Un autre type de microlithe peut certainement se rattacher à la deuxième partie du Mésolithique

moyen : les très nombreuses lamelles à dos, toujours bien représentées sur les gisements en abri gravé,sont en général absentes ou très rares sur les gisements du début du Boréal. La seule série datée à avoir livré de nombreuses lamelles à dos au sud de la Seine a été découverte aux Closeaux (Hauts-de-Seine) dans le secteur I où elles sont justement associées à des pointes à base retouchée et des triangles scalènes allongés (Lang et Sicard 2008). La datation à 8220 +/- 50 BP correspond à la fin du 8è millénaire, entre 7450 et 7059 BC, et apparait cohérente si l’on considère les nombreuses industries contemporaines à feuilles de gui au nord de la Seine, elles aussi très riches en lamelles à dos

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(en bas). En haut : lamelles à dos (1 à 16), lamelles à dos scalènes (20 à 27), segments (53-54), triangles (55 à 59), pointes à base retouchée (63 à 72), trapèze à base concave (73) et trapèze à base retouchée inverse (74). En bas : lamelles à dos (13-14), lamelles à dos scalène et tronquée (15-16), segments ou « pointes de Sauveterre » (17-18), segments (19 à 22), triangles (23 à 31), pointes à base retouchée (32 à 43), triangles larges à base retouchée inverse (44-46), trapèzes à base retouchée inverse (47 et 52), trapèzes symétriques ou légèrement asymétriques (48 à 51, 53 et 54) (Extrait de Hinout 1992 et 1993a).

D’autres types d’armatures sont