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La catégorisation perceptive est un champ à part entière de la psychologie cognitive et l afflue e des od les e rend bien compte. La plus grande partie de ces modèles repose su l h poth se og iti iste du t aite e t d u e i fo atio o je ti e et i t i s ue au monde. Cette hypothèse est en fait plutôt un postulat fondé sur ce que nous pourrions appele l pist ologie aliste et qui repose en grande partie sur le constructivisme (Le Moigne, 2002). Nous réfutons cette approche réaliste de la perception qui consiste à supposer que le monde est intelligible en soi et que la cog itio est u u p o essus de t aite e t de l i fo atio ou à la e he he d u se s p e ista t. Ca est u e approche bien peu parcimonieuse et qui se trouve rapidement mise en échec face à des phénomènes marginaux, mais néanmoins fondamentaux, telles que les illusions perceptives. A l app o he aliste, nous préférons une épistémologie constructiviste pour laquelle le sens et la pe eptio so t le p oduit de l a ti it et de l i te a tio e t e le s st e og itif et l e i o e e t, e de ie e o te a t aucune information prescriptrice. La cat go isatio pe epti e est plus u e fo tio d u s st e o puto-symbolique, mais u e pe fo a e adaptati e d u s st e auto-organisé.

Da s l opti ue de e positio e e t pist ologi ue, l app o he tath o i ue des systèmes dynamiques est particuli e e t effi a e pou e d e o pte de l a ti it du système cognitif et de certains phénomènes inexplicables par le biais des théories computo- symboliques, telle ue l h st se ota e t. Ce ui fait de l h st se u i di ateu historique de la présence de non linéarités et de transitions de phase dans le comportement.

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Bien sû , da s l app o he d a i ue, les uestio s pos es so t de atu e diff e te ue celles posées dans le ad e de l app o he o puto-symbolique. En présentant succinctement les bases de la théorie des systèmes dynamiques, nous avons pu constater ue la d a i ue des s st es o ple es s o ga ise spo ta e t autou d o jets appelés attracteurs, corolaires des structures dissipatives dans les systèmes the od a i ues ou e ts loi de l équilibre, et que la principale caractéristique des attracteurs est leur stabilité48. De ces attracteurs émerge la non linéarité de la dynamique et en particulier, le passage d u att a teu à u aut e appel ou a e t u e t a sitio de phase. L att a teu o f a t u e e tai e sta ilit au s st e, le passage d u att a teu à u aut e est possi le u au p i d u appo t d e gie ou si le premier attracteur disparaît. C est à ette de i e o ditio ue l o peut, e as de ista ilit , o se e u e hystérèse. Cette condition est appelée dans la littérature la convention de délai.

En adoptant une vision constructiviste de la perception et une approche dynamique de la cognition, la catégorisation perceptive devient explicable par le biais des attracteurs. A une catégorie correspond un attracteur ui se fo e au sei du s st e pe da t l a ti it de catégorisation. Mais là où les prototypes et les traces jouent un rôle principalement descriptif dans les modèles cognitivistes, dans la mesure où le principe de catégorisation epose su eu ais est e pli u ue pa le iais d u p o essus i d pe da t de es derniers, l attracteur est explicatif en soi. Décrire le phénomène de catégorisation par le iais des att a teu s i pose à la fois l adh sio au ha p théorique de la dynamique non linéaire et à celui des systèmes complexes et, par ailleurs, implique un ensemble de prédictions immédiates, parmi lesquelles se trouve le ralentissement critique. La perception

48O t ou e sou e t des o atio s de la fo e des att a teu s. Ce i e férence du modèle gravitationnel où l att a tio est od lis e pa le t a ail d u e fo e. Da s ette opti ue, la sta ilit est plus u e p op i t du système asservi par un attracteur. Nous postulons que la stabilité héritée du système est une conséquence di e te de la fo e d asse isse e t de l att a teu , est pou uoi l o pa le de la sta ilit des att a teu s.

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procède par inférences inconscientes, disait Von Helmholtz (2009), et d u e e tai e manière, elle est semblable à un cycliste qui doit pédaler pour maintenir une position d uili e, d s u elle esse de fai e des i f e es, elle esse d e iste . A et ga d, la dynamique temporelle de la perceptio est plei e d e seig e e ts. L e e ple fi tif sui a t illustre notre propos :

Cette fo e ue je ois à l ho izo alo s ue je a he le lo g de ette petite oute de a pag e, j ai u e petite idée de ce que cela peut être, un quadrupède dans un champ, peut- être bien un mouton. Mais au fur et à mesure que je me rapproche, ma e titude s loig e et le doute e ahit. Pou tant, je continue de distinguer un animal. Quand soudai , l ide e me frappe. Ce n est u un buisson.

Voici ce que pourrait être un moment perceptif qui correspond trait pour trait à une transition de phase catégorielle. La première hypothèse ressemble à une hypothèse probable, une application de la convention de Maxwell. Le système est asservi par l att a teu le plus sta le. Mais au fu et à esu e ue le te ps passe, la o t ai te e i o e e tale e d l h poth se i itiale oi s p o a le et l att a teu pe d sa sta ilit . Pourtant, il continue d o ga ise la pe eptio , e appli atio de la o e tio de d lai, a ul doute ue l att a teu ui o espo d à la pe eptio d u uisso e iste d jà dans l espace des phases. Ce est ue ua d l att a teu i itial a totale e t perdu sa stabilité ue l att a teu alte atif s i pose et sulte o e u e p ise de o s ie e de la réalité au pla ph o ologi ue à la a i e d u « insight » (Köhler, 1917). Mais par la suite, l att a teu s ta t a ifest , la pe tu atio est devenue un buisson, réponse perceptive adaptée dans un monde où les buissons doivent être perçus en tant que tels, le système sou is à u e ultitude d aut es pe tu atio s a p og essi e e t se d fai e de l e p ise de cet attracteur et ce dernier va alors perdre p og essi e e t sa sta ilit au p ofit d u aut e. Le ph o e uisso o upe plus la pe eptio et sa sailla e di i ue

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p og essi e e t jus u à attei d e le i eau o e du ha p pe eptif, li a t l atte tio pou u e aut e s ie d i f e es i o s ientes.

Nous venons de décrire succinctement, dans les termes des systèmes dynamiques, ce ui se passe au i eau du s st e og itif ua d l olutio de l e i o e e t le o duit à adapte sa pe eptio . Lo s u u pa a t e e i o e e tal olue de a ière à biaiser u e at go ie pe epti e e fa eu d u e aut e, la th o ie des s st es d a i ues p dit que le changement ne peut se faire ni de façon continue, i sous la fo e d u si ple changement qualitatif. Il est nécessairement accompagné de cet ense le d i di ateu s, que nous avons décrits au chapitre précédent, au nombre desquels o t ou e l effet d h st se. Da s le ad e du p se t t a ail de th se, ous p oposo s d tudie la catégorisation perceptive avec une perspective dynamique au voisinage du moment où le ha ge e t de at go ie s op e. Ai si, e a o d a e la th o ie, ous nous attendons à observer un changement conforme à la typologie des transitions de phase et plus pa ti uli e e t elle od lis e pa la atast ophe de la f o e. L objectif majeur de notre travail est de montrer que les conceptions dynamiques rendent bien compte du phénomène de catégorisation perceptive et que les catégories peuvent être considérées comme des attracteurs tant sur le plan ontologique, puis u ils p se tent les mêmes propriétés, que sur celui de la dynamique. Ainsi, nous allons mettre en évidence, dans une tâche qui implique u e at go isatio pe epti e, les ph o es de ista ilit , d h st se, de ale tisse e t critique et de divergence. Et pour fini , ous o t e o s ue, à l i sta des att a teu s, les at go ies e so t pas de si ples o jets s oli ues, ais u elles o t u o e t d a e e t o espo da t à l aug e tatio de sta ilit de l att a teu , ai si u u moment de déclin qui correspond à la perte de stabilité du même attracteur.

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