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4.1 La théorie synergétique

4.1.2 Notion de patterns auto-entretenus

L appli atio de la s e g ti ue à des od les ph siques, biologiques ou ps hologi ues, epose su le postulat ue la atu e utilise les es p i ipes d auto- organisation à différentes échelles pour produire des patterns. Bien que ces patterns soient diff e ts sui a t l helle d o se atio , les p i ipes de formation basiques restent les mêmes (Mandelbrot, 1983). Pour la synergétique, le cerveau humain est, fondamentalement, un système auto-organisé de formation de patterns, gouverné par des lois dynamiques non linéaires. E i a t à la li ite d tats iti ues, le e eau est apa le d a ti ipe et o pas u i ue e t de agi au p se t (Kelso, 1995). Ce postulat est fort et poss de u g a d o e d i pli atio s. Da s le dis ou s de l auto-organisation, aucun i eau est plus ou oi s fo da e tal u u aut e. Pou Kelso ), comme pour Le Moigne (1999), la coordination (ou pattern dynamique) possède une nature informationnelle : « […] oo di atio o patte d a i s is i fo atio al […] What could be

more meaningful to an organism than information that specifies the coordinative relations among its parts or between himself or the environment » (Kelso, 1995, p.179). Plutôt que

séparer la dynamique, relevant de la physique classique, de l i fo atio , o sid rée o e u odage s oli ue ui agi ait tel ue le fait u p og a e d o di ateu , la dynamique elle-même est perçue et décrite comme porteuse de sens. Kelso relie l i te tio alit de l esp it hu ai et la d a i ue auto-organisatrice du système cognitif duit pou les esoi s de si pli it de l e pli atio au do ai e de l a tivité du système nerveux central.

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Ainsi, dans cette optique, il résulte, pour Kelso (1995), un ensemble de faits qui constituent la théorie synergétique de la cognition. Nous allons en examiner quelques-uns et nous pourrons constater que ces faits sont bien souvent déjà contenus dans la théorie des systèmes dynamiques elle-même.

Propriétés des patterns dynamiques

(1) Les patterns émergent spontanément comme produit des interactions d u g a d

o e d l e ts. Les i te a tio s doi e t t e de atu e non linéaire, contrairement aux positio s de Ne to pou ui le ou e e t de l e se le peut t e o sid o e la somme des mouvements des parties dans une dynamique où les forces ne font que se o i e e s additio a t. Et do , le o po te e t du tout est o seule e t sup ieu mais aussi qualitativement différent du comportement des parties à cause des non linéarités dans les interactions. Par cette affirmation, Kelso attribue au pattern dynamique, la qualité d att a teu o ple e t a ge.

(2) Pour que des patterns puissent émerger, le système doit être une structure

dissipati e loi de l uili e. A ause des i te a tio s non linéaires, l e gie, ou uelle que soit la quantit ou la di e sio ui ep se te l a ti it du s st e, e se p opage pas uniformément27da s l espa e du s st e, ais se o e t e e flu lo alis s ui a alise t le t a spo t de l e gie. La o s ue e de ette a alisatio est u u e tai o e de degrés de liberté du système sont supprimés. Ce point est crucial pour la théorie s e g ti ue, a il e pli ue o e t u att a teu se fo e spo ta e t au sei d u système complexe et comment le complexe peut émerger du simple.

(3) Les degrés de liberté pertinents, c'est-à-dire ceux qui caractérisent les patterns

émergents dans un système complexe, sont des variables collectives qui constituent le

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pa a t e d o d e du s st e. L u des p i ipes de la s e g ti ue est que le paramètre d o d e se o stitue spo ta e t pa la oo di atio e t e e tai s l e ts du s st e et, e etou , il i flue e le o po te e t de ses o stitua ts. C est le p i ipe de ausalit circulaire dans les systèmes complexes. Le pa a t e d o d e se distingue malgré tout de l att a teu e e ue l att a teu est u e aleu 28 du pa a t e d o d e pou la uelle le

potentiel est un minimum local.

(4) O peut d te i e u pa a t e d o d e au oisi age d u e t a sitio de phase

où le phénomène de perte de stabilité engendre la création de nouveaux patterns stables, ou encore le basculement entre deux patterns existants. Le pa a t e d o d e est alo s constitué par les dimensions variant au cours de la transition de phase.

(5) Les fluctuations sont la cause du maintien, oi e de l aug e tatio , de la

complexité. Elles permettent la naissance de nouveaux patterns. Dans cette perspective, les fluctuations ne sont pas une simple source de bruit à supprimer du processus informationnel29

. Une affirmation qui permet une fois de plus de relier le concept de pattern d a i ue de Kelso à elui de st u tu e dissipati e ue l o e o t e hez P igogi e notamment (Prigogine & Stengers, 1988).

(6) Les paramètres qui, d u e faço g ale, ont une influence sur la formation des

patterns sans en spécifier la forme ou la nature sont appelés les paramètres de contrôle.

(7) E fi , et pou e fi i a e ette u atio , la d a i ue du pa a t e d o d e

ui a a t ise l tat du s st e tudi , est t aduite sous fo e d u s st e d uatio s différentielles qui peuvent avoir des solutions qualitatives simples, comme les points fixes ou

28Valeu fi e ou ie a ia le selo ue l att a teu est u poi t fi e, u e t aje toi e li ue ou u oisi age. 29 Processus de mise en forme et de construction du pattern.

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les cycles limites, mais aussi très complexes comme des structures chaotiques ou avec des di e sio s al atoi es, e i p figu a t l o e o ple it des o po te e ts asso i s.

L e se le des poi ts i-dessus définit le o ept d att a teu s da s l app o he s e g ti ue et pe et au he heu de les od lise afi d e e t ai e des p op i t s, qualitatives ou quantitatives, opérationnalisables.