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1.3 Catégorisation et mémoire

1.3.5 Limites des modèles cognitivistes

Pour chacune des situations évoquées ci-dessus, il est i po ta t de e a ue u il a toujours nécessité du e di hoto ie e t e l a ti it pe epti e et l a ti it si ue da s le processus de catégorisation. Même si dans le cas des modèles à traces, les catégories ne so t pas sto k es e oi e, e so t les t a es ui le so t. La uestio d u sto kage exhaustif de toutes les t a es issues de l e p ie e pose d ailleu s de els p o l es pou une approche purement computo-s oli ue pou la uelle la od lisatio d u espa e de stockage est indispensable. Le cas échéant, comment et sous quelle forme ces traces sont- elles préservées et de quelle manière sont-elles réactivées ? Les modèles ne le disent pas. D aut e pa t, ie ue toutes es app o hes se le t a oi p is du e ul is-à-vis de la o eptio a istot li ie e d u o de d oup e e tit s dis tes préexistantes à l a ti it og iti e, elles epose t e o e fo te e t su la otio de t aite e t d u e i fo atio o je ti e i t i s ue e p o e a e de l e i o e e t, ua d ie e cette information serait altérée par les connaissances issues des expériences antérieures de l age t og itif. Mais la p i ipale o je tio ue ous fo ulo s e e s es od les, et e pa ti ulie au od les p otot pi ues, o e e la od te i atio d e tit s e pli ati es au sei de od les s i s i a t da s u e app o he essentiellement modulariste et computationnelle. Une telle question mérite notre attention. Car si dans une approche d si a e et ate po elle o peut se satisfai e d u e elatio ausale ui do e la

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primauté aux catégories sur les exemplaires. Dans une perspective ontogénétique, on e pli ue al o e t les at go ies peu e t se o stitue e e tit s og iti es si l o e décrit pas le processus qui en est la genèse. Et par ailleurs, peut-on réellement dissocier ce qui serait un embryon de catégorie non constituée de ces entités cognitives postulées dans les modèles décrits. Or, on peut lire dans Rosch et Mervis (1975, p. 574) la phrase suivante :

« Prototypes do not appear to precede the category and must be formed through principles of learning and information processing from the items given in the category ». Si le prototype

est nécessaire au processus de catégorisation, comment la catégorie pourrait-elle préexister et t e o stitu e d u e se le o ide d e e plai es. Quelle est la loi ui o duit à e u u e se le d e e plai es se o stitue t e p oto-catégorie ? Pour Roch, les catégories so t la o s ue e de la st u tu e o latio elle, de l o d e i t i s ue, e so e, ui existe dans le o de. Cette st u tu e ause la atio d u e e tit og iti e : le prototype. Elle définit ai si u appo t p es iptif de l e i o e e t su le s st e et e i est d ailleu s pas e is e uestio pa les app o hes sui a tes. U e telle st u tu e i trinsèque s i pose p ala le e t o e u e o t ai te ui a d fi i les li ites des at go ies da s l espa e og itif où elles se o t ep se t es. L o d e a priori du monde étant ainsi imposé à l o ga isatio og iti e. Il este toutefois ue la p -structure corrélationnelle concerne les propriétés intrinsèques des stimuli et que ces propriétés sont trop nombreuses pour être toutes o sid es lo s du p o essus de at go isatio puis ue la fi alit d u tel p o essus est de réduire le nombre de propriétés à traiter pour obtenir une réponse adaptative. Il se le alo s u u e s le tio doi e s op e pa i l e se le des p op i t s. Ai si, la o stitutio d u e olle tio d e e plai es e u e at go ie suppose ue les p op i t s sont déjà des dimensions cognitives et dépend de la prégnance de ces dernières. Etre de couleur rouge est une propriété commune aux coccinelles, aux coquelicots, aux cerises et au sang. Pou ta t, ette ase de o latio a ja ais se i o e l e t o stitutif d u e

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catégorie naturelle qui regrouperait ces quatre exemplaires. Bien entendu, par définition, u e o ditio essai e est u u e st u tu e o latio elle est g at i e d u e at go ie du o e t u elle appo te u e o o ie og iti e, 'est-à-di e u elle eg oupe un nombre suffisant de propriétés communes pour que la catégorisation remplisse sa fonction adaptative. Cette importance du tissu corrélationnel, repousse finalement la question de la catégorisation à un niveau plus élémentaire, celui des propriétés, sans fournir de réponse valable et sans lever le paradoxe que créé la codétermination de deux entités da s u e app o he a al ti ue de la og itio . C est le p o l e lassi ue du réductionnisme. En outre, dans une telle perspective, quelle place est faite, dans le p o essus de at go isatio , au p i ipal fa teu d adaptati it des at go ies ui est de permettre de produire une réponse générique adaptée face à une collection de stimuli diff e ts. E d aut es te es, u e at go isatio e peut t e o çue o e u acte de perception isolé, passif et universel. Parce que la catégorisation doit être adaptative, le processus sous-jacent doit être une réponse qui intègre les contraintes et les besoins fluctuants du système et de son environnement.

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II-POINT DE VUE EPISTEMOLOGIQUE DE LA PERCEPTION

Après les avoir brièvement esquissées, nous avons formulé des critiques, que nous pouvons considérer comme fondamentales envers les modèles cognitivistes. La principale, pour ce qui nous concerne, prend une dimension épistémologique par la discussion du statut de l i fo atio da s le système cognitif. Cependant, ils restent des modèles relativement pe fo a ts da s le ad e de l pist ologie positi e su la uelle s appuie la logi ue du t aite e t de l i fo atio (Lindsay & Norman, 1977) issue de la première cybernétique, à savoir, un réalisme naïf dans lequel il est admis que le monde recèle une information i t i s ue ui s i pose à l o se ateu et u il o ie t de ep se te et de t aite da s un système symbolique (Neisser, 1967). Ce est do a ifeste e t pas su le pla théorique, mais sur le plan épistémologique, comme nous venons de le mentionner, que se situe notre principal désaccord avec les approches computo-symboliques de la catégorisation. Dans ce chapitre, nous commencerons par introduire deux conceptions opposées du monde perçu que sont le réalisme naïf et le constructivisme. Puis, ayant critiqué la position cognitiviste au travers des biais du réalisme, nous présenterons les idées capitales du constructivisme qui nous permettront d ou i su les pe spe ti es d a i ues. Nous conclurons avec une brève évocation du concept de clôture informationnelle d elopp e pa Va ela pou illust e l op atio alisatio de p i ipes o st u ti istes.