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L ES DIVISIONS SOCIO-SPATIALES A MEXICO :

A) Portrait d’une jeune société urbaine.

1) Une population jeune, une société traditionnelle.

La population du DF est aujourd’hui encore jeune, avec plus du quart des habitants âgés de moins de 15 ans, et près de la moitié âgée de moins 25 ans en 2000. Les plus de 45 ans représentent eux moins du quart de l’ensemble de la population, alors que l’espérance moyenne de vie à la naissance en 2000 s’élevait déjà à 72,2 ans. Nous verrons par la suite combien cette structure par âge si distincte de celle des sociétés occidentales conditionne l’ensemble des mentalités : elle a des implications socioculturelles qui touchent à tous les

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Les modes de calcul du Produit National Brut sont aujourd’hui contestés par certains spécialistes [Todd, 2002], mais d’après la Banque Mondiale le Mexique se situait au 11e rang mondial en 2000.

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Voir Annexe B.II.a. pour la description détaillée de ces variables.

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Tous les chiffres avancés dans cette sous-partie ont été calculés à partir des résultats du recensements effectué en 2000 par l’INEGI. Le déscriptif des variables urtilisées et le détail des données et traitements statistiques se trouvent dans l’Annexe B.II.

aspects de l’organisation et de la vie sociale, et qui impliquent d’importantes différences de perceptions et de préoccupations par rapport aux sociétés plus vieillissantes.

Cependant, la natalité est aujourd’hui en forte baisse et la fin de la transition démographique approche : l’accroissement naturel de la population est faible, voire négatif dans certaines délégations. Par ailleurs, les migrations massives en provenance des campagnes décrites précédemment ont aujourd’hui cessé. Le DF présente même à présent un solde migratoire négatif et est devenu le principal pôle d’expulsion de population de la fédération mexicaine. Ce phénomène est certes largement à mettre en relation avec l’abandon du centre décrit précédemment, et en réalité beaucoup de ces départs se font en direction des municipes conurbains de l’Etat de Mexico voisin, qui continuent d’avoir un solde migratoire positif. Mais le fait est qu’aujourd’hui les principaux centres d’attraction sont les villes frontières du Nord du pays comme Tijuana ou Ciudad Juárez, où les industries maquiladoras et l’espoir d’un passage de l’ « autre côté », aux Etats-Unis, drainent l’essentiel des migrants mexicains. Cette situation fait que, comme nous le verrons largement dans la quatrième partie, Mexico se trouve à une période charnière : pour la première fois depuis presque un siècle la vallée se trouve en situation de stabilisation démographique. La proportion d’habitants nés dans le DF était ainsi déjà en moyenne par délégation de plus de 75 % en 2000, et ceux qui y vivaient déjà en 1995 représentaient près de 95 % de la population, ce qui montre à quel point le temps des migrations massives semble révolu.

Pour ce qui est des critères culturels, les chilangos41 d’aujourd’hui ont le plus souvent le profil suivant : hispanophones, catholiques et assez conservateurs dans leurs mœurs. Le DF compte aujourd’hui très peu d’indigènes, du moins selon le critère culturel retenu par l’INEGI (parler une langue autochtone) : en moyenne par délégation seulement moins de 2 % des habitants. Ils se concentrent pour l’essentiel dans les zones hyperpériphériques de Xochimilco et surtout de Milpa Alta. La religion catholique quant à elle est très largement dominante dans toutes les couches de la population du DF : la proportion des habitants se déclarant de cette confession dépasse 90 % dans chacune des 16 délégations, et est proche de l’hégémonie dans les délégations périphériques populaires comme Milpa Alta, Magdalena Contreras et Alvaro Obregón. Cette dernière tendance semble indiquer un attrait plus grand pour la religion dans les milieux populaires, et d’une manière générale des structures socio-familiales plus

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Nom donné de manière quelque peu dépréciative aux habitants de la capitale par les provinciaux.

traditionnelles dont nous verrons dans la troisième partie qu’elles jouent un rôle dans les dynamiques d’inclusion/exclusion sociale.

Les chiffres concernant le mariage montrent que cette institution reste forte dans le DF, indépendamment des zones considérées (coefficient de variation de 6 % seulement42). 41 % des plus de 12 ans étaient mariés en 2000. Compte tenu de la jeunesse de la population, et notamment du fait que les 12-25 ans représentent 29,1 % de ce sous-ensemble, le chiffre est considérable. Par ailleurs, en moyenne un peu plus de 10 % des plus de 12 ans vivaient en 2000 en union libre dans chaque délégation. Cette proportion est plus importante dans les zones populaires du Sud du DF, ce qui peut sembler paradoxal puisqu’il s’agit des zones les plus catholiques. Mais en réalité, cela s’explique par les difficultés économiques - qui empêchent l’organisation du mariage et repoussent la procréation, étroitement associée à celui-ci - et par la jeunesse d’ensemble de la population dans cette zone. Par ailleurs, la corrélation négative très forte de cette variable avec celle correspondant à la proportion d’ayants-droit à une couverture santé (-0,88) souligne l’intensité du lien entre précarité et absence d’accès aux systèmes de solidarité et de sécurité institutionnels, et unions personnelles entre les individus pour faire face. Le célibat est un luxe des sociétés les plus développées, et le maintien de structures familiales fortes dans des pays comme le Mexique est indissociable de la question de la pauvreté. Nous verrons dans la troisième partie comment ce paramètre conditionne à Mexico les différents modes d’organisation sociale suivant les milieux, et combien la question de l’échelle d’inscription des systèmes de solidarité est centrale dans notre problématique.

En attendant, le respect d’ensemble de structures familiales et de mœurs plutôt traditionnelles chez les chilangos d’aujourd’hui apparaît aussi dans la faible proportion de population divorcée (2 % en moyenne sur les 16 délégations). Cependant, elle varie grandement suivant les délégations, puisqu’elle est presque nulle dans les zones populaires et plus conséquente dans les zones plus aisées. Si un effet structurel l’explique en partie43, ce phénomène laisse à nouveau deviner des mœurs plus ouverts dans certains milieux et sur lesquels nous reviendrons là aussi largement par la suite. La faiblesse relative du taux d’activité des

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Le coéfficient de variation, rapport entre l’écart-type et la moyenne d’une distribution statistique (voir Annexe B.II.b.), est un indicateur de dispersion relative : plus sa valeur est élevée, plus les disparités sont importantes dans l’ensemble étudié, et vice versa.

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La population des zones populaires est plus jeune, et on a moins de chance a priori d’avoir divorcé à 20 ans qu’à 40.

femmes de plus de 12 ans, en moyenne de 39,9 % par délégation (contre 70 % pour les hommes), comme de celle de la proportion de foyers avec un seul membre (8,2 % en moyenne par délégation) ou de ceux dont le chef est une femme (25,2 %) témoignent elles aussi du maintien de structures familiales assez traditionnelles. Maintenant, ces proportions sont quand même relativement élevées en comparaison de celles que l’on trouve dans les régions voisines du centre du Mexique d’où est originaire l’essentiel de cette population44.

2) Des niveaux de santé, d’éducation et de revenus très inégaux, et une structure de l’activité originale.

Les caractéristiques en termes de santé de cette population essentiellement constituée de neo-

urbains de la deuxième génération sont en progrès et enviables comparativement à ceux du reste

du pays. Néanmoins, elles restent quand même dans l’ensemble celles d’une société en voie de développement. Par exemple, sur les 16 délégations du DF, la proportion considérable de 8 % des femmes de plus de 12 ans ont eu au cours de leur vie à faire le deuil d’au moins un de leurs enfants. D’une manière générale, en moyenne près de la moitié des habitants des délégations du DF (46 %) n’avaient droit à aucun système de couverture de santé. Par ailleurs, le nombre de handicapés déclarés est faible, ce qui, malgré le paradoxe apparent, est plutôt un indicateur de mauvaise santé, car cela montre plus la médiocrité des systèmes de détection et de prise en charge des malades que la proportion effective de ceux-ci45. Il s’agit aussi indirectement d’un indicateur du degré de tradition des mœurs, comme en témoigne la corrélation négative très élevée entre proportion de handicapés et proportion de foyers dont les chef est un homme dans le DF (- 0,92)46 : la détection et la prise en charge des handicaps et maladies, notamment mentales, est nettement plus massive dans les milieux aux mœurs plus ouverts et mieux informés.

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Par exemple, le DF ne compte en moyenne que 33,7 % de femmes de plus de 12 ans au foyer, alors que cette proportion était par exemple de 45 % dans l’Etat de Mexico, 49,8 % dans celui de Puebla, 50,1% dans celui de Hidalgo et 51,9 % dans l’Etat de Veracruz. La proportion de foyers dont le chef était en 2000 une femme était quant à elle de 25,2 % dans le DF, mais seulement de 18,6 % % dans l’Etat de Mexico, de 18,1 % dans l’Etat de Tlaxcala, de 20,8 % dans celui de Hidalgo et de 21,7% à Puebla.

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Ce phénomène classique explique notamment pourquoi ce sont les pays nord-européens (Allemagne, Pays- Bas, Scandinavie) qui ont les plus hauts taux de handicapés déclarés au monde. Le même genre de problèmes se posent à propos des suicides, souvent déguisés en accidents par l’entourage dans les pays catholiques comme le Mexique, où la proportion officielle est quasiment nulle. Ces biais expliquent le maintien de fausses idées reçues selon lesquelles les habitants des pays luthériens d’Europe du Nord se suicideraient plus que les autres.

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On mesure la corrélation entre deux variables grâce au coefficient de corrélation de Bravais-Pearson (voir Annexe B.II.c. pour le détail du mode de calcul). Plus sa valeur absolue est proche de 1, plus la relation est forte, plus elle est proche de 0, plus elle est faible. Si son signe est positif, cela signifie que les deux variables augmentent et diminuent ensemble (dans une unité géographique donnée, la valeur de X a tendance à être élevée quand celle de Y l’est aussi), alors que si il est négatif, cela signifie que lorsque l’une augmente, l’autre diminue, et vice versa (la valeur de X a tendance à être faible quand celle de Y est élevée, et inversement).

Car si aujourd’hui pratiquement l’ensemble de la population du DF est alphabétisée (en moyenne par délégation 97 % des plus de 15 ans), seuls 20,3 % de la population âgée de plus de 18 ans a accédé à l’éducation supérieure. Ces chiffres, qui reflètent la stratégie impulsée par les organismes internationaux (Banque Mondiale, PNUD) visant en priorité à assurer un niveau élémentaire pour l’ensemble de la population, sont certes là encore remarquables si on les compare à ceux des Etats voisins de la région centre du Mexique dont sont essentiellement originaires les néo-urbains du DF47. Mais nous verrons qu’il subsiste de très importantes inégalités en termes d’éducation dans le DF, qui se traduisent notamment dans l’étonnante corrélation négative entre proportions d’actifs dans le secteur de l’éducation et proportion de la population âgée de moins de 15 ans (- 0,45) : les zones comptant le plus de jeunes, qui sont souvent les plus pauvres, ne sont paradoxalement pas celles où l’on compte le plus d’éducateurs, au contraire même.

Ces inégalités en termes d’accès à la santé et à l’éducation sont évidemment liées à d’importantes disparités en termes de revenus. Près des deux tiers (65,5 %) des actifs du DF gagnaient en 2000 moins de l’équivalent de 3 salaires minimaux, soit moins de 3000 pesos mexicains, ce qui correspondait à un peu plus de 300 euros en 2000. Pour donner un ordre d’idée, la Banque Mondiale estimait en 1999 que le pouvoir d’achat réel offert par 1 euro au Mexique était l’équivalent de celui correspondant à 2,3 euros en France48. Le revenu médian49 de 2800 pesos mensuels offrait donc un pouvoir d’achat équivalent à celui procuré par 640 euros en France. A titre de comparaison, le revenu médian en France varie autour de 1500 euros mensuels, mais le taux d’activité des femmes est plus élevé et le nombre de jeunes n’étant pas en âge de travailler à plein temps moins important, le pouvoir d’achat réel des familles mexicaines moyennes est en réalité bien plus faible encore. Par ailleurs, seulement 7 % des actifs gagnaient plus de l’équivalent de 10 salaires minimaux (plus de 1000 euros, équivalent à un pouvoir d’achat de 2300 euros en France). Parmi ces 7 % d’actifs, on sait qu’il existe une part importante de revenus très élevés mais l’INEGI ne donne pas plus de détail et il est très difficile de procéder à des estimations précises compte tenu de la sensibilité du sujet. Quoiqu’il en soit, ces forts écarts en termes de revenus découlent principalement de

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Les taux d’analphabétisme étaient en 2000 encore de 15 % dans les Etats voisins de Hidalgo, Puebla ou Veracruz, et de 22 % dans l’Etat de Oaxaca.

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Chiffre obtenu en faisant le produit des rapports entre PIB à taux de change courant et PIB à parité de pouvoir d’achat des deux pays considérés.

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Niveau de revenu tel que la moitié des actifs gagnent plus et l’autre moitié gagne moins.

l’hétérogénéisation socio-économique et anthropologique de la vallée au cours des dernières décennies décrite précédemment, et sont évidemment à l’origine directe de la forte intensité des phénomènes de fragmentation qui marquent l’espace urbain.

En ce qui concerne la structure de l’activité, elle se caractérise logiquement par une faible proportion de patrons (3 %) et une majorité d’ouvriers et d’employés (72,2 %), mais présente surtout la particularité d’une importante proportion de travailleurs indépendants avec près de 20 % d’actifs déclarant travailler à leur compte. A Mexico, la grande masse de travailleurs indépendants n’appartient pas aux professions libérales, mais est constituée de petits vendeurs à leur compte ou de travailleurs plus ou moins précaires tâchant au jour le jour de s’assurer un minimum de ressources. Il s’agit en fait pour beaucoup d’entre eux de chômeurs masqués, ce qui explique par ailleurs les insignifiants taux officiels d’actifs sans emploi (1,4 % de chômeurs déclarés en moyenne par délégation seulement50). Parmi ces travailleurs indépendants figurent par exemple les 2,7 % de vendeurs ambulants, qui exercent essentiellement dans les zones centrales de l’agglomération. La nature précaire de ces activités explique les corrélations positives observées entre cette variable et par exemple les bas niveaux de revenu.

A l’intérieur de la vaste catégorie « ouvriers et employés » dégagée par l’INEGI, une autre particularité mexicaine est la part importante des actifs dans les secteurs des services aux personnes, des services domestiques et de la vigilance. Ils occupent à eux seuls respectivement 7,2 %, 6,2 % et 2,6 % de l’ensemble des actifs. Nous verrons que cette proportion importante est un symptôme autant qu’elle joue un rôle dans le maintien de structures sociales très hiérarchisées et paternalistes.

Enfin, pour terminer, on remarquera les 5,6 % d’actifs dans le secteur du bâtiment, en soulignant qu’ils se concentrent largement dans les entités situées le long du front urbain, où sont construits l’essentiel des nouveaux habitats. On se servira ainsi par la suite de ce caractère comme indicateur de croissance urbaine. Mais avant cela, pour terminer ce rapide descriptif du profil de la population et du logement du District Fédéral en 2000, intéressons nous justement à l’habitat.

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Ceci probablement en raison du fait qu’il n’existe pas de système universel d’assurance chômage incitant à se déclarer comme étant à la recherche d’un emploi des gens qui ne le sont pas réellement (jeunes, femmes au foyers, etc.).

Photographie 3 : Une particularité de la structure de l’activité au Mexique est l’importance des secteurs dits de « services au personnes » (sur la photo un travailleur indépendant qui cire les chaussures de son client).

3) Un habitat largement consolidé mais souvent rudimentaire.

En raison du mode de peuplement de la vallée de Mexico (urbanisation improvisée par

asentamiento), mais aussi des caractéristique du site (terrains meubles et spongieux, risque

sismique), l’extension urbaine s’est essentiellement faite selon un mode horizontal, et non vertical. Ceci explique que près des trois quarts des logements et plus de 90 % des bâtiments du DF soient aujourd’hui des maisons individuelles. Les logements de type appartement se concentrent très largement dans les délégations du noyau central de l’agglomération (Cuauhtémoc, Venustiano Carranza, Benito Juárez et Iztacalco) aux caractéristiques urbaines plus classiques et très distinctes de celles des zones plus récemment bâties. Cette concentration explique un coefficient de variation très élevé pour cette variable (76 %). Toujours en raison de l’asentamiento, la majorité des familles sont propriétaires de leur logement. Pragmatiques, les autorités ont de fait régularisé l’essentiel des occupations sauvages de terrain de l’époque de l’explosion démographique, ce qui fait que la propriété de sa maison est dans le District Fédéral paradoxalement un indicateur statistique de précarité. On observe ainsi des corrélations positives élevées entre cette variable et les indicateurs de précarité de l’habitat, avec notamment un coefficient de corrélation de + 0,94 avec la

proportion de logements avec sol en ciment, et au contraire un coefficient de - 0,95 avec la proportion de logements avec sol recouvert.

Car si l’essentiel de l’habitat est aujourd’hui consolidé et qu’il n’y a plus de véritables bidonvilles dans le DF (seulement 1,8 % des logements ont des murs en matériaux légers, naturels ou précaires), de même que pratiquement tous les logements disposent de l’électricité (98,2 %), nombre d’entre eux restent précaires, surtout dans les zones les plus périphériques. Ainsi, si seulement 12,6 % des logements ont des toits en matériaux légers ou précaires, la proportion de logements dont le sol est recouvert (carrelage, moquette, parquet, etc.) n’est en moyenne que de 43,7 % dans les délégations du DF. La majorité des habitats ont ainsi un simple sol en ciment (54 % en moyenne), et même une petite minorité un sol en terre (1,7 %). 23,2 % des logements ne disposent pas de l’eau courante dans le logement même, mais seuls 1,3 % n’ont pas de système de drainage. Les maisons sont en général de petite taille dans les zones populaires, et sont occupées en moyenne par un petit peu plus de 4 personnes (4,04). Mais nous reviendrons plus amplement sur les caractéristiques de l’habitat populaire à travers l’étude du cas du Cerro del Judío dans la troisième partie.

Photographie 4 : Les petites maisons familiales individuelles, qui constituent de loin le type de logement le plus répandu à Mexico, sont souvent rudimentaires mais consolidées.

En attendant, et pour finir, les caractéristiques en termes d’équipement montrent que si l’essentiel des foyers étaient en 2000 équipés d’au moins un téléviseur (97 %), seuls 64,3 % d’entre eux disposaient d’une ligne téléphonique, 39,7 % d’une automobile et 11,7 % d’un ordinateur.

Pour résumer, si l’on devait dresser un profil type de logement dans le DF en 2000 en conclusion de cette présentation, ce serait donc une petite maison individuelle rudimentaire de 3 pièces avec un sol nu en ciment, des murs et un toit en matériaux solides et où vivraient 4 personnes. Il aurait l’électricité et l’eau courante, serait équipé d’un téléviseur, éventuellement d’une ligne téléphonique, mais moins probablement d’un véhicule particulier, et encore moins d’un ordinateur. Le logement serait la propriété d’occupants plutôt jeunes (parents ayant la trentaine ou la quarantaine, enfants jeunes adolescents), néo-urbains des première et deuxième, éventuellement des deuxième et troisième générations. Originaires des campagnes des régions Centre ou Sud du Mexique, ils seraient alphabétisés mais auraient un niveau d’instruction modeste, et seraient de religion catholique. Les revenus mensuels du foyer ne seraient que de l’équivalent de quelques centaines d’euros par mois. Le chef de famille serait le père, et c’est lui qui travaillerait le plus en dehors du foyer, comme ouvrier ou employé, par exemple dans la