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LES FRONTIERES MENTALES D’UN ESPACE DUAL

A) Les perceptions d’un univers fermé.

Comme le souligne à juste titre Angela Giglia à propos de ses travaux sur la Villa Olímpica, « étudier les quartiers fermés implique pour l’anthropologue un fort effort d’auto- objectivisation, vu qu’il s’agit souvent de mettre le nez dans sa propre maison et dans la maison de nombreux amis et connaissances » [2001]. Ce problème se pose particulièrement au Mexique où nous avons vu les corrélations positives très fortes entre hauts niveaux d’études et hauts niveaux de revenus, qui font que de nombreux chercheurs résident ou au moins sont familiers de ce type d’ensembles. Cette difficulté explique sans doute que cette problématique ait été longtemps relativement négligée par les chercheurs locaux, alors que ces phénomènes spectaculaires sont souvent les premiers à attirer l’attention des étrangers visitant des zones comme celle du Sud-Ouest de Mexico. Elle fait que l’état de fragmentation socio- spatiale a en quelque sorte des conséquences en lui-même sur l’étude de la question. Dans l’ensemble, on a d’ailleurs pu constater qu’un certain malaise était souvent perceptible dans les milieux aisés lorsque l’on montrait sa curiosité pour ces manifestations tangibles de la faible cohésion de la société. Comme si un sentiment diffus de culpabilité habitait ceux qui se réfugient dans les quartiers fermés et adoptent les pratiques de l’espace urbain décrites jusqu’ici. De fait, ces pratiques résidentielles et d’une manière générale l’ensemble des comportements d’isolement et de déconnexion vis-à-vis des couches populaires peuvent parfois apparaître comme étant en contradiction avec des discours et des idéaux proclamés par ailleurs, d’où un certain embarras qui conduit à éluder des questions pourtant fondamentales. Pourtant, un tel sentiment de culpabilité, outre qu’il n’a dans l’absolu pas toujours lieu d’être, n’aide en rien à résoudre les problèmes posés.

Quoiqu’il en soit, cet embarras explique aussi la difficulté de mener à bien des enquêtes sur la problématique de fragmentation de l’espace urbain dans les milieux aisés. Il nécessite de la part de l’enquêteur un certain tact, afin de ne pas apparaître comme un « donneur de leçon » et de ne pas offenser les susceptibilités. Car il est beaucoup plus difficile d’obtenir des réponses systématiques à des questionnaires pré-établis dans ces couches de la population que dans les milieux populaires, où la disponibilté de la population est bien plus forte et l’usage de la « langue de bois » ou le maniement des discours convenus moins généralisés. Face aux multiples réticences rencontrées142, on a préféré se baser sur des témoignages individuels recueillis grâce à un long travail préalable d’immersion dans la micro-société étudiée. Celui- ci n’a été possible que grâce à de nombreux séjours prolongés dans ces espaces fragmentés du Sud-Ouest de Mexico et la fréquentation régulière de zones résidentielles fermées et de leurs espaces complémentaires143. Il a aussi permis, au-delà de ce que peuvent en dire les habitants, l’observation directe des comportements et modes de fonctionnement de ceux-ci au quotidien. Une telle démarche, relevant en quelque sorte de l’anthropologie urbaine, permet sans doute un meilleur diagnostic des différentes perceptions et représentations de l’espace urbain pouvant exister dans ces milieux que des enquêtes anonymes réalisées sur des micro-sociétés souvent méfiantes vis-à-vis des éléments extérieurs. Elle permet par ailleurs, en se mettant à l’écoute et en partageant le quotidien de ces groupes sociaux dans l'espace urbain, d’éviter de tomber dans le travers trop courant du regard manichéen qui ne conduit souvent qu’à dénoncer le repli sur soi des élites en tant que tel et à condamner par principe l’ensemble des évolutions.

1) Les ensembles fermés, havres de paix au milieu du « chaos ».

Les habitants des couches aisées du Sud-Ouest de l’agglomération interrogés ici ne voient généralement dans le développement des îlots et lotissements fermés qu’une réponse à l’augmentation de la délinquance urbaine et de la menace croissante pesant sur leurs personnes et sur leurs biens. Ils se laissent séduire par les promesses d’ordre et de sécurité dont ils sont son porteurs, et dont nous verrons dans la quatrième partie qu’elles relèvent dans

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Lors de mes tentatives initiales de procéder à un questionnement méthodique et systématique des individus, j’ai rencontré une forte résistance (pourquoi une telle enquête ? Pour qui ? etc.) et essuyé de nombreux refus ouverts (non) ou déguisés (réponses douteuses) qui m’ont convaincu de procéder autrement.

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Voir Annexe C.I.

une large mesure de l’utopie144. Ródrigo G., à l’image de nombreux résidents de ces ensembles, ne se félicite guère de cette évolution, mais se montre fataliste. Cet homme d’une quarantaine d’années, avocat du travail de profession, s’interroge ainsi ouvertement : « Qu’est-ce que l’on peut faire ? J’aimerais pouvoir laisser mes enfants être dehors, avec n’importe qui, sans avoir à m’inquiéter. Mais ici nous vivons dans une ville très dure, nous ne sommes pas en Europe : non seulement ils te volent, mais aussi ils te séquestrent, ils te violent, ils te tuent. Je connais mille histoires d’amis ou de connaissances qui se sont fait assaillir avec des armes à feu, dehors mais aussi parfois jusque dans leur propre domicile. » Dans ce propos, deux tournures, récurrentes dans le propos de nos interlocuteurs, frappent. Tout d’abord, l’emploi de l’expression « n’importe qui » en allusion aux gens du « dehors », qui entre en opposition avec les gens connus et de confiance, ceux du « dedans ». Ensuite l’utilisation du pronom « ils » pour désigner des malfaiteurs dont on ne sait pas vraiment qui ils sont et qui se retrouvent finalement souvent associés dans la confusion de l’imaginaire à l’ensemble de ces gens de l’extérieur.

Cette idée selon laquelle « n’importe qui » peut être voleur, kidnappeur ou tueur témoigne de l’importance du sentiment d’insécurité indissociable du développement des ensembles fermés. La peur de l’enlèvement notamment est très généralisée dans les couches les plus aisées mexicaines, souvent d’ailleurs à juste titre tant cette pratique, dans une certaine mesure à l’origine importée de Colombie, s’est généralisée au cours des années 1990. Quelques épisodes particulièrement cruels et sanglants largement relatés par les grands media de communication n’ont fait qu’accentuer un sentiment général d’insécurité déjà largement alimenté dans ces milieux par les multiples anecdotes personnelles, plus ou moins romancées par les uns et les autres mais souvent bien réelles, contant agressions et tentatives d’agression. Dans pratiquement chaque famille aisée on trouve en effet des histoires de proches victimes d’actes délinquants violents, avec utilisation ou menace d’utilisation d’armes à feu. La diversification du « secteur » de l’enlèvement, avec notamment l’apparition au cours des dernières années de la technique du rapt express145, témoigne de la réalité de la menace pour les populations aisées. La nature même de ce genre d’activité délinquante ne permet pas de disposer de chiffres fiables pour évaluer leur ampleur réelle, mais finalement là n’est pas l’essentiel : l’important est que cette menace soit perçue comme très présente par la

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On renvoie aussi le lecteur ici aux travaux de Guy Thuiller sur les countries à Buenos Aires, et aux utopies urbaines avec lesquels il met leur développement en relation [2000].

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Technique qui consiste à séquestrer une personne pour quelques heures seulement en échange d’une rançon d’un montant raisonnable, et donc susceptible d’être livrée rapidement.

population des milieux favorisés. Elle conduit Ródrigo G. à estimer que, « qu’on le veuille ou non, il y aura chaque fois plus d’ensembles fermés de ce type. Les gens ont peur, alors soit ils s’en vont et quittent la ville, soit ils se protègent, mais ils ne peuvent plus vivre comme avant. Je connais des gens qui sont allés s’installer à Toluca ou Cuernavaca à la recherche de plus de tranquillité, mais il y a le même danger là-bas, et ils se protègent de la même façon que dans le DF. Quasiment tous les gens que je connais choisissent ce type de maisons dans des zones protégées. »

La confiance en la police pour assurer la protection des biens et des personnes est presque nulle. Les discours comme celui de Jorge L., voulant que les représentants des forces de l’ordre soient « tous corrompus » au point que ce soit « parfois eux-mêmes qui organisent les attaques », sont très répandus. De fait, les niveaux de rémunération très bas des fonctionnaires de police font que ceux-ci sont effectivement souvent facilement corruptibles pour les Mexicains disposant d’un très haut pouvoir d’achat. Malgré la volonté affichée et les quelques résultats mis en avant par l’actuelle administration du District Fédéral pour lutter contre la corruption dans la police, la pratique est tellement généralisée et les revenus restent tellement faibles que le système se perpétue. La micro-corruption généralisée (mordidas146) permet aux agents de sécurité publique d’arrondir leurs fins de mois, mais les décrédibilise totalement aux yeux de ceux qu’ils sont sensés protéger. De là à penser que le phénomène de complicité entre agents de police et grands délinquants soit généralisé comme l’avance Jorge L., il y a un pas que l’on franchira pas ici147. Mais il faut signaler que cette idée est largement répandue dans les couches aisées de la population, ce qui est essentiel puisque cela contribue à la méfiance vis-à-vis des représentants publics de l’ordre. Dans ce contexte, pour un père de famille comme Francisco V., la seule solution est l’engagement d’agents de sécurité privés : « C’est très simple : ceux-là, c’est toi seul qui les paye, donc ils ne travaillent que pour toi. » Et les voisins bien entendu. Toute la question est de savoir où s’arrête le voisinage, et on en revient toujours au problème de l’échelle d’inscription de la frontière du territoire où règne la confiance et s’exerce la solidarité. Lorsque je lui rétorque avec une naïveté feinte que la police publique est payée par les contribuables, et donc en partie par lui-même, et que, en suivant son raisonnement, en principe elle travaille donc pour lui, il répond de façon

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Littéralement « morsure » en français, la mordida désigne dans le langage courant la somme réclamée par, et versée aux, représentants de l’ordre pour fermer les yeux sur telle ou telle infraction réelle ou supposée. Il s’agit d’une forme d’extorsion plus ou moins consentante.

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Il est en effet difficile d’avoir des certitudes tant, par définition, les éléments sur la question manquent.

laconique, mi-désabusé, mi-amusé : « en principe, oui. Mais ici, on est au Mexique. Et les principes… ».

Si Ródrigo B., Jorge L. ou Francisco V. font partie de ces habitants qui, sans la remettre en question tant elle leur semble une nécessité pour assurer un niveau de sécurité élémentaire, semblent regretter cette fermeture croissante des zones résidentielles, beaucoup d’autres ont moins d’états d’âmes et se félicitent de leur développement, symptôme selon eux d’une certaine modernisation de la ville. Ainsi Valeria M. pense que ces lotissements constituent « l’avenir, et qu’ils sont un modèle pour tout le monde. (…) La muchacha qui travaille chez moi rêve de pouvoir vivre dans un endroit comme ça. Elle vient d’une colonie très laide et tout ce qu’elle veut, c’est la quitter. » Hélas pour ladite muchacha, la perspective de l’acquisition d’un tel logement semble bien lointaine, puisque l’on a vu au cours de la deuxième partie qu’au rythme actuel, il faudrait a priori plusieurs siècles d’économies aux travailleurs à bas revenus pour pouvoir s’offrir ce type de maison. Quoiqu’il en soit, au-delà du sentiment de sécurité que lui apporte sa fermeture, c’est la fonctionnalité, l’esthétique et le confort de son lotissement de type « prestige » qui séduisent cette jeune femme mariée sans enfants.

Par ailleurs, elle estime que l’on ne peut « pas vivre dans une ville si grande comme celle de Mexico comme l’on vit dans un village, on ne peut pas s’occuper de tout, chacun doit prendre soin de sa maison et de son lotissement, et ici c’est ce que l’on fait. Personne ne t’embête, tout le monde est propre, honnête, aimable. Les voisins ne t’ennuient pas et les gens de dehors ne peuvent pas entrer. Plus ce genre d’endroits seront nombreux dans la ville, plus la confiance sera grande, mieux ça ira pour tout le monde. » Malheureusement, la confiance régnant à l’intérieur du lotissement est souvent inversement proportionnelle à celle qui existe vis à vis de ce que Ródrigo G. appelle le « dehors ».

Un autre aspect positif de son lotissement pour Valeria M. est qu’elle « s’y sent moins seule. Lorsque mon époux n’est pas à la maison, j’aime savoir qu’il y a d’autres gens autour. Même si ce ne sont que de simples connaissances, je sais qu’ils sont là s’il y a un problème. » Au- delà du sentiment de sécurité physique assurée par la présence des gardes à l’entrée, le réconfort apporté par la présence à proximité de gens de « confiance » car « bien élevés », est un atout important de ce type de lotissements. Et cela même si nous verrons que les liens de sociabilités ne sont pas forcément intenses en leur sein et que le sentiment d’appartenance à

une communauté est loin d’être aussi fort que ce qui semble exister par exemple dans nombres de gated communities nord-américaines.

Quoiqu’il en soit, l’état d’esprit des Mexicains des couches sociales supérieures du Sud-Ouest de Mexico est souvent comparable à ceux de Ródrigo G., Jorge L. ou de Valeria M., qui valorisent avant tout le confort et le sentiment de sécurité qu’ils apportent. Mais il existe aussi des habitants qui n’apprécient guère ce type de lotissements et le style de vie qui leur est associé, et qui refusent d’y habiter. Sergio B., commercial d’une petite trentaine d’années travaillant pour une firme étrangère et résidant dans le quartier aisé plus central de Polánco, affirme ainsi clairement : « Moi je n’aime pas ça. Ce type de logements, ils se ressemblent tous, et je n’aime pas l’idée de partager l’espace avec des gens que je ne connais même pas. Ca manque de personnalité et d’originalité, les gens qui y habitent sont très conformistes, ils se ressemblent tous, même jusque dans l’apparence physique. Je ne pourrais pas vivre comme ça, j’aurais l’impression d’être une sorte de clone vivant enfermé dans une prison dorée. » Cette vision, peu courante et marquée par un plus grand recul, s’avère intéressante puisqu’elle permet de varier la perspective : alors que les murs et divers dispositifs de protection sont généralement vus comme un facteur d’amélioration de la qualité de vie du fait qu’ils apportent un sentiment accru de sécurité, ils sont vus ici par Sergio B. comme un frein à la liberté et au développement personnel. Pour lui ils sont une contrainte empêchant une véritable ouverture sur le reste du monde et brimant l’épanouissement et l’esprit d’initiative individuels. Ce n’est pas un hasard si cette vision est celle d’un habitant aisé mais ne résidant pas dans ce type de lotissements : situé de l’autre côté des murs, son appréciation est différente de celle de ceux qui vivent à l’intérieur.

Par ailleurs, Sergio B. souligne un aspect important de la question en évoquant l’homogénéité des résidents. Car c’est bien là le nœud du problème : ceux qui optent pour ce type de résidences recherchent souvent, consciemment ou inconsciemment, cette homogénéité. Celle- ci rassure dans une mégapole où les multiples possibilités offertes et les libertés individuelles découlant de l’anonymat qu’elle permet font que l’hétérogénéité socioculturelle est chaque fois plus grande, non seulement entre les classes sociales mais aussi à l’intérieur même de celles-ci [Garcia Canclini, 1998]. Dans une ville de Mexico si hétérogène socialement et où existent tous types de goûts, de modes de vie et d’échelles de valeurs, on est content de trouver des gens « comme soi », même si ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus enrichissant intellectuellement et culturellement. Cette recherche d’homogénéité apparaissait

en filigrane dans le propos de Valeria M. lorsqu’elle évoquait la présence tranquillisante à proximité de gens qui lui ressemblent.

Cette homogénéité, tout comme la garantie d’un certain niveau de sécurité et le confort des installations, caractérise les lotissements fermés mais aussi pratiquement tous les autres espaces fréquentés par leurs résidents. Un rapide recensement des déplacements réguliers148 sur un petit échantillon d’une quinzaine d’individus résidant dans ce type de quartiers de différentes colonies du Sud-Ouest donne une indication très claire de cette tendance. Il permet de constater qu’une écrasante majorité des déplacements se font d’un espace privé à un autre, et que la fréquentation des espaces publics est réduite au strict minimum (Schéma

4)149. La notion de connexité de l’espace vécu par les habitants de ces quartiers et de déconnexion vis à vis de l’espace environnant évoquée en fin de deuxième partie prend au travers de ce schéma tout son sens. Cette situation est particulièrement marquée chez les femmes et chez les plus jeunes, ce qui laisse à penser qu’elle est appelée à se pérenniser.

Pour justifier l’inscription des enfants dans les écoles privées, les habitants développent différents types d’arguments. La meilleure qualité supposée des enseignements et surtout l’incontestable meilleur encadrement des enfants montré dans la deuxième partie sont sans surprise la principale justification du choix fait en faveur des établissements privés. Armando F. résume assez bien le sentiment général : « Les écoles publiques ne sont pas bonnes ici au Mexique, le niveau est très faible, les classes sont surchargées, il n’y a pas assez de professeurs, le matériel manque, ce ne sont pas de bonnes conditions pour les enfants, et tous ceux qui le peuvent inscrivent leurs enfants dans des écoles payantes. » Mariela A. apprécie le fait qu’un certain ordre règne dans l’établissement où sont inscrits ses deux enfants, car pour elle « c’est la base d’une bonne éducation. » De plus, elle se sent rassurée car les enfants « sont bien protégés de l’extérieur, et il n’y a pas de problèmes à l’intérieur, les enfants viennent généralement de familles bien. » Les enfants inscrits dans ces établissements privés aiment quant à eux leur école parce qu’elle a un très bon niveau de confort, tous les équipements modernes, mais aussi parce qu’une grande variété d’activités plus ludiques y

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On a défini les « déplacements réguliers » comme ceux cités spontanément par les personnes interrogées, en éliminant les déplacements exceptionnels ou correspondant à une période spécifique de l’existence (par exemple déplacements liés à la santé). Voir Annexe B.IX. pour plus de précisions.

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On a ici classé comme semi-publics seulement les supermarchés du fait de leur parcs de stationnements fermés et surveillés intégrés, et de leurs systèmes de surveillance vidéo et humaine, qui font qu’ils s’agit d’enceintes « sécurisées » et non d’espaces pleinement publics, bien qu’ouvert à tous et fréquentés par des populations de toutes classes sociales.

sont organisées en plus des enseignements. Les manifestations sportives et culturelles comme les fêtes organisées chaque année renforcent les liens entre les enfants et la cohésion à l’intérieur de l’établissement. Cette cohésion conjuguée à la forte homogénéité sociale des