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Population d’enquête et production des données

CHAPITRE 3 : M ÉTHODOLOGIE ET POSTURE DE RECHERCHE

3.2. Population d’enquête et production des données

Quelle population approcher pour prétendre enquêter sur le rester dans une dynamique de récidive délinquante juvénile ? Comment être certaine que les jeunes rencontrés sont dans un processus de récidive ? Comment éviter que l’échantillon ne comprenne des jeunes qui sont dans un fantasme de délinquance ou dans une délinquance passée et dès lors dans un processus de sortie avancé ? Nous postulons en effet que s’il est possible d’envisager une étude sur la délinquance juvénile à partir de sujets sortis126 de cette expérience, la dynamique de rester dans une telle évolution sera appréhendée de manière plus complète par les récits de vie d’individus présentement insérés dans une telle situation. Partir des jeunes insérés dans une dynamique de récidive délinquante permet de questionner la répétition des délits, l’expérience d’un rapport social problématique et sa chronicité. L’expérience sociale large et actuelle dans laquelle s’insèrent les délits ainsi que l’expérience sociale particulière que les jeunes font par différentes formes de vulnérabilité, de désaffiliation et de désinsertion sociale, permettent de considérer de près les parcours sociaux au sein desquels s’insèrent les délits. Prétendre étudier le rester tel que nous le concevons demande donc, au-

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La logique d’inférence donne accès à des résultats qui ne procèdent ni d’un processus d’induction, ni d’un processus de la déduction. Le paradigme indiciaire proposé par Carlo Ginzburg (1989) suggère de chercher des traces, afin de cumuler les indices permettant d’attester de la nécessité d’approfondir des pistes ciblées dans des contextes précis.

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Questionner des jeunes étant sortis d’une dynamique de récidive poserait le problème non négligeable des critères de sortie. Qu’est-ce que la sortie ? À partir de quand un jeune est-il considéré comme sorti ?

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delà des délits affichés, de s’intéresser à la répétition d’un rapport social au sein duquel s’insèrent les délits, ce rapport social étant potentiellement problématique127.

Pour s’assurer d’approcher des sujets ayant commis, au sens de la loi, des délits répétés en tant que mineurs, nous avons pris l’option de réaliser notre enquête dans des établissements suisses accueillant des mineurs placés pour des mesures de protection (art. 12 à 15 DPMin) ou des peines (art. 22 à 25 DPMin). Accéder à des jeunes insérés, au moment de l’enquête, dans un établissement proposant des régimes fermés ou semi-fermés128, mais surtout à des jeunes reconnus officiellement comme ayant commis des délits, a présenté un avantage de taille. Ce moyen d’entrée vers la population enquêtée nous a offert certaines garanties propres au parcours objectif de délinquance juvénile, car tous les jeunes étaient placés sur ordonnance pénale suite à un ou plusieurs jugements et étaient suivis par une instance sociale129 reconnue par l’État. Cependant, si l’officialisation de la délinquance qu’offre le recours aux jugements des mineurs et la décision de placement selon les articles de loi précités constituent un garde-fou important pour prétendre approcher des jeunes en situation de récidive délinquante, c’est en présentant des critères de sélection de la population d’enquête plus ciblés aux directeurs d’institution qu’il a été possible de resserrer davantage notre échantillonnage.

Pour prétendre enquêter sur une population mineure, les jeunes rencontrés devaient avoir commis leurs actes délictueux avant l’âge de dix-huit ans. Au sens du DPMin, les jeunes rencontrés devaient avoir été jugés pour des délits réalisés entre dix et dix-huit ans. Dans la réalité, au moment où nous avons contacté les établissements, les jeunes placés avaient au minimum quinze ans, bien que pour certains leur placement avait débuté dès l’âge de quatorze ans. Nous avons placé le seuil maximal à dix-neuf ans pour pouvoir potentiellement accéder à des jeunes ayant été placés peu avant leur majorité. L’échantillon comprend donc des garçons âgés de quinze à dix-neuf ans. Le choix de ne pas inclure des filles à l’échantillon de recherche repose sur un présupposé important. En effet, l’expérience de l’adolescence est reconnue comme étant vécue fort différemment chez les filles et chez les garçons. Les conduites à risques en sont un exemple. À cet égard, les conduites délinquantes

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Nous n’avons pas exclu de rencontrer un sujet, socialement inséré, sans problématique sociale apparente ou décelable et néanmoins dans un parcours de délits multiples et avérés. Ce sujet, que nous n’avons pas trouvé, aurait été d’un apport considérable pour soumettre nos hypothèses et notre modèle théorique à l’épreuve. Il faut cependant mentionner que ce type de parcours social est soit extrêmement rare, soit inexistant.

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Selon les situations individuelles, les jeunes enquêtés sont dans un régime fermé, c’est-à-dire avec une interdiction totale de sortie ou dans un régime semi-fermé, c’est-à-dire avec une possibilité de sortie strictement définie, lors de certains moments de groupe, lors de congés octroyés par le juge ou pour un travail extérieur comme cela peut être le cas après un certain temps de formation à l’interne.

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En Suisse, l’appellation de ces instances diffère d’un canton à l’autre. Il s’agit du dispositif social qui prévoit le suivi des situations. Ce critère est important dans la mesure où le moment où la situation a été annoncée au service en question offre des indications sur le parcours du jeune. En effet, certains jeunes sont suivis à partir du moment où un de leurs délits a été connu, alors que d’autres sont suivis pour des raisons familiales et sociales de manière antécédente aux délits.

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chez les filles représentent également une problématique sociale qui mérite une attention particulière tout en étant, très probablement, distincte de la problématique masculine. Les différences entre filles et garçons à l’adolescence, ainsi que les différences de problématiques psychosociales dont ils et elles témoignent, nous permettent de penser que les modes de renforcement, ainsi que les logiques d’action mis en place par la gent féminine, sont différents de ceux de la gent masculine. Ainsi, nous faisons le choix de concentrer notre recherche sur l’émergence d’un modèle de compréhension de la récidive chez les garçons, considérant qu’il sera ultérieurement intéressant de soumettre ce modèle aux dynamiques féminines de la délinquance chez les jeunes.

Au départ de l’enquête, l’une de nos préoccupations était de questionner des jeunes inscrits dans un parcours de récidive et nous craignions que l’insertion en milieu fermé depuis une trop longue durée ne risque de les avoir éloignés de ce parcours. En conséquence, nous avons donc cherché à rencontrer des jeunes dès le début de leur placement. Pour s’assurer de la validité de ce critère, nous avons également ouvert les entretiens à des jeunes à diverses étapes de leur parcours de placement. Grâce à cette ouverture, nous avons toutefois pu éliminer ce critère de sélection de notre population d’enquête, car quelle que soit la durée de placement vécue par les jeunes, nous avons constaté que chacun s’inscrivait différemment dans une dynamique de récidive délinquante. Les récits récoltés nous ont montré que la durée du placement écoulée ne constitue pas un critère d’éloignement des délits et que le rester trouve des éléments de compréhension forts dans les récits des jeunes, indépendamment de la durée de leur expérience d’enfermement. Centrer la production des données sur des jeunes en début de placement nous aurait enlevé toute une dimension essentielle, celle au sein de laquelle les jeunes prennent conscience de la difficulté de la sortie du placement, de la tentation, et celle où ils remettent en doute l’éloignement de la dynamique de délinquance auquel ils avaient pourtant cru en début de placement.

Un autre élément nous a indiqué les limites du parcours objectif de récidive délinquante pour appréhender le rester dans une dynamique de récidive. À la suite d'échanges avec les directeurs des établissements sur les profils de jeunes accueillis, nous aurions pu éliminer une catégorie de jeunes, soit ceux placés non pas suite à divers jugements et un parcours de récidive délinquante officielle130, mais suite à un seul acte grave, sans que des antécédents judiciaires ne soient visibles dans leurs dossiers131, comme c’est le cas de jeunes a priori sans histoire qui commettent un crime grave. En s’entretenant avec un sujet présentant ce profil, nous avons pu éliminer ce critère restrictif dans la mesure où, bien qu’officieuse, la délinquance est un important processus de désinsertions sociale et

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Soit plus de deux actes reconnus punissables par la loi.

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Précisons que nous n’avons pas eu accès aux dossiers des jeunes placés. Nous avions toutefois la possibilité de questionner certains points généraux dans les échanges avec les directeurs, non pas sur des situations précises, mais sur l’ensemble des jeunes accueillis. De cette manière, la clause de confidentialité était garantie.

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scolaire préexistant au crime réalisé. Au final, c’est donc seulement après avoir rencontré les jeunes qu’il fut réellement possible d’affirmer s’ils faisaient ou non partie de l’échantillon recherché.

La trajectoire objective est essentielle pour approcher des jeunes en situation de récidive délinquante, car elle permet d’éviter de s’entretenir avec des jeunes qui seraient dans le fantasme d’un parcours de délinquance, dans l’illusion d’une dynamique de caïd ou encore des jeunes pour lesquels la délinquance n’aurait pas eu de conséquences sociales. Cependant, elle ne peut exclure la trajectoire subjective de récidive délinquante. En effet, si la trajectoire objective offre un regard sur les faits et leur chronologie pour dessiner un parcours plus ou moins sinueux, la trajectoire subjective permet d’accéder aux processus de construction et de négociation identitaire (Bellot, 2005) qui accompagnent les événements, mais aussi leurs conséquences. Ce n’est qu’en s’approchant des sujets et en s’entretenant avec eux qu’il nous a été finalement possible de percevoir s’ils étaient, subjectivement, dans un parcours de récidive délinquante. S’arrêter aux critères officiels de la délinquance juvénile pour accéder à la population d’enquête ne suffit donc pas pour questionner la continuité d’un parcours de délinquance juvénile. Même présents et extrêmement tangibles, les critères attestant qu’un jeune est inscrit dans un parcours de délits n’assurent pas le fait que le jeune se situe lui-même dans un tel parcours. Or, questionner le rester auprès de sujets qui ne s’y retrouvent pas, qui nient la réalité officielle ou leur implication dans les délits pour lesquels ils ont été condamnés, devient difficile, voire impossible. L’identification du rester pose donc le problème de son « autodéfinition » (Caiata Zufferey, 2006, p. 95) qui est un point essentiel pour questionner non pas uniquement la récidive délinquante en tant que fait juridique, mais en tant qu’expérience de vie faite par un jeune à un moment fort de transition. Par autodéfinition, nous entendons la manière avec laquelle les sujets se situent par rapport à leurs actes, la manière dont ils se placent dans la dynamique de délinquance et qui fait d’eux des êtres subjectivement et subtilement inscrits dans une dynamique de récidive délinquante et ce, malgré les arrêts judiciaires, l’enfermement et les interventions socioéducatives132.

Approcher une population d’enquête dans un environnement circonscrit et défini peut paraître un avantage par rapport à une population disséminée dans différents lieux géographiques. Certes, ce rassemblement géographique présente un avantage, mais il a également demandé un important travail de demandes d’autorisation, étape essentielle pour pouvoir accéder aux établissements et aborder les adolescents en respect d’un cadre légal. L’enquête de terrain s’est déroulée auprès de deux établissements suisses accueillant des adolescents et des jeunes adultes francophones de 2007 à 2010. Il s’agit du centre éducatif de Pramont en Valais et du Foyer d’éducation de Prêles dans le canton de

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Berne133. Accéder à notre population d’enquête nous a demandé de contacter, pour commencer, les directeurs des deux institutions pour obtenir leurs autorisations orales et écrites nous permettant ainsi d’entrer dans les établissements pour notre phase de production des données. Pour l’une des deux institutions, il a été nécessaire de contacter tous les juges ayant ordonné les placements, afin qu’ils nous autorisent l’accès aux jeunes qu’ils avaient placés. Une fois cette première étape franchie, nous avons organisé le déroulement de la suite en collaboration avec les directeurs d’institution. Ces derniers nous ont proposé les noms de quelques jeunes répondant a priori134 aux critères de sélection de notre population. Une première rencontre avec ces jeunes d’environ quinze minutes nous a permis de leur présenter individuellement notre projet, afin qu’ils nous donnent leur accord quant à leur participation. Ce moment nous permettait de décrire la nature de la démarche et de fournir les garanties de confidentialité. La presque totalité des sujets rencontrés nous ont donné leur accord pour participer aux entretiens biographiques135. Sur les quatorze jeunes à qui l’enquête a été proposée, un seul sujet a refusé sa participation mentionnant qu’il attendait prochainement un jugement et qu’il craignait que son juge ait accès à nos enregistrements. À l’exception de ce jeune, les sujets ayant donné leur accord oral ont été amenés à le donner également par écrit, ce qui faisait office d’attestation pour l’institution. À partir de cet accord, les directeurs se sont chargés, pour les sujets mineurs, de contacter les représentants légaux afin d’en obtenir les autorisations écrites. Compte tenu du principe de huis clos en vigueur dans le DPMin, il nous était impératif d’obtenir une autorisation écrite des sujets mineurs et des représentants légaux pour la réalisation de l’enquête.

Les contraintes décrites ont certainement retardé le moment de la production des données, mais elles nous ont aussi et surtout obligée à rendre la procédure rigoureuse et structurée. Dès lors, il ne s’agissait plus d’approcher quelques jeunes pour produire des récits de vie, mais de reconnaître le caractère rare et temporaire de l’accès donné pour rendre la démarche collective et d’autant plus impliquée.

L’échantillon final est constitué de huit sujets (N=8). Ce nombre n’a pas été défini à l’avance. La sélection de l’échantillon s’est basée sur le critère de la saturation des données recueillies dans les entretiens. Alex Mucchielli (1991) définit la saturation comme le « phénomène qui apparaît au bout

133 Ces établissements répondent à différentes missions. Le centre éducatif de Pramont permet des placements éducatifs de

longue durée, des placements plus temporaires permettant un recadrage (un à trois mois) ou des placements en détention préventive. La population enquêtée expérimentait un placement d’une durée dite « longue », mais généralement non définie dans le temps au moment des entretiens. Le Foyer d’éducation de Prêles assure en milieu ouvert ou fermé l'exécution des mesures prononcées contre des jeunes hommes, conformément au DPMin. Dans ces deux institutions, le placement commence par une phase dite « fermée ».

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Comme nous l’avons mentionné précédemment, ce n’est qu’une fois les entretiens biographiques réalisés que nous avons pu nous assurer que le sujet répondait effectivement à nos critères de sélection de la population.

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Tous les sujets ayant donné leur accord n’ont pas forcément participé à la recherche. Le laps de temps entre l’accord donné par le sujet et le premier entretien s’est parfois avéré trop long et certains sujets avaient soit quitté l’institution entre temps, soit l’autorisation des représentants légaux nous est parvenue trop tardivement pour débuter les entretiens.

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d’un certain temps dans la recherche qualitative lorsque les données que l’on recueille ne sont plus nouvelles. Tous les efforts de collecte d’informations nouvelles sont donc rendus inutiles. Ce que l’on récolte alors rentrant dans des cadres déjà connus, on peut arrêter la recherche » (p. 116). Cette saturation a été recherchée tant au niveau général de la question de recherche qu’au niveau interne du récit de chaque sujet. Après les entretiens avec sept sujets, la saturation a été atteinte et le huitième sujet a été « le sujet de trop », soit celui nous permettant de nous assurer de la saturation.

Pour atteindre la saturation, il a été nécessaire de rencontrer les sujets à plusieurs reprises. Les données sont fournies à partir d'un total de dix-sept entretiens, pour un total d’environ vingt-cinq heures d’entretiens. Les sujets ont été sollicités aussi souvent que nécessaire jusqu’à épuisement du récit en lien avec notre thématique du rester.

Tableau 1: Population d’enquête

Sujets Institution d’accueil Âge au début du placement

Âge au moment du 1er entretien

Nombre d’entretiens

David Pramont 15 ans et 8 mois 17 ans et 7 mois 2

Igor Prêles 17 ans et 8 mois 19 ans et 8 mois 3

Caryl Pramont 15 ans et 9 mois 16 ans et 1 mois 3

Kenzo Pramont 14 ans et 8 mois 16 ans et 3 mois 3

Rémi Pramont 17 ans et 2 mois 17 ans et 8 mois 1

Andry Prêles 16 ans et 8 mois 17 ans et 6 mois 2

Karim Prêles 17 ans et 7 mois 17 ans et 9 mois 2

Yannick Pramont 17 ans et 1 mois 18 ans et 3 mois 1

Total : 8 sujets Répartition : 5 Pramont, 3 Prêles Moyenne : 16 ans et 6 mois Moyenne : 17 ans et 6 mois Total : 17 entretiens

La durée moyenne de chaque entretien a varié selon la phase de l'étude. Globalement, les premiers entretiens ont tous duré entre une heure et trente minutes et deux heures et quinze minutes. La plupart du temps, après deux heures de récit, nous avons cherché à mettre un terme à l’entretien et à préparer parallèlement les points d’une prochaine rencontre. Cette limite temporelle avait pour but

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de garantir au sujet une qualité d’écoute suffisante, et de produire136

un matériau raisonnablement traitable jusqu’à la prochaine rencontre. Un sujet a été rencontré en dehors d’un des établissements mentionnés. Les contacts entretenus avec le terrain nous ont permis de connaître le parcours institutionnel d’un jeune (David137) qui était sorti de l’établissement de Pramont depuis six mois. Dès

ce moment, il avait à nouveau commis des délits pour lesquels il était en attente de jugement. Nous avons donc considéré qu’il serait intéressant de récolter son récit de vie et de voir de quelle manière cette production pourrait ou non s’insérer dans le matériau d’enquête. Au vu de la manière dont il s’inscrivait encore, et malgré l'institutionnalisation récente, dans une dynamique de délinquance, aucun argument ne nous a permis de l’exclure de l’enquête. Par la suite et pour des raisons d’accès à la population, nous nous sommes restreinte à rencontrer des sujets dans les établissements mentionnés, mais cela nous a permis de voir que l’enquête aurait également pu se réaliser, moyennant certaines précautions138, en dehors des murs institutionnels.

Bien que les huit sujets ne puissent à eux seuls représenter les statistiques de la récidive délinquante des mineurs, les informations que les récits ont permis de recueillir se sont avérées suffisamment complètes pour étudier les parcours de récidive et l’expérience sociale du rester dans une telle dynamique. Au moyen d’un travail d’analyse locale de chaque entretien, puis d’une analyse transversale, il a été possible de tenir compte de la diversité des parcours et de mettre en évidence les expériences, non pas similaires, mais communes faites par les jeunes enquêtés. Or, pour accéder à cette réalité vue de l’intérieur, il a été nécessaire de faire des récits un outil sociologique qui puisse être traité et non un simple témoignage individuel. La forme donnée à la production des données est donc de première importance pour rendre ce récit utile à l’analyse et susceptible d’apporter des éléments relatifs à la problématique de l’enquête.

Les entretiens ont été réalisés à l’aide de deux outils soutenant le récit. Le premier outil