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CHAPITRE 1 : L ES CONTOURS DE LA RÉPÉTITION DÉLINQUANTE

1.2. Les pistes explicatives de la récidive délinquante chez les jeunes

1.2.2. Délinquance et déficit de socialisation

L’entourage direct : la famille, les pairs et le quartier

La socialisation ne débute pas à l’adolescence. Dès les racines de la petite enfance, dès les premières relations s’enclenche le processus de socialisation qui correspond à un « processus d’acquisition des comportements, des attitudes et des valeurs nécessaires à l’adaptation sociale de l’individu » (Cloutier & Drapeau, 2008, p. 128). La socialisation primaire au sein de la famille offre, selon Pierre Bourdieu (1979), les acquisitions les plus stables, mais la socialisation secondaire prend une place de plus en plus significative au cours de l’adolescence par le biais des diverses institutions de socialisation et plus précisément par l’intégration du jeune dans différents secteurs de la société. Les mutations culturelles de ces dernières décennies présentent un impact non anodin sur le processus de socialisation. En effet, les jeunes ne sont plus des sujets passifs qui subissent une socialisation faite de manière unilatérale par les aînés ou les institutions (Dubar, 2000). La socialisation contemporaine correspondrait davantage à processus d’individuation, où chacun expérimente et définit son chemin avec un souci constant d’authenticité et d’unicité. Dans cette mesure, la socialisation devient, peut-être encore plus qu’elle ne l’était déjà, un processus qui se poursuit sans cesse65. Or, le processus de socialisation au cours de la jeunesse côtoie de près, et pour certains jeunes, celui de désocialisation et de resocialisation. En effet, les expériences juvéniles de délinquance, de toxicomanie, de maltraitance exemplifient la manière dont les jeunes sont susceptibles de quitter la linéarité de leur cheminement socialisant pour expérimenter les soubresauts d’une désocialisation et les tentatives de resocialisation qui se font par le biais des diverses prises en charge dont les visées éducatives paraissent toujours plus affirmées. Dès lors et pour parer au risque de la délinquance, et plus encore de la récidive, l’intervention sociale vise la (re)socialisation, signifiant ainsi la place de l’apprentissage social, ou du non apprentissage, dans le risque de récidive chez les jeunes.

Pionniers dans la mise en évidence de l’apprentissage social comme piste explicative des conduites délictueuses, Edwin Sutherland (1939) et Ronald Akers (1994) démontrent, chacun à sa manière, que l’exposition à un milieu de délinquance augmente le risque de devenir soi-même délinquant par un processus d’« association différentielle ». Plus qu’un processus d’imitation, comme cela avait été mis en évidence par Gabriel Tarde à la fin du XIXe siècle, la question de l’apprentissage social met au centre de sa réflexion l’influence des fréquentations sur les prises de décisions, ainsi que les orientations des jeunes et le poids des pairs dans les parcours de délinquance. La notion de

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« fréquentation » laisse parfois trop rapidement place à l’idée, par trop simpliste, de contagion par les pairs, notamment lorsque l’on pense aux théories des sous-cultures délinquantes.

La notion de sous-culture déviante ne s’inscrit pas de manière stricte dans une compréhension de la délinquance liée à la socialisation et à ses déficits. Les différents modèles qui s’y rapportent sont plus complexes et mettent également en évidence des tensions vécues chez l’individu qui seront abordées ultérieurement. Albert Cohen (1955), Walter Miller (1958), ainsi que Marvin Wolfgang et Franco Ferracuti (1967) ont élaboré les modèles théoriques les plus connus en lien avec la notion de sous-culture déviante. Cette piste explicative de la délinquance s’appuie essentiellement sur les divergences de valeurs et de cultures qui contribuent à former des sous-cultures propices à la délinquance. Par ailleurs, les attentes comportementales de certains groupes favoriseraient, par exemple, la violence, car cette dernière est perçue comme une réponse légitime face à certaines situations (Ibid.). Dès lors, la délinquance trouve ici une explication par l’intégration forte de normes et de valeurs propres à un groupe spécifique et par le rejet des valeurs de la culture officielle marquée par la conventionalité.

La notion même de sous-culture violente ou délinquante renvoie à l’idée que le groupe s’organise autour d’un centre, celui des conduites oppositionnelles ou délinquantes. Cela suppose donc l’existence de trajectoires individuelles mobilisées autour de la délinquance et de la violence comme point d’ancrage et de convergence. Cet aspect est difficile à soutenir lorsque l’on connaît les réalités complexes et multidimensionnelles des jeunes et il serait réducteur d’apparenter l’ensemble de leur contexte à celui de la délinquance. Le lien social qui unit les jeunes au sein d’un groupe s’avère d’ailleurs plutôt fragile et peu propice à la formation de relations réciproques (Coenen, 2001), comme l’illustre fort bien François Dubet (1987) en conceptualisant « la galère » des jeunes des banlieues françaises. L’auteur nous montre qu’une fois les actes de violence ou de délinquance passés, le lien social qui unit les jeunes s’appauvrit tant « l’unité constituée contre la victime se défait immédiatement » (p. 104). Cela s’oppose à une considération solide du groupe fortement uni autour d’une cause ou d’une quête animée. Le groupe ressemble plus à un univers de présence, de soutien, de chaleur (où les difficultés peuvent se partager sans être forcément nommées) qu’à un noyau dur et uni symbolisant une sous-culture ou une contre-culture. Loin d’affirmer que les sous-cultures n’existent pas, notre propos défend que cette notion semble davantage concerner « les bandes », comme le montrent certains travaux de l’École de Chicago, entendues au sens d’un groupe organisé et qui, selon Frederic Trasher (cité par Dubet, 1987) « participent d’un processus de réorganisation et d’intégration sociale » (p. 128).

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Les jeunes de notre société se nourrissent de la culture officielle et se construisent au travers de celle-ci. S’ils montrent certainement une forme de désaccord ou de désintérêt face au modèle socioculturel contemporain, ils ne construisent pas pour autant et systématiquement une contre- culture forte au sein de laquelle des valeurs communes et des règles collectives seraient partagées. Si la notion de sous-culture est plus adéquate lorsqu’il s’agit des bandes (Dubet, 1987)66, elle ne nous semble pas appropriée pour appréhender le phénomène de la délinquance juvénile observé en Suisse. Pour comprendre le développement de la délinquance juvénile, il apparaît plus pertinent de regarder la jeunesse en situation de délinquance par le biais de la capacité de chacun à construire son propre parcours au sein du collectif en intégrant différents groupes, plutôt que de les inclure dans une culture alternative qui ferait d’eux les participants d’un autre jeu67

.

La fréquentation des pairs apparaît souvent dans la littérature comme une variable significative pour prédire la délinquance. Au-delà de la famille vers laquelle nous reviendrons sous peu, la fréquentation de pairs déviants et plus fondamentalement la création de relations fortes avec ceux-ci peuvent renforcer certaines conduites et certaines valeurs liées à la délinquance. Ce cadre d’explication montre que l’impact du groupe et sa puissance intégratrice constituent une forme de socialisation par le groupe non négligeable. Cette force de socialisation est d’autant plus centrale à une époque où l’imitation (par les pairs) prend le pas sur la transmission et où la « culture des pairs » se substitue, selon David Le Breton (2002, 2005) à celle des pères. Au travers du groupe, le jugement des pairs est continuellement présent ; il induit tantôt le mépris et l’absence de reconnaissance lorsque les conduites ne respectent pas les normes ordonnées par le groupe, tantôt la reconnaissance et la valorisation, lorsque les conduites répondent aux attentes du groupe. Le groupe apparaît donc comme une force qui offre un espace de construction intense au sein duquel se vivent et s’expérimentent la reconnaissance, la valorisation, mais aussi et surtout le gain d’une place au soleil. Le groupe offre ainsi une socialisation indéniable qui remplace une éducation défaillante et qui donne accès au sentiment d’existence (Muchembled, 2008).

Si le groupe de pairs est reconnu pour avoir une place importante dans le quotidien des jeunes en situation de récidive, la délinquance n’apparaît pas forcément et dans tous les cas comme une

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Il ne faut pas faire l’amalgame entre les bandes organisées et les groupes qui réunissent des jeunes délinquants. Le terme de « bande » ne doit pas renvoyer systématiquement à des caractéristiques délinquantes.

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La notion de sous-cultures pourrait se montrer pertinente pour l’étude des phénomènes de gangs ou de mafia qui sont des bandes organisées. Il s’agit d’un sujet d’étude à part entière qui demande la mobilisation d’une littérature spécifique. La Suisse se trouve actuellement passablement épargnée par le phénomène de gangs de rue ou de bandes organisées chez les mineurs, tel qu’il est défini notamment dans la littérature française ou nord-américaine. Si de nombreux jeunes en situation de récidive délinquante appartiennent en effet à des groupes, ce ne sont pas des noyaux durs organisés autour d’une structure interne forte, qui laisseraient penser que les jeunes appartiennent objectivement à une sous-culture particulière. Cela ne veut toutefois pas dire que l’influence des pairs ne soit pas à considérer dans l’explication de la récidive délinquante.

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structure organisée et centrale dans le groupe, mais revêt plutôt le caractère d’opportunités et de rencontres (Dubet, 1987). Entre la bande comme structure organisée par ses normes et sa culture spécifique et le groupe comme espace de rencontre, de présence où se partagent notamment la « rage » (Ibid.), mais aussi d’autres expériences affectives et sociales communes, il y a un fossé important. Si l’influence des pairs semble indéniable à l’adolescence et constitue une dimension significative pour appréhender la récidive, les explications qui s’appuient sur la construction et l’adhésion à une contre-culture ne permettent pas de saisir expressément comment se joue cette influence et de quelle manière les jeunes qui récidivent sont « pris » dans un filet duquel il semble difficile de s’extirper. Compte tenu du fait que ces jeunes ne sont pas tous les leaders de gangs ou les habitants de cités dont parlent certaines grandes études, mais aussi des jeunes aux délits isolés qui ne revendiquent pas d’appartenance spécifique à un groupe, la place des pairs et son influence méritent d’être reconsidérées dans une dimension plus subtile, soit un univers qui offre et qui coûte, et au travers duquel l’individu navigue, sans doute à vue, pour se construire un parcours à la fois individuel et reconnu. À côté des groupes de pairs, les instances de socialisation principales, soit la famille et l’école, méritent donc d’être prises en considération pour voir « si » et « comment » elles nourrissent ou non les pratiques délinquantes récidivistes.

La famille tient une place prépondérante dans le processus de socialisation des jeunes. Elle s’apparente à « une courroie de transmission » (Merton, 1997, p. 190) des normes et des valeurs liées à une classe sociale spécifique. À l’image de la société, la famille a subi de nombreuses transformations durant ces dernières décennies. En tant qu’instance de socialisation importante, elle tient également une place majeure dans la littérature scientifique sur la délinquance juvénile, comme le montre notamment la théorie de l’apprentissage social de Ronald Akers, qui se centre en particulier sur les renforcements positifs et négatifs véhiculés au sein de la famille.

Les études plus récentes cherchent généralement à comprendre le poids et la place de différentes variables familiales pour saisir le rôle de celles-ci dans le processus de délinquance et de récidive chez les jeunes. À partir d’une étude quantitative liée au contexte français, Sebastian Roché (2008) montre que si le fonctionnement familial apparaît comme une variable significative, la structure familiale ne représente pas une variable déterminante dans l’explication de la propension à la délinquance. L’entente et la supervision familiale, qui sont les principales dimensions du fonctionnement familial, sont des variables nettement plus propices à expliquer non seulement la délinquance, mais aussi la chronicité des actes délictueux68. Le déficit de supervision parentale a d’ailleurs laissé place à un vocabulaire populaire et médiatique disqualifiant, désignant les parents

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concernés de « démissionnaires ». Laurent Mucchielli (2000) a cherché à faire le point sur le thème de la démission parentale qui se retrouve dans divers débats publics relatifs à l’insécurité. Ses résultats corroborent ceux de l’étude de Sebastian Roché en relevant que les contextes familiaux les plus à risques sont ceux où se cumulent les conflits (surtout conjugaux) et la précarité. Dans de tels contextes, la qualité du contrôle parental et de la réaction familiale face aux premiers actes de délinquance se trouve affaiblie par un cumul de conditions de vie difficiles. Or, les parents qui n’exercent pas ce contrôle d’une manière socialement attendue ne démissionnent pas de leur rôle, mais ils jonglent avec une réalité qui les empêche d’accompagner leurs jeunes de la manière jugée adéquate. Dès lors, la récidive ne s’explique pas par la démission parentale, pas plus qu’elle ne s’expliquerait par des réactions familiales inadéquates. Elle pourrait toutefois trouver des pistes d’explication à partir d’une compréhension globale des situations familiales à risques. Cette perspective implique de questionner les processus qui mènent certains parents à se retrouver dans une incapacité certaine d’assumer la responsabilité de contrôle qui leur incombe, notamment en identifiant les composantes de l’impuissance parentale en lien avec des conditions de vie précaires.

Les études relatives au divorce comme variable explicative des conduites délictueuses illustrent également la prépondérance du fonctionnement familial par rapport à la structure dans l’explication du phénomène. En effet, si le divorce n’est pas insignifiant dans l’existence d’un enfant ou d’un jeune, il ne constitue toutefois pas « en soi un facteur de troubles psychologiques durables » (Mucchielli, 2001). Il convient dès lors davantage de s’intéresser aux effets d’un contexte familial marqué par des conflits, par des déficits de supervision et par des carences relationnelles sur le bagage symbolique que les jeunes pourront développer pour s’engager dans des relations durables avec autrui. Les conflits familiaux, accompagnés ou non d’un divorce, sont générateurs d’angoisse et de perturbation du système familial (Ibid.) et donc peu propices à l’émergence de relations familiales stables et prévisibles. Plus qu’une structure, la famille mérite donc d’être regardée comme un système de relation où s’entrecroisent de l’organisation, des échanges et de la communication (Ibid.), dont le fonctionnement peut ne pas induire la sécurité attendue.

L’insécurité relationnelle intègre la dimension majeure du développement de la capacité de faire confiance à autrui. Si cette insécurité a passablement été attribuée à des perturbations de l’attachement entre le jeune et les membres de sa famille, particulièrement la mère, la construction du sentiment de confiance ne s’arrête toutefois pas à la relation mère-enfant69

. Johanne Charbonneau (2003) met en évidence les parcours relationnels instables de certaines mères-adolescentes qui sont

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Cette perspective, qui explique les conduites et l’adaptation sociale à partir des liens primaires et du développement individuel, nous paraît moins féconde que celle adoptée, qui se penche davantage sur un contexte sociorelationnel susceptible de construire un sentiment de sécurité qui témoigne d’une relation à l’autre et au monde.

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entravées dans l’accès aux ressources et aux soutiens, mais aussi dans leur capacité de faire confiance à la suite d’événements qui n’ont pas permis le « développement de capacités relationnelles » (Ibid., p. 129). Les carences relationnelles et l’isolement social se retrouvent souvent chez des jeunes femmes qui ont vécu d’importantes perturbations relationnelles durant l’enfance dans un contexte familial souvent conflictuel. La piste du déficit de capacité de faire confiance constitue une dimension intéressante dans la compréhension de la récidive, dans le sens où elle étend la compréhension du phénomène à l’ensemble du contexte relationnel des jeunes. En effet, les déménagements répétés contribuent à ce déficit, tant il s’agit d’événements où les attaches relationnelles sont rompues, entravant la capacité de faire confiance et restreignant l’investissement dans un lieu.

S’il s’agit certainement d’une caractéristique individuelle, il est aisé de comprendre que la capacité de faire confiance prend racine dans la relation aux autres et déploie son impact dans les relations futures. Au début de l’adolescence se construit le sentiment de « confiance mutuelle » dans laquelle les jeunes sont susceptibles d’introduire les notions de loyauté, de fidélité et de partage qui encadrent certaines relations d’amitié (Mallet, Meljac, Baudier, & Cuisinier, 2003). Les jeunes qui expérimentent un fort sentiment d’insécurité sont entravés dans leur capacité même d’établir des relations saines avec leurs pairs. Ce contexte d’insécurité, qui s’explique notamment par un déficit de confiance en son propre environnement, pourrait s’apparenter à celui d’« in-quiétude » qui se perçoit comme « une épreuve à laquelle doit répondre l’acteur plus que comme une situation définie par un enchaînement de causes » (Soulet, 2005a, p. 33). L’absence de filets de sécurité semble avoir un effet significatif sur la quiétude « entendue comme sentiment de confiance dans la continuité du monde des objets et dans la constance de l’activité sociale (…), balisant le champ de la tranquillité morale et psychologique (…) » (Ibid., , p. 31) ; elle constitue une entrave relationnelle complexe, qui touche l’ensemble de l’univers des jeunes70

et qui mérite une considération particulière dans l’explication de la continuité de la délinquance chez les jeunes, continuité susceptible de se prolonger à l’âge adulte.

Ce contexte d’instabilité ontologique et relationnelle permet de sortir d’une logique de causalité lorsque l’on regarde les situations individuelles sous l’angle des problématiques familiales. En effet, s’il est reconnu que la fragilité des liens familiaux peut conduire les jeunes à être plus affectés par certaines influences de l’environnement, et notamment par les conduites déviantes (Roché, 2008), le sentiment de sécurité comme bagage et comme filtre pour appréhender l’environnement permet de saisir l’enjeu de ce détournement. Tout en considérant que le jeune qui vit dans un contexte familial et relationnel difficile est particulièrement susceptible de se tourner vers l’extérieur, et que

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l’environnement extrafamilial devient une variable prépondérante pour saisir la délinquance juvénile, la construction relationnelle née des diverses socialisations demeure un élément majeur. Dotés de ce filtre explicatif, nous pouvons dès lors poursuivre notre réflexion liée à la place de la socialisation dans l’explication de la récidive délinquante, en mobilisant l’environnement extrafamilial et sa place particulière pour les jeunes pour qui les tensions et les conflits sont importants.

Le quartier et le voisinage deviennent des espaces de socialisation particulièrement investis lorsque les tensions et conflits familiaux sont importants. Les études liées à l’urbanisme offrent des éléments de compréhension quant à l’aggravation de la délinquance, sans constituer des pistes de compréhension solides pour expliquer la complexité des parcours de délinquance. L’étude de Charis Kubrin et Eric Stewart (2006) montre en effet que le quartier d’habitation des jeunes est une dimension importante dans l’explication de la récidive, notamment au travers des opportunités de fréquentation et de délits. Si le lieu d’habitation peut effectivement représenter un facteur aggravant chez des jeunes installés dans une dynamique de délinquance et que cet élément mérite d’être considéré tout particulièrement dans les projets de prévention et d’intervention auprès de la jeunesse établie dans des lieux dits « sensibles », l’environnement résidentiel doit être appréhendé dans une dimension subjective pour saisir pourquoi tous les jeunes ne vivent pas le même destin, bien qu’ils vivent dans des logements similaires et qu’ils aient les mêmes voisins. D’une manière générale, les études liées à la famille et à l’urbanisme nous incitent à considérer l’importance de pondérer les explications causales et unilatérales si l’on cherche à saisir le processus de continuité de la délinquance.

Et l’école alors ?