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Thème 2 les pratiques publiques et les pratiques privées

A. Les politiques publiques pour l’acquisition de la compétence de culture générale

Dans une perspective de formation initiale des enseignants et des apprenants, les politiques publiques en matière des TIC au Cameroun mettent l’accent sur la culture technologique. Tous les entretiens menés avec les responsables affirment l’existence d’une vision politique pour le développement des compétences celle-ci se traduit par l’existence d’un programme de formation initiale des apprenants et des enseignants. Il s’agit des référentiels qui définissent

pour chaque classe de la Maternelle en Terminale des contenus de formation des enseignants ou des élèves pour l’accessibilité aux compétences technologiques ou pour l’utilisation des dispositifs techno-pédagogiques pour leur durabilité.

Ces compétences de culture technologique sont développées dans tous les secteurs de l’éducation au Cameroun du primaire jusqu’à l’entrée à l’université et sont rendues possibles grâce à la politique de disponibilité des matériels informatiques.

L’on a deux types de politique de formations : les formations formelles et les formations informelles et trois formes de formation ; les formations initiales et les formations continues et continuée.

Les politiques de formations initiales formelles sont des politiques de formations qui se déroulent à long terme dans un plan de formation défini et décidé par les politiques selon des finalités précisées. Elles sont suivies avec des programmes de formation et un système d’évaluation pratiquée par des institutions publiques par des enseignants formés pour l’obtention d’une certification. L’on a recensé en ce qui concerne ces certifications, les Diplômes de Professeur de l’Enseignement Secondaire (DIPES) en Informatique et Technologies de l’Information et de la Communication ; la Licence, la Maîtrise ou le Doctorat en Informatique, le diplôme d’ingénieur en informatique ou télécommunications obtenus au niveau des institutions de formation universitaire, les diplômes de moniteurs multimédia délivré par CFA Stephenson de Paris….

Par contre au niveau de l’Éducation de Base ou des Enseignements Secondaires, l’informatique est évaluée de façon formative et non certificative lors des examens publics de ces deux sous-systèmes (CEP, BEPC, Probatoire et BACCALAUREAT) comme dans le Supérieur. Récemment, l’informatique est apparue aux épreuves de Baccalauréat comme examen facultatif. Au niveau de ces deux derniers ministères on affirme que s’acheminer progressivement vers leur introduction dans les épreuves des examens.

À côté de ces formations formelles, inscrites dans un programme de formation à long terme, l’on a des formations continues informelle et non formelle, occasionnelle ou systématisée. Ces formations continues formelles sont définies comme des formations qui, concernent les enseignants déjà sur le terrain pour les initier à la culture technologique. Ces formations formelles sont organisées soit par les délégations régionales pendant les périodes d’arrêts de cours, soit par les séminaires animés par les Inspecteurs IPP (inspecteurs provinciaux) ou IPN

(inspecteurs nationaux). A cet effet un responsable déclare s’agissant des compétences des enseignants :

« À ce niveau il y a eu un cadre de formation de 100 moniteurs des CRM au niveau national. Il y a aussi des séminaires de formation des enseignants et des responsables et administrateurs en bureautiques professorales et quelques modules d’économie basés sur Excel. Le renforcement progressif des capacités et surtout la création d’un département de l’informatique à ENS de Yaoundé d’où l’on attend les premiers produits. » Resp3

Par contre dans le registre informel, il n’y a pas de plan de renforcement progressif. Il s’agit surtout des actions de formation occasionnelle par la coopération avec les projets COMETES6, ADN7 et CISCO8 dans l’Enseignement Supérieur pour la formation des enseignants à la conception et à la mise en ligne des cours.

Mais aussi les actions de formations informelles dans les activités post et périscolaires (clubs informatiques des institutions de formation et des établissements scolaires). Corroborant cette idée, un responsable affirme

« Nous avons commencé par la formation continue de la chaîne pédagogique pour accompagner les enseignants sur le terrain et assurer leur formation continue. Pour les enseignants en initiale, nous avons des formations organisées par les partenaires tels que plan International qui forment les enseignants dans les zones où ils interviennent et notamment les zones rurales ; le corps de la paix dans la partie anglophone et le Projet BID pour la formation d’ici un an des enseignants dans 51 écoles reparties dans 6 provinces. Pour l’instant nous avons produit 3 ouvrages, un programme de formation initiale des enseignants dans les ENIEG, un programme de formation des écoliers et un Guide pour les enseignants : pour le renforcement de la pédagogie des TIC, les répartitions séquentielles et exemples des plans leçons des TIC pour les écoles Maternelles et primaires du Cameroun » RESP1

Par ailleurs, l’on a entre ces deux formes, certains enseignants du Supérieur qui, en l’absence de politique de formation continue des enseignants du supérieur exerçant déjà sur le terrain ont adopté des modes alternatifs de formations formelles en prenant des cours dans des institutions privées ou dans les FOAD et obtiennent des certifications TIC (Djeumeni 2008) pour leur culture technologique.

Certains facteurs ont été renseignés par les entretiens comme facteurs influençant les décisions publiques de compétences des TIC des enseignants et des apprenants.

.Les facteurs influençant les politiques publiques pour l’acquisition de la compétence de culture technologique

Il s’agit des facteurs humains et des facteurs techno-pédagogiques.

En ce qui concerne les facteurs techno-pédagogiques, nous avons d’abord l’insuffisance des dispositifs techno-pédagogiques ou infrastructures TIC pour permettre la mise en place des politiques de massification de la formation ; ce qui a pour conséquence d’abord l’absence de l’enseignement des TIC dans la plupart des établissements du pays créant des favorisés et des défavorisés TIC. Ensuite, la non disponibilité des TIC dans les établissements entraîne la non-évaluation des TIC aux examens officiels depuis leur introduction en 2001 dans le système de formation des élèves et ce manque de certification des TIC occasionne le manque de motivation chez les enseignants et les apprenants qui ne voient donc pas de véritables enjeux des TIC dans leur formation.

En ce qui concerne les facteurs humains, les entretiens ont mis en exergue les pesanteurs institutionnelles comme freins à l’acquisition des compétences de culture technologique. En ce sens, les responsables au niveau des Ministères ne sont pas tous des convaincus des TIC et ne possèdent pas toujours une culture technologique nécessaire à la prise de décision éclairée en ce qui concerne les TIC ; Si bien qu’à certains moments, des décisions prises sont parfois inadéquates et démesurées. Allant dans ce sens, un responsable déclare :

« Nous sommes dirigés par des personnes qui ne comprennent pas l’enjeu des TIC. Leurs politiques ne sont pas toujours réalistes et parfois incohérentes et ils sont réticents à mettre les personnels au service des TIC. Nous devons gérer la politique des TIC dans tous le pays Dans toute notre direction ; nous avons trois cadres d’études et un cadre d’appui. Très insuffisants pour tout ce que nous avons à faire » RESP3

Ensuite parce que certains responsables ne sont pas toujours compétents à prendre de bonnes décisions l’absence de cohérence des politiques et l’absence dans les politiques de statuts des personnels travaillant dans les TIC dans les organigrammes des ministères crée des vides, des frustrations et mêmes déjà des démissions apparaissent chez ces personnes travaillant ou ayant reçu une formation dans le domaine des TIC. Et donc il existe pour eux ni places ni statut précis ni reconnaissance salariale.

.C. Les politiques publiques pour l’acquisition des compétences