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La plénitude des temps : unité, temps et espace

Dans le document Colomb et le messianisme hispanique (Page 160-200)

La meilleure introduction au messianisme colombien est l’étude du prolo-gue du premier journal. Nous avons déjà insisté, dans le chapitre précédent, sur l’ampleur de vue de ce prologue, dans lequel le Découvreur place son entreprise de conversion des peuples idolâtres et « sans secte » et d’alliance avec le Grand Khan sous le signe de la reconquête de Grenade et de la mesure d’expulsion des juifs, événements qui eurent une importance considérable dans le renforcement du mythe messianique des Rois Catholiques.

§ - 1 : Reconquête de Grenade – propagande et plénitude des temps

Lorsque Christophe Colomb quitta le Portugal pour passer en Espagne, en mars 1485 (d’après Manzano) ou au milieu de l’année (d’après Morison), il arriva dans un pays où le signe de la guerre de Grenade commençait à changer ; les mauvais résultats et même les échecs des années 1481-84 s’es-tompaient avec la prise d’Alora, le 18 juin 84, celle de Setenil, le 21 septembre 84, et surtout celle de Ronda, le 22 mai 85, qui eut un profond retentissement dans toute la Chrétienté1. Les Rois Catholiques, parfaits manœuvriers de la propagande politique, surent tirer partie de l’allégresse provoquée par la pri-se de Setenil, qui était un événement relativement pri-secondaire, pour donner à leur entreprise une envergure messianique ; un romance, interprété musi-calement en la chapelle royale, exprime le désir de voir les souverains, après avoir reconquis le royaume de Grenade, réduire à néant « de bout en bout » toute la « secte de Mahomet »,

Qu’ils conquièrent la Sainte Maison Selon qu’il est prophétisé,

Et placent sur le Saint Sépulcre Leur royal pennon, de la croix frappé2.

Il s’agit, de toute évidence, d’un romance de propagande. Nous aurons l’occasion,en étudiant le thème du Nouveau David et les implications na-tionales et impériales des prophéties sur la reconquête de Jérusalem par un roi d’Espagne, d’analyser les avantages politiques que recherchaient les sou-verains en présentant leur entreprise grenadine comme une croisade avec son prolongement en Afrique et en Terre Sainte. Ainsi consacraient-ils à une

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entreprise espagnole l’impôt de « croisade », qui était normalement versé au Souverain Pontife, ainsi exaltaient-ils leur pouvoir face aux groupes qui pou-vaient leur demeurer hostiles dans le royaume, ainsi affirmaient-ils leur rôle de chefs de la Chrétienté face au pape et aux rêves également impérialistes de Charles VIII de France.

Le qualificatif de « propagandiste » appliqué au romance cité, pèche cepen-dant par réductionnisme car il ne permet pas d’embrasser la réalité tout entiè-re. C’est que les souverains, leur Cour et quelques cercles dont il est difficile de mesurer l’étendue, connaissaient les prophéties des cycles de Joachim de Fiore et de Merlin. Depuis deux siècles, il en circulait sur un « rex Hispaniae », nouveau David reconquérant de Jérusalem et monarque du monde. Il est fort probable que certains (beaucoup ?) devaient croire sincèrement que ces prophéties contenaient une part de vérité, comme Christophe Colomb, qui rappelle l’une d’elles à trois reprises. Quant au peuple espagnol, comme tous les peuples de l’Europe d’alors, il était prédisposé à placer ses aspirations millénaristes en la personne d’un roi charismatique.

L’entreprise de Grenade venait compléter l’image d’unité et de monde nouveau, par le rétablissement d’un ordre primordial que les Rois Catholi-ques et leurs propagandistes voulaient donner, comme l’exprime le chroni-queur Bernáldez, lorsqu’il célèbre :

tant de biens et de mystères et tant de choses si miraculeuses que vous avez vues et entendues, vous qui êtes vivants ; ces choses que Notre Seigneur en son temps et par leurs mains oeuvra et réalisa. Et nous qui en sommes les témoins nous pouvons bien prendre pour nous ce que dit Notre Rédempteur : Beati oculi qui vident quod vos videtis. Et ainsi avec l’union de ces deux sceptres royaux, Notre Seigneur Jésus Christ se vengea de ses ennemis et détruisit le vengeur ou assassin. Ennemis de Dieu sont les mauvais chrétiens et ceux qui se proposent de mal faire : les hérétiques et les voleurs et les trompeurs et tous ceux qui marchent hors de la voie de la doctrine de la Sainte Église [...]3.

L’unité obtenue par le châtiment ou l’élimination de ceux qui brisaient l’ordre du royaume et de l’Église était perçue comme une préparation à la plénitude des temps4. Mais pour que la plénitude fût complète, l’obtention de l’unité nationale et religieuse devait déboucher sur une unité supérieure, la première étant comme une image prophétique de la seconde. Dans une telle perspective, la reconquête de Grenade et l’expulsion des juifs, couron-nement de l’oeuvre d’unification interne, apparaissent comme l’annonce, la préfiguration du rassemblement du monde « en un seul troupeau et sous l’autorité d’un seul pasteur ». Selon la tradition européenne de l’« empereur eschatologique », le dénouement de ce processus était lié, nécessairement, à la reconquête de Jérusalem. Mais il existait une tradition proprement hispa-nique d’après laquelle la récupération de l’unité de l’Espagne wisigothique devait être le signal de la découverte d’une chrétienté cachée en Occident. Je

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me réfère ici à la légende de l’île des Sept Cités que les Portugais cherchaient sans la trouver. Mais écoutons le récit d’Eustache de la Fosse :

lesquelles isles ne s’apparoisent point ad cause que ung evesque de Portugal, avec toutz ceulx quy l’avoient voulu suivir, s’y saulvèrent et fut devant le tampz de Charlemagne, roy de France, que touttes les Es-paignes furent conquises des Sarrazyns, Arragon, Grenade, Portugal, Gallise quy sont tout comprins du reaulme d’Espaigne ; et lors ledit evesque se seaulva avec tous ceulx quy le voulurent suivir, et furent plusieurs navires, lesquelles arrivèrent es dites isles, comme me fut compté par les Portugalloys. Et lors ledit evesque quy estoit grand clerc, sçavant l’art de nigromance, enchanta les dites isles et que jamais ne s’apparoissoient à personne tant que touttes les Espaignes ne seroient remises à nostre bonne foy catholicque [...] Et depuis que la cité [ de Grenade ] fut conquise, on y va tout à volonté ausdites isles enchantées et sans aucun dangier, et paravant on les avoit jamays sceu veoir ne trouver5.

L’unité renferme une unité supérieure, cette unité supérieure ayant une coloration messianique. Cette révélation, cette découverte ressemble struc-turellement à la révélation, à la découverte, aux temps eschatologiques, des trésors occultés et des peuples asiatiques cachés. Au moment où se livrera la lutte finale pour Jérusalem et la monarchie universelle, entre les forces de l’empereur eschatologique et celles de l’Antéchrist, ce qui était voilé, couvert, caché, sera dévoilé, découvert, révélé. Cette légende portugaise et hispanique de l’île des Sept Cités rentre aussi dans le moule de l’histoire judaïque,modèle de l’histoire du peuple chrétien. Si les Espagnes « détruites » ressemblent à Israël vaincu et dispersé, la découverte, aux temps du recouvrement complet du territoire national, d’une chrétienté hispanique perdue, image de l’ouverture missionnaire planétaire de la péninsule, offre un strict parallèle avec la révé-lation, dans les Temps où Israël sera roi, des tribus de la diaspora, disposées à entreprendre la marche vers le Temple, ce qui est une image de l’ouverture d’Israël aux nations.

§ - 2 : Les « erreurs » temporelles et spatiales du prologue du premier journal

C’est ce sentiment de type messianique, d’unité qui porte en elle une unité supérieure, de plénitude qui porte en elle une plénitude supérieure, qui nour-rit le prologue du Journal du premier voyage et explique, je crois, les erreurs chronologiques qu’il contient.

In nomine Domini Nostri Jhesu Christi.

Très Chrétiens, Très Hauts, Très Excellents et Très Puissants Princes, Roi et Reine des Espagnes et des îles de la Mer, Nos Seigneurs.

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la guerre contre les Maures qui régnaient encore en Europe, et l’avoir achevée en la très grande cité de Grenade où, le deuxième jour du mois de janvier de cette même année, je vis hisser, de par le droit des armes, les étendards royaux de Vos Altesses aux tours de l’Alhambra qui est la forteresse de ladite cité, et où je vis le roi maure sortir aux portes de la ville et baiser les royales mains de Vos Altesses et du Prince, Mon Seigneur ; bientôt, en ce même mois, en suite des informations que j’avais données à Vos Altesses des terres de l’Inde et d’un prince appelé Grand Khan ce qui veut dire en notre langue Roi des Rois - et de ce que, maintes fois, lui et ses prédécesseurs avaient envoyé à Rome y de-mander des docteurs en notre Sainte Foi afin de s’en instruire, et parce que jamais le Saint Père n’y avait pourvu et qu’ainsi tant de peuples se perdaient, tombant en idolâtrie et recevant parmi eux des sectes de perdition, Vos Altesses, comme catholiques chrétiens, Princes fidèles et propagateurs de la Sainte Foi Chrétienne, ennemis de la secte de Mahomet et de toutes les idolâtries et hérésies, pensèrent m’envoyer, moi, Christophe Colomb, auxdites contrées de l’Inde pour y voir les-dits princes et les peuples, et les terres, et leur situation, et toute chose ainsi que la manière dont on pourrait user pour convertir ces peuples à notre Sainte Foi.Elles m’ordonnèrent de ne pas aller par voie de terre à l’Orient - par où l’on a coutume de le faire - mais par le chemin d’Occident, par lequel nous ne savons pas, de foi certaine, que jusqu’à ce jour personne soit passé.

Ainsi, après avoir chassé tous les juifs hors de vos royaumes et seigneu-ries, Vos Altesses en ce même mois de janvier m’ordonnèrent de partir avec une suffisante armada aux dites contrées de l’Inde. Et, pour cela, Elles me comblèrent de grâces, m’anoblirent, décidèrent que doréna-vant je m’appelerais Don et serais grand amiral de la Mer Océane et vice-roi et gouverneur perpétuel de toutes les îles et de la terre ferme que je découvrirais et gagnerais et qu’à ma suite on découvrirait et gragnerait dans la mer Océane, et que mon fils aîné me succéderait en ces titres et ainsi de génération en génération, pour toujours et à jamais. Et je partis de la cité de Grenade le douzième jour du mois de mai de la même année 1492, un samedi ; je vins à la ville de Palos, qui est port de mer, où j’armais trois navires très convenables pour telle entreprise et je partis dudit port, bien pourvu de très nombreuses subsistances et de beaucoup de gens de mer, le troisième jour du mois d’août de ladite année un vendredi, une demi-heure avant le lever du soleil. Et je pris le chemin des îles Canaries, qui sont à Vos Altesses et se trouvent en ladite mer Océane pour, de là, prendre ma route et naviguer jusqu’à toucher aux Indes, m’y acquitter de l’ambassade de Vos Altesses auprès des susdits princes et y accomplir ainsi ce qu’Elles m’avaient ordonné. En ces raisons, je me suis proposé d’écrire très ponctuellement, au jour le jour, tout ce que je ferais et verrais et qui m’arriverait pendant ce voy-age, comme bien on le verra plus avant.

De plus, Seigneurs Princes, tout en écrivant chaque nuit ce qui sera arrivé le jour, et le jour la navigation de la nuit, j’ai le dessein de faire

COLOMBETLEMESSIANISMEHISPANIQUE 163 une nouvelle carte marine sur laquelle je situerai toute la mer et toutes les terres de la mer Océane, dans leurs propres positions, sous leur vent, et de composer en outre un livre, et d’y mettre tout fidèlement peint par latitude équinoxiale et longitude occidentale. Et surtout, il importe beaucoup que j’oublie le sommeil et sois très vigilant navigateur, pour que tout soit accompli ; ce qui demandera grand-peine6.

Ce texte a donné lieu à de nombreuses discussions et même à des polémi-ques, à propos de la netteté avec laquelle est affirmé le projet de voyage occi-dental en direction de la Chine et la façon avec laquelle est bousculée la chro-nologie. En effet, on peut constater deux erreurs temporelles très étranges, à première vue, pour un texte écrit en principe au moment du départ de Palos, soit au début d’août 1492, très peu de temps après la prise de Grenade et les capitulations de Santa Fe. Il y est affirmé que, le même mois, les Rois Catho-liques reçurent la reddition de Grenade, prirent dans cette même ville la dé-cision d’envoyer Christophe Colomb comme ambassadeur auprès du Grand Khan – en ce présent mois – et enfin – le même mois de janvier – celle d’expulser les juifs. Or, la reddition de la cité des Nazarites eut lieu le 2 janvier, tandis que les capitulations colombiennes ne furent signées que le l7 avril, à Santa Fé et non à Grenade (aux erreurs chronologiques s’ajoute donc une erreur de lieu) et furent confirmées à Grenade le 30 avril. Bien plus, entre le 2 janvier et le 17 avril se produisit – très exactement en janvier – la dernière des ruptures entre le Découvreur et les souverains ; d’autre part, le décret d’expulsion des juifs ne fut signé que le 31 mars et antérieurement à l’installation effective des souverains à Grenade7. Nous pourrions classer en quatre catégories les expli-cations possibles de ces erreurs de chronologie et de localisation.

l - Il se peut que cette lettre aux souverains, qui fait office de prologue au journal, ait été interpolée en totalité ou en partie après le premier voyage, soit par Christophe Colomb lui-même, soit par un membre de sa famille, dans le but de proclamer de façon irréfutable le caractère asiatique du projet8. Ainsi s’expliqueraient les erreurs de chronologie, l’interpolateur concentrant, à cau-se du temps qui s’était écoulé, trois événements en un cau-seul mois : la pricau-se de Grenade, la décision des souverains de patronner l’entreprise de Colomb, et le décret contre les judéo-espagnols. En réalité, il serait fort étrange que la mé-moire de l’interpolateur ait flanché pour des événements d’une telle impor-tance, quand elle est si précise pour la date du départ de Colomb, de Grenade (au douzième jour du mois de mai de la même année 1492, un samedi) et le départ de Palos (au troisième jour du mois d’août de ladite année, un vendredi, une demi-heure avant le lever du soleil). Il est certain que de là, on pourrait déduire qu’il y eut interpolation partielle, mais le projet asiatique exposé dans la première partie du texte apparaît avec une égale netteté dans la seconde qui commence par : « Et je partis de la cité de Grenade » et contient les deux indications chronolo-giques très précises que nous venons de citer. En fait, ce prologue me semble être parfaitement en phase avec le contexte politico-religieux de la reconquête

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de Grenade qui porte à croire à l’impossible, comme écrivait Juan del Encina9, et concrètement avec les lettres de créance en trois exemplaires datées du 30 avril et destinées – semble-t-il – au Grand Khan, au Prêtre-Jean et au descen-dant de Tamerlanl0.

Il se peut que le prologue ait été ajouté par Colomb lui-même à son retour dans la péninsule, par exemple, quand il remit son manuscrit original aux Rois Catholiques. Notons, cependant, avec Emiliano Jos, qu’il est possible qu’il ne leur ait remis qu’un résumé de son journal11. De plus, il me semble que le prologue s’accorde mieux avec les dispositions mentales de l’amiral à la sortie de Palos qu’avec son attitude du voyage de retour des Indes, lors-qu’il écrivait sa Lettre à Santangel. En effet, dans cette lettre il est peu ques-tion du Cathay et de son Grand Khan, mais beaucoup de Haïti-Hispaniola qui est décrite de manière enthousiaste. Or, il me semble que ce document est le point d’arrivée d’une évolution perceptible dans le Journal. Colomb croyait, lorsqu’il se trouvait sur les côtes de la Juana - Cuba - être arrivé à une des provinces de l’empire du Grand Khan, mais, n’ayant pas trouvé à Cuba de signes patents qui auraient confirmé son hypothèse et à cause de l’attrait progressif exercé par les charmes d’Hispaniola, l’obsession du Cathay finit par être reléguée au second plan. Comme on peut s’en rendre compte, mon interprétation est diamétralement opposée à celle de Vignaud, lequel pen-sait que Colomb était parti seulement à la recherche de riches îles et que son projet de découverte de la Chine avait pris forme par la suite12. Il est certain que l’amiral garda l’obsession de la Chine de Marco Polo, mais cette mono-manie s’estompe à l’époque de son retour du premier voyage, le prologue étant davantage en harmonie avec l’état mental d’un homme qui partait sur la mer Océane, pourvu de lettres de créances pour ces princes qui pouvaient contribuer à l’anéantissement définitif de cette « secte de perdition » qui ve-nait d’être providentiellement mise en déroute à Grenade. Malgré tout, une rédaction du prologue à l’époque du retour en Espagne n’est pas à exclure ; elle n’explique cependant pas les erreurs chronologiques, puisqu’il est diffici-lement concevable qu’au bout d’un an Colomb ait oublié que c’était d’abord une rupture avec les souverains qui avait suivi la reddition de Grenade et enfin que le décret d’expulsion avait été pris fin mars.

2 - Les erreurs chronologiques du prologue pourraient trouver une expli-cation, tout simplement par une synthèse, un raccourci que Colomb aurait opéré. Ce raccourci aurait été facilité par le fait que la mesure d’expulsion du 31 mars aurait été décidée deux mois avant d’être officialisée. Quant à la dernière rupture avec les souverains, son souvenir aurait été annulé par le changement d’attitude d’Isabelle13. Une telle explication pour aussi valable qu’elle paraisse, ne me satisfait pas complètement car elle ne tient pas compte du sens, à mon avis idéologique, de cette synthèse.

3 - Il y aurait des erreurs de transcription dans le texte. En effet, il est arrivé jusqu’à nous grâce à la plume de Bartolomé de Las Casas, lequel trans-crivit une copie de l’original. Je crois cependant, qu’il faudrait écarter

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ment des erreurs de transcription, puisque dans le texte que nous connaissons, nous pouvons lire à deux reprises que la décision des Rois Catholiques se référant à Christophe Colomb fut prise le même mois où eut lieu la prise de Grenade et l’expulsion des juifs. Il serait donc fort étrange que les compila-teurs successifs, et parmi eux Las Casas, se soient trompés à deux reprises dans leur transcription.

4 - Un quatrième type d’explication consisterait à voir dans ces erreurs chronologiques un sens d’ordre idéologique. C’est ce que fit Salvador de Madariaga, bien que de façon fort discutable. Désireux de démontrer l’ori-gine conversa de l’amiral, il interprétait l’allusion erronée à l’expulsion des juifs comme l’expression de l’obsession de Colomb envers ses frères de race, dont le sort l’aurait ému14. Mon hypothèse s’inscrit dans cette quatrième

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