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Des franciscains spirituels à Colomb

Dans le document Colomb et le messianisme hispanique (Page 106-136)

L’on peut se demander comment Christophe Colomb sut concilier sa soif d’or et son franciscanisme. En réalité, nous allons voir que cette soif d’or était imprégnée de préoccupations religieuses et que la position de nombreux franciscainsmême de ceux qui subirent l’influence des spirituels – face aux richesses métalliques, était entachée d’une ambivalence caractéristique de cet ordre, qui rendait un culte à la pauvreté tout en étant dépendant de la géné-rosité des riches qui leur faisaient l’aumône.

§ - l : La cupidité personnelle de l’amiral

Si la auri sacra fames de Colomb, en tant que promoteur d’une entreprise qu’il voulait planétaire, est évidente, le problème de sa cupidité personnelle est plus difficile à élucider. Bien que péchant par excès, l’exposé de Salvador de Madariaga est toutefois suggestif quand il dit du Découvreur :

Il n’était pas cupide et il n’était pas avaricieux. Il connaissait la valeur de la richesse et lui attachait une grande importance. Il cherchait à l’acquérir et, ce faisant, il commit des fautes de tact et des fautes contre la morale qui étaient dues à son caractère ardent et impatient ; mais Colomb n’était pas essentiellement et fondamentalement attaché à la richesse ; il la voulait comme un instrument de pouvoir et de gloire ; son ambition, bien qu’elle ne fût pas celles d’un saint homme, était d’ordre spirituel ; elle n’était pas sainte, parce qu’elle était égoïste ; mais elle était spirituelle, parce qu’elle cherchait à s’accomplir sur un plan plus élevé que celui de la chair1.

On est surpris que Colomb se soit adjugé les dix mille maravédis de rente que les souverains avaient concédés au premier qui verrait la terre, les ravis-sant au marin Rodrigo de Triana (ou Juan Rodríguez Bermejo), qui avait pour le moins autant de droit que lui à les percevoir. La somme était minime eu égard au dixième et au huitième de toutes les richesses que lui garantissaient les capitulations de Santa Fe. En fait, son ex-maîtresse, Béatrice de Arana, con-tinua à percevoir cette rente pendant toute sa vie, au compte des boucheries

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de Séville. Mais il me semble que dans cet épisode, son honneur entrait en jeu autant que l’esprit de lucre. Pour qui avait proclamé à la fin du prologue du Journal « surtout il importe beaucoup que j’oublie le sommeil et sois très vigilant navigateur », semblable à la figure biblique de la sentinelle qui lutte contre le sommeil et les terreurs nocturnes, il était indispensable que ce fût lui qui distinguât la première terre2. Il faut interpréter de la même façon les marchandages auxquels donnèrent lieu les capitulations de Santa Fe, tout comme le flot de réclamations que Colomb adressa à la couronne, après sa disgrâce de l500, pour que ses privilèges lui fussent restitués intégralement. Des passages comme celui-ci, extrait d’une lettre au roi Ferdinand, de l505, on pourrait en citer beaucoup :

Le gouvernement et le pouvoir que j’avais là-bas est le capital de mon honneur. C’est injustement que j’en ai été dépossédé3.

Ce n’est pas que la préoccupation de Colomb pour que tous ses bénéfices fussent payés, fût secondaire, mais elle était indissociablement liée à la haute conscience qu’il avait de sa valeur et de sa mission. Dans les écrits postérieurs à l500, le Découvreur a tendance à se présenter comme un juste dépouillé de ressources matérielles ; il en arrive même dans la Relation du Quatrième Voyage, à s’identifier à Job, clamant :

Tel est mon destin ! J’ai eu bien peu de profit de vingt ans de services au prix de tant de peines et de périls, tant qu’aujourd’hui je n’ai pas une seule tuile en Castille. Si je veux manger ou dormir, je n’ai rien que l’auberge ou la taverne ; encore la plupart du temps n’ai-je de quoi payer l’écot4.

Ces plaintes, comme l’insistance de Las Casas sur les tribulations de l’ami-ral, ont donné naissance à la légende d’un Christophe Colomb mourant dans la pauvreté. En réalité, s’il ne réussit pas à se faire restituer ses privilèges politiques, anachroniquement démesurés, il put continuer à percevoir, bien qu’avec du retard, les sommes stipulées dans le contrat initial passé avec la couronne. Pour le tempérament excessif de cet homme qui s’estimait l’élu de Dieu, s’il n’avait pas tout, il ne possédait rien, suivant le destin de Job, très riche, respecté et élu d’abord, très pauvre, outragé et réprouvé ensuite, mais – Colomb devait y penser sur les plages de la Jamaïque où il se désespé-rait – rétabli dans tous ses avoirs, honneur et biens, à la fin du livre biblique.

En ce qui concerne la discipline de fer qu’il voulut imposer aux Espagnols pour le troc et l’exploitation de l’or, l’interdiction de l’obtenir librement pro-voqua les protestations des colons et l’accusation portée contre le clan génois de vouloir s’approprier toutes les richesses. Il faut interpréter ce conflit à la lu-mière de l’analyse de Pérez de Tudela. Colomb voulait imposer sa conception de la colonisation, héritée du système marchand de factoreries, dont usaient les Génois en Méditerranée et les Portugais sur les côtes de l’Afrique Noire.

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Dans ce système, les membres des expéditions n’étaient pas des colons libres, mais de simples salariés d’une entreprise marchande ; dans le cas d’Hispa-niola le monopole de la couronne et de Colomb. Du choc entre cette concep-tion et les aspiraconcep-tions colonisatrices des Espagnols, porteurs de leur tradiconcep-tion de peuplement, qui devait déboucher sur des franchises et des répartitions de domaines, terres et main-d’oeuvre indigène, naquirent les mutuelles accu-sations de cupidité, des rebelles espagnols dirigés par l’alcade Roldán contre le clan des Génois, de Colomb contre les écuyers, laboureurs et artisans qui désiraient devenir maîtres et seigneurs d’Indiens5.

Il est inutile de s’arrêter sur les autres critiques de la cupidité, sur le con-temptus mundi et les legs charitables que l’on peut trouver dans les documents de Colomb, étant donné le peu de signification que peuvent avoir ces attitu-des tellement courantes à l’époque. L’on peut se demander quelle importance peuvent avoir de pareils détails eu égard au caractère obsessionnel qu’avaient l’or et la richesse pour Christophe Colomb, même si c’était le propre du chef providentiel d’une entreprise également considérée comme providentielle plus que manifestation de cupidité personnelle.

Porté par son désir bienveillant de trouver des raisons qui auraient expli-qué l’impatience de Colomb à trouver des richesses, impatience porteuse de mort pour les Indiens, Las Casas prétendait que le Découvreur voulait faire taire les critiques en démontrant la rentabilité immédiate de l’entreprise pour la couronne. Comme le fait observer Cionarescu, pareille interprétation n’est pas valable pour la première expédition où dès le début apparaît l’obsession de l’or6. Dans la Lettre à Santangel, le programme d’exploitation atteint des ex-cès inhumains pour les Indiens dont la valeur marchande, en tant qu’esclaves, est mise sur le même plan que l’or et les autres richesses :

Leurs Altesses peuvent voir que je leur donnerai de l’or, autant qu’Elles en auront besoin et si faible que soit le secours qu’Elles m’accorderont ; dès maintenant, des épices et du coton autant qu’Elles en demand-eront, de la gomme de lentisque autant qu’on voudra en charger (et de celle que jusqu’ici on ne trouvait qu’en Grèce, dans l’île de Chio,où la Seigneurie la vend comme elle veut), de l’aloès, semblablement au-tant qu’on demandera d’en charger, et des esclaves aussi, qui seront des idolâtres7.

Non seulement Colomb était prêt à organiser la traite des « idolâtres », c’est-à-dire des Caraïbes, mais aussi des pacifiques Taínos, considérés par lui comme étant « sans secte ». La proposition de traite des Indiens pacifiques, exprimée dans le Journal deux jours après l’arrivée à Guanahaní, devait être mise à exécution en l494 comme compensation au manque d’or. Colomb ne se comportait pas autrement que ses compatriotes génois, qui, au temps de la menace turque sur Constantinople, n’hésitaient pas à vendre des esclaves chrétiens, rachetés dans leurs comptoirs de la Mer Noire aux musulmans ; ou

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des marchands de Lisbonne, sa première patrie d’adoption, qui alimentaient le marché de la capitale avec des « têtes » (c’était le mot courant pour désigner l’esclave, de noirs musulmans, animistes ou parfois déjà christianisés ; ou en-core des marchands d’Andalousie, sa troisième patrie, qui trafiquaient avec des esclaves guanches des Canaries8.

Mais la traite des Indiens vers l’Europe, outre qu’elle choqua le sens moral de la reine Isabelle et de ses théologiens, ne pouvait se développer, faute de rentabilité, n’étant qu’un pauvre substitut de l’objectif essentiel : l’or.

§ - 2 : Colomb, porteur de la faim monétaire de l’Occident

Avec son appétit d’or, Christophe Colomb était porteur de la faim mo-nétaire dont souffrait l’Occident de la seconde moitié du XVe siècle, et tout spécialement le monde méditerranéen, traditionnellement en contact avec l’or africain.

C’est que l’or était l’instrument nécessaire de cette économie d’échanges à longue distance qui naquit dans l’Italie du Trecento. Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, comme une consécration de l’activité marchande des villes méditerranéennes, on se remet à frapper des monnaies d’or dans les gran-des places financières italiennes, après plusieurs siècles d’interruption. Un signe de cette faim d’or est en l29l l’essai malheureux des frères Vivaldi, de Gênes,qui tentèrent de faire le tour de l’Afrique « ad partes Indiae per mare oceanum ». En l346, le Majorquin Jaume Ferrer lève l’ancre pour découvrir la route directe de l’or africain que ses compatriotes catalans acquéraient sur les côtes de Berbérie grâce à des intermédiaires musulmans ; il ne devait pas revenir de son voyage au-delà du cap Bojador. A partir de l350, à cause de la grande récession qui touche l’Europe après la peste noire, la faim de l’or dimi-nue. Cependant, malgré les difficultés économiques, les cités marchandes de la Méditerranée poursuivent leurs activités commerciales à longue distance ; mais pour ce faire, elles ont besoin d’or. C’est ainsi, que débute, à partir de la prise de Ceuta en l4l5, l’entreprise africaine des Portugais, mélange de croi-sade et de recherche d’or, d’esclaves et d’épices. Mais au cours de la seconde moitié du XVe siècle se produit un double phénomène dont l’impact accroît la faim monétaire de l’Occident. Il y a d’un côté la renaissance de l’expansion économique après un siècle de marasme, le développement de la démogra-phie, de la production et des techniques ; et de l’autre, à cause du déséquili-bre en faveur de l’offreaugmentation initiale de la production supérieure à l’accroissement démographique, insuffisance de métal monétaire – les prix baissent dans toute l’Europe, entre l450 et l500. Les prix baissent, ce qui signi-fie que l’argent, et surtout l’or se trouvent valorisés par rapport aux marchan-dises ; de là l’intérêt à découvrir de nouvelles sources de métaux précieux. A partir de l450/60 la production des mines d’argent d’l’Allemagne et d’Europe Centrale augmente considérablement. Parallèlement, l’Afrique, le continent

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où les cartographes et les rêveurs situaient « le pays où naît l’or », exerce un attrait de plus en plus grand : voyages de Génois, voyages d’Andalous, par-ticulièrement de la Niebla (région de Palos) et surtout voyages de Portugais, dont les aspirations se voient récompensées par le troc important, depuis les années l480, au comptoir de São Jorge da Mina. En outre, dans les Espagnes unifiées existaient de puissants motifs qui aiguisaient l’appétit d’or : besoins pressants pour soutenir la grande politique européenne et africaine que vou-laient mener à bien les Rois Catholiques, dont les coffres avaient été vidés par l’effort des guerres de Grenade, tradition marchande des pays catalans et de quelques cités du royaume de Castille, et tradition des razzias d’or et d’escla-ves aux dépens des musulmans. Christophe Colomb, Génois de naissance et formation première, agent commercial des Centurioni, trafiquant à São Jorge da Mina, profondément influencé par le Portugal et non moins profondément hispanisé, était une synthèse vivante des préoccupations italiennes et ibéri-ques en matière d’or, exacerbées par la conjoncture de cette fin du XVe siècle9.

§ - 3 : Conception bullioniste10 et conception religieuse de l’or

Mais la conjoncture économique, base de l’obsession aurifère de Colomb, ne suffit pas à l’expliquer. Ce n’est pas que les motivations religieuses se su-perposent à cette obsession, c’est qu’elles lui sont intimement liées. L’or, avec ses connotations mystiques et eschatologiques, est au coeur même de la re-ligion du Découvreur. Nous avons vu que Las Casas, dans son portrait de Colomb, observait qu’il se retirait en son oratoire pour rendre grâces au Ciel, quand on lui portait de l’or ou d’autres choses précieuses. Dans son premier journal, où il montre cependant moins de propension à des effusions mysti-ques que dans des textes écrits à partir de l498, apparaît ce passage révélateur, non point de la réalité indigène, mais du penchant de l’amiral à croire que l’or et son obtention étaient enveloppés de mystère :

L’amiral partit [...] pour aller à une île que les Indiens qu’il emmenait disaient avec insistance s’appeler Babèque. Selon ce qu’ils exprimaient par signes, là les habitants recueillaient l’or sur la plage, à la lueur des flambeaux, puis, au marteau, ils en faisaient des lingots11.

En l498, dans la Relation du Troisième Voyage à la côte de Paria, il associe la pro-babilité d’y trouver « des choses précieuses », non seulement à la proximité de l’équateur, ce qui était une idée commune à l’époque12, mais aussi à quelque chose de beaucoup plus merveilleux : la proximité du Paradis Terrestre :

Et là, en toutes ces îles naissent des choses précieuses de par la douce température qui procède du ciel, du fait qu’elles sont aux parages du plus haut point du monde13.

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Or et action de grâces, or et merveilleux, or et eschatologie, c’est bien ce qui apparaît dans les textes cités. À la lumière de cette atmosphère religieuse qui entoure la conception que se fait Colomb du précieux métal, il faut lire l’éloge de l’or si souvent cité de la Relation du quatrième voyage. Si souvent cité mais souvent mal cité parce que tronqué,tandis qu’il est indispensable de le reproduire avec ses prolongements sur l’utilisation religieuse de l’or par les Indiens païens ainsi que pour la construction du temple de Salomon :

Les Génois, les Vénitiens et tous ceux qui ont des perles, des pierres précieuses et d’autres choses de valeur, tous les portent jusqu’au bout du monde pour les échanger et les convertir en or. L’or est très excellent. C’est d’or que sont faits les trésors, et, avec lui, celui qui le possède fait tout ce qu’il veut en ce monde, et il parvient même à élever les âmes au Paradis. Les corps des seigneurs de ces terres de la région de Veragua sont, quand ils meurent, enterrés avec l’or qu’ils possèdent. C’est ce que l’on m’a dit. On apporta à Salomon en une seule fois six cent soixante-six quintaux d’or outre celui que lui apportèrent les marins-marchands, et outre celui qu’on lui payait en Arabie. De cet or, il fit faire deux cents lances,trois cents boucliers et le trône qui devait être incrusté de pail-lettes d’or et orné de pierres précieuses. Il fit faire bien d’autres choses en or, et de nombreux vases très grands, enrichis de pierres précieuses. Josèphe le rapporte en sa chronique De antiquitatibus. Cela est conté dans le Paralipomenon et dans le Livre des Rois. Josèphe veut que cet or ait été trouvé en Aurea. S’il en fut ainsi, je dis que ces mines d’Aurea sont les mêmes et se confondent avec celles de Veragua qui, comme je l’ai dit plus haut, s’étend au ponant sur vingt journées et sont à une égale distance du pôle et de la ligne. Salomon acheta tout cela, or, pierreries, et argent, alors qu’ici on n’a qu’à l’envoyer chercher si cela vous plaît. David, par son testament, laissa trois mille quintaux d’or des Indes à Salomon pour contribuer à l’édification du Temple et, selon Josèphe, cet or provenait de ces mêmes terres. Jérusalem et le Mont Sion doivent être réédifiés par la main d’un chrétien14.

Dans un paragraphe consacré à la thésaurisation, dans la première sec-tion du livre I du Capital, Karl Marx utilise ce texte pour sa démonstration, le commentant brièvement, mais en se servant d’une citation de seconde main, tronquée et inexacte. Le passage mérite d’être reproduit :

A mesure que s’étend la circulation des marchandises, grandit aussi la puissance de la monnaie, forme absolue et toujours disponible de la richesse sociale. « L’or est une chose merveilleuse ! Qui la possède est maître de tout ce qu’il désire. Au moyen de l’or on peut même ouvrir aux âmes les portes du Paradis ». (Colomb, Lettre de la Jamaïque, l503). L’aspect de la monnaie ne trahissant point ce qui a été transformé en elle, tout, marchandise ou non, se transforme en monnaie. Rien qui ne devienne vénal, qui ne se fasse vendre et acheter ! La circulation

de-COLOMBETLEMESSIANISMEHISPANIQUE 111 vient la grande cornue sociale où tout se précipite pour en sortir trans-formé en cristal monnaie. Rien ne résiste à cette alchimie, pas même les os des saints, et encore moins des choses sacro-saintes, plus déli-cates, res sacro sanctae,extra commercium hominum (choses sacro-saintes, en dehors du commerce des hommes). De même que toute différence de qualité entre les marchandises s’efface dans l’argent,de même lui, ni-veleur radical, efface toutes les distinctions. Mais l’argent est lui-même marchandise, une chose qui peut tomber sous les mains de qui que ce soit. La puissance sociale devient ainsi puissance privée des particu-liers. Aussi, la société antique le dénonce-t-elle comme l’argent subver-sif, comme le dissolvant le plus actif de son organisation économique et de ses mœurs populaires.

La société moderne qui, à peine née encore, « tire déjà par les cheveux le dieu Plutus des entrailles de la terre », salue dans l’or son Saint Graal, l’incarnation éblouissante du principe même de la vie15.

L’interprétation de Marx a un ton résolument économiciste, bien qu’il ait su recueillir les suggestions religieuses du texte de Colomb (notez les images employées par l’auteur du Capital : « alchimie », « Graal ») mais avant d’ap-profondir ce thème religieux, et comme préparation à son étude, il nous faut compléter l’analyse économique que Marx faisait de l’éloge de l’or. Le pré-cieux métal apparaît en même temps comme fin et comme moyen. Comme fin, car c’est le produit le plus élevé (c’est là le sens étymologique du mot « très excellent ») dans la hiérarchie des « choses de valeur », ce qui s’accordait non seulement avec la réalité économique mais aussi avec le symbolisme, plus ou

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