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Si vous avez une audience qui vous connaît, vous reconnaît, vous apprécie et vous fait confiance, alors vous pourriez être tenté de prendre la posture de gourou. Le gourou, vous savez, c’est celui qui pense détenir la vérité absolue et a un regard plus éclairé sur le monde que ses disciples. Bien entendu, il n’y a aucun sens à prétendre détenir la vérité absolue, surtout dans notre cas où ce que nous disons est souvent simplement un assemblage de ce que disent d’autres personnes. Notre travail est en quelque sorte un travail d’intermédiaire. Vous ne pourrez jamais être contesté si votre posture est d’aider sans prétention votre audience. En revanche, vous pourrez être remis en cause, voire même attaqué, si vous prétendez détenir la vérité absolue. En effet, quand on découvrira que ce n’est pas le cas, votre audience tombera de haut, et la chute sera rude.

Si on reprend l’image de l’introduction, avec la montagne, vous devez être un guide, un petit peu devant votre audience sur cette montagne pour lui

donner les meilleurs conseils afin qu’elle ait la meilleure ascension possible. Vous lui indiquez les meilleures pierres sur lesquelles vous avez déjà marché, vous lui donnez une corde pour la tirer, et vous écoutez ses retours.

Le point que nous abordons maintenant est très important. Pour réussir dans son domaine, il faut être un perfectionniste, il n’y a pas de secret.

Mais être un perfectionniste ne veut pas dire rester bloqué sur le moindre détail : cela veut dire viser comme but final la perfection et surtout accepter les itérations pour y parvenir. Pour illustrer ce point, je vous propose de regarder l’exemple d’Elon Musk. Pour son entreprise Tesla, il n’a pas peur de dire et d’écrire qu’il vise tout simplement la perfection. En revanche, il se permet de sortir des modèles de voiture imparfaits pour y parvenir. Il sait que son modèle idéal ne pourra être atteint qu’au prix de retards de production, de défauts de fabrication et de coûts exorbitants.

Mais vous pourrez vous demander : en quoi sortir plusieurs modèles lui permet-il de s’améliorer ? Grâce au feedback. Par les retours de ses utilisateurs, de ses usines, de ses investisseurs, il prend des avis, collecte des données pour pouvoir ensuite corriger les défauts de la première version sur la deuxième. Je vous invite à agir de la même manière avec vos projets. Procéder par itérations pour finalement trouver votre format idéal. La Joconde n’a pas été la première œuvre de Léonard de Vinci, et s’il n’avait pas peint avant, le sourire de Mona Lisa aurait été bien différent. On ne naît pas naturellement bon à quelque chose, on le devient en pratiquant. Si vous ne pratiquez pas, que vous ne cherchez pas d’avis sur votre travail, vous pourriez rester bloqué dans la paralysie du perfectionniste. C’est-à-dire celui qui veut faire un travail parfait, mais qui en est empêché par la peur, celle de montrer un travail imparfait. Ainsi est-il préférable de créer une boucle de retours vertueuse qui vous conduira vers votre objectif à long terme : la perfection ; même au prix, à court terme, de travaux imparfaits.

Maintenant que vous vous sentez légitime pour créer des projets et les publier, passons aux choses sérieuses : voyons comment nous pouvons avoir de nouvelles idées et créer à partir du système.

ÉMERGENCE

Fréquemment, nos meilleures idées viennent quand nous n’y pensons pas activement. Elles naissent, par exemple, quand nous parlons d’un sujet avec une personne, cette dernière nous dit une phrase qui nous fait penser à notre projet actuel et cette simple association génère une nouvelle idée.

C’est ce processus, par lequel des idées naissent sans qu’on les cherche vraiment, que nous allons retrouver dans notre usine. À terme, on ne devrait même pas avoir à chercher un sujet pour écrire dessus ni faire des recherches à son propos. En fait, c’est la quantité de notes présentes dans notre système sur nos thèmes de prédilection qui va faire émerger naturellement des sujets. Pour trouver votre prochain sujet d’article, tout ce qu’il vous reste à faire, c’est d’observer les sujets sur lesquels vous avez le plus de matière dans votre usine et de les assembler en un plan cohérent. Cette façon de faire, d’une efficacité redoutable, est bien sûr permise par notre système qui met à notre disposition les connaissances avant même de se lancer dans une quelconque rédaction. Faire l’inverse consisterait à vouloir construire une maison sans avoir de connaissances en maçonnerie, en électricité, en plomberie, etc. Évidemment, cette construction reste possible, mais le chemin risque d’être long. Le système nous met à disposition les connaissances, les compétences pour bâtir notre maison, nous permettant ainsi d’avoir une vue d’ensemble sur le plan, les techniques et les procédés afin de faire moins d’erreurs et nous focaliser sur le processus.

En résumé, tout ce qui vous reste à faire pour œuvrer sur un sujet est de vous former au quotidien sur les thèmes qui vous intéressent, et au moment de faire votre choix, de regarder ceux sur lesquels vous estimez avoir assez de notes dans votre usine pour écrire un article ou un livre. Le défi est ensuite de passer d’une pensée atomique à une pensée linéaire.

Cette méthode est la même pour un chef de projet devant faire un rapport d’avancement. Il a simplement à regarder les notes qu’il a récemment prises sur le projet et à les mettre en forme dans un plan cohérent. Il en va de même pour une personnalité politique qui voudrait créer son

programme : elle aurait simplement à regarder parmi ses notes celles qui sont les plus pertinentes.